jeudi 25 juillet 2013

Les bagnoles, les pompes et moi ...


Non je ne vais pas te parler pendant trois plombes de puteshoes - j'ai pas de pompes très girly tu serais déçu, je ne vais pas non plus te faire un cours sur l'art délicat de faire plaisir à son homme, non moi je veux juste te parler de mon rapport sado-maso avec les ... pompes à essence (et là je perds 60% de mes lecteurs)(donc trois personnes !)(ou pas puisque j'ai parlé de sado-maso, si ils lisent trop vite ils resteront quand même)(oh merde je suis atteinte par la folie des parenthèses de ma jumelle maléfique).
Pour tout te dire, je pense qu'il faudrait recentrer un peu les choses sur ce qui est essentiel, c'est à dire mon cas personnel (je déconne). Parce que quand même, on focalise un peu trop sur les mômes c'est ce que je voulais te dire : parle d'un orphelin de 7 ans, tout le monde est ému, un de 37 ans ne fait plus chialer personne (Brassens l'a très bien dit avant moi d'ailleurs). Idem pour les affections qu'on commence seulement à mieux connaître, comme la dyslexie, la dysgraphie, ou la dyspraxie. Je revendique une étude de mon cas personnel !
S'il te plaît docteur, fais moi plaisir, inventes-en une nouvelle juste pour moi : la dyspompie !
Oui pasque ma soirée d'hier, que je vais te raconter après tu t'en doutes, a fait remonter de douloureux souvenirs ...
Il y a un an, je préparais un départ en vacances - j'étais donc hyper prête comme tu t'en doutes - et je suis partie faire le plein de ma bagnole de bonne heure, c'est à dire à 2 h du matin puisque j'étais dans mes putains de tentatives de bagages avant.
J'arrive à la pompe, cette putasse, oui pardon mais moi j'ai pas des très bons rapports avec elle alors j'me permets. Comme dirait Laroque "J'suis vulgaire ? Tant mieux !".
Donc, les yeux un peu en trou de pine il faut bien le dire, je prends la pompe en main et je commence à m'approcher du trou pour l'introduire (le prochain 50 nuances devrait se passer dans uns station essence en fait).
J'ai du mal à l'introduire, j'insiste, ça rentre pas bien, j'insiste encore, je cherche la vaseline, je force un peu - con de moi - et je parviens à mettre un peu de liquide dans la bestiole.
Heureusement pas plus de 10 litres.
Heureusement.
Oui pasqu'en fait, si ça rentrait pas, c'est parce que j'essayais de mettre du gasoil dans un essence.
Ah.
Bon.
Je suis rentrée et j'ai dû avouer mon forfait à l'Homme (mon mec m'a un peu pourrie mais pas trop vu qu'il avait pas fait les bagages, ou comment nos défauts sont gommés par ceux des autres, ouf je m'en suis pas trop mal sortie sur ce coup là).
J'ai promis de faire trèèèèèèèèès attention à l'avenir.
J'ai tenu bon.
Jusqu'à il y a quelques semaines.
J'étais un peu à côté de mes pompes (mouahahahaaaa à côté de mes pompes, t'as vu le niveau de la vanne ?) et j'ai voulu faire le plein avant de rentrer car le réservoir était presque vide.
Je passe donc à la station.
Je regarde les choix possibles.
Poule devant une clé à mollette.
SP 95 / SP 98 / Gasoil.
Moi je cherchais du diesel pour ma bagnole.
Mais diesel ils font pas ce serait trop simple.
Alors je prends du sans plomb 95.
Que j'injecte joyeusement dans mon diesel.
Un plein complet donc.
D'essence.
Dans une diesel.
Je rentre, et mon mec (ce saint homme) propose d'aller chercher un dîner à emporter.
Il prend la voiture.
Et m'appelle 10 minutes plus tard.
En panne, évidemment.
Et dépanneuse, et perd 70 e de plein, et paie 300 e de remise en état de la bagnole, et pleure ta connerie voilà ça c'était fait !
Et pourquoi je te raconte tout maintenant ça vas-tu me dire ???
Hé ben parce qu'hier, j'ai vraiment compris que j'étais atteinte d'une affection de dyspompie.
Je ne peux pas l'expliquer autrement : il y a une incompatibilité physique entre les pompes et moi.
Je devais arriver tôt chez une copine, et lui prêter ma voiture.
J'étais à nouveau sur la réserve.
Je me suis donc arrêtée taf taf à la station et j'ai voulu faire super vite.
Non, ne commence pas à rire, je ne me suis - quand même - pas trompée de carbu.
Mais en fait, la scène devait être sympa à voir.
J'arrive et je me gare.
Je choisis mon carbu et je mets ma CB, je tape mon code, je vais pour me servir.
J'ouvre le réservoir et j'attrappe la pompe.
Je réalise que je suis du mauvais côté de la pompe. Fuck.
Tant pis, je tire comme une malade sur le pistolet pour tenter d'atteindre le trou.
J'y suis presque, je le touche, j'introduis mais à peine (oh mais vraiment c'est trèèèèèès ... nan rien !)
Je ne suis pas tout à fait au fond mais je tente quand même de balancer la purée (putain j'ai chaud les pompes ça pompe !).
Evidemment, ça part.
Mais sur mes pompes (running gag !).
Je peste, je dépose le pistolet sur le bord, je décide de bouger la bagnole pour pouvoir mieux m'en sortir.
Je me dépêche car l'heure tourne et que je commence à être méchamment à la bourre.
Voiture déplacée : OK
Reprise en main du pistolet : OK
J'introduis cette fois profondément (nan mais vraiment t'as l'esprit mal placé ... ou alors c'est moi !).
Et rien ne se passe.
La pompe a finalisé le versement à 0.02 litres, pour elle tu as terminé ton coup, elle te voit comme un éjaculateur précoce et elle considère que c'est ton problème, elle elle s'en fout elle a bouclé la manip.
Donc il te faut recommencer tout le bordel : choix carbu - CB - Code - putain je suis en retard !!
Il faut également remettre le pistolet dans son étui, tout en se foutant de l'essence sur les pompes à nouveau, sinon c'est pas drôle.
Je fais enfin le plein, je vais remettre en place le pisto, et là je m'en fous sur les bras (me demande pas comment je cherche toujours !!!).
Alors franchement, ça t'étonne si je te dis que le mec de la pompe d'à côté est décédé d'un fou rire en me regardant pendant tout ce temps ???
Les gens sont pas gentils, je te laisse, je vais monter une association de malades atteints de dyspompie !




