samedi 23 novembre 2013

Vos gueules les mouettes (la mer est basse) !



Aujourd'hui, moi qui déteeeeeste les galeries marchands des centres commerciaux, je m'y suis pourtant rendue, à la quête ... d'un jean !
Pour toutes celles qui sont pointues de la mode, je vais sans doute passer pour un dinnosaurus debilus, je le sais d'avance et d'avance, je leur demande grâce.
Mais moi, la dernière fois que j'ai acheté un jean, ça s'appelait encore ... un jean.
Pas un Skinny ni un slim ni un tregging ni je ne sais quoi d'autre encore ...
C'était alors relativement simple.
Mais ça, c'était avant comme dirait l'autre.
En fait, depuis que je ne m'achète plus des vieux Gap, il faut se l'avouer, je suis dans une merde noire à chaque fois que je tente de me relooker le cul.
Mais ce matin un lapin, je me suis dit qu'il fallait réagir !
J'ai suivi les conseils d'une copine et j'ai cherché le magasin qui aime les mouettes, la marque qui commence par HO et qui finit par ER (si tu vois pas demande à un ado autour de toi, lui il saura).
Je me suis donc mise à arpenter les allées avec mon ado, à la recherche de la boutique.
Y avait un plan, je l'ai suivi, j'étais pas seule donc c'était pas moi le problème, pourtant, impossible de trouver.
A l'emplacement où aurait dû se trouver le magasin, il y avait une sorte de musée-cimetière glauque et tout sombre.
Ca pouvait pas être ça.
On a regardé partout avec mon ado, bizarrement ça pouvait pas être ailleurs non plus.
Mais pas d'enseigne, et on n'y voyait que pouic dedans donc impossible de savoir ce qu'il se passait dans cette antre ...
Désespéré qu'on ne trouve pas, l'ado a baissé les yeux et là, il a vu ...
A ras du sol, en tout petit, la marque !
C'était là...
Je suis donc entrée, mis à part la musique à fond qui semblait surréaliste, ça m'a fait un peu l'effet du train fantôme dans les fêtes foraines : tu pénètres dans un endroit qui paraît presque enfumé tant il est sombre, tant tu vois quasiment rien, tant tu ... enfin bon t'as pigé le concept quoi.
Et moi, vraiment, je crois que j'ai pas DU TOUT adhéré au concept.
D'abord tu ne vois rien : ni les formes, ni les couleurs - ni les prix d'ailleurs - franchement c'est hyper pratique pour visualiser les fringgues !
Du coup tu prends chaque vêtement pour le porter à 5 cm de ton visage, ce qui te donne je pense un air très intelligent. Un singe avec une banane n'aurait pas l'air moins con (une poule devant une clé à mollette non plus).
Je ne me suis pas découragée pour autant et j'ai demandé à une jeune fille où se trouvait le rayon des jeans.
Elle m'a regardée.
Je l'ai regardée.
On s'est regardées.
Elle m'a trouvée bizarre : je demandais les "jeans" ! Comme si ça existait encore ??
Je l'ai trouvée bizarre aussi : elle bossait quand même en débardeur et en tongs ! (dehors il fait approximativement 1° si tu vois ce que je veux dire).
Elle a fini par m'expliquer les modèles, les tailles, les prix, et m'a laissée là, en grande souffrance je dois l'admettre.
20 minute plus tard, j'étais néanmoins parvenue à choisir 3 modèles et je me suis donc dirigée vers le fond du magasin, armée de ma canne blanche, pour tenter de localiser les cabines d'essayage.
Jamais je ne m'étais sentie aussi proche de Gilbert Montagné, j'avais presque envie d'attraper les gens pour leur crier "On va s'aimer !" (dans un avion, sur le pont d'un bateau, ou pourquoi pas dans un cimetière gothique qui vend des fringues hein ?)
Bref, j'entre dans un espèce de boudoir magique avec mes tenues.
Je me dessape, j'essaie d'enfiler le premier skinny (on dit plus jeans ok c'est bon j'ai compris).
Sans grand succès.
J'avais demandé une taille 38, mais je dois faire un énoooorme 38 alors, c'est con !
Dans le miroir en face de moi, j'apercevais, dans la pénombre (oui dans les cabines aussi ils éclairent comme dans un four, dès fois que tu cherches à distinguer un peu la silhouette que te font leurs fringues) une sorte de grand - et gras - ver de terre qui tentait d'entrer dans une mue manifestement trop petite pour lui ...
C'était bien moi, oui, mais sans chausse pied j'ai pas pu entrer dans leur putain de futal.
J'ai soufflé fort en levant les yeux, et j'ai alors vu que le papier peint était parfaitement assorti à mon sentiment du moment : partout, au milieu de motifs pseudo indiens, des éléphants ! Voilà voilà ...
Au moment où j'ai voulu ressortir pour aller choper la taille au dessus, la plagiste m'a stoppée net avec une amabilité douteuse : "Ca ne vous va pas madame, c'est trop petit ???"
"Mais je t'emmerde sylphide en tongs !" a beuglé ma voix intérieure, cette biatche.
Bon ben oui, oui, c'était trop petit, t'es contente ?? Alors donne moi la taille au dessus peste à monoï au lieu de respirer sans même rentrer le ventre dans ton rikikiskinnymini !
Après une recherche au carbone 14, on a fini par trouver une taille dans laquelle mon cul rentrait.
J'ai alors voulu faire ce que toutes les nanas du monde font au moins une fois dans leur journée (pour es moins névrosées) : vérifier que ce futal ne me grossissait pas le postérieur.
Mais, quand il y a autant de lumière qu'avec deux chandelles, bizarrement, tu peux pas checker.
Je n'ai donc rien vu : ni mon cul, ni celui de la fille dans le miroir, ni la couleur du fute d'ailleurs !
Pour ne pas m'avouer vaincue, je suis pourtant ressortie avec mon sac, mon ticket, mais surtout l'assurance que je pouvais autant échanger que rembourser - une fois que j'aurai vu la chose sur moi en fait.
Quand j'ai franchi le seuil de la boutique, j'étais soulagée, mais je n'étais plus que l'ombre de moi même et le constat a été sans pitié.
J'étais à moitié aveugle, au point que j'ai dû mettre ma main devant mes yeux tellement j'étais éblouie, j'étais à moitié sourde, à cause de la musique, j'étais à moitié folle de ne pas avoir vu ce que j'avais acheté.
Tu me diras ça fait trois moitiés. Je sais mais je fais ce que je veux c'est moi qui écris !
Au global en tous cas, je me suis surtout sentie complètement has been, vieille, décalée, con (raye la mention inutile ou complète avec ta propre liste d'adjectifs, c'est un blog interactif c'est trop dingo !).
Hé ben tu sais quoi ? Le bilan des opérations a été extrêmement simple : je suis actuellement à la recherche de collants bien chauds, parce que j'ai décidé de ne plus porter QUE DES JUPES bordel !!



