mercredi 28 janvier 2015

Janvier alambiqué ...



Il n'aura épargné personne ce foutu mois de janvier ...
Trop heureuse d'avoir réussi à zapper les fêtes cette année (en tous cas Noël, ma bête noire), je l'ai accueilli avec un immense sourire.
Et puis j'ai déchanté, comme nous tous, dès la première semaine.
J'ai remonté petit à petit la pente de mon moral en berne, en berne comme mon coeur, et comme nos drapeaux ...
Je suis même montée haut, très haut quand j'ai réussi un challenge important pour moi.
Ca m'a reboosté.
Ce n'est d'ailleurs pas rien quand on connaît la dose minime de confiance en moi que je possède.
J'étais fière.
J'étais sur mon nuage.
Et puis ... j'ai plongé.
Ou replongé devrais-je dire.
Dans les espoirs vains.
Dans les attentes stupides.
Dans les croyances toxiques.
Quelqu'un m'a écrit que le vécu abandonnique ne partait jamais, qu'il marquait au fer rouge, qu'il polluait à vie.
J'ai répondu, encore sur un pic de mes montagnes russes, que non, qu'il fallait y croire, que bien sûr on pouvait s'en sortir, qu'on le devait même, pour soi, pour les autres, pour nos enfants surtout !
J'ai répondu avec un putain d'optimisime et toute ma naïveté.
J'aurais mieux fait de me taire.
J'aurais mieux fait de ne pas me croire si forte.
Cette personne se disait - à juste titre - qu'elle était épuisée par les relations à sens unique.
Je pensais commencer à m'en sortir justement.
Quelle idée présomptueuse !
Tueuse tout court d'ailleurs ...
Car on peut en mourir de chagrin je pense, de cette sensation terrible de tout faire pour qu'on vous aime, et pourtant de constater qu'on échoue ...
Parce que oui, on échoue.
On échoue lamentablement.
Et on se sent comme un merde.
Une personne insignifiante.
Transparente.
Sans intérêt.
On te propose des projets, on te dit qu'on pense à toi, mais on ne te rappelle jamais.
Tu relances en te disant que peut-être il faut apprendre à aller vers les autres à ton tour.
Mais tu te heurtes à un silence encore plus mortel.
On te dit qu'on va passer te voir, ou que tu n'as qu'à venir.
Mais on ne trouve jamais de date.
Ou alors on t'en donne une et on ne vient pas.
On ne te le dit même pas, non.
On attend que tu demandes.
A tout le reste, à tout ton être, on oppose finalement la plus efficace des armes de pointe : le silence.
Le silence.
L'absence de réponse.
L'indifférence.
Le pire des poisons pour moi.
Le pire des poisons pour tous ceux qui, comme moi, se traînent ce putain de vécu abandonnique.
Parce qu'en plus, évidemment, personne ne le comprend ce venin.
Après tout c'est si ancien !
Comment, mais tu ne l'as toujours pas dépassé ?
Tu n'as toujours pas réglé ce problème ?
Tu te complais encore dans les blessures de ton passé ?
Tu veux nous faire pleurer là, juste parce que tu n'as plus de mère (qu'en fait tu n'as jamais vraiment eu ce qui s'appelle une mère d'ailleurs) et parce que ton père t'a reniée en LRAR ?
Mais tu sais qu'il y a des gens qui vivent sous les bombes ?
Tu sais qu'il y a des enfants qui crèvent de faim ?
Tu sais que tu nous fais chier avec tes problèmes qui n'en sont pas ?
Tu es vraiment une moins que rien.
Et c'est normal, du coup, qu'on t'oublie, qu'on ne t'appelle pas, que tu sois comme une vieille chaussette oubliée derrière un radiateur.
Tu es inutile.
Voilà la vérité.
C'est ça, c'est tout ça que j'entends quand le silence s'installe ...
C'est tout ça que je ressens lorsque les visage se détournent, lorsque les regards font semblant de ne pas me voir ...
Ce n'est pas ce qu'on me dit, non.
Mais c'est ce que moi je perçois, ce que moi je reçois.
"Que faisiez vous aux temps chauds ?"
"Je vous faisais rire ne vous déplaise ..."
"Hé bien dansez maintenant ! Car votre tristesse nous exaspère ...".
La voilà, la morale de cette fable pour moi ...
Alors je tente de reprendre une respiration.
Je tente de ne pas tomber dans l'abîme.
Je tente de me raisonner.
Je tente de ne plus dépendre du regard des autres.
De ne plus dépendre de l'intérêt que me portent les autres.
Je tente de travailler, encore, encore et encore, à balayer les fantômes du passé, à nettoyer les blessures gangrenées.
Mais janvier me crucifie ...
Et je sais pourtant que je vais remonter ces montagnes russes, retrouver cette belle énergie que j'aime tant !
Je trouve seulement ce mois de janvier terriblement long ...