vendredi 19 juillet 2013

Espèce d'empaffé de sa race de mort (ou une nuit en enfer - j'exagère presque pas !)


Mercredi soir, c'était la veille de mon retour de vacances (nan mais t'as vu ce blog c'est dingue, c'est presque aussi bien nul fou ringard conceptuel (mouais on va garder ça) que Loft Story, tu suis ma life quasi en direct j'espère que tu réalises ta chance !).
Dans ma tête, le programme était donc très clair : je faisais le ménage de la maison à fond, je préparais les bagages des gnomes et les miens, je faisais dîner et je couchais les minots, et je me préparais mentalement à faire le lendemain 2 petites heures de route pour aller déjeuner avec une amie très chère, et ensuite 6 heures de route jusqu'à chez moi ...
Sachant que je déteste conduire et que je suis une Pierre Richard du volant aussi, il me fallait quand même une bonne nuit de sommeil t'es d'accord ?
Oui mais la vie ne t'apporte pas toujours la confiture de tes rêves sur ta tartine si tu vois ce que j'veux dire ... (tu vois pas ? c'est pas grave)
Je me couche donc, pleine de bonnes résolutions : dormir tôt, dormir vite, dormir bien !
22h30, je suis dans mon plumard : parfait.
Bon j'ai juste une migraine qui débute mais c'est pas grave, je prends un cachet et je prie Sainte Rita (si t'as déjà eu des migraines tu comprends le souci du début de migraine en début de nuit, en général ça n'augure rien de bon pour tout te dire).
23h02, j'entends un léger chuintement autour de moi.
23h17, ça se précise : il y a un putain de moustique dans ma piaule.
Je reste calme, je ferme fenêtre et porte, j'allume la lumière pour trouver cet enculé de sa race de mort et lui faire sa fête.
Je mets mes lunettes (je suis un peu aveugle myope il est vrai).
Ah.
Bon.
Je réalise que ma chambre est couverte de lambris ...
T'as déjà essayé de trouver un minuscule moustique sur un énorme lambris ???
Ouais voilà ...
Hé ben crois moi ou pas, mais je l'ai trouvé ce petit salopiot, et je l'ai buté, ouiiiiiiii (bonheur intense !).
Une fois mon meurtre perpétré, je me recouche, je soupire profondément pour relâcher les émotions négatives et les tensions, rouvrir mes chakras et me préparer mentalement à dormir, enfin bref je me recouche.
0h12, j'ai un foret taille 25mm qui me perfore doucement la tempe droite.
La migraine est ton amie, la douleur est une sensation que tu peux accueillir, ne la rejette pas, fais en ton amie, TA GUEULE BOUDDHA TU VOIS PAS QUE J'ARRIVE PAS A DORMIR ??!!
Bon, je bois un verre d'eau, ça va passemane, ça va passemane ...
Je me rendors.
1h38, nouveau chuintement.
Fuuuuuuuuuck.
Lunettes - Porte - Fenêtre - Lumière - Lambris - Enculé -
Cette fois je l'ai pas trouvé !!
Pas grave, je file chercher l'anti-moustique dans le salon et je me badigeonne les jambes et les bras.
J'éteins, je me recouche, je sens mes paupières lourdes et cernées, ça se présente super bien pour les 8 h de route demain, je vais bien tout va bien comme dirait l'autre ...
Je me rendors malgré tout, bonheur !
De courte durée ...
2h25, la perceuse doit être à fond, ils ont déjà traversé au moins un mur et peut être même qu'ils ont commencé à extraire mon pois chiche, c'est pas possible autrement ...
Je reprends un cacheton (Sanofi je suis ton amie !)
Je me recouche.
Z.E.N.
Ca va le faire, ça va le faire, ça va le faire ...
Bon.
Ca ne le fait pas du tout : 3h37, l'enfoiré est de retour, il vrille autour de mes oreilles.
