dimanche 22 décembre 2013

Alors quoi de neuf Bob ???


Je t'ai expliqué que j'étais partie en formation, depuis 3 mois ?
Vendredi dernier, c'était mon dernier jour, et je devais passer devant un jury pour présenter mon travail et mon rapport de stage, afin de tout valider.
Hé bien dès le jeudi, j'ai compris que tout allait très bien se passer.
Levée à 6.15, j'avais pris mon petit train de 7.07 et enquillé ma journée de cours, toute heureuse de finir à 16.30 et de rentrer tôt pour finir de préparer mon oral.
A 16.30 j'avais quitté le lycée.
A 16.40 j'étais à la gare de Nanterre Ville et j'apercevais sur le panneau d'affichage un petit message faisant état d'un colis suspect.
Je t'épargnerai les détails, mais sache qu'il a quand même fallu qu'on monte dans un RER, puis qu'on s'en fasse virer, que j'alpague une bagnole - qui a cru se faire braquer - pour me faire déposer à la Défense, que je marche 20 minutes entre ces tours futuristes pour rejoindre un métro et enfin arriver chez moi à ...19.15. Franchement ça m'avait fait une bonne petite journée ...
Après avoir géré les kids et le traditionnel 3D (douche - devoirs - dîner) , j'avais enfin pu commencer à préparer mon exam du lendemain.
Sans nouvelles de mon mec, qui avait promis de m'imprimer mon rapport de stage, je lui avais envoyé un ou deux SMS de relance pondérés ("putain mais tu pourrais me répondre ou t'es avec ta maîtresse ???").
A 21.15, enfin, il me rappelle.
Pour me dire que c'est con, il a jamais reçu mon mail, et donc le rapport, ben il l'a pas imprimé.
Ah.
OK.
Bon c'est pas grave il me le fallait juste pour MAINTENANT DERNIER DELAI Rhaaaaaaaa !
Je te passe le fait que mon imprimante n'avait plus d'encre, que j'ai fini par retrouver des cartouches, mais que je ne savais pas les changer, que j'ai mis 2 cartouches couleur au lieu d'un couleur et d'une noir et blanc et que ça n'avait donc jamais voulu marcher, etc etc ...
Bref, lorsque je m'étais couchée à 23.30, j'étais toute douceur et bénignité, prête à affronter ma journée du lendemain.
J'ai pas été déçue.
Je me suis levée avec les paupières encore collées, et j'ai enfilé une jupe droite que je devais présenter au jury, rapport au fait que ma formation s'intitulait pompeusement "Fabricant de vêtements sur mesure" ...
Après m'être éclaté le pied sur la trottinette de mon fils qui traînait dans l'entrée, je suis partie au pas de course prendre une dernière fois mon petit train de 7.07 et mon RER adoré (que le cul lui pèle. SI, un RER a un cul).
J'arrive au lycée et je file aux toilettes.
En principe, j'étais la première à passer devant le jury, il fallait pas trop traîner.
Je me speed, et j'entre dans les toilettes des filles, dont, pour tout te dire, la propreté n'avait rien à envier à une aire d'autoroute un 15 août à 16 heures sur l'axe Paris Lyon.
Rien que l'odeur, j'ai failli décéder.
Et j'aurais presque voulu être aveugle, quitte à crier "On va s'aimer !" tellement la vue de cette cradeté (si, ça existe), me donnait envie de dégobiller.
Je me contorsionne donc pour pisser surtout sans m'assoir, mais en me dépêchant car ça avait déjà sonné ...
Le problème, c'est que je me suis un peu trop dépêchée ...
Et que j'ai - oh mon dieu faut-il vraiment te l'avouer - coincé ma culotte et mes collants je sais pas comment, ce qui a en tous cas conduit à la situation suivante : j'avais pissé sur ma culotte et elle était trempée légèrement éclaboussé mes dessous !
Le drame.
Je réfléchis rapidement.
(Chez moi, c'est toujours signe de danger).
J'enlève mes boots, mes collants, je vire ma culotte, je fais mentalement le tour de la pièce pour trouver une solution.
Si quelqu'un m'avait vue, ma culotte mouillée à la main, à la recherche d'un endroit pour la stocker, je pense qu'il aurait plutôt bien rigolé.
J'ai fini par la foutre à la poubelle, j'avais pas de poches heureusement, j'aurais peut être, sinon, été assez con pour la garder !
Finalement, je me suis rhabillée avec ce qu'il me restait de dignité (donc pas grand chose il est vrai).
Et j'ai couru pour rejoindre ma salle de cours.
Un peu trop vite apparemment : quand j'entre dans la salle, mes copines m'arrêtent net : "putain Bob mais ta jupe est toute craquée, t'as vu la taille de ta fente ???"
Evidemment mon cerveau n'a pas pu s'empêcher de ricaner à cette phrase, mais j'ai quand même rapidement réalisé que présenter une jupe craquée pour un oral de couture était assez déplacé.
Qu'à cela ne tienne, j'allais trouver une idée (tremble te dis-je!).
Je décide donc de rapidement me dessaper pour réparer ma jupe : après tout, l'avantage d'être en formation dans un lycée professionnel de couture, c'est que tu as tout sous la main pour réparer un vêtement abîmé.
Je répare donc ma fente (vas y rigole c'est cadeau), et je file pour bien la repasser, toujours en collants et sans culotte, donc.
J'étais en train d’œuvrer sur la presse professionnelle et de toujours me speeder, et figure toi que c'est ce moment précis qu'a choisi mon prof de gestion, monsieur Boularhmane, pour venir me remercier pour les chocolats qu'on lui avait gentiment déposés en salle des profs !
Si.
Je te laisse visualiser la scène : moi, à poil sous mes collants, cachée par une presse qui heureusement masquait mon intimité, avec ma jupe entre les mains puisque j'étais toujours en train de la repasser, et lui, inconscient de mon drame personnel, en train de gentiment papoter !
Je te laisse imaginer le fou rire de toutes celles qui, de profil, ont assisté à cet échange improbable, digne d'un Pierre Richard avec moi en François Pignon faut-il le préciser ...
Il y a un dieu pour les boulets, néanmoins, puisque monsieur Boularhmane est enfin parti, sans apercevoir ni mon trouble, ni mon cul (ouf !).
Je me suis finalement rhabillée, sous les moqueries des morues qui me servaient de copines, et j'ai fait la seule chose qu'il me restait à faire : j'ai enfilé ma jupe et je suis allée me présenter devant le jury, toujours à poil sous mes collants ...
Mais en priant quand même, cette fois, pour ne plus rien craquer !

samedi 7 décembre 2013

California Dream* (ou pas) ...


Il y a maintenant quelques mois, j'ai pris, grâce à ma pote Roca (http://365picetplus.blogspot.fr/), une bonne et belle claque dans la gueule.
Elle m'avait d'ailleurs annoncé la couleur (mate un peu le niveau du jeu de mots) : "Viens prendre ta claque poule, les plus belles photos en noir et blanc depuis Doisneau !".
Bon elle a peut être pas dit exactement ça mais on s'en fout de toutes façons moi quand elle parle je l'écoute pas. Et je grille joyeusement des stop (si tu n'as pas suivi, va lire le post sur la fête d'anniversaire où j'ai failli la tuer)(mais je l'ai ratée ;)).
Enfin bref, Roca venait de découvrir le fabuleux destin d'Amélie Poulain travail d'Alain Laboile, et elle m'ouvrait la porte de son univers en un clic (http://www.laboile.com/) ...
Je me souviens que je bossais et que j'avais un gros dossier à enquiller, je me souviens que je buvais comme à mon habitude un petit thé vert, je me souviens qu'il y avait un grand rai de lumière qui tombait sur le bureau à côté de moi.
J'ai cliqué, j'ai pénétré l'univers d'Alain Laboile, et ... j'ai tout oublié !
J'ai eu la sensation d'être Alice au pays des merveilles : que le temps s'étirait, que je grandissais puis rapetissais, que je rencontrais mille personnages féeriques ou même parfois effrayants, les sculptures d'Alain envahissant son espace d'ombres inquiétantes, autant que ses enfants le remplissaient d'une lumière aveuglante ...
J'ai tout pris en pleine gueule.
Le mouvement, perpétuel, infini, absolu.
La fraîcheur totale des modèles comme de l'oeil de celui qui les immortalisait.
L'amour monumental qu'on aurait pu marquer au pointillé avec un feutre tant les contours en paraissaient nets.
Et puis, surtout, par dessus tout, la liberté.
Les enfants d'Alain et Anne évoluent - du moins m'a-t-il semblé en regardant ces photos - dans une incroyable liberté.
Ca m'a fait rêver.
Ca m'a donné envie d'avoir eu la même enfance qu'eux.
Ca m'a donné envie que mes enfants aient la même enfance qu'eux.
Je réalise ici que j'ai d'abord pensé à moi et je promets de me fouetter pour ça, mais t'inquiètes, tu commences à me connaître, je me suis moi même punie.
Tu vas voir.
Parce que j'ai commencé à me dire que oui.
Que pourquoi pas ?
Que moi aussi je pouvais le faire.
Sans déconner pourquoi je pourrais pas ?!?
Bon.
OK, déjà, j'avais 4 enfants de retard.
Un peu difficile à rattraper évidemment.
Mais surtout, ces prénoms ...
La liberté, aussi, dans ces prénoms.
Chez moi, Nina et Noé.
Sympa quand même.
Mais eux ...
Merlin, Dune, Nil, Olyana, Luna, Eliott !
Comment tu veux lutter face à ça ???
Alors je me suis dit "c'est pas grave mon Bob, t'as chié sur les prénoms, t'as chié sur les 11 premières années de l'aîné, t'as chié sur les 6 premières années de la petite, mais maintenant ça y est, tu as ouvert les yeux, tu sais ce que tu veux pour eux, tu peux leur offrir aussi cette liberté là !!".
Et j'ai commencé à rêver ...
Moi aussi je pourrais creuser une piscine naturelle, comme un immense bassin pour qu'ils jouent dans l'eau ou dans la gadoue.
Moi aussi je pourrais les laisser courir tout nus dans le jardin (bon moi j'ai juste un jardin Alain lui a une vraie jungle mais on peut pas toujours se comparer hein !).
Moi aussi je pourrais les laisser dessiner sur les murs, coiffer les chats, dormir dans les placards, bref être totalement libres de leurs actes ...
J'y ai cru putain tu peux pas savoir !!!
J'y ai cru, au moins ... 25 secondes !
Et puis ... j'ai été rattrapée pour mon Giminy Cricket intérieur.
"Tu n'y penses pas sérieusement, la piscine sans grillage, sans les bouées, ils vont se noyer c'est obligé !".
"Et la gadoue c'est qui hein, c'est qui qui va la nettoyer quand ils vont vouloir rentrer ???"
"Et les peintures c'est toi qui va les refaire quand ils auront tout miné ???".
C'est là que j'ai compris.
C'est là que j'ai admis.
Même en faisant péter 90% de mes barrières mentales éducatives, je n'arriverais jamais à donner à mes mômes ne serait-ce que 10% de la liberté dont jouissent ceux d'Alain et Anne !
Alors j'ai pleuré intérieurement.
Et puis j'ai béni ma copine Roca.
Parce que grâce à elle, j'ai découvert qu'on pouvait vivre toute cette liberté par procuration, qu'on pouvait s'en inspirer, s'en nourrir, sans se reprocher de ne pas pouvoir s'y conformer.
Les photos d'Alain, pour moi, décrivent si bien cette liberté dans laquelle ils vivent, tout simplement parce qu'elles sont le reflet de sa liberté de pensée.
Il est artiste, bohème, simple, vrai.
Il est touchant, humain, sensible et sincère.
C'est un grand Monsieur.
J'ai eu la chance de le rencontrer, "en vrai", ça n'a fait que renforcer mon impression qu'il méritait tellement tout ce qui lui arrivait !
Aujourd'hui le livre d'Alain trône sur mon piano, et dès que j'étouffe, je m'y replonge avec délice pour y reprendre mon souffle, pour y puiser une bouffée d'oxygène et me ressourcer.
Et pour son travail comme pour ce qu'il est, je crois que je ne le remercierai jamais assez.