Crédit photo : non connu

jeudi 22 janvier 2015

Tempête sous un crâne ...



On en est où ?
Quinze jours plus tard, on en est où monsieur le monde ?
C'est la tempête.
Partout.
Le feu, le sang, la folie qui semblent s'être emparés des hommes ...
Qui semblent seulement.
Car sans nul doute elle était là depuis longtemps cette folie, cette volonté de tout contrôler, de tout détruire ...
Je m'assieds.
J'écoute les informations.
Hors de question de regarder les images.
Les imaginer est bien assez violent pour mon petit coeur sans doute trop protégé jusque là.
Alors j'écoute.
J'entends.
Les femmes qu'on viole.
Les enfants qu'on fait sauter.
Ceux qu'on tue pour avoir regardé un match de foot.
Ceux qu'on exploite comme de la chair à canon.
Les femmes qui servent d'esclaves sexuelles, aussi.
Celles qui meurent sous les coups.
Celle qu'on achève pendant qu'elle accouche.
Tous ceux là, est ce qu'on peut dire aussi qu'ils l'avaient bien cherché ???
Ils n'ont même pas dessiné, eux.
Ils n'ont même pas commis cette "faute" là.
Alors pourquoi ?
Pourquoi toute cette violence ?
Pourquoi toute cette haine ?
Même les animaux n'ont pas cette bassesse.
Ils tuent et se battent, oui.
Mais pour manger.
Pour défendre une territoire.
Pas simplement pour des idées.
Surtout pas pour ces idées là ...
Des idées grégaires et arriérées.
Des idées fanatiques et fascistes.
Des idées qui veulent tout imposer, tout exploser.
C'est à pleurer.
Fou.
Le monde est (re)devenu fou.
Ils sont tous complètement fous.
Et je reste là, démunie.
Sous le choc des coups au coeur.
Tétanisée.
Que faire ?
J'entends "les mesures", "les recherches de responsables", "les tentatives de solution".
J'entends qu'on recommence à se lancer la patate chaude.
J'entends que si certains se reparlent, d'autres se retranchent.
Je voudrais vraiment faire quelque chose.
Je voudrais agir, être actrice d'un changement, d'un renouveau dont nous avons tant besoin.
Mais tout me paraît tellement partir en vrille.
Je ne sais pas.
Je ne sais plus.
J'oscille entre le désir (mal vécu) de vouloir faire l'autruche, de me couper du monde, de faire "comme si", et celui (trop fragile) de m'engager plus, d'essayer de tout lire, tout comprendre, tout apprendre ...
Je crois que j'ai mal au monde.
Mais je ne connais pas de remède pour ça.

Crédit photo : Bob, merveilleuse exposition Irving Penn.

vendredi 9 janvier 2015

Blog en deuil ...