Non mais est-ce que quelqu'un peut m'expliquer pourquoi ces saloperies de suceurs de sang font autant de bruit et viennent TOUJOURS autour de tes oreilles ???
C'est pas possible de juste piquer les pieds / jambes / épaules (raye la mention inutile) sans nous réveiller ? On se grattera demain comme des dingues, ça devrait suffire à leur bonheur non ???
Rhaaaaaa je HAIS les moustiques !!!
De rage (et de fatigue aussi un peu, peut être), je ne rallume même pas, je ne remets même pas mes lunettes ...
J'attrape fiévreusement l'anti-moustique, je l'approche de mon visage et de mes mains, et j'appuie un bon coup ...
ET JE ME PRENDS LE JET D'ANTI MOUSTIQUE EN PLEIN DANS LA GUEULE !
Dans l'oeil droit même, pour être précise.
Je te jure.
Sur la tête de mes gosses.
Putain même moi je me serais pas crue capable de ça !
Allez vas-y rigole, c'est cadeau c'est bueno, imagine moi : 3h40 les yeux en chiale dans la salle de bains, à me faire des rinçage d'intérieur de paupières en espérant que ça arrête de brûler, les yeux explosés par le produit, la fatigue, la migraine ...
Hé ben le lendemain, j'étais pas très fraîche pour tout te dire, même les enfants ont dû le sentir parce que quand ils m'ont vue, ils ont levé un seul sourcil avec un air un peu effrayé, et surtout, surtout, ils n'ont jamais été aussi sages que pendant cette journée.
Mais tu sais le pire dans toute cette blague ???
C'est que ces cons de moustiques, hé ben ils m'ont même pas piquée !!!

lundi 15 juillet 2013

Et les shadocks pompaient, pompaient ...


Tu sais quoi ? Je suis une grosse veinarde, je suis partie en vacances !!
Mais avant de partir, comme tout le monde, j'ai dû me soumettre à une épreuve de force, à l'Epreuve même en ce qui me concerne : celle de faire les bagages et de charger la bagnole pour ... partir !
J'ai une petite famille que j'adore, que tout le monde m'envie ou presque, mais qui, comment dire, peut parfois me vriller légèrement les nerfs (oui il m'arrive d'avoir envie de tous les envoyer jouer dans le mixer, je sais, c'est maaal !).
Le matin du jour du départ, en général et en partculier, comme je suis une femme trèèèès organisée ... rien n'est prêt.
Enfin ne soyons pas trop durs envers moi-même, j'ai quand même fait une chose : une liste.
Oui, dans les jours qui précèdent un départ je commence à noter pathologiquement soigneusement les choses à ne pas oublier sur un petit papier (ou plusieurs) que je perds allègrement que je ne retrouve pas toujours au moment opportun hélas ...
Donc le matin de notre départ, j'avais ma liste.
Que je n'avais pas perdue.
Enfin que j'avais miraculeusement retrouvée mais bon on va pas chipoter.
Je commence donc par demander à mon mec de bien vouloir me sortir les sacs de voyage du petit grenier.
Il me descend des grosses valises, des ponchos, des merdes en tous genres, et je monte donc chercher les sacs de voyage (lui et moi on parle pas toujours la même langue ça nous handicape un peu du couple mais on tient bon rassure toi !).
Une fois que j'ai enfin les sacs, il faut les remplir évidemment, y en a 3 qui suivent merci les gars.
Donc je sors ma liste, et je commence à faire des piles de trucs à emporter.
De la liste à la pile, tu te dis qu'il n'y a qu'un pas et que le plus dur est fait.
Je le pensais aussi.
Dieu que tu étais con !
Enfin je veux dire Dieu que j'étais con (te fâche pas j'rigole) !