Crédit photo, évidemment, Alain Laboile.
* Musique mentale du titre du post, les Mamas and Papas :)




lundi 2 décembre 2013

Staying alive ...


Hier soir, j'ai revu une amie de mon père, une amie qui m'a connue à 18 ans, une amie du temps d'avant ...
Hier soir nous nous sommes remémoré notre rencontre, et surtout, surtout, j'ai pu la remercier.
Quand quelqu'un t'aide dans la vie, quand il t'aide vraiment, quand il permet que tu sois encore là pour raconter la suite, tu ne le sens pas forcément sur le moment ...
Tu ne le remercies jamais assez chaleureusement ...
Parce que tu es dans ta détresse, encore, et que tu ne peux pas, alors, le comprendre.
Parce que tu utilises toutes tes forces pour maintenir ta tête hors de l'eau, pour que ses efforts et les tiens combinés te permettent de ne pas recommencer couler ...
Parce que c'est trop dur à admettre, aussi, peut être, d'avoir envers quelqu'un une dette de cet acabit ...
Parce que c'est sans doute trop dur de reconnaître qu'un jour, tu as vraiment voulu quitter la vie ...
Cela m'a pris quelques années pour vraiment réaliser que cette femme m'avait sauvé la vie.
Elle ne m'a jamais rien demandé en retour.
Les anges gardiens ne demandent jamais rien.
Elle ne m'a pas dit à quel point elle avait eu peur pour moi.
Les vrais amis savent se taire aussi parfois.
Mais hier, plus de 20 ans après, elle m'a raconté notre histoire ...
Comment mon père avait totalement oublié de penser à moi le jour de mes 20 ans.
Comment il m'avait même insultée pour lui avoir quelques jours après bloqué une soirée qu'il aurait préféré passer avec une femme plutôt qu'avec sa fille.
Comment j'avais tenté de ne pas sombrer alors que je ne me relevais pas de la mort de ma mère.
Comment je désespérais de voir que mon amoureux aussi me tournait le dos.
Combien je m'étais sentie seule, humiliée, abandonnée ...
Et comment, à bout de forces, je l'avais appelée au secours, d'une petite cabine téléphonique, un soir d'hiver, ma petite valise à la main et des larmes plein les yeux ...
Elle était venue.
Elle n'avait posé aucune question, aucune condition.
Elle m'avait écoutée.
Rien ne parvenait à calmer ma douleur.
Elle l'avait compris.
Elle n'avait rien dit.
Elle avait posé un plaid sur mes épaules gelées et sa main sur la mienne.
Elle avait laissé déborder mes sanglots et accepté la violence de tous mes mots, la violence de tous mes maux ...
J'avais peur.
Peur de moi.
Peur du mal que je pouvais me faire.
Peur du mal que je voulais me faire.
Dans sa cuisine, il y avait des couteaux.
Je ne voulais pas y entrer, j'étais comme horriblement aimantée.
Je me voyais me faire du mal, je cauchemardais.
J'étais au bord du gouffre et je regardais le vide qui m'appelait.
Comme une spirale pour m'engloutir, pour ne plus jamais rien ressentir.
J'ai presque honte de l'écrire tant je sais précieuse la vie, mais à 20 ans, j'ai voulu mourir.
Elle a été là pour moi durant les quelques jours que cette crise a duré.
Elle n'a jamais jugé.
Elle n'a jamais forcé.
Elle m'a juste épaulée.
Mais hier, 20 ans après, elle m'a vue, entourée de mes enfants et de mon amoureux.
Elle a senti ma force, et elle a enfin pu me dire.
A quel point elle avait eu peur.
A quel point elle s'était demandée si elle allait réussir à me sauver.
A quel point elle était fière de nous, de ce que nous avions réussi ensemble à traverser.
A quel point elle n'en revenait pas que j'ai pu, juste grâce à elle, de ce carnage me relever.
Et moi j'ai pu aussi enfin lui dire.
Que j'avais pris tout ce qu'elle avait pu me donner et qu'ensuite je m'étais envolée.
Que j'avais eu honte.
Mais que je ne l'avais jamais oubliée.
Que je n'avais jamais oublié qu'elle était celle qui m'avait sans doute sauvée.
Que j'étais aujourd'hui heureuse de pouvoir rire, aimer, et danser.
Et que les anges gardiens définitivement existaient.



samedi 23 novembre 2013

Vos gueules les mouettes (la mer est basse) !



Aujourd'hui, moi qui déteeeeeste les galeries marchands des centres commerciaux, je m'y suis pourtant rendue, à la quête ... d'un jean !
Pour toutes celles qui sont pointues de la mode, je vais sans doute passer pour un dinnosaurus debilus, je le sais d'avance et d'avance, je leur demande grâce.
Mais moi, la dernière fois que j'ai acheté un jean, ça s'appelait encore ... un jean.
Pas un Skinny ni un slim ni un tregging ni je ne sais quoi d'autre encore ...
C'était alors relativement simple.
Mais ça, c'était avant comme dirait l'autre.
En fait, depuis que je ne m'achète plus des vieux Gap, il faut se l'avouer, je suis dans une merde noire à chaque fois que je tente de me relooker le cul.
Mais ce matin un lapin, je me suis dit qu'il fallait réagir !
J'ai suivi les conseils d'une copine et j'ai cherché le magasin qui aime les mouettes, la marque qui commence par HO et qui finit par ER (si tu vois pas demande à un ado autour de toi, lui il saura).
Je me suis donc mise à arpenter les allées avec mon ado, à la recherche de la boutique.
Y avait un plan, je l'ai suivi, j'étais pas seule donc c'était pas moi le problème, pourtant, impossible de trouver.
A l'emplacement où aurait dû se trouver le magasin, il y avait une sorte de musée-cimetière glauque et tout sombre.
Ca pouvait pas être ça.
On a regardé partout avec mon ado, bizarrement ça pouvait pas être ailleurs non plus.
Mais pas d'enseigne, et on n'y voyait que pouic dedans donc impossible de savoir ce qu'il se passait dans cette antre ...
Désespéré qu'on ne trouve pas, l'ado a baissé les yeux et là, il a vu ...
A ras du sol, en tout petit, la marque !
C'était là...
Je suis donc entrée, mis à part la musique à fond qui semblait surréaliste, ça m'a fait un peu l'effet du train fantôme dans les fêtes foraines : tu pénètres dans un endroit qui paraît presque enfumé tant il est sombre, tant tu vois quasiment rien, tant tu ... enfin bon t'as pigé le concept quoi.
Et moi, vraiment, je crois que j'ai pas DU TOUT adhéré au concept.
D'abord tu ne vois rien : ni les formes, ni les couleurs - ni les prix d'ailleurs - franchement c'est hyper pratique pour visualiser les fringgues !
Du coup tu prends chaque vêtement pour le porter à 5 cm de ton visage, ce qui te donne je pense un air très intelligent. Un singe avec une banane n'aurait pas l'air moins con (une poule devant une clé à mollette non plus).
Je ne me suis pas découragée pour autant et j'ai demandé à une jeune fille où se trouvait le rayon des jeans.
Elle m'a regardée.
Je l'ai regardée.
On s'est regardées.
Elle m'a trouvée bizarre : je demandais les "jeans" ! Comme si ça existait encore ??
Je l'ai trouvée bizarre aussi : elle bossait quand même en débardeur et en tongs ! (dehors il fait approximativement 1° si tu vois ce que je veux dire).
Elle a fini par m'expliquer les modèles, les tailles, les prix, et m'a laissée là, en grande souffrance je dois l'admettre.
20 minute plus tard, j'étais néanmoins parvenue à choisir 3 modèles et je me suis donc dirigée vers le fond du magasin, armée de ma canne blanche, pour tenter de localiser les cabines d'essayage.
Jamais je ne m'étais sentie aussi proche de Gilbert Montagné, j'avais presque envie d'attraper les gens pour leur crier "On va s'aimer !" (dans un avion, sur le pont d'un bateau, ou pourquoi pas dans un cimetière gothique qui vend des fringues hein ?)
Bref, j'entre dans un espèce de boudoir magique avec mes tenues.
Je me dessape, j'essaie d'enfiler le premier skinny (on dit plus jeans ok c'est bon j'ai compris).
Sans grand succès.
J'avais demandé une taille 38, mais je dois faire un énoooorme 38 alors, c'est con !
Dans le miroir en face de moi, j'apercevais, dans la pénombre (oui dans les cabines aussi ils éclairent comme dans un four, dès fois que tu cherches à distinguer un peu la silhouette que te font leurs fringues) une sorte de grand - et gras - ver de terre qui tentait d'entrer dans une mue manifestement trop petite pour lui ...
C'était bien moi, oui, mais sans chausse pied j'ai pas pu entrer dans leur putain de futal.
J'ai soufflé fort en levant les yeux, et j'ai alors vu que le papier peint était parfaitement assorti à mon sentiment du moment : partout, au milieu de motifs pseudo indiens, des éléphants ! Voilà voilà ...
Au moment où j'ai voulu ressortir pour aller choper la taille au dessus, la plagiste m'a stoppée net avec une amabilité douteuse : "Ca ne vous va pas madame, c'est trop petit ???"
"Mais je t'emmerde sylphide en tongs !" a beuglé ma voix intérieure, cette biatche.
Bon ben oui, oui, c'était trop petit, t'es contente ?? Alors donne moi la taille au dessus peste à monoï au lieu de respirer sans même rentrer le ventre dans ton rikikiskinnymini !
Après une recherche au carbone 14, on a fini par trouver une taille dans laquelle mon cul rentrait.
J'ai alors voulu faire ce que toutes les nanas du monde font au moins une fois dans leur journée (pour es moins névrosées) : vérifier que ce futal ne me grossissait pas le postérieur.
Mais, quand il y a autant de lumière qu'avec deux chandelles, bizarrement, tu peux pas checker.
Je n'ai donc rien vu : ni mon cul, ni celui de la fille dans le miroir, ni la couleur du fute d'ailleurs !
Pour ne pas m'avouer vaincue, je suis pourtant ressortie avec mon sac, mon ticket, mais surtout l'assurance que je pouvais autant échanger que rembourser - une fois que j'aurai vu la chose sur moi en fait.
Quand j'ai franchi le seuil de la boutique, j'étais soulagée, mais je n'étais plus que l'ombre de moi même et le constat a été sans pitié.
J'étais à moitié aveugle, au point que j'ai dû mettre ma main devant mes yeux tellement j'étais éblouie, j'étais à moitié sourde, à cause de la musique, j'étais à moitié folle de ne pas avoir vu ce que j'avais acheté.
Tu me diras ça fait trois moitiés. Je sais mais je fais ce que je veux c'est moi qui écris !
Au global en tous cas, je me suis surtout sentie complètement has been, vieille, décalée, con (raye la mention inutile ou complète avec ta propre liste d'adjectifs, c'est un blog interactif c'est trop dingo !).
Hé ben tu sais quoi ? Le bilan des opérations a été extrêmement simple : je suis actuellement à la recherche de collants bien chauds, parce que j'ai décidé de ne plus porter QUE DES JUPES bordel !!