mercredi 20 novembre 2013

Bob et la quête utile ...


Samedi dernier, j'ai décidé de me rendre un peu utile et je suis partie arpenter les rues du 12ème à Paris au profit de l'association du Rire Médecin. En deux mots, Le rire médecin finance des visites de clowns auprès des enfants hospitalisés (si tu ne connais pas cette assoc, je t'invite vivement à parcourir leur site : http://www.leriremedecin.org).
Comme toujours, je me suis montrée sous mon plus beau jour, c'est à dire brillante et super bien organisée.
Si.
Enfin je veux dire par là que, pour commencer, j'ai ricané en me disant qu'il valait mieux ne pas bégayer en annonçant à mon entourage que je partais à la recherche de la quête magique !! (pétard le niveau de la vanne, sorry ...).
Puis après cette blague du meilleur goût, je me suis inscrite et j'ai choisi ma date et mon lieu de quête.
(Non je pouvais pas choisir la taille si je bégayais (t'es sale !)).
Bien sûr, Bob étant Bob, je voulais quêter le samedi et je me suis donc inscrite ... pour le dimanche !
Je m'en suis heureusement rendue compte à temps pour modifier, et samedi midi je me suis tenue prête pour sauter dans mon train !
(C'est à dire que j'en ai donc raté deux de suite).
(Organisée je t'ai dit !)
J'avais rendez vous chez ma chef d'équipe, une femme dynamique et hyper sympa.
J'ai commencé  par m'excuser pour la bonne petite heure de retard.
Elle a été super cool, et m'a juste demandé où était mon binôme.
Ha.
Ca commençait bien.
Il était pas là mon binôme, son minot étant malheureusement était à l'hôpital, j'avais plus de binôme.
J'étais un monôme.
Ca elle a pas trop aimé ma chef d'équipe, elle m'a expliqué qu'en principe on était obligé d'être au moins deux pour faire la quête (ma voix intérieure, cette connasse, a immédiatement hurlé "pas bégayer" !!!).
Finalement un groupe venait de partir, elle m'a donc invitée à les rejoindre.
Mais avant ça, elle m'a confié mon accoutrement officiel : un immense Kway rouge, que j'ai enfilé par dessus mes fringues et mon sac à dos, une casquette rouge également, et mon urne, rouge toujours.
Splendide !
J'étais vraiment splendide.
En fait, j'étais un subtil mélange entre une mendiante roumaine et une tortue ninja atteinte de la rougeole ...
L'espace d'un moment je me suis dit que plutôt que, de quêter dans la froid, je pouvais tout simplement aller voir les mômes direct à l'hôpital ! Si ils riaient pas de moi avec cette gueule là, je ne vois pas de quoi ils pouvaient rire sans déconner ...
Mais bon j'étais pas là pour déconner, j'ai rangé mon humour de merde et j'ai couru pour rattraper mes co-llecteurs ...
Intérieurement, je réfléchissais à ce que m'avait dit ma chef d'équipe : "on n'a pas le droit de quêter seul".
Je ne voyais pas pourquoi.
Et puis j'ai enfin compris l'évidence même : tu manipules quand même du blé Bob !
Donc il faut quelqu'un pour vérifier que tu prends pas le blé pour toi, et accessoirement, pour éviter que quelqu'un dans la rue ne cède à l'envie de te piquer ton blé !
Pour répondre à la règle, je me suis rendue sur un grand boulevard du 12ème où un groupe quêtait déjà, et j'ai commencé à haranguer les passants pour tenter de leur soutirer un peu de thune pour ma bonne cause.
Et là, franchement, je me suis bien marrée.
Parce que les gens dans la rue, quand tu leur réclames de l'argent, développent rapidement d'habiles stratégies, la plupart du temps dans le but de t'éviter il faut bien se l'avouer.