Je commence, donc.
Une pile sur la table de la cuisine, avec les affaires de ma fille.
Qui disparaissent au fur et à mesure que je les pose.
Avec des légers bruitages ...
"Oh maman trop bien tu as retrouvé mes brassards Hello Kitty !!"
"Oh maman j'adore cette robe regarde comme je suis belle dedans attends je vais chercher une barrette ah non y en a une sur la table attends je la mets oh trop bien j'adore attends je sors dans le jardin je prends un livre y en a un sur la table justement c'est trop cool attends je me vais déshabiller dehors ..."
Et hop, y a plus queud sur la table !
Je ne me décourage pas et je fais une autre pile avec les affaires de mon fils, sur la table basse du salon (un changement d'air c'est salutaire, proverbe indien).
Mon fils : Pré-ado - 10 piges - Tête de pioche (élevée à la taloche comme dirait l'autre) - pour te situer l'engin.
"Fils tu peux me descendre ce dont tu as besoin pour les vacances stp ?"
Deux caleçons et trois tee shirts troués plus tard : "Fils, tu es sûr que tu n'as rien d'autre à me donner pour les 10 jours où on part ???"
Je lâche l'affaire et l'enfant, je monte moi-même constater le désert de son placard et je me démerde avec les moyens du bord (de toutes façons il mettra les mêmes fringues durant 10 jours c'est un principe inutile de lutter).
Je commence alors une 3ème pile : celle de la bouffe à emporter, lait de riz pour mon ancienne allergique, gâteaux pour la bagnole, et des trucs hyper-importants à ne surtout pas oublier genre clés de maison(s), papiers, thune, etc.
Et là je vois une nuée de mains, grandes et petites, qui déplacent, fouillent, prennent, redéposent, questionnent, titillent, bref ME FOUTENT UN BRIN D'ENFER BORDEL !!!
Je commence à être un peu moins zen (c'est à dire que les voisins appellent les flics pour tapage diurne) mais je parviens à prendre sur moi (c'est à dire que mon mec me baillônne).
Je commence une 4ème pile avec mes fringues à moi, que je ne parviendrai pas à évaluer étant donné que je passerai les 180 minutes suivantes à tenter de récupérer le contenu des 3 premières piles pour les mettre tant bien que mal dans des sacs de voyage ...
En général, je finis par partir avec des moon boots à la plage du coup, et je fais la gueule toute la semaine, mais c'est pas grave c'est les vacances chérie t'aurais pu y penser quand même on se demande comment tu prépares tes bagages hein ? Chérie ??? Pose cette hache tu me fais un peu peur !

Bref, ça prendra trois heures environ pour réussir à tout récupérer, à charger le coffre, à le décharger parce qu'ils ont finalement envie de prendre aussi les trottinettes et que j'ai fini de remplir le coffre mais y a plus la place pour elles donc s'te plaît maman on refait tout c'est pas grave hein ???
Et quand, à 14 h, tout le monde est enfin prêt à partir alors que tu avais fixé dans ta tête un départ à 10 / 11 h (note pour plus tard : arrêter de se fixer des objectifs de merde), tu souffles profondément et tu te dis que ça y est, on va enfin partir.
Ton mec te demande pourquoi tu es aussi hystérique énervée c'est vrai lui il a fait les sandwichs et préparé ses 5 tee shirts et il est cool, pourquoi tu fais pas pareil ??? (ben je sais pas hein, peut être parce que toi tu as préparé tout le reste c'est à dire tes bagages, ceux des mômes, ainsi que toute la - petite - logistique de ce départ en transhumance ?).
Sur ce, il te fait son plus beau sourire, démarre la voiture, fait deux mètres ... et s'arrête.
Pour te lâcher innocemment : "Au fait on va où déjà ? Et c'est quoi le trajet ?"
GA BU ZO MEU bordeeeel !!!
(et bonnes vacances sinon !!)