mercredi 20 novembre 2013

Bob et la quête utile ...


Samedi dernier, j'ai décidé de me rendre un peu utile et je suis partie arpenter les rues du 12ème à Paris au profit de l'association du Rire Médecin. En deux mots, Le rire médecin finance des visites de clowns auprès des enfants hospitalisés (si tu ne connais pas cette assoc, je t'invite vivement à parcourir leur site : http://www.leriremedecin.org).
Comme toujours, je me suis montrée sous mon plus beau jour, c'est à dire brillante et super bien organisée.
Si.
Enfin je veux dire par là que, pour commencer, j'ai ricané en me disant qu'il valait mieux ne pas bégayer en annonçant à mon entourage que je partais à la recherche de la quête magique !! (pétard le niveau de la vanne, sorry ...).
Puis après cette blague du meilleur goût, je me suis inscrite et j'ai choisi ma date et mon lieu de quête.
(Non je pouvais pas choisir la taille si je bégayais (t'es sale !)).
Bien sûr, Bob étant Bob, je voulais quêter le samedi et je me suis donc inscrite ... pour le dimanche !
Je m'en suis heureusement rendue compte à temps pour modifier, et samedi midi je me suis tenue prête pour sauter dans mon train !
(C'est à dire que j'en ai donc raté deux de suite).
(Organisée je t'ai dit !)
J'avais rendez vous chez ma chef d'équipe, une femme dynamique et hyper sympa.
J'ai commencé  par m'excuser pour la bonne petite heure de retard.
Elle a été super cool, et m'a juste demandé où était mon binôme.
Ha.
Ca commençait bien.
Il était pas là mon binôme, son minot étant malheureusement était à l'hôpital, j'avais plus de binôme.
J'étais un monôme.
Ca elle a pas trop aimé ma chef d'équipe, elle m'a expliqué qu'en principe on était obligé d'être au moins deux pour faire la quête (ma voix intérieure, cette connasse, a immédiatement hurlé "pas bégayer" !!!).
Finalement un groupe venait de partir, elle m'a donc invitée à les rejoindre.
Mais avant ça, elle m'a confié mon accoutrement officiel : un immense Kway rouge, que j'ai enfilé par dessus mes fringues et mon sac à dos, une casquette rouge également, et mon urne, rouge toujours.
Splendide !
J'étais vraiment splendide.
En fait, j'étais un subtil mélange entre une mendiante roumaine et une tortue ninja atteinte de la rougeole ...
L'espace d'un moment je me suis dit que plutôt que, de quêter dans la froid, je pouvais tout simplement aller voir les mômes direct à l'hôpital ! Si ils riaient pas de moi avec cette gueule là, je ne vois pas de quoi ils pouvaient rire sans déconner ...
Mais bon j'étais pas là pour déconner, j'ai rangé mon humour de merde et j'ai couru pour rattraper mes co-llecteurs ...
Intérieurement, je réfléchissais à ce que m'avait dit ma chef d'équipe : "on n'a pas le droit de quêter seul".
Je ne voyais pas pourquoi.
Et puis j'ai enfin compris l'évidence même : tu manipules quand même du blé Bob !
Donc il faut quelqu'un pour vérifier que tu prends pas le blé pour toi, et accessoirement, pour éviter que quelqu'un dans la rue ne cède à l'envie de te piquer ton blé !
Pour répondre à la règle, je me suis rendue sur un grand boulevard du 12ème où un groupe quêtait déjà, et j'ai commencé à haranguer les passants pour tenter de leur soutirer un peu de thune pour ma bonne cause.
Et là, franchement, je me suis bien marrée.
Parce que les gens dans la rue, quand tu leur réclames de l'argent, développent rapidement d'habiles stratégies, la plupart du temps dans le but de t'éviter il faut bien se l'avouer.
D'abord, plusieurs techniques classiques consistant à recourir à la méthode Coué : "je te regarde pas donc tu me vois pas", ou "je fais trois pas vers la gauche quand tu es à droite donc je disparais de ton espace donc tu disparais de mon espace"(ambiance Dirty dancing) !
J'ai eu aussi plein de belles petites mamies en fourrure (il faisait un froid de gueux, c'est le cas de le dire), qui me disaient en souriant de toutes les - fausses - dents : "j'ai pas de monnaie mais promis je reviens après les courses". Mais oui bien sûr. J'attends toujours autant te le dire ...
Des jeunes, des mômes tout heureux de mettre une pièce dans la fente (arrêêêête !!!), des vieux grincheux mais généreux, des indécis qui se laissaient convaincre, des concernés qui venaient avant que j'ouvre la bouche ...
J'avais commencé à quêter à côté d'un groupe de filles barbouillées de rouge, comme moi, et puis j'ai vu que deux petites jeunettes  s'apprêtaient à tenter de rejoindre une autre zone.
J'ai eu envie de les suivre pour bouger un peu sans me retrouver seule, tu te souviens j'avais pas le droit.
Manque de bol, après une demie heure elles sont parties alors qu'un couple me tenait la jambe en dénonçant les retraités qui pourraient aider mais qui foutent rien (j'ai eu envie de leur filer le numéro de ma belle mère mais j'ai pas osé !).
Je me suis donc retrouvée toute seule, again.
J'avais déjà un peu rempli mon urne, j'ai vite rejoint un autre groupe.
Je suis restée à un carrefour et j'ai répété mille fois ma petite rengaine.
J'ai eu droit à des soupirs énormes, à des sourires magnifiques, à des billets et même à un seau de petite monnaie (je te jure), la diversité dans toute sa splendeur, c'était magique !
Après quelques heures, je dois avouer que mes pieds étaient gelés, mais mon urne étant de plus en plus lourde, je me sentais invincible !
Enfin jusqu'à ce que je réalise que j'étais de nouveau seule, le petit groupe étant rentré au bercail sans moi hélas ...
J'ai donc été obligée de marcher 20 minutes toute seule avec mon urne remplie à dégueuler, et c'est là que j'ai e plus regretté de ne pas avoir de binôme ! 
Parce que franchement, j'avais exactement la gueule de la fille à qui on va arracher son urne, moi et ma bonne tête de gland bien rouge !
J'ai rejoint l'appartement mère sans encombre néanmoins, tout le monde était assis en train de papo-thé, ambiance coolos on a bien bossé.
Ma chef d'équipe a pris mon urne et m'a gratifiée de cette petite phrase magique : "Oh dis donc, mais j'ai l'impression que tu as la plus grosse de tout le groupe !".
J'avais presque envie d'être un mec pour pouvoir me marrer encore plus fort !
Je me suis retenue, pour une première rencontre j'avais envie qu'elle me trouve normale tu comprends ...
Ben je crois qu'elle m'a trouvée bien, et je dois t'avouer en tout cas que moi je me suis sentie super fière !
C'était évidemment une toute petite goutte d'eau dans l'océan des besoins des enfants, c'était évidemment futile bien qu'utile, mais c'était une façon d'être un humai parmi les humains, de prendre ma place dans la chaîne de la solidarité, de me sentir agir, même à mon tout petit niveau ...
Je ne sais pas quand aura lieu la prochaine quête, mais si t'as un peu de temps, je t'invite, viens, je te jure qu'on va bien se marrer, c'est vraiment le fun une après midi avec la qué-quête magique (pardon j'ai craqué ;)) !
 