D'abord, plusieurs techniques classiques consistant à recourir à la méthode Coué : "je te regarde pas donc tu me vois pas", ou "je fais trois pas vers la gauche quand tu es à droite donc je disparais de ton espace donc tu disparais de mon espace"(ambiance Dirty dancing) !
J'ai eu aussi plein de belles petites mamies en fourrure (il faisait un froid de gueux, c'est le cas de le dire), qui me disaient en souriant de toutes les - fausses - dents : "j'ai pas de monnaie mais promis je reviens après les courses". Mais oui bien sûr. J'attends toujours autant te le dire ...
Des jeunes, des mômes tout heureux de mettre une pièce dans la fente (arrêêêête !!!), des vieux grincheux mais généreux, des indécis qui se laissaient convaincre, des concernés qui venaient avant que j'ouvre la bouche ...
J'avais commencé à quêter à côté d'un groupe de filles barbouillées de rouge, comme moi, et puis j'ai vu que deux petites jeunettes  s'apprêtaient à tenter de rejoindre une autre zone.
J'ai eu envie de les suivre pour bouger un peu sans me retrouver seule, tu te souviens j'avais pas le droit.
Manque de bol, après une demie heure elles sont parties alors qu'un couple me tenait la jambe en dénonçant les retraités qui pourraient aider mais qui foutent rien (j'ai eu envie de leur filer le numéro de ma belle mère mais j'ai pas osé !).
Je me suis donc retrouvée toute seule, again.
J'avais déjà un peu rempli mon urne, j'ai vite rejoint un autre groupe.
Je suis restée à un carrefour et j'ai répété mille fois ma petite rengaine.
J'ai eu droit à des soupirs énormes, à des sourires magnifiques, à des billets et même à un seau de petite monnaie (je te jure), la diversité dans toute sa splendeur, c'était magique !
Après quelques heures, je dois avouer que mes pieds étaient gelés, mais mon urne étant de plus en plus lourde, je me sentais invincible !
Enfin jusqu'à ce que je réalise que j'étais de nouveau seule, le petit groupe étant rentré au bercail sans moi hélas ...
J'ai donc été obligée de marcher 20 minutes toute seule avec mon urne remplie à dégueuler, et c'est là que j'ai e plus regretté de ne pas avoir de binôme ! 
Parce que franchement, j'avais exactement la gueule de la fille à qui on va arracher son urne, moi et ma bonne tête de gland bien rouge !
J'ai rejoint l'appartement mère sans encombre néanmoins, tout le monde était assis en train de papo-thé, ambiance coolos on a bien bossé.
Ma chef d'équipe a pris mon urne et m'a gratifiée de cette petite phrase magique : "Oh dis donc, mais j'ai l'impression que tu as la plus grosse de tout le groupe !".
J'avais presque envie d'être un mec pour pouvoir me marrer encore plus fort !
Je me suis retenue, pour une première rencontre j'avais envie qu'elle me trouve normale tu comprends ...
Ben je crois qu'elle m'a trouvée bien, et je dois t'avouer en tout cas que moi je me suis sentie super fière !
C'était évidemment une toute petite goutte d'eau dans l'océan des besoins des enfants, c'était évidemment futile bien qu'utile, mais c'était une façon d'être un humai parmi les humains, de prendre ma place dans la chaîne de la solidarité, de me sentir agir, même à mon tout petit niveau ...
Je ne sais pas quand aura lieu la prochaine quête, mais si t'as un peu de temps, je t'invite, viens, je te jure qu'on va bien se marrer, c'est vraiment le fun une après midi avec la qué-quête magique (pardon j'ai craqué ;)) !
 