samedi 13 juillet 2013

Et on fait quoi alors pour ces putains de cicatrices ??? (âmes sensibles s'abstenir)

CICATRICE : nom féminin

Sens 1 : balâfre, marque laissée par une plaie après sa guériso
Sens 2 : trace d'une blessure morale, d'un souvenir traumatisant

Juste avant les vacances scolaires, ma fille s'est pris une méchante tôle à l'école et elle est revenue le genou et la cheville en miettes, pas vraiment arrachés mais plutôt brûlés profondément par le goudron ...
Une glissage de merde, à cause de ses nus-pieds de merde, tu me diras la vie c'est un peu ça alors autant commencer jeune (je parle pas des nus-pieds là, je te fais une métaphore on s'est bien compris hein).
Bref, elle rentre, avec deux vieux pansements sanguinolents et son air de petite misère, et là, elle me demande de lui nettoyer ses bobos et de lui changer ses pansements.
Je ne réfléchis pas, je vais prendre tout ce qu'il me faut, je commence à enlever les pansements, et je bloque.
La nausée.
Le vertige.
Le blocage.
La putain de cicatrice sa mère (c'est le cas de le dire).
Le vieux flash back qui tue.
J'ai dix ans.
Ou peut-être neuf mais on s'en fout c'est pas le problème.
Ma mère déjà très atteinte par sa maladie et elle est prête à tout tenter pour guérir, toutes les folies, tous les marabouts, tous les espoirs du désespoir sont permis ...
Et mon père, t'as peut être déjà compris, il avait plein de qualités mais c'était pas vraiment ce qu'on peut appeler un garde fou ...
Donc ils ont dit OK au mec qui leur a promis du mieux si elle se mettait sous une couverture avec des herbes maraboutées sur un brasero, comme un tipi sauna magique, ces marabouts sont tous des enfoirés mais c'est pas non plus le sujet.
Le problème c'est qu'elle était assise, sous son tipi.
Assise sur le tabouret de la cuisine.
Et que le tabouret de la cuisine avait des pieds métalliques.
Tu imagines bien, le brasero et les pieds métalliques ?
J'ai pas besoin de te faire un dessin ...
Elle a eu les mollets brûlés au 2ème degré (ou 3ème ? je ne me souviens plus).
Et il a fallu appeler une infirmière pour changer les pansements.
Sauf que ...
Sauf que, me demande pas pourquoi, elle a pas pu, un jour, venir changer les pansements, l'infirmière.
Alors on  géré si tu vois ce que je veux dire.
Tu vois pas ?
Ben on a pris la petite infirmière de la maison, celle qui disait jamais non, et on lui a demandé de changer les pansements.
Et elle l'a fait.
Elle a retiré les scotchs.
Elle a soulevé la gaze.
Elle a tiré sur le tulle gras.
Et toute la chair des profondes plaies est venue avec.
Elle a entendu sa mère se retenir de hurler.
Est-ce que c'était pire que de l'entendre hurler vraiment ?
Peut être bien oui.
Elle a entendu cette douleur qu'elle causait à sa mère.
Et pourtant elle a continué, on lui a dit de continuer.
Elle a nettoyé les plaies.
Le marabout avait dit de mettre du sucre en poudre pour aider à la cicatrisation.
Tu me crois si je te dis qu'ils l'ont fait ?
Tu imagines les grains de sucre au coeur de la plaie d'une brûlure au 2ème degré ?
Quand j'y repense aujourd'hui ça me rend dingue ...
Je sais pas comment j'ai fait pour accepter,
Je sais pas comment j'ai fait pour y arriver,
Je sais pas comment j'ai fait pour pas gerber ...
Ce que je sais, c'est que je suis incapable désormais de soigner ce genre de plaies.
Alors je reste devant ma fille, les larmes aux yeux, la boule dans la gorge, la nausée aux lèvres, et je lui fais mon plus grand sourire en lui disant : "Tu sais quoi ma chérie ? On va attendre Papa, il fait ça beaucoup mieux que moi tu verras !".


vendredi 5 juillet 2013

Si ça se trouve, le royaume des cieux m'appartient hein !!


