jeudi 24 octobre 2013

On ne change pas une équipe qui gagne ! (même quand on est toute seule dans son équipe)



Je ne te l'ai peut être pas encore raconté mais je suis en train de changer de métier !
(la crise de la quarantaine peut être ?)(non tu ne fais aucun commentaire à ce sujet s'il te plaît)(la dame est susceptible)(non c'est pas cochon)(oui je copie le truc des parenthèses sur la bombasse si tu la connais)
Bref, je suis donc en formation une partie du temps, et en stage l'autre partie.
Je rédécouvre les joies du train, du RER e t du métro (que je prends à l'occasion dans le mauvais sens).
Je me ballade le nez en l'air dans Paris entre l'atelier et la boutique, chaque fois qu'on m'envoie faire une livraison j'ai 8 ans c'est juste le bonheur ...
Je travaille dans cet atelier avec deux japonaises hyper douces et hyper gentilles. Et hyper japonaises (je comprends pas trop ce qu'elles me disent parfois, et je comprends carrément que pouic quand elles commencent à parler entre elles mais c'est pas grave).
Hormis les sueurs froides des premiers jours où j'avais toutes les 2 minutes l'impression que j'allais faire ou dire une connerie (en même temps je me connais)(en même temps toi aussi tu me connais)(en même temps tu commences à être franchement désagréable si tu veux tout savoir !), je me suis plutôt bien adaptée à ce nouvel environnement et je commence comme on dit à "prendre mes marques".
Aujourd'hui, j'avais un truc à finir avant de partir et ça me stressait un peu de voir que je n'allais probablement pas y arriver.
Mais bon ...
Il y avait ce train à prendre, les enfants à aller récupérer ...
La veille j'étais restée un peu plus tard pour terminer mon boulot, là c'était pas possible.
J'ai regardé ma montre vite fait et j'en ai conclu qu'il faudrait finir demain.
Je me suis levée, j'ai expliqué à Mikako et Yuka (j'adooore) que je devais partir pour choper mon train, mes enfants, mon chat, ma vie toussa toussa, et elles m'ont fait un grand sourire en disant en choeur "Ok, ok".
Je me suis habillée après avoir bien rangé mon petit bordel dans l'atelier, je suis sortie en leur souhaitant une bonne soirée, j'ai claqué la porte et appelé l'ascenseur.
Et puis, dans l'ascenseur, j'ai soufflé en me disant que ouf c'était bon, je l'aurais mon train de 17.49, je ne serais pas en retard au centre de loisirs, c'était cool !
Mais ...
17.49 mon train c'est bien ça ?
Oui.
Ben alors ...
QU'EST CE QUE JE FOUTAIS DANS L'ASCENSEUR A 16h30 ????!!!!
Ben rien.
J'ai juste cru qu'il était 17.30.
Voilà voilà ...
J'ai rappuyé sur le bouton de l'ascenceur.
Je suis remontée au 6ème.
J'ai sonné pour retourner à l'atelier.
Je t'explique pas leur tronche quand elles ont vu la mienne, et quand je leur ai dit que j'avais pas bien lu l'heure !
Je n'ai plus ce soir qu'une seule certitude au moment où je t'écris ...
Apparemment, c'est vrai, le ridicule ne tue plus !!

dimanche 20 octobre 2013

Le footing de Bob Richard ...