 


 


lundi 11 novembre 2013

Se recentrer sur l'essentiel ...


La rechercher.
La ressentir.
La capter.
Celle qui vient de l'extérieur, artificielle, violente ou douce, néon ou flash, lanterne ou bougies.
Celle qui vient de l'extérieur, naturelle, brûlante ou tiède, comme ce soleil de novembre à la terrasse d'un café lors d'un moment précieux partagé avec un frère ...
La rechercher.
La ressentir.
La capter.
Celle qui vient de l'intérieur, humaine, profonde, douce mais tenace.
Celle qui vient du coeur des autres, amis, amies, frère, soeurs ...
La rechercher.
La ressentir.
La capter.
Celle qui existe, même infime, comme un tout petit coeur qui bat.
La lumière, toujours, en moi et autour de moi.

Crédit photo : Bob

samedi 9 novembre 2013

Et puis un jour ...


Personne n'est à l'abri, ni toi, ni moi, non personne, vraiment ...
On perd tous un jour une personne qu'on aime, ou deux, ou trois, ou plus encore.
Et la douleur causée par la mort d'un proche est indicible, c'est un coup de poignard dans le coeur, un coup de poing violent dans le ventre, ça te coupe le souffle, ça te casse les jambes, ça te crucifie sur place ...
Tout le monde semble plus ou moins capable de comprendre cette douleur, tout le monde est plus ou moins apte à se l'imaginer, à se projeter dans ce cauchemar.
Mais il y a la suite, et ça, seuls ceux qui l'ont vécu peuvent je crois le comprendre réellement.
Parce que oui, quand quelqu'un que tu aimais profondément est mort, une petite partie de toi meurt immédiatement, avec lui ou avec elle.
Tu crois que ta vie va s'arrêter, tu en viendrais presque à le souhaiter tant la douleur est insupportable.
Mais tu continues.
Tu survis au début, puis tu recommences à vivre, vraiment.
Tu apprends à vivre avec le manque, avec le chagrin.
Tu apprends à marcher avec un membre en moins.
Tu apprends à boiter avec le sourire.
Et tu y parviens, parfois.
Tu serais presque fier(e) de toi.
Tu serais presque à nouveau heureux(se).
Et puis un jour ...
Et puis un jour tout à coup, tu essaie de visualiser le visage de la personne qui t'a quitté.
Et tu n'y parviens pas.
Tu paniques, tu te concentres, tu essaies de toutes tes forces ...
Mais les contours sont devenus flous, les couleurs fanées, les ombres prennent toute la place, tu as perdu la mémoire !
Comme si cette personne était loin, très loin, au bout d'une plage brumeuse, à contre-jour, dans le soleil couchant ...
Tu peux encore l'imaginer mais tu ne distingues plus vraiment ses traits.
Bien sûr, en te précipitant vers une photo tu peux, pour quelques temps encore, conjurer le sort, briser la malédiction, repousser les sorts et les sorcières ...
Et puis tu cherches alors un parfum, une odeur.
Son odeur.
C'était quoi déjà son parfum ? C'était quoi son odeur ?
Ce cou dans lequel tu as reposé parfois ton visage, dans lequel tu as posé de tendres baisers, c'était quoi son odeur déjà ???
Et la douceur de ses mains, pareille, échappée de ta mémoire, évaporée, disparue ...
Et le son de sa voix, déformé dans ta tête, perdu après les années de deuil, évanoui de ta mémoire.
Le temps atténue le chagrin, oui, mais il efface aussi ceux qui en sont la cause, et c'est un bien pour un mal atrocement ...
Alors tu n'as plus que tes yeux pour pleurer.
Alors celui ou celle que tu aimais, qui t'a quitté(e), meurt, une nouvelle fois, à chaque fois ...
Et toi, tu découvres que, s'il est vrai que tu n'auras jamais assez de mots pour décrire le bonheur d'avoir partagé la vie de cette personne, au final tu n'auras jamais assez de larmes pour la pleurer ...


Crédit photo : Bob

mercredi 6 novembre 2013

Dans la peau de Bob Aladinde (John Malkovich n'était pas libre sorry !) ...




Aujourd'hui est une petite journée que j'attendais depuis 15 jours avec plaisir, car j'allais enfin avoir une petite matinée pour moi, juste pour moi, rien que pour moi, perspective qui me réjouissait grandement !
Mais j'avais à peine posé un pied sur le sol de ma chambre ce matin que j'ai compris qu'il ne fallait pas rêver sa vie Oui-Oui ...
7h04 : le réveil a sonné alors que j'étais en train de rêver que je me tapais un dénommé Alvaro, idole des jeunes du lycée dans lequel j'ai passé mon bac. J'avais 17 ans, lui aussi, on était tous les deux jeunes, minces et sans rides, putain c'était le kiff total !
Bref, réveil en fanfare, fin du trip, debout la dedans !
Je mets le pied sur le sol et je ressens une légère douleur, ah tiens mes enfants ont encore laissé traîner des morceaux de légo par terre quel bonheur ce petit massage de la plante des pieds au réveil on devrait y penser plus souvent ...
7h10 : je tente de réveiller mon fils. Autant te dire que l'accueil est un peu âpre ...
7h25 : je reviens lui botter le cul susurrer qu'il est vraiment l'heure de se lever s'il ne veux pas arriver en retard au collège ...
7h50 : il part et je peux enfin me couler sous la douche pour me rendormir tenter de redonner une forme acceptable à mes cheveux qui ont pris une vie personnelle un peu vers le côté un peu vers le haut, si je sors comme ça on me donnera de l'argent pour que j'aille chez le coiffeur (horreur !!!).
8h10 : je suis réveillée, propre, j'ai des cheveux normaux, je file réveiller ma fille.
8h25 : je remonte avec le chat pour tenter de la faire sortir de sa torpeur parce que sinon je vais être en retard.
8h50 : je lui secoue les puces demande gentiment d'accélérer un peu car on est en retard, ça y est.
Car oui, dans les 15 jours qui s'étaient écoulés, plusieurs missions m'avaient été confiées pour cette petite matinée.
Je devais :
1. Filer chez Tiffany acheter le cadeau d'anniversaire de ma quasi soeur
2. Récupérer la fille d'une amie à la sortie de l'école et la garder pour l'après midi
A priori, rien de compliqué, rien de désagréable, tranquille Emile, ça allait rouler paulette et j'aurais même le temps de me poser pour boire un petit thé à tous les coups !
Mais donc 8h50, j'étais à la bourre puisque je devais trouver le temps de déposer ma fille à l'école, garer ma bagnole, retourner depuis l'école jusqu'à la gare à pied pour choper le train de 9h07 et me rendre à Paris ...
C'était pas gagné mon affaire.
Miracle : je me gare près de l'école pour déposer l'enfant et une copine me propose de l'accompagner !
Trop bon, j'aurai mon train !!
Je monte dedans, je vérifie que j'ai bien la référence du bijou convoité, l'adresse du magasin Tiffany (j'avais bien vérifié la veille les horaires et je savais qu'à 10 h c'était bon), je checke même le trajet (moins de 30 minutes) : tout était OK, je serais à temps pour récupérer les filles à la sortie de l'école.
Je souffle donc, je pose mon cerveau, mais subitement les voyants s'allument tout à coup au rouge : PUTAIN MAIS A QUELLE HEURE ELLES SORTENT DE L'ECOLE LES FILLES ????
Dans ma tête, 12h30, OK.
Mais dans la vraie vie ???
J'envoie quelques SMS à des copines pour savoir, et là, le drame : "C'est MIDI !!!".
Merde.
Merde merde merde.
Bon mais si je fais vite ça va aller quand même.
A 10h17, j'arrive devant le magasin à grandes enjambées.
Je me suis fait chier pour rien : il n'ouvre qu'à 11 h !!!
Merde.
Merde merde merde.
Bon ben j'attends, et je prie pour que ça prenne moins de 15 minutes pour avoir une chance de choper un train retour qui me fasse arriver avant midi ...
Je poireaute, les portes ouvrent, je me précipite.
J'entre.
Acccueil feutré "Oui madame, pour la bague en question voyez avec ma collègue au fond du magasin".
Au fond du magasin : "Oui madame, pour la bague en question voyez avec ma collègue en sous sol".
Au sous sol : "Oui madame, pour la bague en question veuillez patienter on va s'occuper de vous".
Bon t'as compris le souci, feutré my ass, efficacité zéro, j'ai eu beau courir comme une dératée dans le métro j'ai raté le train à 5 minutes près.
Ballot !
J'appelle donc une copine pour me dépanner et récupérer ma fille, plus la fille de ma copine que je devais garder ! Classe quand même la Bob hein :(( !!!
Bref, j'arrive enfin devant l'école, elles ne m'avaient attendue qu'une 1/2 heure, en jouant au soleil, rien de bien méchant.
Du coup on en profite pour aller récupérer mon grand au collège et on rentre se faire une plâtrée de pâtes avant de répartir à la danse.
Il est déjà 13h15, ils ont faim et sont donc charmants.
Je mets l'eau des pâtes à chauffer.
Au bout de 10 minutes, je m'étonne du silence de ma casserole (pas de bruit de bouillonnement).
Le gaz.
Il n'y a plus de gaz.
Evidemment (Loi de Murphy).
Je lutte pendant 15 minutes pour changer la bouteille qui est bien entendu sous le plan de travail, derrière le four, donc si tu ne te mets pas à 4 pattes avec un genou en l'air et le nez au ras du sol ça marche pas ! J'adore ...
14h15 : ils ont enfin mangé, je prends 30 minutes pour me poser.
14h45 : je relève le nez pour réaliser que les filles n'ont pas mis leurs fringues pour la danse, que le grand n'a pas préparé ses affaires de batterie, et qu'on est déjà à la bourre.
Je recommence donc à gueuler et à courir ...
Je dépose les filles à la bourre.
Je me gare devant la mairie pour déposer mon fils.
Et là, je tilte.
Mais dis donc, je devais pas faire un truc à la mairie fin octobre moi ?
Attends mais qu'est ce que c'était déjà ?
Ah oui, ma carte d'identité !
Ah ben je pourrais peut être aller demander les papiers pour tout préparer tiens ...
Ca ce serait bien joué Bob !
Mais dis donc, attends, ma carte d'identité, si je dois la refaire, ce serait pas parce qu'elle va bientôt être périmée ??
MAIS DIS DONC, JE SUIS PAS SENSEE PARTIR A LONDRES AVEC MES COPINES MERCREDI PROCHAIN MOI ???
Je rentre à la maison en transe, je sors mon portefeuille, je regarde : date de péremption 28 octobre 2013.
Et mon voyage a lieu le 13 novembre.
Voilà. Voilà. Voilà.
Il est 15h45, et j'ai envie d'aller me recoucher.
Ne me reste finalement que la fin de journée à assumer, et cette question qui tourne en boucle dans ma tête de piaf ...
Nan mais franchement, ça n'arrive qu'à moi ce genre de trucs ???!!!