Tu connais sûrement le célèbre poisson Bleu dans Némo (Doris ?) qui oublie toujours tout ... Et tu sais sans doute aussi qu'on se moque souvent des Goldfish Brains ...
Ce que tu ne sais pas, c'est que mon signe astrologique ... c'est poisson justement !
Et dans mon cas, vraiment, il y a un lien.
J'ai ... comment le dire de façons délicate ?
J'ai un handicap de la mémoire que, avec le temps, ma famille et moi-même avons désigné comme de la "Pierre Richardise aigue" ...
Je me trompe, souvent, mais attention, toujours avec brio ! (avec qui ?)
Et, surtout, pour le plus grand plaisir de mes potes qui s'en donnent à coeur joie (les salopards).
L'année dernière par exemple, mon fils devait se rendre à une sortie théâtre sur Paris, et on avait un RDV devant l'école à 6h45 un mardi.
L'idée même d'oublier m'avait totalement stressée, puis je m'étais raisonnée, je m'étais détendue, et ... j'avais oublié !
Enfin oui et non, pasque tu vas voir avec moi, c'est les poupées russes : tu crois que j'ai fait une connerie, mais c'est toujours plus compliqué que ça, il y a des rebondissements, ma vie c'est Dallas un peu tu vois (mais sans Sue Ellen commencez pas à dire que je bois !).
Un matin, je me lève vers 7h30 et là, un flash, le drame, putain de merde sa race de mort, bordel j'ai oublié le RDV devant l'école !!!!!
Je me mets à courir pour hurler sur mon mec (il mérite une médaille) que "merde mais on a oublié la sortie scolaire !", "merde mais comment on va faire ?!", "merde mais il faut trouver une solution !!!" ...
Je réveille mon fils, il tire la gueule (normal), je lui dis que c'est pas grave et qu'on va trouver une putain de solution.
Je propose d'appeler l'école.
Je renonce : vu l'heure, ils sont partis c'est mort.
Je propose qu'il prenne le train avec son père pour Paris.
Je renonce : mon mec a une réunion importante il peut pas.
Je propose de l'emmener en bagnole moi même.
Je renonce : il veut pas se taper la honte d'être avec sa mère il voulait partir avec les autres ...
Je propose qu'il reste à la maison du coup, pour ne pas, en plus de la déception d'avoir raté la sortie théâtre, qu'il se tape une journée à glander dans une autre classe que la sienne.
On fait ça.
Je me pose sur FB pour raconter ma vie, mes malheurs, mes conneries.
Et c'est alors qu'un certain C., mon Jiminy Cricket à moi, mon ange noir, mon Guillaume  Tell, celui qui ne rate jamais sa cible, ce sale cafard puant, m'écrit cette toute petite phrase :
"Mais c'est pas mardi PROCHAIN la sortie scolaire ??"
Voilà, c'est ça, là tu te dis que tu as gagné ta journée ...
Et puis - poupée russe je te dis - tu réalises que ce n'est pas fini !
Ben oui, comment tu vas justifier auprès de l'école que tu n'as pas mis ton fils ce matin ALORS QU'IL AVAIT COURS PUISQU'IL N'Y AVAIT PAS DE SORTIE !!!
J'ai dû affronter tous les démons : mon envie de mentir (non tu peux pas c'est mal mon fils n'a pas voulu), mon envie de la garder à la maison toute la vie pour jamais avoir à croiser les yeux du maître d'école (non tu peux pas c'est mal mon fils n'a pas voulu), mon envie de quitter la France pour la Russie tiens (non tu peux pas c'est mal mon fils n'a pas voulu) ...
Je suis allée à l'école, j'ai expliqué que je m'étais trompée de semaine, le maître a eu un rictus, sûr que ça lui a fait sa journée et qu'à la pause mon nom a dû résonner dans la salle des profs !
Depuis, je tente de me soigner, à grands coups de post its et de calendriers magiques (conseillés par Opio la Reine de l'Organisation http://familyandthecity.com/).
Et je me croyais presque guérie dis donc !!
Mercredi, je n'ai pas oublié mon RDV à la Chambre des Métiers, et même je suis arrivée en avance !!!
C'est peut être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup comme dirait l'autre.
Et puis, aujourd'hui, le drame, la grosse loose, la rechute ...
Trois jours que je mets des post its partout (oui, partout, on a risqué l'épilation du maillot hier soir avec mon mec) pour penser au pique nique de ma poulette de 6 ans.
Je me lève tôt pour aller à la boulangerie chercher du bon pain de mie.
Je fais des oeufs durs.
Je prépare son lait de riz.
Je lui mets tout dans un petit sac à dos.
Je lui dis que tout est prêt.
Et je l'emmène à l'école.
Pas peu fière de moi sur ce coup là d'ailleurs (on a les joies qu'on peut hein).
Sur le chemin, je croise un papa, les mains vides, avec un petit copain de Nina.
Je lui dis "Mais vous n'avez pas de pique nique ?"
(oui, je lui ai vraiment demandé)
Intérieurement, je jubile, je danse le jerk, ma déesse intérieure fait la roue comme dirait cette connasse d'Anastasia si tu as lu cette horreur de 50 nuances de conneries.
Bref, je suis trop contente que ça ne soit pas moi, pour une fois, c'est trop bon.
J'arrive devant la classe et je demande la maîtresse, toute souriante, où je dois ranger le sac qui contient le pique nique.
La maîtresse sourit aussi, mais me répond : "Quel pique nique ?"
Je ne souris plus et je lui dit "Ben le pique nique de ce midi, il fallait apporter un pique nique pour le dernier jour d'école non ?".
Elle ne sourit plus non plus et me rétorque "Mais non je ne suis pas au courant ...".
Blanc.
Gros blanc.
Plus blanc que blanc (encore !).
Ma fille, stoïque, part en classe sans broncher, et je ressors dépitée.
Comme d'hab, je vais raconter mes malheurs sur FB et mon cher C. (que le cul lui pèle !!) m'assassine une fois de plus, avec cette toute petite phrase : "Il y avait bien pique nique ... mais fourni par la cantine !".
Et merde ...
Poupée russe, again !
Pfff, je crois que je n'y arriverai jamais.
Je ne serai jamais Bree Van de Kamp, je suis condamnée à rester Suzan !!!
Mais tu sais quoi ? J'men fous, pasque je suis sûre que les étourdis et les Pierre Richard, c'est des cousins un peu éloignés des simples d'esprit, du coup le royaume des cieux leur appartient !!