Hier, j'ai décidé qu'il était temps que je me bouge le fion je réagisse et que je reprenne une activité sportive facile et à portée de pieds mains : le footing !
Bon, je dois avouer que les photos postées tous les jours par ma Twin cannoise y sont aussi sans doute pour quelque chose, mais quoi qu'il en soit, hier matin, dès potron minet, j'ai rechaussé mes baskets pour aller runner en bord de Seine et dans la forêt.
J'ai enfilé, par dessus la première culotte qui passait, un vieux legging, un tee shirt loose et j'ai mis de la musique très fort dans mes ptites oreilles.
J'ai commencé à courir doucement, et j'ai retrouvé cette sensation délicieuse que tous les coureurs du dimanche connaissent, cette impression d'être libre et de pouvoir toucher le ciel, ce kiffe du décrassage à moindre coût ...
C'était le bonheur.
Je sentais mes foulées fluides, pas rapides mais fluides, c'était bon, je reprenais goût, j'étais sur la bonne voie.
Enfin ...
Petit à petit, j'ai ressenti néanmoins une légère gêne.
Mon vieux caleçon long tout détendu avait, je dois l'avouer, une tendance à descendre ...
Bon en soi, tu me diras, rien de bien grave.
Tu remontes ton calbard, et tu continues de courir.
Mais il redescend.
Ce con.
Tu le remontes encore, jusqu'aux aisselles cette fois.
Mais il cherche alors à atteindre tes chevilles.
Merde.
Tout ceci n'aurait pas été bien grave si, parallèlement à ce petit problème, je n'avais pas eu celui de la PB flottante !
Tu me diras "qu'est ce que la PB flottante ???"
Hé bien c'est juste l'ultra fine en coton de chez Petit Bateau, qui ne contient pas d'élastane cette fois je peux te le garantir, et qui, lorsqu'elle commence à avoir 2 ou 3 ans d'âge, est certes très confortable mais pas du tout chevillée à ton corps, fut-il de déesse (je déconne !).
Donc on résume : on a le legging qui se fait la malle vers le sol, et la culotte qui ne s'accroche plus à rien (pourtant sans déconner sur mon cul y matière à bien s'accrocher ceci dit sans vulgarité aucune !).
Face à cette menue difficulté, mon enthousiasme de fille qui reprend le jogging ne s'est nullement altéré.
J'ai immédiatement décidé de réagir.
j'ai donc remonté, en passant mes mains dans mon caleçon, ma culotte jusqu'à ma glotte, en espérant que ça suffirait, et puis j'ai continué mon parcours.
Peau de balle.
Zob.
Nib.
Queud.
Je n'avais absolument pas résolu mon problème, tout filait à grands pas vers le sol, et j'ai dû commencé à courir en tenant le tout de chaque côté de mes hanches.
Génial.
Tout de suite le côté "je pourrais toucher le ciel toussa toussa" en a pris un vieux coup sur la caboche.
Et j'ai commencé à trouver ça méga lourd putain de chiottes de bite à couilles de merde de footing de pute sa race si j'avais su je serais restée au plumard sans déconner qu'est ce qui m'a pris ??? un chouilla pénible.
Du coup, j'ai commencé à réfléchir pour trouver une solution.
A partir de là, en général, tu peux commencer à trembler.
Car mon cerveau, qui n'est peut être pas, il faut se l'avouer, configuré comme celui de tout le monde, s'est mis en mode "je vais trouver une solution rapide et top je peux le faire - je vais le faire - je le fais !
J'ai donc trouvé une solution.
Oui.
J'ai résolu le problème.
Je peux juste te dire, pour préserver un peu ma dignité, que j'espère que tu ne m'as pas vue à 4 pattes dans les buissons des bords de Seine, et que, si tu as vu flotter un petit tissu mou et rose, je nierai devant tout tribunal quel qu'il soit qu'il puisse s'agir de ma culotte !!!
Sur ce je te laisse, je dois aller commander des dessous de sport de toute urgence !
Bon week end :))


samedi 19 octobre 2013

La curiosité est un vilain défaut ... ou pas !