Crédit photo : Bob
Avec le semainier de bureau de la talen-tueuse Margaux Motin !

lundi 4 novembre 2013

L'insoutenable mystère du Vieux Beau Gosse ...


Il m'arrive un truc de dingue ...
UN TRUC DE DE DINGUE !!
Je suis victime d'un insoutenable mystère : le mystère du Vieux Beau Gosse ...
Ca fait environ 4 ans (putain 4 ans quand même ???!!!) que je croise dans mon gentil petit village, à intervalles plus ou moins réguliers, un mec.
Ce mec, je l'ai baptisé "le Vieux Beau Gosse", donc.
Il ressemble un peu à l'acteur que tu vois sur la photo.
(Bon, peut être pas tout à fait aussi beau quand même, mais franchement pas loin !)
Pour la petite histoire et la mise en abyme, il faut que je te dise qu'au moment où j'ai décidé que je voualis te raconter l'histoire du MVBG, il m'est apparu tout à fait essentiel (le mot n'est pas trop fort, non), que tu puisses visualiser au moins vaguement sa gueule.
Au Vieux Beau Gosse.
Et donc à l'acteur auquel il ressemble.
Mais si tu comprends.
J'ai donc cherché à googeliser cet acteur.
Tu le connais pas ?
Mais siiiii !
Il a joué dans la série Hard sur Canal Plus ...
(cul-ture quand tu nous tiens hein ;))
Et me voilà donc devant mon ordi à taper dans Google, pour trouver sa photo, les mots clés magiques : "Acteur" - "Hard" !
Avant même d'appuyer sur Entrée et de perdre un oeil (et ma virginité)(si)(ta gueule), je me suis heureusement reprise !
J'ai donc tapé "Acteur" - "Série" - "Hard" - "Canal plus" ...
On m'appelle La Flèche.
Je t'épargne le résultat de mes recherches (je ferai, un autre jour peut être, un post sur les bras de bébés)(mais non c'est pas sale)(oh on peut rigoler merde)(Roca putain je suis parenthèse addict c'est ta faute ;)).
DONC !
Donc depuis 4 ans, je croise de temps à autre ce Vieux Beau Gosse qui ressemble vaguement à ... François Vincentelli (c'est le nom de l'acteur essaie de suivre s'il te plaît et de ne pas te laisser perturber par les images cochonnes que je t'ai mises en tête !).
Tu connais sûrement ce sentiment de croiser quelqu'un et de lui dire bonjour, en souriant de toutes tes dents comme un piano, sans parvenir à te rappeler le nom de cette personne, ni le lien qui te relie à elle d'une manière ou d'une autre ...
Hé bien tu vas rire, mais leVBG, je ne sais pas qui c'est.
Je ne sais pas son nom.
Je n'ai pas la moindre idée de la personne qui me l'a présenté ni du lieu où ça a pu se produire.
Et pourtant, ça fait 4 putains d'années qu'il me dit bonjour comme si on avait été à la maternelle ensemble !!!
Dingue non ?
Tu me diras, comment j'ai fait pour en arriver là hein ?
Quatre ans !
Ben c'est tout con : la première fois on a donc dû me le présenter.
La deuxième fois je l'ai revu sans le calculer mais j'ai pas osé lui demander qui il était.
Ensuite, je ne l'ai pas revu pendant quelques semaines.
La fois suivante il m'a fait un sourire ultra bright en braillant "Salut Booooob !".
Et ensuite, ça n'a fait à chaque fois qu'empirer ...
Il y a 3 mois par exemple, à un vide grenier près du village : "Salut Boooob !".
Le pite, c'est que le malaise que provoque en moi la sensation d'être un imposteur au bord de la crise de nerfs à chaque fois que je le croise ("PUTAIN MAIS JE NE SAIS PAS QUI TU ES BORDEL DE MERDE !!!) me donne en plus une répartie absolument époustouflante : "Ah tiens, bonjour ! Tu fais le vide grenier toi aussi ?"
Au mec qui tient un stand, t'avoueras que c'est un peu chiadé comme question ...
Il y a 1 mois tiens, je sors du train et je m'apprête à rentrer chez moi quand je l'aperçois au bout du quai.
Lui : "Salut Booooob !"
Moi : " ..."
Lui : "Ca va ?"
Moi : "Oui. Tu attends le train ? C'est con il vient de repartir hin hin hin !"
Brillante je te dis, brillante ! Une vraie ampoule à douille !
Et ce soir, ce soir nous avons atteint le stade de la cerise sur le pompon comme dirait l'autre.
J'étais en train de faire rapidos trois courses au supermarché du coin pour nourrir mes gosses, il était 18h52 et ça allait fermer, je faisais vite, et l'endroit commençait à être désert.
Je cherchais le rayon des fournitures scolaires.
Pour moi.
Vas y rigole si ça te fait plaisir mais demain j'ai école et j'ai plus de Bic à Mines alors bon hein !
Enfin bref, je me dirige donc vers le rayon, quand j'aperçois un mec qui se cache derrière le portique à journaux, pour bondir au moment où j'arrive à son niveau !
"Salut Boooob !!!"
Le VBG !
Il m'a tueR ...
Du coup je lui ai fièrement raconté que j'allais m'acheter des crayons.
Si ça se trouve il est éducateur spécialisé et il essaie à chaque fois de tenter de m'apprendre à communiquer ???
Alors voilà, je ne sais pas quoi faire, peut être que tu pourrais m'aider, qu'on pourrait créer une rubrique Courrier du Coeur ici pour que tu me donnes des conseils, hein ???
Pasque franchement, je ne me vois pas lui demander, après tout ce temps : "Dis donc, excuse moi mais ... On ne s'est pas déjà vus quelque part ???"

Crédit photo : Matthieu Dortomb


dimanche 3 novembre 2013

Femme des années 2020 (Michel ne te fais pas d'illusions ça ne veut pas dire que je t'aime !)


Si la chanson de Michel Sardou a pollué tes oreilles comme les miennes quand tes parents écoutaient Radio Nostalgie pendant les longs trajets en voiture de ton enfance, tu te souviens de cette femme des années 80, femme jusqu'au bout des seins, ayant réussi l'amalgame de l'autorité et du charme ...
Il trouvait qu'elle avait vraiment tout pour elle, oui tout pour réussir, d'ailleurs elle avait, à la fin de la chanson du siècle, tout réussi puisqu'il la voyait s'installer à la présidence "et de là faire bander la France" (rien que ça)(Michel sans déc je pense que tu te droguais).
Mais le sujet n'est pas là.
Le sujet c'est qu'aujourd'hui, la femme des années 2020, a, je crois, bien du souci à se faire.
Je t'épargne mon avis sur les femmes nues qui tapissent notre visuel quotidien, exploitées (surexploitées) par des publicitaires qui les voient au mieux comme des faire-valoir, au pire comme des marchandises connexes, je ne m'étends pas sur les jeunes femmes qui tombent dans le piège de cette mode de "la femme qui ressemble à une gravure de mode H 24 maquillage brushing puteshoes" uniquement pour plaire aux mecs (si c'était pour se plaire à elles mêmes je ne lèverais pas un sourcil), j'éviterai le débat sur l'égalité hommes femmes qui pourrait faire rire s'il ne faisait pas pleurer, et je tairai mon avis sur cette putain de journée de la femme qui me hérisse une fois par an ... Je ferai même l'effort de ne pas te lancer sur le sujet des violences faites aux femmes. Non, je vais me tenir gentiment à ce qui m'a fait dressé les poils, je veux juste ce soir te dire un mot sur l'effet que m'a fait ce débat dégoulinant autour du manifeste des 343 salauds ...
Si ça t'a échappé, en deux mots, à l'instar du manifeste des 343 salopes qui avaient reconnu avoir pratiqué une IVG dans les années 70, ces mecs ont voulu dénoncer au grand jour ce qui se passe, éventuellement, durant leurs petites nuits (ou journées pour les plus occupés)(http://www.causeur.fr/touche-pas-a-ma-pute,24765#).
Evidemment leur action m'a interloquée, mais évidemment certaines en ont déjà - et beaucoup mieux que moi - parlé ! Comme sur le blog France TV info par exemple (merci Caro !) : http://blog.francetvinfo.fr/ladies-and-gentlemen/2013/10/30/343-salauds-emmenes-par-beigbeder-insultent-le-combat-pour-les-droits-des-femmes.html

"L'intention des "343 salopes" de 1971, c'était d'affirmer le droit de chacun-e à disposer de son corps. L'intention des signataires du "Manifeste des 343 Salauds", c'est d'affirmer un droit à disposer du corps de l'autre. La nuance n'en est pas une, c'est une profonde divergence de fond sur la notion de liberté. "