 


 


lundi 11 novembre 2013

Se recentrer sur l'essentiel ...


La rechercher.
La ressentir.
La capter.
Celle qui vient de l'extérieur, artificielle, violente ou douce, néon ou flash, lanterne ou bougies.
Celle qui vient de l'extérieur, naturelle, brûlante ou tiède, comme ce soleil de novembre à la terrasse d'un café lors d'un moment précieux partagé avec un frère ...
La rechercher.
La ressentir.
La capter.
Celle qui vient de l'intérieur, humaine, profonde, douce mais tenace.
Celle qui vient du coeur des autres, amis, amies, frère, soeurs ...
La rechercher.
La ressentir.
La capter.
Celle qui existe, même infime, comme un tout petit coeur qui bat.
La lumière, toujours, en moi et autour de moi.

Crédit photo : Bob

samedi 9 novembre 2013

Et puis un jour ...


Personne n'est à l'abri, ni toi, ni moi, non personne, vraiment ...
On perd tous un jour une personne qu'on aime, ou deux, ou trois, ou plus encore.
Et la douleur causée par la mort d'un proche est indicible, c'est un coup de poignard dans le coeur, un coup de poing violent dans le ventre, ça te coupe le souffle, ça te casse les jambes, ça te crucifie sur place ...
Tout le monde semble plus ou moins capable de comprendre cette douleur, tout le monde est plus ou moins apte à se l'imaginer, à se projeter dans ce cauchemar.
Mais il y a la suite, et ça, seuls ceux qui l'ont vécu peuvent je crois le comprendre réellement.
Parce que oui, quand quelqu'un que tu aimais profondément est mort, une petite partie de toi meurt immédiatement, avec lui ou avec elle.
Tu crois que ta vie va s'arrêter, tu en viendrais presque à le souhaiter tant la douleur est insupportable.
Mais tu continues.
Tu survis au début, puis tu recommences à vivre, vraiment.
Tu apprends à vivre avec le manque, avec le chagrin.
Tu apprends à marcher avec un membre en moins.
Tu apprends à boiter avec le sourire.
Et tu y parviens, parfois.
Tu serais presque fier(e) de toi.
Tu serais presque à nouveau heureux(se).
Et puis un jour ...
Et puis un jour tout à coup, tu essaie de visualiser le visage de la personne qui t'a quitté.
Et tu n'y parviens pas.
Tu paniques, tu te concentres, tu essaies de toutes tes forces ...
Mais les contours sont devenus flous, les couleurs fanées, les ombres prennent toute la place, tu as perdu la mémoire !
Comme si cette personne était loin, très loin, au bout d'une plage brumeuse, à contre-jour, dans le soleil couchant ...
Tu peux encore l'imaginer mais tu ne distingues plus vraiment ses traits.
Bien sûr, en te précipitant vers une photo tu peux, pour quelques temps encore, conjurer le sort, briser la malédiction, repousser les sorts et les sorcières ...
Et puis tu cherches alors un parfum, une odeur.
Son odeur.
C'était quoi déjà son parfum ? C'était quoi son odeur ?
Ce cou dans lequel tu as reposé parfois ton visage, dans lequel tu as posé de tendres baisers, c'était quoi son odeur déjà ???
Et la douceur de ses mains, pareille, échappée de ta mémoire, évaporée, disparue ...
Et le son de sa voix, déformé dans ta tête, perdu après les années de deuil, évanoui de ta mémoire.
Le temps atténue le chagrin, oui, mais il efface aussi ceux qui en sont la cause, et c'est un bien pour un mal atrocement ...
Alors tu n'as plus que tes yeux pour pleurer.
Alors celui ou celle que tu aimais, qui t'a quitté(e), meurt, une nouvelle fois, à chaque fois ...
Et toi, tu découvres que, s'il est vrai que tu n'auras jamais assez de mots pour décrire le bonheur d'avoir partagé la vie de cette personne, au final tu n'auras jamais assez de larmes pour la pleurer ...


Crédit photo : Bob

mercredi 6 novembre 2013

Dans la peau de Bob Aladinde (John Malkovich n'était pas libre sorry !) ...