Petite, j'ai toujours été curieuse comme une vieille chatte ...
(on pourrait gloser sur cette expression mais je te l'épargne !)
Je voulais toujours tout savoir, tout m'intriguait, tout était matière à pencher la tête et à poser des questions, ce qui ne m'a pas toujours valu des compliments tu peux l'imaginer !
Une fois j'étais partie en vacances chez ma grand mère maternelle à Marseille - un jour je te dépeindrai le personnage tu verras ça vaut son pesant de cacahuètes ! - et comme chaque séjour chez elle, nous étions allés nous baigner aux Bains Militaires.
Les Bains Militaires c'était une espèce d'institution, un petit club et plage privée en plein Marseille mais réservé aux familles de militaires ou assimilés.
Bref, ce jour là, on était partis se baigner.
Comme toujours il faisait une chaleur de dingue, la mer scintillait, je pouvais me lécher les babines pour savourer le sel collé sur ma peau, c'était un peu le paradis (enfin si y avait pas eu mère grand ;)).
J'étais dans l'eau donc, quand j'ai vu que des personnes s'approchaient d'un nageur qui ne bougeait plus beaucoup à vrai dire ...
En fait, on aurait d'ailleurs dit un plongeur avec son masque et son tuba, la tête dans le mer, le reste du corps flottant.
Un gros corps d'adulte qui ne bougeait plus.
Les gens ont commencé à s'affoler autour de lui.
Et moi, avec mes yeux d'enfant, j'ai observé la scène avec un intérêt un peu atroce je m'en rends compte aujourd'hui.
J'ai commencé alors, tandis que le personnel du club appelait les pompiers, à faire des allers retours entre la petite plage où il était couché à terre, et la serviette de ma grand mère qui bronzait, en bonne marseillaise, quelques centaines de mètres plus loin, en papotant avec un de ses copines.
Je suis arrivée la première fois, essoufflée, en criant : "Mamie mamie !!! Y a un monsieur sur la plage il bouge plus il était dans l'eau mais il nageait pas il avait son masque et son tuba mais ils ont dit qu'il ne plongeait pas et qu'il avait fait un malaise, genre une hydro electrocution tu vois mamie ???".
Elle s'était relevée, curieuse aussi, et m'avait laissé y retourner pour voir ce qu'il en était.
J'ai passé une bonne heure à courir de la plage à la serviette, de la serviette à la plage, et la scène pourrait se résumer à ce délicieux monologue (les enfants sont formidables, même moi, c'est une horreur) :
"Mamie mamie !! Ils ont dit qu'ils avaient appelé les pompiers et qu'ils allaient arriver bientôt !".
"Mamie mamie !! Les pompiers sont arrivés et ils ont mis le monsieur sur un brancard".
"Mamie mamie !! Les pompiers font un massage sur le coeur du monsieur".
"Mamie mamie !!Ils sont plusieurs et ils arrêtent pas de masser mais le monsieur bouge toujours pas !"
"Mamie mamie !!Le monsieur bouge toujours pas et sa femme pleure !"
"Mamie mamie !!Les pompiers font une drôle de tête !"
"Mamie mamie !!IL EST MORT !!!".
Dans les malles que j'ai récupérées il y a quelques mois chez ma tante, et qui contenaient des souvenirs de ma mère qui avaient échappé à la folie de jeter de mon père, j'ai retrouvé ce que je considère très égoïstement comme une pépite : une lettre que j'avais adressée, cette année de mes 8 ans, à ma mère, le soir du jour où avait eu lieu "l'affaire du Monsieur" !
Je n'ai pas pu m'empêcher de rire, comme ma mère avait dû le faire aussi j'imagine puisqu'elle avait conservé cette petite lettre de vacances comme un trésor ...
J'ai ri et ça m'a permis aussi de ma rappeler que, quand mes enfants dissèquent une sauterelle, quand ils observent un cadavre de raton laveur sur la route, ou un dauphin à demi déchiqueté sur la plage (véridique !), ce n'est pas monstrueux à leurs yeux, ils ne font rien d'autre qu'être des gosses, qui plus est les gosses de leur mère, qui est restée envers et contre tous curieuse comme une vieille chatte ;) !!


Crédit photo : Bob

mercredi 16 octobre 2013

De Charybde en Scylla ...