Pourtant, tu vois, je n'ai pas pu m'en tenir à observer de loin ce débat sur les droits des hommes, tout simplement parce que je n'ai pas pu m'empêcher d'y voir au fond une défense du droit des hommes sur le corps des femmes ...
Qu'on ne me dise pas que c'est par respect pour les putes heureuses de pratiquer ce plus vieux métier du monde, j'en vois presque tous les jours en bordure de forêt, tôt le matin elles se font déposer, le soir elles sont systématiquement récupérées - relevé des compteurs oblige - et entre les deux, elles sont livrées à elles-mêmes (mais surtout à tous les mecs que ça branche)(pardon pour le jeu de mot !), paumées au milieu de nulle part, plus à la merci que jamais de leurs clients adorés ...
Qu'on ne me dise pas que ça permet de lever une hypocrisie, que puisque la prostitution existe il vaudrait mieux l'admettre et pourquoi pas la légitimer ... La vraie hypocrisie réside selon moi dans le fait que ces 343 salauds s'imaginent avoir une attitude courageuse et louable alors que leur slogan à lui tout seul "Touche pas à ma pute !", a de quoi faire frémir quand on n'arrive pas à en rire (t'auras bien compris que j'ai pas pu).
Où est le courage dans le fait d'affirmer un droit à la liberté sexuelle et au libertinage, quand il ne s'agit très concrètement, pardonne moi, mais que de l'utilisation du corps d'une femme contre rémunération ?
Où est l'élégance dans l'amalgame qu'ils font entre ce "droit aux putes" et celui que revendiquaient nos mère à pouvoir choisir - ou pas ! - d'être, justement, nos mères ?
Moi je n'ai vu, dans ce manifeste qui n'était que pure provoc, qu'une chosification, une fois de plus, des femmes (mais je suis peut être bouchée à l'émeri).
A leur décharge, c'est tellement commode une femme qu'on ne peut plus s'en passer, c'est vrai : on peut les louer, en entier ou en kit, juste le vagin, ou seulement la bouche tiens si t'es pas très en fond, ou alors l'utérus pour le cas où tu chercherais une mère porteuse ... Finalement une femme c'est presque aussi bien qu'un Dyson ça aspire quasiment tout et ça peut aussi se passer de sac !
Excuse moi, t'as raison, j'exagère et je m'égare ...
Mais il faut que je te l'avoue, il y a une raison supplémentaire à mon léger agacement ...
La semaine où ce manifeste est sorti, j'avais discuté avec 3 jeunes femmes qui étaient passées entre les mains d'un pédophile dans leur enfance et qui venaient de lever leur secret, et une qui avait enfin, à 40 ans, trouvé la force de déposer plainte contre le notable apparemment irréprochable qui avait tenté de la violer quand elle baby sittait gentiment ses enfants ...
Alors évidemment, non, ô combien non, tous les hommes ne sont pas des violeurs en puissance, et le recours à la prostitution ne veut pas dire qu'on est un pervers ou un manique sexuel !
Mais tu comprendras je pense que les propos gentiment phallocrates de ces 343 m'aient un peu ... comment dirais-je ? Râpé les noix tiens !
Quoi qu'est ce qu'il y a ?
J'en ai pas ?
Hé ben tu sais quoi, j'm'en fous.
Je revendique aujourd'hui le droit d'avoir des couilles.
Juste pour pouvoir dire à ces 343 relous qu'ils feraient mieux de revoir leur copie et d'arrêter de nous les casser !


jeudi 24 octobre 2013

On ne change pas une équipe qui gagne ! (même quand on est toute seule dans son équipe)



Je ne te l'ai peut être pas encore raconté mais je suis en train de changer de métier !
(la crise de la quarantaine peut être ?)(non tu ne fais aucun commentaire à ce sujet s'il te plaît)(la dame est susceptible)(non c'est pas cochon)(oui je copie le truc des parenthèses sur la bombasse si tu la connais)
Bref, je suis donc en formation une partie du temps, et en stage l'autre partie.
Je rédécouvre les joies du train, du RER e t du métro (que je prends à l'occasion dans le mauvais sens).
Je me ballade le nez en l'air dans Paris entre l'atelier et la boutique, chaque fois qu'on m'envoie faire une livraison j'ai 8 ans c'est juste le bonheur ...
Je travaille dans cet atelier avec deux japonaises hyper douces et hyper gentilles. Et hyper japonaises (je comprends pas trop ce qu'elles me disent parfois, et je comprends carrément que pouic quand elles commencent à parler entre elles mais c'est pas grave).
Hormis les sueurs froides des premiers jours où j'avais toutes les 2 minutes l'impression que j'allais faire ou dire une connerie (en même temps je me connais)(en même temps toi aussi tu me connais)(en même temps tu commences à être franchement désagréable si tu veux tout savoir !), je me suis plutôt bien adaptée à ce nouvel environnement et je commence comme on dit à "prendre mes marques".
Aujourd'hui, j'avais un truc à finir avant de partir et ça me stressait un peu de voir que je n'allais probablement pas y arriver.
Mais bon ...
Il y avait ce train à prendre, les enfants à aller récupérer ...
La veille j'étais restée un peu plus tard pour terminer mon boulot, là c'était pas possible.
J'ai regardé ma montre vite fait et j'en ai conclu qu'il faudrait finir demain.
Je me suis levée, j'ai expliqué à Mikako et Yuka (j'adooore) que je devais partir pour choper mon train, mes enfants, mon chat, ma vie toussa toussa, et elles m'ont fait un grand sourire en disant en choeur "Ok, ok".
Je me suis habillée après avoir bien rangé mon petit bordel dans l'atelier, je suis sortie en leur souhaitant une bonne soirée, j'ai claqué la porte et appelé l'ascenseur.
Et puis, dans l'ascenseur, j'ai soufflé en me disant que ouf c'était bon, je l'aurais mon train de 17.49, je ne serais pas en retard au centre de loisirs, c'était cool !
Mais ...
17.49 mon train c'est bien ça ?
Oui.
Ben alors ...
QU'EST CE QUE JE FOUTAIS DANS L'ASCENSEUR A 16h30 ????!!!!
Ben rien.
J'ai juste cru qu'il était 17.30.
Voilà voilà ...
J'ai rappuyé sur le bouton de l'ascenceur.
Je suis remontée au 6ème.
J'ai sonné pour retourner à l'atelier.
Je t'explique pas leur tronche quand elles ont vu la mienne, et quand je leur ai dit que j'avais pas bien lu l'heure !
Je n'ai plus ce soir qu'une seule certitude au moment où je t'écris ...
Apparemment, c'est vrai, le ridicule ne tue plus !!

dimanche 20 octobre 2013

Le footing de Bob Richard ...


Hier, j'ai décidé qu'il était temps que je me bouge le fion je réagisse et que je reprenne une activité sportive facile et à portée de pieds mains : le footing !
Bon, je dois avouer que les photos postées tous les jours par ma Twin cannoise y sont aussi sans doute pour quelque chose, mais quoi qu'il en soit, hier matin, dès potron minet, j'ai rechaussé mes baskets pour aller runner en bord de Seine et dans la forêt.
J'ai enfilé, par dessus la première culotte qui passait, un vieux legging, un tee shirt loose et j'ai mis de la musique très fort dans mes ptites oreilles.
J'ai commencé à courir doucement, et j'ai retrouvé cette sensation délicieuse que tous les coureurs du dimanche connaissent, cette impression d'être libre et de pouvoir toucher le ciel, ce kiffe du décrassage à moindre coût ...
C'était le bonheur.
Je sentais mes foulées fluides, pas rapides mais fluides, c'était bon, je reprenais goût, j'étais sur la bonne voie.
Enfin ...
Petit à petit, j'ai ressenti néanmoins une légère gêne.
Mon vieux caleçon long tout détendu avait, je dois l'avouer, une tendance à descendre ...
Bon en soi, tu me diras, rien de bien grave.
Tu remontes ton calbard, et tu continues de courir.
Mais il redescend.
Ce con.
Tu le remontes encore, jusqu'aux aisselles cette fois.
Mais il cherche alors à atteindre tes chevilles.
Merde.
Tout ceci n'aurait pas été bien grave si, parallèlement à ce petit problème, je n'avais pas eu celui de la PB flottante !
Tu me diras "qu'est ce que la PB flottante ???"
Hé bien c'est juste l'ultra fine en coton de chez Petit Bateau, qui ne contient pas d'élastane cette fois je peux te le garantir, et qui, lorsqu'elle commence à avoir 2 ou 3 ans d'âge, est certes très confortable mais pas du tout chevillée à ton corps, fut-il de déesse (je déconne !).
Donc on résume : on a le legging qui se fait la malle vers le sol, et la culotte qui ne s'accroche plus à rien (pourtant sans déconner sur mon cul y matière à bien s'accrocher ceci dit sans vulgarité aucune !).
Face à cette menue difficulté, mon enthousiasme de fille qui reprend le jogging ne s'est nullement altéré.
J'ai immédiatement décidé de réagir.
j'ai donc remonté, en passant mes mains dans mon caleçon, ma culotte jusqu'à ma glotte, en espérant que ça suffirait, et puis j'ai continué mon parcours.
Peau de balle.
Zob.
Nib.
Queud.
Je n'avais absolument pas résolu mon problème, tout filait à grands pas vers le sol, et j'ai dû commencé à courir en tenant le tout de chaque côté de mes hanches.
Génial.
Tout de suite le côté "je pourrais toucher le ciel toussa toussa" en a pris un vieux coup sur la caboche.
Et j'ai commencé à trouver ça méga lourd putain de chiottes de bite à couilles de merde de footing de pute sa race si j'avais su je serais restée au plumard sans déconner qu'est ce qui m'a pris ??? un chouilla pénible.
Du coup, j'ai commencé à réfléchir pour trouver une solution.
A partir de là, en général, tu peux commencer à trembler.
Car mon cerveau, qui n'est peut être pas, il faut se l'avouer, configuré comme celui de tout le monde, s'est mis en mode "je vais trouver une solution rapide et top je peux le faire - je vais le faire - je le fais !
J'ai donc trouvé une solution.
Oui.
J'ai résolu le problème.
Je peux juste te dire, pour préserver un peu ma dignité, que j'espère que tu ne m'as pas vue à 4 pattes dans les buissons des bords de Seine, et que, si tu as vu flotter un petit tissu mou et rose, je nierai devant tout tribunal quel qu'il soit qu'il puisse s'agir de ma culotte !!!
Sur ce je te laisse, je dois aller commander des dessous de sport de toute urgence !
Bon week end :))


samedi 19 octobre 2013

La curiosité est un vilain défaut ... ou pas !