Face au déroulement des dernières 48h, je suis, comme nous tous, sous le choc.
En chute libre.
J'écoute les informations en continu.
Mon souffle suspendu.
Mon coeur battant la chamade.
La succession d'émotions est intense.
Hallucinante.
Mercredi, la violence inouïe de l'attentat.
L'incompréhension.
L'horreur.
La tristesse pour les familles.
Pour notre pays.
Je ne vais pas reprendre ici ce qui a été si bien dit ailleurs.
Sur ces hommes qui dessinaient et que je lisais occasionnellement depuis mes 20 ans.
Parfois en les trouvant drôles.
Parfois en les trouvant déplacés.
Là n'est tellement pas le propos finalement.
Rien ne justifie l'acte barbare qui a été commis en plein jour, en plein Paris, sur ces hommes et ces femmes.
J'entends les noms égrenés.
J'imagine la douleur de leurs proches.
J'imagine même le moment de leur mort.
J'imagine leur peur, leur courage aussi, face à la mort.
J'aimerais ne plus avoir d'imagination.
J'essaie d'expliquer aux enfants.
Mais comment expliquer ce que je ne conçois pas moi même ?
Je me sens malade.
J'ai la nausée et les larmes aux yeux.
Assurer le quotidien me paraît presque impossible.
Je me couche en espérant me réveiller le lendemain et avoir fait un cauchemar.
Mais le lendemain, c'est là.
C'est toujours là.
C'était donc vrai ...
Jeudi, c'est la traque.
Le déferlement de Charlie(s) sur les réseaux sociaux.
Le début de certaines langues déliées, hélas.
C'est aussi pour moi le jour du rassemblement citoyen Place de la République.
Un moment de recueillement.
Essentiel.
Avec des amies chères, nous nous sommes serré les coudes.
Nous avons tenu allumées ces bougies inutiles mais qui nous réchauffaient un peu le coeur.
La gorge nouée, nous avons tenté de chanter, de scander des phrases en hommage à Charlie Hebdo, en hommage à notre pays entier, à notre pays uni qui devra s'en relever.
Nous avons pleuré aussi.
Avec ce sentiment que notre présence ne servait à rien.
Et qu'en même temps il nous fallait être là.
Etrange ambivalence.
Assommée, je n'ai pu m'endormir le soir que dans les bras aimants de mon homme.
Après avoir serré très fort contre mon coeur mes enfants.
L'amour comme seul remède à cette terrible gueule de bois.
"J'ai mal à mon humanité" comme ils disent ...
Vendredi, aujourd'hui, alors que nous imaginions pouvoir un peu reprendre notre souffle, reprendre quelques forces ...
Nous avons passé encore la journée à chuter.
Toujours plus bas.
Sans pouvoir même nous raccrocher au fameux "jusqu'ici tout va bien" ...
Parce qu'en fait ...
Jusqu'ici tout va mal.
Et nous sommes encore descendus plus bas.
La réalité ?
Les morts se sont additionnés aux morts.
Des deux côtés.
Et je reste là, fracassée de chagrin et de peur.
Et en colère.
Tellement en colère.
Comment ?
Comment en est on arrivé là ???
Je n'ai pas de légitimité pour parler de politique, de religion, de sociologie ou de quoi que ce soit d'autre.
Je n'ai pas les arguments, pas l'envie, pas la force de débattre même de tout ça.
Mais je ne peux pas faire semblant de reprendre le cours de ma vie tranquille, sous prétexte de résistance.
De poster des photos de moi sur IG pour faire comme si j'étais courageuse.
Alors qu'en vérité ça reste tellement superficiel.
Je n'ai pas de légitimité et c'est ce qui fait que depuis 3 jours, même si les mots se bousculent dans ma tête, je n'ai pas pu en écrire un seul.
Je n'ai pas de légitimité et je m'interdisais de poser mes mots sur un drame d'une telle ampleur.
Je n'ai pas de légitimité, c'est ça, c'est vrai.
J'ai juste un coeur, un cerveau.
Surtout un coeur en fait quand j'y pense.
Et mon coeur ce soir, comme hier soir, comme le soir d'avant, saigne.
Et j'ai bien peur qu'il ne mette longtemps à cicatriser ...

mardi 6 janvier 2015

L'ombre du vent ...