La mémoire, comme une vague, fait affleurer les souvenirs dans nos coeurs et dans nos têtes d'une bien étrange façon parfois ...
Et le moment glauque que tu vis, au moment de l'affronter, peut aussi te faire réaliser qu'il y a eu pire, bien pire, tellement pire que tu as voulu sans doute l'occulter, mais sans succès.
Ils reviennent, les cauchemars, les moments vérolés, les coups de poings dans la gueule, ils reviennent un jour, ils reviennent toujours, nan mais qu'est ce que tu crois, tu crois peut être qu'on leur échappe ?!
Quand j'avais 20 ans j'ai vécu une de ces descentes aux enfers : j'étais avec mon amoureux à Paris, et on était allés manger un burger là où tu vas quand t'as pas un rond ;) !
Avant de quitter le "resto", je passe aux toilettes.
Occupées.
J'attends.
5 minutes.
10 minutes.
15 minutes.
Je frappe à la porte mais j'entends juste un grognement, pas de réponse audible.
20 minutes.
Je ressens une drôle de sensation, un pressentiment mais du genre pas bon du tout ...
Une nana du management me demande ce qui se passe, je lui explique que les toilettes sont occupées depuis longtemps mais par quelqu'un qui ne répond pas ...
Elle frappe à son tour à la porte, à plusieurs reprises, et quelques minutes s'écoulent encore dans une ambiance de plus en plus pesante.
Et puis la porte s'ouvre, et ils sortent ...
Deux fantômes ...
Deux morts vivants ...
Des cadavres en vie, des survivants en lutte ...
Deux toxicos aux yeux hagards et cernés dont la vue m'a tordu le bide ...
Ils nous poussent et partent en titubant, et alors je vois, je vois et je me fige ...
Par terre, des plaquettes de médocs, et une petite flaque de sang ...
Je n'arrive plus à respirer, j'entre en panique, je crie à mon mec qu'il faut partir, maintenant, tout de suite, vite !!!
Et on s'enfuit dans la nuit ...
Quand il a enfin réussi à me calmer, ce qui lui a demandé des efforts insensés, il m'a demandé pourquoi ...
Pourquoi ça m'avait fait un tel choc ???
Parce qu'on peut toujours tomber de Charybde en Scylla, voilà pourquoi ...
J'avais 10 ans lorsque le premier impact a frappé ma mémoire pour toujours.
J'avais 10 ans et je vivais dans un quartier que j'adorais.
Imagine, plein de petits pavillons de banlieue tout moches, près de Mantes la Jolie, des maisons Phoenix bien quelconques, mais dans un quartier au coeur étonnamment vivant ...
Toutes les nationalités, tous les gosses mélangés, tous différents et tous heureux ...
On passait nos journées dehors à jouer à cache cache ou au ballon prisonnier, et on jouissait d'une liberté que nos minots ne connaîtront probablement jamais.
Un de ces mercredis où je traînais avec mon frère, on s'était longtemps éloignés de la maison pour jouer, et le soir tombant, on a fini par se décider à rentrer.
Arrivés à quelques maisons de chez nous, on les a entendus ...
Des cris.
Des hurlements.
Ceux de ma mère, qui nous appelait au secours ...
La maladie avait déjà abîmé ses jambes et elle boitait, j'ai cru d'abord qu'elle était tombée, ça pouvait parfois lui arriver ...
J'ai couru à en perdre haleine jusqu'à la maison, et je l'ai trouvée ...
Etendue par terre, au milieu d'une petite flaque de sang ...
Le sol s'est ouvert sous mes pieds, j'étais affolée, je ne comprenais pas, j'ai hurlé "Maman !!!!!", comme si ça pouvait l'aider !
Au creux de son bras, une aiguille, plantée, un tube au bout duquel un goutte à goutte pendait ...
Ses médicaments.
En intraveineuse.
Ceux pour lesquels l'infirmière venait tous les 2 jours pour la "brancher" avant de repartir faire sa tournée.
Sauf que l'infirmière,on l'a découvert après, était alcoolique et ne voyait plus ce qu'elle piquait ...
Ce qui expliquait la bosse imposante que j'ai vue ensuite à côté de l'aiguille, tout ce liquide qui n'avait jamais trouvé ses pauvres veines ...
Et tout ce sang par terre ...
Je ne me souviens que de ça.
Comment on a relevé ma mère, mon frère et moi ?
Je ne sais pas.
Comment on a géré ce sang, cette aiguille, ce merdier ?
Je ne sais pas.
Je sais juste que l'on n'avait pas l'âge, en admettant, ce qui est très con, qu'il y ait un âge pour voir ça ...
Je sais aussi que cette image de ma mère à terre dans cette petite flaque de sang a longtemps hanté mes nuits ...
Et que depuis, tout ce qui se rapporte à une aiguille dans le bras est devenu une vilaine phobie ...

Crédit photo : Bob

dimanche 13 octobre 2013

Imparfaite, libre ... et heureuse !