lundi 1 juillet 2013

La techtonique des plaques ...



"Habits are first cobwebs, than cables"
"Les habitudes sont d'abord des toiles d'araignées, ensuite des câbles"

Si toi aussi tu approches de la quarantaine, tu me comprendras sûrement : à 30 ans, on fait un bilan, on se positionne, on met en place des schémas, et des habitudes, évidemment.
Et puis, à 40 ans, bien souvent, c'est l'explosion.
Tout demande à sortir, à bouger, à s'éparpiller pour mieux se recentrer ...
Si tu as lu le dernier - et fabulous - album de Margaux Motin, tu saisis sans doute parfaitement le concept ...
Il est simple finalement ...
Tu ne le sens pas forcément tout de suite, mais tu es comme un surfeur dans un tube (remarque moi je voudrais bien qu'un surfeur soit dans mon tube mais je m'égare, restons concentrés j'essaye d'être sérieuse pour une fois !) ...
Oui, tu es comme un surfeur dans un tube, tu sens que tu es dans un brouillard total, tu avances à tâtons mais tu as perdu tous tes repères, comme si tu t'étais égarée toi-même, comme si ton ombre n'était plus accrochée à ton corps, comme Peter Pan en fait ...
Et tu traverses ce brouillard, tu plonges dans cette immense vague de remise en question, craignant intérieurement de jamais en voir le bout.
Tu pleures, tu flippes, tu ne reconnais plus ta vie ...
Et puis, enfin, tu te lèves un matin en confiance.
EN CONFIANCE !
Y a-t-il une chose plus importante que ce sentiment là ??
Tu réalises alors que la vague est derrière toi, que tu ne t'es pas noyée, que tu as d'ailleurs avancé sans même t'en rendre compte, que tu as dérivé, oui, mais pour arriver sur une nouvelle plage belle, vierge, pleine de promesses.
Comme la première page d'un nouveau livre.
Comme une seconde naissance.
Comme une délivrance.
Tu revis.
Et tu peux à nouveau marcher sur le sable, sereine, ton ombre solidement accrochée à ton corps.