J'ai beau savoir que je n'aurai plus de nouvelles.
J'ai beau l'avoir accepté, et même en avoir fait mon choix.
J'ai beau avancer dans la vie comme une orpheline qui s'assume.
Parfois, elle plane au dessus de moi.
L'ombre de mon père ...
Pourtant je pense rarement à lui.
Je me surprends même à l'oublier la plupart du temps.
Les enfants me questionnent peu.
Les amis savent désormais.
Il est celui qui est parti.
Il est celui qui a trahi.
Il est celui qui a rompu, qui a menti, qui s'est enfui.
Comme un lâche.
Mais son ombre me revient, par l'intermédiaire des autres.
La famille parfois me questionne.
Ou me renvoie à mon passé.
Sans intention aucune, non.
Mais parce que mon histoire appartient finalement à l'histoire de notre famille.
On n'y peut rien.
C'est un fait.
J'ai reçu cette semaine un ouvrage.
Le livre de la vie de ma grand mère.
Sa "saga" comme elle l'a appelé.
Ecrite par elle, avec photos à l'appui.
Elle y raconte sa vie, si remplie et ô combien émouvante.
Mais le vrai choc a été de découvrir qu'elle raconte aussi la mienne.
Ce qu'elle en a perçu.
Ce qu'elle en a retenu.
Et de lire, sur ce papier glacé, les traces des épreuves de mon passé ... c'était bouleversant.
Tout y est consigné, mais sous un autre angle de vue que le mien bien entendu.
La maladie de ma mère.
Son décès.
Les suites.
Les efforts pour nous en relever.
Puis la dégringolade avec mon père.
Cette descente aux enfers.
Nos tentatives à tous pour le ramener à la raison.
Nos échecs.
Flagrants.
Nombreux.
Finalement inexorables.
Sa fuite dans les bras de cette femme, puis dans le coeur de cette secte.
Des moments que j'avais occultés, oubliés, enfouis.
Des mots si durs prononcés par lui.
Des mots de désamour total.
Des mots reniant son rôle de père, sa fonction, son lien même avec ses enfants.
Son mariage auquel il m'a interdit d'assister.
En prétextant auprès de ses invités que j'étais malade.
Sa maison (notre maison) vendue en secret dans mon dos.
Ses souvenirs (mes souvenirs) balancés aux oubliettes.
Et son souhait de ne plus jamais me revoir.
Ce souhait écrit en noir sur blanc.
Et expédié en LRAR.
Ce jour-là sincèrement, j'ai cru que c'était fini.
Mais je m'étais bercée d'illusions.
L'ombre de mon père a continué de planer dans ma vie.
La mort de ma mère lui avait hélas donné une place au sein même de ma famille maternelle.
Il a fallu tenter de le joindre à la mort de ma grand mère, pour la succession.
Il a fallu le recontacter à la mort de ma grand tante, dont il héritait aussi des babioles.
C'est comme si la vie avait voulu nous séparer définitivement, tout en me rappelant régulièrement cette rupture ...
Pour le cas où j'aurais oublié peut être ?
Les coups ont été nombreux.
Jamais physiques.
Mais tellement violents.
Quand ton père tente de te voler ce qui te revient.
Quand ton père décide de renier jusqu'à ton existence.
Quand ton père te dénigre, te déteste, te renie.
Faut-il alors regretter son absence ?
Faut-il chercher son ombre dans les ruelles, comme une enfant inconsolable ?
Non.
Non il ne le faut pas.
Je ne le cherche pas.
Je ne le cherche plus.
J'accepte que son ombre plane encore sur ma vie.
Je n'ai pas vraiment le choix au fond.
Car il est celui par qui tout a commencé.
Car il est celui qui a aimé celle qui m'a tant aimée, celle que j'ai tant aimée.
Mais cette ombre n'a plus de poids pour moi.
J'ai décidé qu'elle ne pourrait plus m'atteindre.
J'ai fait le deuil de ce papa.
Ne reste plus que l'ombre de mon père.
Et elle n'est plus, et ne sera plus jamais pour moi, que l'ombre du vent ...

Crédit photo : Bob

lundi 5 janvier 2015

"On avait dit mollo sur le destroy !"