Il y a 1 an, j'étais en chute libre ...
Mal dans mon boulot, mal dans ma peau, mal dans ma vie.
Une lente aspiration vers le fond provoquée par une chef tyrannique, qui m'a petit à petit convaincue que tout ce que je pouvais faire ou dire n'était que de la merde.
Je cherchais à tout prix à lui prouver ma valeur, je cherchais à tout prix à lui plaire.
J'ai compris en y repensant souvent (très souvent ! Trop souvent ?) que je n'avais rien su faire d'autre toute ma vie au fond ...
Plaire à mes parents, plaire à mes amis, plaire à mon amant, tout faire pour être aimée en fait !
J'ai fait des choix pour les autres, pas toujours, mais parfois.
J'ai prétendu être celle qu'on voulait que je sois.
J'ai tenté de ne jamais décevoir.
Quelle folie quand j'y pense, quel orgueil, quel délire !
Mais aujourd'hui, j'ai grandi.
J'ai changé.
Aujourd'hui je m'autorise.
Aujourd'hui, je cherche sincèrement à être moi.
Je n'y arrive pas forcément.
Mais j'essaie.
Sincèrement.
Laisser parler en moi la créativité, laisser revenir l'enfant dans mon coeur, lui offrir surtout mon regard bienveillant, lui pardonner ses erreurs et la féliciter pour son courage ...
Parce qu'aujourd'hui, j'éprouve une immense tendresse pour la petite fille que j'ai été.
Je voudrais lui rendre un peu le droit de dire ses rêves.
Et pourquoi pas, soyons fous, de tenter de les réaliser ?!
Ecrire ici ce soir en est une manifestation.
Voilà pourquoi j'aime tellement ce petit endroit, même si ça choque parfois, même si ça surprend souvent.
"Un blog ? Tu as ouvert un blog ? Mais à quoi ça sert un blog ???"
Je ne sais pas trop pour les autres.
Mais pour moi, ça sert à ça : ça sert à se laisser être soi ...

Crédit photo : Bob


mardi 8 octobre 2013

Bob Richard et la fête d'anniversaire ...