Petite, j'ai toujours été curieuse comme une vieille chatte ...
(on pourrait gloser sur cette expression mais je te l'épargne !)
Je voulais toujours tout savoir, tout m'intriguait, tout était matière à pencher la tête et à poser des questions, ce qui ne m'a pas toujours valu des compliments tu peux l'imaginer !
Une fois j'étais partie en vacances chez ma grand mère maternelle à Marseille - un jour je te dépeindrai le personnage tu verras ça vaut son pesant de cacahuètes ! - et comme chaque séjour chez elle, nous étions allés nous baigner aux Bains Militaires.
Les Bains Militaires c'était une espèce d'institution, un petit club et plage privée en plein Marseille mais réservé aux familles de militaires ou assimilés.
Bref, ce jour là, on était partis se baigner.
Comme toujours il faisait une chaleur de dingue, la mer scintillait, je pouvais me lécher les babines pour savourer le sel collé sur ma peau, c'était un peu le paradis (enfin si y avait pas eu mère grand ;)).
J'étais dans l'eau donc, quand j'ai vu que des personnes s'approchaient d'un nageur qui ne bougeait plus beaucoup à vrai dire ...
En fait, on aurait d'ailleurs dit un plongeur avec son masque et son tuba, la tête dans le mer, le reste du corps flottant.
Un gros corps d'adulte qui ne bougeait plus.
Les gens ont commencé à s'affoler autour de lui.
Et moi, avec mes yeux d'enfant, j'ai observé la scène avec un intérêt un peu atroce je m'en rends compte aujourd'hui.
J'ai commencé alors, tandis que le personnel du club appelait les pompiers, à faire des allers retours entre la petite plage où il était couché à terre, et la serviette de ma grand mère qui bronzait, en bonne marseillaise, quelques centaines de mètres plus loin, en papotant avec un de ses copines.
Je suis arrivée la première fois, essoufflée, en criant : "Mamie mamie !!! Y a un monsieur sur la plage il bouge plus il était dans l'eau mais il nageait pas il avait son masque et son tuba mais ils ont dit qu'il ne plongeait pas et qu'il avait fait un malaise, genre une hydro electrocution tu vois mamie ???".
Elle s'était relevée, curieuse aussi, et m'avait laissé y retourner pour voir ce qu'il en était.
J'ai passé une bonne heure à courir de la plage à la serviette, de la serviette à la plage, et la scène pourrait se résumer à ce délicieux monologue (les enfants sont formidables, même moi, c'est une horreur) :
"Mamie mamie !! Ils ont dit qu'ils avaient appelé les pompiers et qu'ils allaient arriver bientôt !".
"Mamie mamie !! Les pompiers sont arrivés et ils ont mis le monsieur sur un brancard".
"Mamie mamie !! Les pompiers font un massage sur le coeur du monsieur".
"Mamie mamie !!Ils sont plusieurs et ils arrêtent pas de masser mais le monsieur bouge toujours pas !"
"Mamie mamie !!Le monsieur bouge toujours pas et sa femme pleure !"
"Mamie mamie !!Les pompiers font une drôle de tête !"
"Mamie mamie !!IL EST MORT !!!".
Dans les malles que j'ai récupérées il y a quelques mois chez ma tante, et qui contenaient des souvenirs de ma mère qui avaient échappé à la folie de jeter de mon père, j'ai retrouvé ce que je considère très égoïstement comme une pépite : une lettre que j'avais adressée, cette année de mes 8 ans, à ma mère, le soir du jour où avait eu lieu "l'affaire du Monsieur" !
Je n'ai pas pu m'empêcher de rire, comme ma mère avait dû le faire aussi j'imagine puisqu'elle avait conservé cette petite lettre de vacances comme un trésor ...
J'ai ri et ça m'a permis aussi de ma rappeler que, quand mes enfants dissèquent une sauterelle, quand ils observent un cadavre de raton laveur sur la route, ou un dauphin à demi déchiqueté sur la plage (véridique !), ce n'est pas monstrueux à leurs yeux, ils ne font rien d'autre qu'être des gosses, qui plus est les gosses de leur mère, qui est restée envers et contre tous curieuse comme une vieille chatte ;) !!


Crédit photo : Bob

mercredi 16 octobre 2013

De Charybde en Scylla ...


La mémoire, comme une vague, fait affleurer les souvenirs dans nos coeurs et dans nos têtes d'une bien étrange façon parfois ...
Et le moment glauque que tu vis, au moment de l'affronter, peut aussi te faire réaliser qu'il y a eu pire, bien pire, tellement pire que tu as voulu sans doute l'occulter, mais sans succès.
Ils reviennent, les cauchemars, les moments vérolés, les coups de poings dans la gueule, ils reviennent un jour, ils reviennent toujours, nan mais qu'est ce que tu crois, tu crois peut être qu'on leur échappe ?!
Quand j'avais 20 ans j'ai vécu une de ces descentes aux enfers : j'étais avec mon amoureux à Paris, et on était allés manger un burger là où tu vas quand t'as pas un rond ;) !
Avant de quitter le "resto", je passe aux toilettes.
Occupées.
J'attends.
5 minutes.
10 minutes.
15 minutes.
Je frappe à la porte mais j'entends juste un grognement, pas de réponse audible.
20 minutes.
Je ressens une drôle de sensation, un pressentiment mais du genre pas bon du tout ...
Une nana du management me demande ce qui se passe, je lui explique que les toilettes sont occupées depuis longtemps mais par quelqu'un qui ne répond pas ...
Elle frappe à son tour à la porte, à plusieurs reprises, et quelques minutes s'écoulent encore dans une ambiance de plus en plus pesante.
Et puis la porte s'ouvre, et ils sortent ...
Deux fantômes ...
Deux morts vivants ...
Des cadavres en vie, des survivants en lutte ...
Deux toxicos aux yeux hagards et cernés dont la vue m'a tordu le bide ...
Ils nous poussent et partent en titubant, et alors je vois, je vois et je me fige ...
Par terre, des plaquettes de médocs, et une petite flaque de sang ...
Je n'arrive plus à respirer, j'entre en panique, je crie à mon mec qu'il faut partir, maintenant, tout de suite, vite !!!
Et on s'enfuit dans la nuit ...
Quand il a enfin réussi à me calmer, ce qui lui a demandé des efforts insensés, il m'a demandé pourquoi ...
Pourquoi ça m'avait fait un tel choc ???
Parce qu'on peut toujours tomber de Charybde en Scylla, voilà pourquoi ...
J'avais 10 ans lorsque le premier impact a frappé ma mémoire pour toujours.
J'avais 10 ans et je vivais dans un quartier que j'adorais.
Imagine, plein de petits pavillons de banlieue tout moches, près de Mantes la Jolie, des maisons Phoenix bien quelconques, mais dans un quartier au coeur étonnamment vivant ...
Toutes les nationalités, tous les gosses mélangés, tous différents et tous heureux ...
On passait nos journées dehors à jouer à cache cache ou au ballon prisonnier, et on jouissait d'une liberté que nos minots ne connaîtront probablement jamais.
Un de ces mercredis où je traînais avec mon frère, on s'était longtemps éloignés de la maison pour jouer, et le soir tombant, on a fini par se décider à rentrer.
Arrivés à quelques maisons de chez nous, on les a entendus ...
Des cris.
Des hurlements.
Ceux de ma mère, qui nous appelait au secours ...
La maladie avait déjà abîmé ses jambes et elle boitait, j'ai cru d'abord qu'elle était tombée, ça pouvait parfois lui arriver ...
J'ai couru à en perdre haleine jusqu'à la maison, et je l'ai trouvée ...
Etendue par terre, au milieu d'une petite flaque de sang ...
Le sol s'est ouvert sous mes pieds, j'étais affolée, je ne comprenais pas, j'ai hurlé "Maman !!!!!", comme si ça pouvait l'aider !
Au creux de son bras, une aiguille, plantée, un tube au bout duquel un goutte à goutte pendait ...
Ses médicaments.
En intraveineuse.
Ceux pour lesquels l'infirmière venait tous les 2 jours pour la "brancher" avant de repartir faire sa tournée.
Sauf que l'infirmière,on l'a découvert après, était alcoolique et ne voyait plus ce qu'elle piquait ...
Ce qui expliquait la bosse imposante que j'ai vue ensuite à côté de l'aiguille, tout ce liquide qui n'avait jamais trouvé ses pauvres veines ...
Et tout ce sang par terre ...
Je ne me souviens que de ça.
Comment on a relevé ma mère, mon frère et moi ?
Je ne sais pas.
Comment on a géré ce sang, cette aiguille, ce merdier ?
Je ne sais pas.
Je sais juste que l'on n'avait pas l'âge, en admettant, ce qui est très con, qu'il y ait un âge pour voir ça ...
Je sais aussi que cette image de ma mère à terre dans cette petite flaque de sang a longtemps hanté mes nuits ...
Et que depuis, tout ce qui se rapporte à une aiguille dans le bras est devenu une vilaine phobie ...

Crédit photo : Bob

dimanche 13 octobre 2013

Imparfaite, libre ... et heureuse !


Il y a 1 an, j'étais en chute libre ...
Mal dans mon boulot, mal dans ma peau, mal dans ma vie.
Une lente aspiration vers le fond provoquée par une chef tyrannique, qui m'a petit à petit convaincue que tout ce que je pouvais faire ou dire n'était que de la merde.
Je cherchais à tout prix à lui prouver ma valeur, je cherchais à tout prix à lui plaire.
J'ai compris en y repensant souvent (très souvent ! Trop souvent ?) que je n'avais rien su faire d'autre toute ma vie au fond ...
Plaire à mes parents, plaire à mes amis, plaire à mon amant, tout faire pour être aimée en fait !
J'ai fait des choix pour les autres, pas toujours, mais parfois.
J'ai prétendu être celle qu'on voulait que je sois.
J'ai tenté de ne jamais décevoir.
Quelle folie quand j'y pense, quel orgueil, quel délire !
Mais aujourd'hui, j'ai grandi.
J'ai changé.
Aujourd'hui je m'autorise.
Aujourd'hui, je cherche sincèrement à être moi.
Je n'y arrive pas forcément.
Mais j'essaie.
Sincèrement.
Laisser parler en moi la créativité, laisser revenir l'enfant dans mon coeur, lui offrir surtout mon regard bienveillant, lui pardonner ses erreurs et la féliciter pour son courage ...
Parce qu'aujourd'hui, j'éprouve une immense tendresse pour la petite fille que j'ai été.
Je voudrais lui rendre un peu le droit de dire ses rêves.
Et pourquoi pas, soyons fous, de tenter de les réaliser ?!
Ecrire ici ce soir en est une manifestation.
Voilà pourquoi j'aime tellement ce petit endroit, même si ça choque parfois, même si ça surprend souvent.
"Un blog ? Tu as ouvert un blog ? Mais à quoi ça sert un blog ???"
Je ne sais pas trop pour les autres.
Mais pour moi, ça sert à ça : ça sert à se laisser être soi ...