Aujourd'hui est une petite journée que j'attendais depuis 15 jours avec plaisir, car j'allais enfin avoir une petite matinée pour moi, juste pour moi, rien que pour moi, perspective qui me réjouissait grandement !
Mais j'avais à peine posé un pied sur le sol de ma chambre ce matin que j'ai compris qu'il ne fallait pas rêver sa vie Oui-Oui ...
7h04 : le réveil a sonné alors que j'étais en train de rêver que je me tapais un dénommé Alvaro, idole des jeunes du lycée dans lequel j'ai passé mon bac. J'avais 17 ans, lui aussi, on était tous les deux jeunes, minces et sans rides, putain c'était le kiff total !
Bref, réveil en fanfare, fin du trip, debout la dedans !
Je mets le pied sur le sol et je ressens une légère douleur, ah tiens mes enfants ont encore laissé traîner des morceaux de légo par terre quel bonheur ce petit massage de la plante des pieds au réveil on devrait y penser plus souvent ...
7h10 : je tente de réveiller mon fils. Autant te dire que l'accueil est un peu âpre ...
7h25 : je reviens lui botter le cul susurrer qu'il est vraiment l'heure de se lever s'il ne veux pas arriver en retard au collège ...
7h50 : il part et je peux enfin me couler sous la douche pour me rendormir tenter de redonner une forme acceptable à mes cheveux qui ont pris une vie personnelle un peu vers le côté un peu vers le haut, si je sors comme ça on me donnera de l'argent pour que j'aille chez le coiffeur (horreur !!!).
8h10 : je suis réveillée, propre, j'ai des cheveux normaux, je file réveiller ma fille.
8h25 : je remonte avec le chat pour tenter de la faire sortir de sa torpeur parce que sinon je vais être en retard.
8h50 : je lui secoue les puces demande gentiment d'accélérer un peu car on est en retard, ça y est.
Car oui, dans les 15 jours qui s'étaient écoulés, plusieurs missions m'avaient été confiées pour cette petite matinée.
Je devais :
1. Filer chez Tiffany acheter le cadeau d'anniversaire de ma quasi soeur
2. Récupérer la fille d'une amie à la sortie de l'école et la garder pour l'après midi
A priori, rien de compliqué, rien de désagréable, tranquille Emile, ça allait rouler paulette et j'aurais même le temps de me poser pour boire un petit thé à tous les coups !
Mais donc 8h50, j'étais à la bourre puisque je devais trouver le temps de déposer ma fille à l'école, garer ma bagnole, retourner depuis l'école jusqu'à la gare à pied pour choper le train de 9h07 et me rendre à Paris ...
C'était pas gagné mon affaire.
Miracle : je me gare près de l'école pour déposer l'enfant et une copine me propose de l'accompagner !
Trop bon, j'aurai mon train !!
Je monte dedans, je vérifie que j'ai bien la référence du bijou convoité, l'adresse du magasin Tiffany (j'avais bien vérifié la veille les horaires et je savais qu'à 10 h c'était bon), je checke même le trajet (moins de 30 minutes) : tout était OK, je serais à temps pour récupérer les filles à la sortie de l'école.
Je souffle donc, je pose mon cerveau, mais subitement les voyants s'allument tout à coup au rouge : PUTAIN MAIS A QUELLE HEURE ELLES SORTENT DE L'ECOLE LES FILLES ????
Dans ma tête, 12h30, OK.
Mais dans la vraie vie ???
J'envoie quelques SMS à des copines pour savoir, et là, le drame : "C'est MIDI !!!".
Merde.
Merde merde merde.
Bon mais si je fais vite ça va aller quand même.
A 10h17, j'arrive devant le magasin à grandes enjambées.
Je me suis fait chier pour rien : il n'ouvre qu'à 11 h !!!
Merde.
Merde merde merde.
Bon ben j'attends, et je prie pour que ça prenne moins de 15 minutes pour avoir une chance de choper un train retour qui me fasse arriver avant midi ...
Je poireaute, les portes ouvrent, je me précipite.
J'entre.
Acccueil feutré "Oui madame, pour la bague en question voyez avec ma collègue au fond du magasin".
Au fond du magasin : "Oui madame, pour la bague en question voyez avec ma collègue en sous sol".
Au sous sol : "Oui madame, pour la bague en question veuillez patienter on va s'occuper de vous".
Bon t'as compris le souci, feutré my ass, efficacité zéro, j'ai eu beau courir comme une dératée dans le métro j'ai raté le train à 5 minutes près.
Ballot !
J'appelle donc une copine pour me dépanner et récupérer ma fille, plus la fille de ma copine que je devais garder ! Classe quand même la Bob hein :(( !!!
Bref, j'arrive enfin devant l'école, elles ne m'avaient attendue qu'une 1/2 heure, en jouant au soleil, rien de bien méchant.
Du coup on en profite pour aller récupérer mon grand au collège et on rentre se faire une plâtrée de pâtes avant de répartir à la danse.
Il est déjà 13h15, ils ont faim et sont donc charmants.
Je mets l'eau des pâtes à chauffer.
Au bout de 10 minutes, je m'étonne du silence de ma casserole (pas de bruit de bouillonnement).
Le gaz.
Il n'y a plus de gaz.
Evidemment (Loi de Murphy).
Je lutte pendant 15 minutes pour changer la bouteille qui est bien entendu sous le plan de travail, derrière le four, donc si tu ne te mets pas à 4 pattes avec un genou en l'air et le nez au ras du sol ça marche pas ! J'adore ...
14h15 : ils ont enfin mangé, je prends 30 minutes pour me poser.
14h45 : je relève le nez pour réaliser que les filles n'ont pas mis leurs fringues pour la danse, que le grand n'a pas préparé ses affaires de batterie, et qu'on est déjà à la bourre.
Je recommence donc à gueuler et à courir ...
Je dépose les filles à la bourre.
Je me gare devant la mairie pour déposer mon fils.
Et là, je tilte.
Mais dis donc, je devais pas faire un truc à la mairie fin octobre moi ?
Attends mais qu'est ce que c'était déjà ?
Ah oui, ma carte d'identité !
Ah ben je pourrais peut être aller demander les papiers pour tout préparer tiens ...
Ca ce serait bien joué Bob !
Mais dis donc, attends, ma carte d'identité, si je dois la refaire, ce serait pas parce qu'elle va bientôt être périmée ??
MAIS DIS DONC, JE SUIS PAS SENSEE PARTIR A LONDRES AVEC MES COPINES MERCREDI PROCHAIN MOI ???
Je rentre à la maison en transe, je sors mon portefeuille, je regarde : date de péremption 28 octobre 2013.
Et mon voyage a lieu le 13 novembre.
Voilà. Voilà. Voilà.
Il est 15h45, et j'ai envie d'aller me recoucher.
Ne me reste finalement que la fin de journée à assumer, et cette question qui tourne en boucle dans ma tête de piaf ...
Nan mais franchement, ça n'arrive qu'à moi ce genre de trucs ???!!!