En juin dernier, il m'est arrivé un truc complètement DINGUE !!!
J'ai été invitée à une fête d'anniversaire totalement Hype, avec plein de blogueuses super chouettes - que je lis depuis des années, qui sont donc un peu comme des actrices archi connues pour moi qui suis une petite fan - chez la quarantenaire adorable que toi tu ne connais peut être pas mais qui reste pour moi encore plus belle qu'Adjani (je sais Mo je suis lourde avec ça mais depuis ta photo de mariage ça ne veut plus sortir de mon cerveau - ce qui tient du miracle d'ailleurs !).
Pour tout te dire, déjà, lorsque j'ai vu l'invitation sur FB, j'ai failli lui envoyer un petit message du style : "Coucou Mo, heu, je crois que tu t'es trompée, tu m'as envoyé une invit pour ta party jolie, tu devais vouloir taper un autre nom genre Barbara ou autre, mais t'as coché Bob et du coup voilà ...".
Je me suis retenue (je pense que j'ai bien fait, "évitons de passer pour plus folle que nous ne sommes", voilà mon nouveau mantra)(je suis foutue d'avance je sais ne dis rien !).
J'étais excitée comme un puce, j'ai vu la date, j'ai bloqué sur mon calendrier et puis j'ai laissé passer l'été ...
A la rentrée, j'ai vu passer une invitation siouperbe ... chez mes copines mais pas chez moi.
Je me suis sentie con (état presque naturel du Bob), et réellement, je me suis dit un moment qu'elle avait réalisé qu'EN EFFET, elle s'était trompée de personne lors de ses envois d'invits !
Bon en fait, tu t'en doutes, ce n'était pas le cas et j'avais juste pas encore reçu mon petit carton ... paranoïa et peur de ne pas être à ma place sont mes deux mamelles ...
J'ai quand même bien fait de lire l'invitation car la date avait bougé d'une semaine !
Me connaissant, j'étais tout à fait capable de débarquer chez elle un samedi soir, habillée comme un sapin de Noël, et je l'aurais trouvée en plein dinette avec sa jolie famille, j'aurais pas eu l'air con dis donc !
Donc la date, c'était bon.
Le lieu, j'ai regardé vite fait, Le Plessis, c'était bon aussi.
Mon Evil Twin cannoise Roca montait pour l'occasion, j'ai donc décidé de la kidnapper (la pauvrette !).
Je suis passée la prendre à l'aéroport, et on a commencé à papoter, papoter, papoter ... avec un petit verre de rosé. Pendant que cuisait le beau gâteau que je devais apporter pour la soirée.
Il était déjà presque 19 h quand elle m'a dit "mais tu crois pas qu'on devrait un peu se préparer quand même non ? C'est à 20.30 mais on est un peu en vrac là".
T'inquiètes paupiette, me dis je intérieurement, j'ai regardé le trajet, et de chez moi au Plessis, c'est à peine 40 mn ! Le pied intégral vu le temps de chiottes (des seaux et des seaux de pluie battante).
Je jette malgré tout un oeil plus attentif sur l'invitation, pour noter précisément la rue dans le cerveau mobile de voiture que mon mec m'a offert, trop mort d'inquiétude chaque fois que je prenais le volant (je me perds, un peu, c'est vrai).
Premier bug de la soirée : je réalise que le lieu de RDV n'est PAS L*** ON, mais L***ARD ... à plus d'une heure trente de route de chez moi !!
Oups.
Merde.
Donc d'une, on est grave à la bourre maintenant, et de deux je me rends compte que je vais devoir rentrer en pleine nuit, sous des trombes d'eau, et rouler 1h30 alors que je n'aurai qu'une envie c'est de dormir ...
Bon, pas grave, on se bouge, ma Rockette et moi on s'habille comme des fusées (mouarf !) et elle me fait même la plus jolie coiffure du monde en 2 secondes, une vraie championne !
On attrape le Tom Tom, le champagne, le Gateau, et on part, pleines d'espoir ...
Rapidement néanmoins, pour tout te dire, on déchante.
Des bouchons ...
Mais des bons gros bouchons, du genre un bon accident sous la pluie et l'autoroute A6 bloquée.
Fuck !
On patiente, on papote (ça on maîtrise grave heureusement).
On rigole un peu à l'idée qu'on va se faire chambrer, l'équipe Pierre Richard, évidemment en retard, putain pourquoi toujours nous sans déc ? Bref, qu'est ce qu'on se marre !
Petit à petit, un problème néanmoins survient : il est 21 h passées, on est toujours dans les bouchons, et on a une faim de loup !
Bon, il faut que tu le saches si tu ne nous connais pas, mon Pierrot et moi, on est des femmes trèèèès distinguées.
Mais seulement les jours pairs, pas de bol.
Du coup, en vraies gorettes que nous sommes pour de vrai, on dépouille la bagnole jusqu'à trouver un couteau quelconque pour découper et bouffer le gateau prévu pour la soirée !
Classe hein ???
On aurait même ouvert la bouteille si on avait pu, mais le champagne quand tu conduis franchement c'est pas très pratique ... (note pour plus tard, toujours glisser une bouteille de rosé sous le siège passager).
Bref, l'un dans l'autre, on avance, on se rapproche, il pleut toujours des grenouilles, sans déc on ne voit pas à 5 mètres, c'est un peu l'enfer ...
On sort enfin de l'autoroute !
Mais pas comme il faudrait ...
Car sans m'en rendre compte, je total grille une putain de priorité à droite invisible, et j'accélère in extremis pour nous éviter de nous faire couper en deux par une bagnole surgie de la sombritude de cette nuit de tempête !
Moi j'ai rien vu, j'ai juste eu un réflexe que je ne peux même pas expliquer, j'ai pas vraiment eu peur, mais ma Roca a les jambes qui tremblent tellement fort qu'on dirait les castagnettes des Gipsy Kings (elle a un peu des genoux de sauterelle 'faut dire mouahahaaa).
Je m'arrête au stop suivant, je souffle, elle souffle, on respire.
Et puis soudain une voiture s'arrête derrière nous.
Un mec sort en trombe, moi connement je pense qu'il va me demander son chemin, mais en fait pas du tout : c'est le mec à qui j'ai grillé la priorité !
Dire qu'il est furieux est un doux euphémisme, c'est pas compliqué, il gueule comme un cochon qu'on égorge, et sa femme vient nous faire la stéréo, forcément ils sont sous le choc (nous aussi mais ils disent que c'est pas grave pasque nous on n'a pas trois mômes dans la voiture figure toi).
Après un déluge de cris et d'insultes, ils finissent quand même par réaliser qu'ils ne pourront pas vraiment nous casser la gueule, et s'éloignent, dépités.
Il est 21h40, Roca et moi on a déjà l'impression d'avoir passé une semaine ensemble et pourtant on n'est même pas arrivées à la soirée !
On se recompose vite fait une tronche potable (genre non non on n'a pas failli mourir deux fois, une fois par accident, l'autre par meurtre, on va bien tout va bien) et on poursuit notre chemin.
On arrive enfin, soulagées, devant la maison du bonheur, et on est tellement à la ramasse qu'on attrape le reste du gateau et la bouteille de champ avant d'aller sonner.
Tu as bien compris, oui, c'est ça, ton Bob est donc arrivé dans une soirée pleine de nanas qu'elle admire (et qui du coup l'intimidaient terriblement), avec ... une bouteille de champagne chaude et un demi gateau mordillé qui ressemble à une brique !
On a la classe ou on l'a pas.
Néanmoins, par la suite, je te promets que je me suis bien tenue : j'ai dit des conneries mais pas tant que ça, et même le bon dieu des Pierres Richards a été avec moi (et avec ma Roca) ....
L'une des invitées avait eu l'idée super poétique de faire décoller dans la nuit des lampions thailandais pour permettre à la star de la soirée de faire un voeu pour ses quarante printemps.
Le principe de ce lampion est tout simple : tu mets le feu à une petite partie qui ressemble à une bougie, tu fixes au lampion en papier de riz, tu maintiens le temps que ça chauffe et que ça gonfle le papier, puis tu laisses doucement s'envoler cette lumière dans la nuit ... Magique !
BIZARREMENT - oui vraiment bizarrement - les filles ont immédiatement décidé que Rockie et moi nous n'aurions pas même le droit de nous APPROCHER !
"Nan nan pas vous deux les boulets !!!!"
Oui, voilà la dure réalité, voilà comment nous avons été traitées ;) !
On se demande bien pourquoi d'ailleurs ...
En tous cas, nous les boulets, je peux te dire qu'on s'est bien marrées, parce que c'est vrai on n'a absolument rien touché, mais une autre invitée nous a remplacées et a foutu le feu à son lampion, on s'est à peine moquées franchement tu nous connais, et c'est complètement un hasard si on a fini par prendre la petite photo qui orne ce post ;) !
Moi finalement je n'ai qu'une chose à dire, franchement, j'ai passé une putain de bonne soirée et mes idoles ont pris une tournure de réalité, c'était génial tout simplement ...
Alors encore MERCI et HAPPY HAPPY HAPPY 40 MO JOLIE :)) !!!