                                                     *** HAPPY NEW YEAR !! ***

Cher lecteur qui me fait le plaisir de passer par ce petit coin que j'aime tant ...
Avec la nouvelle année, les crises de foi(e), les voeux en tous genres, et tout ce blablabla, j'ai pensé que tu méritais un petit cadeau pour démarrer 2015 sous le signe de la rigolade et de la barjitude.
Sous tes yeux ébahis (ou effrayés)(ou les deux)(les deux adjectifs pas les deux yeux, concentrons nous s'il te plaît), voici donc pour commencer une merveilleuse photo collector, que j'ai appelée en toute simplicité "Soubrette Pompette au Rideau Rouge".
Il ne manque que le plumeau, sans doute rangé dans un endroit innommable (barrière mentale de la blague pourrie).
Telle que tu me voies, tu te dis "La grande classe !", je sais.
Il faut peut-être que je te re-situe le contexte alors, pour que tu ne croies pas t'être trompé de blog et avoir googlelisé par erreur "femme de 40 piges ayant consommé un origami fourré", "soirées échangistes.com", ou "thérapie par le blog et l'époussetage".
Comme tu peux t'en douter, j'ai été invitée à réveillonner dans une maison où le déguisement était obligatoire.
Or l'amie qui organisait la soirée avait choisi le thème sans me consulter.
La Luxure ...
C'était ça le thème.
"Ah ouais quand même", me diras tu.
Moi je me suis pas démontée, et j'ai pris le dico pour ne pas faire fausse route (oui je fais partie des 2% des personnes qui ont encore un dictionnaire je suis la fille cachée de Maître Capello).
Et j'ai donc lu : "Luxure : nom féminin. Recherche sans retenue des plaisirs de l'amour physique, des plaisirs sensuels".
Bon.
Voilà.
J'aurais pu dire que je trouvais ça un peu osé.
J'ai failli le faire.
Mais je ne pouvais décemment pas ...
Car l'amie qui organisait tout ça me connaît depuis trèèèèès longtemps.
Et ?
Et ... elle des dossiers.
Du lourd.
Parce que voilà, il faut que je te l'avoue ... j'adore me déguiser !
Tu me diras que ce n'est pas grave, que beaucoup de gens aiment se déguiser, que ça leur rappelle sans doute leur enfance, que ça réveille en eux leur part d'imaginaire et sans doute la pureté de leur créativité ...
Oui, c'est certain.
C'est d'ailleurs un plaisir intense pour moi de réfléchir au thème, de le tourner et retourner dans ma tête, de chercher une idée originale, de farfouiller dans ma malle à déguisements ...
Mais quand même, très vite, ce qui me caractérise, c'est que je cherche à décaler le thème, à en faire un truc de préférence con et borderline, bref à laisser s'exprimer ma connerie naturelle.
C'est à dire à laisser agir ma jumelle maléfique, alias "Tata Champaaaaagne"!!
(copyright Florence Foresti, sauf que moi c'est pas Tata Kronenbourg étant donné que je me suis embourgeoisée dans la débauche!).
Je crois bien que le moment est venu pour moi d'ouvrir la boîte de Pandore et de te dire la vérité (on a promis qu'en 2015 on était sincères non ? Putain je sens que je vais la regretter cette résolution là !).
Ce qui m'amuse, quand je me déguise, c'est de jouer la comédie, d'entrer dans la peau d'un personnage qui ne me ressemble pas, et en particulier avec des accoutrements ... de Pioute !
Talons aiguilles, résilles, perruques, rouge vif, faux seins, faux ongles ... oui, tout y passe !
Dans ce registre là j'ai donc, il faut l'admettre, un passé un peu chargé ...
J'ai été successivement, sous les yeux ébahis de mes copains, différentes femmes pas "très distinguées" (Pamela Anderson, elle, est vraiment très distinguée", tu vois le genre), pas vraiment de bon goût, pas vraiment farouches non plus, le tout dans des costumes faits maison, évidemment hyper réussis (ou pas).
"A chaque nouveau thème, une nouvelle connerie", telle pourrait être ma devise.
Pour le thème du cinéma, on ne peut plus sobre, j'ai par exemple décidé d'incarner une star ...
Mais du X !
(Oh my God je l'ai écrit, je vais perdre tous mes lecteurs)(ou en gagner)(je ne sais pas ce qu'il faut me souhaiter !).
Ne va pas quand même te faire des films (mouhahahaaa niveau de la vanne), je m'étais "juste" métamorphosée en une femme charmante en talons aiguilles et résille, perruque style crazy horse, avec son petit accessoire must have : un hot d'argent élaboré consciencieusement par mon mec et un de ses amis, et recouvert de papier aluminium ...
Ben quoi, le thème était celui du cinéma et je l'ai respecté ...
J'ai juste fait une incursion dans le porno ...
Dignité & classe, comme toujours !
Pour parfaire ce look improbable, je précise que j'avais acheté à La Foirfouille (magasin du choc et du classe s'il en est) une espèce de tablier de cuisine avec des faux seins en plastiques.