Crédit photo : Bob
Avec le semainier de bureau de la talen-tueuse Margaux Motin !

lundi 4 novembre 2013

L'insoutenable mystère du Vieux Beau Gosse ...


Il m'arrive un truc de dingue ...
UN TRUC DE DE DINGUE !!
Je suis victime d'un insoutenable mystère : le mystère du Vieux Beau Gosse ...
Ca fait environ 4 ans (putain 4 ans quand même ???!!!) que je croise dans mon gentil petit village, à intervalles plus ou moins réguliers, un mec.
Ce mec, je l'ai baptisé "le Vieux Beau Gosse", donc.
Il ressemble un peu à l'acteur que tu vois sur la photo.
(Bon, peut être pas tout à fait aussi beau quand même, mais franchement pas loin !)
Pour la petite histoire et la mise en abyme, il faut que je te dise qu'au moment où j'ai décidé que je voualis te raconter l'histoire du MVBG, il m'est apparu tout à fait essentiel (le mot n'est pas trop fort, non), que tu puisses visualiser au moins vaguement sa gueule.
Au Vieux Beau Gosse.
Et donc à l'acteur auquel il ressemble.
Mais si tu comprends.
J'ai donc cherché à googeliser cet acteur.
Tu le connais pas ?
Mais siiiii !
Il a joué dans la série Hard sur Canal Plus ...
(cul-ture quand tu nous tiens hein ;))
Et me voilà donc devant mon ordi à taper dans Google, pour trouver sa photo, les mots clés magiques : "Acteur" - "Hard" !
Avant même d'appuyer sur Entrée et de perdre un oeil (et ma virginité)(si)(ta gueule), je me suis heureusement reprise !
J'ai donc tapé "Acteur" - "Série" - "Hard" - "Canal plus" ...
On m'appelle La Flèche.
Je t'épargne le résultat de mes recherches (je ferai, un autre jour peut être, un post sur les bras de bébés)(mais non c'est pas sale)(oh on peut rigoler merde)(Roca putain je suis parenthèse addict c'est ta faute ;)).
DONC !
Donc depuis 4 ans, je croise de temps à autre ce Vieux Beau Gosse qui ressemble vaguement à ... François Vincentelli (c'est le nom de l'acteur essaie de suivre s'il te plaît et de ne pas te laisser perturber par les images cochonnes que je t'ai mises en tête !).
Tu connais sûrement ce sentiment de croiser quelqu'un et de lui dire bonjour, en souriant de toutes tes dents comme un piano, sans parvenir à te rappeler le nom de cette personne, ni le lien qui te relie à elle d'une manière ou d'une autre ...
Hé bien tu vas rire, mais leVBG, je ne sais pas qui c'est.
Je ne sais pas son nom.
Je n'ai pas la moindre idée de la personne qui me l'a présenté ni du lieu où ça a pu se produire.
Et pourtant, ça fait 4 putains d'années qu'il me dit bonjour comme si on avait été à la maternelle ensemble !!!
Dingue non ?
Tu me diras, comment j'ai fait pour en arriver là hein ?
Quatre ans !
Ben c'est tout con : la première fois on a donc dû me le présenter.
La deuxième fois je l'ai revu sans le calculer mais j'ai pas osé lui demander qui il était.
Ensuite, je ne l'ai pas revu pendant quelques semaines.
La fois suivante il m'a fait un sourire ultra bright en braillant "Salut Booooob !".
Et ensuite, ça n'a fait à chaque fois qu'empirer ...
Il y a 3 mois par exemple, à un vide grenier près du village : "Salut Boooob !".
Le pite, c'est que le malaise que provoque en moi la sensation d'être un imposteur au bord de la crise de nerfs à chaque fois que je le croise ("PUTAIN MAIS JE NE SAIS PAS QUI TU ES BORDEL DE MERDE !!!) me donne en plus une répartie absolument époustouflante : "Ah tiens, bonjour ! Tu fais le vide grenier toi aussi ?"
Au mec qui tient un stand, t'avoueras que c'est un peu chiadé comme question ...
Il y a 1 mois tiens, je sors du train et je m'apprête à rentrer chez moi quand je l'aperçois au bout du quai.
Lui : "Salut Booooob !"
Moi : " ..."
Lui : "Ca va ?"
Moi : "Oui. Tu attends le train ? C'est con il vient de repartir hin hin hin !"