Crédit photo : Haudette poulette

mercredi 2 octobre 2013

Et sortir les cadavres du placard ...


J'ai souvent le sentiment d'être l'empêcheuse de tourner en rond ...
Avec ma famille, avec mes amis, comme si parfois il me manquait un mode d'emploi, comme si ma façon de penser différait de celle des autres, comme si on était tous des étrangers ...
Ou plutôt comme si j'étais moi une étrangère dans un pays où tout le monde se comprenait.
Et cette tendance, atroce, pesante, envahissante mais irrépressible, à voir arriver les catastrophes, les merdes en tous genres, les ouragans qui nous foncent dessus et qui font trembler nos vies ...
Si seulement je pouvais garder pour moi tout ça, ces sentiments, ces impressions, ces intuitions peut être, le calme - en apparence - pourrait peut être encore se faire ?
Mais je parle.
Toujours.
Je dis.
C'est peut être ma plus belle qualité et c'est sans doute mon plus gros défaut.
Parce que certaines choses ne sont pas bonnes à dire.
Parce que certaines choses ne sont pas belles à entendre.
Parce que je ne trouve pas les mots.
Parce que je réveille les morts et les maux.
Oui, je suis l'empêcheuse de tourner en rond et ça m'a parfois empêché de dormir, parce que des cadavres, on en trouve dans TOUS les placards.
Chacun, chacune, les siens.
Gros, petits, moches, affreux, anciens ou récents, on en a tous.
J'en ai, vous en avez, nous en avons.
Tous.
Sans le vouloir, il y a quelque mois, j'en ai fait sortir un, réellement abominable.
Il était dans mon placard d'enfant, j'avais découvert qu'il était aussi dans celui d'une autre, et un jour, sans que je m'y attende, l'énorme monstre nous a finalement explosé à la gueule ...
Couvert de vermine, affreux à vomir, il était là, tapi dans l'ombre dans plusieurs placards bien fermés depuis toutes ces années, mais comment, comment avait-on pu ne pas s'en parler ???
Alors tout a éclaté, les cœurs, les sanglots, les secrets ...
Tout est sorti, et c'était d'un violence à peine supportable.
Alors je m'en suis voulu, terriblement.
Mais aujourd'hui je ne m'en veux plus.
Aujourd'hui nous allons affronter le monstre.
Aujourd'hui nous allons tuer le cauchemar.
Aujourd'hui nous sommes dans la lumière.
Aujourd'hui nous sommes dans la parole.
Aujourd'hui, malgré la lutte qu'il va falloir mener, malgré la peur qu'il va falloir gérer, malgré la honte qu'il va falloir dépasser, aujourd'hui je me sens fière.
De moi un peu, des autres surtout.
Parce qu''aujourd'hui, tous les non-dits sont morts.


Crédit photo : Bob