Je me marrais d'ailleurs comme une baleine en imaginant les réunions créas pour inventer des produits pareils ... 
Y a quand même des métiers pas faciles hein.
Je me suis encore plus marrée ce soir là quand j'ai vu la tronche de mes potes dont certains ne m'ont même pas reconnue ...
Les faux seins en plastique sous le débardeur en résille, il faut le reconnaître, c'était absolument chiccissime.
Certains m'en parlent encore 15 piges plus tard avec un mélange d'admiration et d'effroi dans la voix.
Bref.
Ensuite, il y a eu la soirée débile.
Débile, c'était le thème.
Et dans ce registre, tu l'auras compris, j'atteins parfois des sommets.
J'ai donc choisi d'incarner celle qui chercherait partout son Bill dans cette soirée Des Bills (mouarf !) J'ai nommé ... Monica Levinsky !
Elle était très réussie, avec sa perruque noire et sa robe rouge.
(Ainsi que des chaussettes roulées pour faire office de seins, puisque Dame Poitrine n'a jamais été ma meilleure amie hélas).
Une élégance indiscutable encore.
Et surtout, surtout, l'Accessoire.
Celui sur lequel on a planché longuement pour obtenir un résultat proche de la réalité.
Tu vois pas ?
Ben la tâche ...
(oh putain je l'ai écrit, j'ai honte !)
Mais je t'assure qu'en plus on a bossé comme des dingues pour trouver un support potable : fromage blanc, dentifrice, crèmes, tout y est passé pour parvenir à un résultat crédible.
Des barges.
C'est sans appel.
Il y a eu aussi la "soirée BD".
Thème super clean tu me diras.
C'est vrai, et d'ailleurs ce soir là je l'étais presque moi aussi : affublée d'une cornette, j'incarnais simplement la gentille et délicate Soeur Marie-Thérèse des Batignolles de Maester ...
C'est une nonne, c'était bien comme idée non ?
Mais une nonne qui fume des pétards et jure comme un charretier en soulevant sa soutane pour montrer ... ses bas résilles ! (what else ?)
Hum hum ...
Il faudrait peut être que j'aille consulter on est d'accord.
Mais je crois que la "cerise sur le pompon", la palme de la palme, a été la fois où nous avons eu droit au "thème libre".
Ah la faute !!
Nous laisser libres mon mec et moi de nous déguiser ???
Nos copains sont de grands malades.
(Qui a dit "qui se ressemble s'assemble !?).
Ben ça s'est terminé en fanfare forcément, avec Maîtresse Morticia, dominatrice SM qui distribuait ses tarifs (pour la fessée, pour le fouet, pour la cire sur le torse ...) en donnant à droite et à gauche des coups de cravache.
Tout ceci pendant que par terre, se traînait mon mec déguisé en La crampe (oui, celui de Pulp Fiction, si tu visualises tu cries déjà d'horreur je pense).
Le pire ce n'est pas ça d'ailleurs.
Hé non.
Le pire, c'est que la soirée se déroulait à Lyon et qu'on avait déménagé à Paris.
On est donc passés du train à l'immeuble de nos potes, pour nous rendre directement à la soirée.
On avait prévu de se changer dans le hall.
Moi j'avais juste à enfiler mes résille (as usual !), une jupe en léopard fendue (un peu dans le genre de Bronson dan sle Père Noel est une ordure tu vois) et une guêpière, ma perruque et mes talons aiguilles.
La routine quoi !
Mon mec lui devait s'enrouler dans des sacs poubelles.
(On va peut être faire une consultation de couple tu as raison).
(Et mettre de côté pour la thérapie des enfants plus tard, oui).
En tous cas, on a été bien punis de notre connerie ce soir là et Pierre Richard aurait été super fier de nous je pense.
Alors que j'étais donc en train de me puputiser gentiment dans un coin du hall, j'ai entendu un bruit, puis des pas, puis plus de bruit.
J'ai tourné la tête vers ce silence inquiétant et j'ai vu ...
Le voisin de palier, 50 ans, rond comme un ballon, oeil lubrique à souhait, sorti de l'ascenseur et en train de se régaler maintenant du spectacle !
Heureusement que La Crampe, aka mon jules, lui ont foutu un peu la trouille, parce que je pense que sinon il me demandait illico mes tarifs !
C'est pas une vie de jouer les prostiputes si tu savais !!
Enfin voilà, j'ai tout avoué et je me sens mieux après cette confession Mon Père, merci de ne pas me donner plus de 2 avé 3 pater s'il te plaît (parce que de toutes façons je ne les ferai pas).
Je me permets d'ajouter une dernière précision, avant que tu ne te donnes la peine de me demander :
Oui, évidemment, il y a des photos de toutes ces soirées là ...
Mais non, il n'est pas question que je t'en montre une de plus !
Je ne tiens pas à vérifier une fois de plus que le ridicule ne tue pas ;) !
Sur ce, je te laisse à ton imagination et je te souhaite du fond du coeur une bonne année pleine de fous rires !