Brillante je te dis, brillante ! Une vraie ampoule à douille !
Et ce soir, ce soir nous avons atteint le stade de la cerise sur le pompon comme dirait l'autre.
J'étais en train de faire rapidos trois courses au supermarché du coin pour nourrir mes gosses, il était 18h52 et ça allait fermer, je faisais vite, et l'endroit commençait à être désert.
Je cherchais le rayon des fournitures scolaires.
Pour moi.
Vas y rigole si ça te fait plaisir mais demain j'ai école et j'ai plus de Bic à Mines alors bon hein !
Enfin bref, je me dirige donc vers le rayon, quand j'aperçois un mec qui se cache derrière le portique à journaux, pour bondir au moment où j'arrive à son niveau !
"Salut Boooob !!!"
Le VBG !
Il m'a tueR ...
Du coup je lui ai fièrement raconté que j'allais m'acheter des crayons.
Si ça se trouve il est éducateur spécialisé et il essaie à chaque fois de tenter de m'apprendre à communiquer ???
Alors voilà, je ne sais pas quoi faire, peut être que tu pourrais m'aider, qu'on pourrait créer une rubrique Courrier du Coeur ici pour que tu me donnes des conseils, hein ???
Pasque franchement, je ne me vois pas lui demander, après tout ce temps : "Dis donc, excuse moi mais ... On ne s'est pas déjà vus quelque part ???"

Crédit photo : Matthieu Dortomb


dimanche 3 novembre 2013

Femme des années 2020 (Michel ne te fais pas d'illusions ça ne veut pas dire que je t'aime !)


Si la chanson de Michel Sardou a pollué tes oreilles comme les miennes quand tes parents écoutaient Radio Nostalgie pendant les longs trajets en voiture de ton enfance, tu te souviens de cette femme des années 80, femme jusqu'au bout des seins, ayant réussi l'amalgame de l'autorité et du charme ...
Il trouvait qu'elle avait vraiment tout pour elle, oui tout pour réussir, d'ailleurs elle avait, à la fin de la chanson du siècle, tout réussi puisqu'il la voyait s'installer à la présidence "et de là faire bander la France" (rien que ça)(Michel sans déc je pense que tu te droguais).
Mais le sujet n'est pas là.
Le sujet c'est qu'aujourd'hui, la femme des années 2020, a, je crois, bien du souci à se faire.
Je t'épargne mon avis sur les femmes nues qui tapissent notre visuel quotidien, exploitées (surexploitées) par des publicitaires qui les voient au mieux comme des faire-valoir, au pire comme des marchandises connexes, je ne m'étends pas sur les jeunes femmes qui tombent dans le piège de cette mode de "la femme qui ressemble à une gravure de mode H 24 maquillage brushing puteshoes" uniquement pour plaire aux mecs (si c'était pour se plaire à elles mêmes je ne lèverais pas un sourcil), j'éviterai le débat sur l'égalité hommes femmes qui pourrait faire rire s'il ne faisait pas pleurer, et je tairai mon avis sur cette putain de journée de la femme qui me hérisse une fois par an ... Je ferai même l'effort de ne pas te lancer sur le sujet des violences faites aux femmes. Non, je vais me tenir gentiment à ce qui m'a fait dressé les poils, je veux juste ce soir te dire un mot sur l'effet que m'a fait ce débat dégoulinant autour du manifeste des 343 salauds ...
Si ça t'a échappé, en deux mots, à l'instar du manifeste des 343 salopes qui avaient reconnu avoir pratiqué une IVG dans les années 70, ces mecs ont voulu dénoncer au grand jour ce qui se passe, éventuellement, durant leurs petites nuits (ou journées pour les plus occupés)(http://www.causeur.fr/touche-pas-a-ma-pute,24765#).
Evidemment leur action m'a interloquée, mais évidemment certaines en ont déjà - et beaucoup mieux que moi - parlé ! Comme sur le blog France TV info par exemple (merci Caro !) : http://blog.francetvinfo.fr/ladies-and-gentlemen/2013/10/30/343-salauds-emmenes-par-beigbeder-insultent-le-combat-pour-les-droits-des-femmes.html

"L'intention des "343 salopes" de 1971, c'était d'affirmer le droit de chacun-e à disposer de son corps. L'intention des signataires du "Manifeste des 343 Salauds", c'est d'affirmer un droit à disposer du corps de l'autre. La nuance n'en est pas une, c'est une profonde divergence de fond sur la notion de liberté. "

Pourtant, tu vois, je n'ai pas pu m'en tenir à observer de loin ce débat sur les droits des hommes, tout simplement parce que je n'ai pas pu m'empêcher d'y voir au fond une défense du droit des hommes sur le corps des femmes ...
Qu'on ne me dise pas que c'est par respect pour les putes heureuses de pratiquer ce plus vieux métier du monde, j'en vois presque tous les jours en bordure de forêt, tôt le matin elles se font déposer, le soir elles sont systématiquement récupérées - relevé des compteurs oblige - et entre les deux, elles sont livrées à elles-mêmes (mais surtout à tous les mecs que ça branche)(pardon pour le jeu de mot !), paumées au milieu de nulle part, plus à la merci que jamais de leurs clients adorés ...
Qu'on ne me dise pas que ça permet de lever une hypocrisie, que puisque la prostitution existe il vaudrait mieux l'admettre et pourquoi pas la légitimer ... La vraie hypocrisie réside selon moi dans le fait que ces 343 salauds s'imaginent avoir une attitude courageuse et louable alors que leur slogan à lui tout seul "Touche pas à ma pute !", a de quoi faire frémir quand on n'arrive pas à en rire (t'auras bien compris que j'ai pas pu).
Où est le courage dans le fait d'affirmer un droit à la liberté sexuelle et au libertinage, quand il ne s'agit très concrètement, pardonne moi, mais que de l'utilisation du corps d'une femme contre rémunération ?
Où est l'élégance dans l'amalgame qu'ils font entre ce "droit aux putes" et celui que revendiquaient nos mère à pouvoir choisir - ou pas ! - d'être, justement, nos mères ?
Moi je n'ai vu, dans ce manifeste qui n'était que pure provoc, qu'une chosification, une fois de plus, des femmes (mais je suis peut être bouchée à l'émeri).
A leur décharge, c'est tellement commode une femme qu'on ne peut plus s'en passer, c'est vrai : on peut les louer, en entier ou en kit, juste le vagin, ou seulement la bouche tiens si t'es pas très en fond, ou alors l'utérus pour le cas où tu chercherais une mère porteuse ... Finalement une femme c'est presque aussi bien qu'un Dyson ça aspire quasiment tout et ça peut aussi se passer de sac !
Excuse moi, t'as raison, j'exagère et je m'égare ...
Mais il faut que je te l'avoue, il y a une raison supplémentaire à mon léger agacement ...
La semaine où ce manifeste est sorti, j'avais discuté avec 3 jeunes femmes qui étaient passées entre les mains d'un pédophile dans leur enfance et qui venaient de lever leur secret, et une qui avait enfin, à 40 ans, trouvé la force de déposer plainte contre le notable apparemment irréprochable qui avait tenté de la violer quand elle baby sittait gentiment ses enfants ...
Alors évidemment, non, ô combien non, tous les hommes ne sont pas des violeurs en puissance, et le recours à la prostitution ne veut pas dire qu'on est un pervers ou un manique sexuel !
Mais tu comprendras je pense que les propos gentiment phallocrates de ces 343 m'aient un peu ... comment dirais-je ? Râpé les noix tiens !
Quoi qu'est ce qu'il y a ?
J'en ai pas ?
Hé ben tu sais quoi, j'm'en fous.
Je revendique aujourd'hui le droit d'avoir des couilles.
Juste pour pouvoir dire à ces 343 relous qu'ils feraient mieux de revoir leur copie et d'arrêter de nous les casser !