Crédit photo : Bob


mardi 8 octobre 2013

Bob Richard et la fête d'anniversaire ...


En juin dernier, il m'est arrivé un truc complètement DINGUE !!!
J'ai été invitée à une fête d'anniversaire totalement Hype, avec plein de blogueuses super chouettes - que je lis depuis des années, qui sont donc un peu comme des actrices archi connues pour moi qui suis une petite fan - chez la quarantenaire adorable que toi tu ne connais peut être pas mais qui reste pour moi encore plus belle qu'Adjani (je sais Mo je suis lourde avec ça mais depuis ta photo de mariage ça ne veut plus sortir de mon cerveau - ce qui tient du miracle d'ailleurs !).
Pour tout te dire, déjà, lorsque j'ai vu l'invitation sur FB, j'ai failli lui envoyer un petit message du style : "Coucou Mo, heu, je crois que tu t'es trompée, tu m'as envoyé une invit pour ta party jolie, tu devais vouloir taper un autre nom genre Barbara ou autre, mais t'as coché Bob et du coup voilà ...".
Je me suis retenue (je pense que j'ai bien fait, "évitons de passer pour plus folle que nous ne sommes", voilà mon nouveau mantra)(je suis foutue d'avance je sais ne dis rien !).
J'étais excitée comme un puce, j'ai vu la date, j'ai bloqué sur mon calendrier et puis j'ai laissé passer l'été ...
A la rentrée, j'ai vu passer une invitation siouperbe ... chez mes copines mais pas chez moi.
Je me suis sentie con (état presque naturel du Bob), et réellement, je me suis dit un moment qu'elle avait réalisé qu'EN EFFET, elle s'était trompée de personne lors de ses envois d'invits !
Bon en fait, tu t'en doutes, ce n'était pas le cas et j'avais juste pas encore reçu mon petit carton ... paranoïa et peur de ne pas être à ma place sont mes deux mamelles ...
J'ai quand même bien fait de lire l'invitation car la date avait bougé d'une semaine !
Me connaissant, j'étais tout à fait capable de débarquer chez elle un samedi soir, habillée comme un sapin de Noël, et je l'aurais trouvée en plein dinette avec sa jolie famille, j'aurais pas eu l'air con dis donc !
Donc la date, c'était bon.
Le lieu, j'ai regardé vite fait, Le Plessis, c'était bon aussi.
Mon Evil Twin cannoise Roca montait pour l'occasion, j'ai donc décidé de la kidnapper (la pauvrette !).
Je suis passée la prendre à l'aéroport, et on a commencé à papoter, papoter, papoter ... avec un petit verre de rosé. Pendant que cuisait le beau gâteau que je devais apporter pour la soirée.
Il était déjà presque 19 h quand elle m'a dit "mais tu crois pas qu'on devrait un peu se préparer quand même non ? C'est à 20.30 mais on est un peu en vrac là".
T'inquiètes paupiette, me dis je intérieurement, j'ai regardé le trajet, et de chez moi au Plessis, c'est à peine 40 mn ! Le pied intégral vu le temps de chiottes (des seaux et des seaux de pluie battante).
Je jette malgré tout un oeil plus attentif sur l'invitation, pour noter précisément la rue dans le cerveau mobile de voiture que mon mec m'a offert, trop mort d'inquiétude chaque fois que je prenais le volant (je me perds, un peu, c'est vrai).
Premier bug de la soirée : je réalise que le lieu de RDV n'est PAS L*** ON, mais L***ARD ... à plus d'une heure trente de route de chez moi !!
Oups.
Merde.
Donc d'une, on est grave à la bourre maintenant, et de deux je me rends compte que je vais devoir rentrer en pleine nuit, sous des trombes d'eau, et rouler 1h30 alors que je n'aurai qu'une envie c'est de dormir ...
Bon, pas grave, on se bouge, ma Rockette et moi on s'habille comme des fusées (mouarf !) et elle me fait même la plus jolie coiffure du monde en 2 secondes, une vraie championne !
On attrape le Tom Tom, le champagne, le Gateau, et on part, pleines d'espoir ...
Rapidement néanmoins, pour tout te dire, on déchante.
Des bouchons ...
Mais des bons gros bouchons, du genre un bon accident sous la pluie et l'autoroute A6 bloquée.
Fuck !
On patiente, on papote (ça on maîtrise grave heureusement).
On rigole un peu à l'idée qu'on va se faire chambrer, l'équipe Pierre Richard, évidemment en retard, putain pourquoi toujours nous sans déc ? Bref, qu'est ce qu'on se marre !
Petit à petit, un problème néanmoins survient : il est 21 h passées, on est toujours dans les bouchons, et on a une faim de loup !
Bon, il faut que tu le saches si tu ne nous connais pas, mon Pierrot et moi, on est des femmes trèèèès distinguées.
Mais seulement les jours pairs, pas de bol.
Du coup, en vraies gorettes que nous sommes pour de vrai, on dépouille la bagnole jusqu'à trouver un couteau quelconque pour découper et bouffer le gateau prévu pour la soirée !
Classe hein ???
On aurait même ouvert la bouteille si on avait pu, mais le champagne quand tu conduis franchement c'est pas très pratique ... (note pour plus tard, toujours glisser une bouteille de rosé sous le siège passager).
Bref, l'un dans l'autre, on avance, on se rapproche, il pleut toujours des grenouilles, sans déc on ne voit pas à 5 mètres, c'est un peu l'enfer ...
On sort enfin de l'autoroute !
Mais pas comme il faudrait ...
Car sans m'en rendre compte, je total grille une putain de priorité à droite invisible, et j'accélère in extremis pour nous éviter de nous faire couper en deux par une bagnole surgie de la sombritude de cette nuit de tempête !
Moi j'ai rien vu, j'ai juste eu un réflexe que je ne peux même pas expliquer, j'ai pas vraiment eu peur, mais ma Roca a les jambes qui tremblent tellement fort qu'on dirait les castagnettes des Gipsy Kings (elle a un peu des genoux de sauterelle 'faut dire mouahahaaa).
Je m'arrête au stop suivant, je souffle, elle souffle, on respire.
Et puis soudain une voiture s'arrête derrière nous.
Un mec sort en trombe, moi connement je pense qu'il va me demander son chemin, mais en fait pas du tout : c'est le mec à qui j'ai grillé la priorité !
Dire qu'il est furieux est un doux euphémisme, c'est pas compliqué, il gueule comme un cochon qu'on égorge, et sa femme vient nous faire la stéréo, forcément ils sont sous le choc (nous aussi mais ils disent que c'est pas grave pasque nous on n'a pas trois mômes dans la voiture figure toi).
Après un déluge de cris et d'insultes, ils finissent quand même par réaliser qu'ils ne pourront pas vraiment nous casser la gueule, et s'éloignent, dépités.
Il est 21h40, Roca et moi on a déjà l'impression d'avoir passé une semaine ensemble et pourtant on n'est même pas arrivées à la soirée !
On se recompose vite fait une tronche potable (genre non non on n'a pas failli mourir deux fois, une fois par accident, l'autre par meurtre, on va bien tout va bien) et on poursuit notre chemin.
On arrive enfin, soulagées, devant la maison du bonheur, et on est tellement à la ramasse qu'on attrape le reste du gateau et la bouteille de champ avant d'aller sonner.
Tu as bien compris, oui, c'est ça, ton Bob est donc arrivé dans une soirée pleine de nanas qu'elle admire (et qui du coup l'intimidaient terriblement), avec ... une bouteille de champagne chaude et un demi gateau mordillé qui ressemble à une brique !
On a la classe ou on l'a pas.
Néanmoins, par la suite, je te promets que je me suis bien tenue : j'ai dit des conneries mais pas tant que ça, et même le bon dieu des Pierres Richards a été avec moi (et avec ma Roca) ....
L'une des invitées avait eu l'idée super poétique de faire décoller dans la nuit des lampions thailandais pour permettre à la star de la soirée de faire un voeu pour ses quarante printemps.
Le principe de ce lampion est tout simple : tu mets le feu à une petite partie qui ressemble à une bougie, tu fixes au lampion en papier de riz, tu maintiens le temps que ça chauffe et que ça gonfle le papier, puis tu laisses doucement s'envoler cette lumière dans la nuit ... Magique !
BIZARREMENT - oui vraiment bizarrement - les filles ont immédiatement décidé que Rockie et moi nous n'aurions pas même le droit de nous APPROCHER !
"Nan nan pas vous deux les boulets !!!!"
Oui, voilà la dure réalité, voilà comment nous avons été traitées ;) !
On se demande bien pourquoi d'ailleurs ...
En tous cas, nous les boulets, je peux te dire qu'on s'est bien marrées, parce que c'est vrai on n'a absolument rien touché, mais une autre invitée nous a remplacées et a foutu le feu à son lampion, on s'est à peine moquées franchement tu nous connais, et c'est complètement un hasard si on a fini par prendre la petite photo qui orne ce post ;) !
Moi finalement je n'ai qu'une chose à dire, franchement, j'ai passé une putain de bonne soirée et mes idoles ont pris une tournure de réalité, c'était génial tout simplement ...
Alors encore MERCI et HAPPY HAPPY HAPPY 40 MO JOLIE :)) !!!

Crédit photo : Haudette poulette

mercredi 2 octobre 2013

Et sortir les cadavres du placard ...


J'ai souvent le sentiment d'être l'empêcheuse de tourner en rond ...
Avec ma famille, avec mes amis, comme si parfois il me manquait un mode d'emploi, comme si ma façon de penser différait de celle des autres, comme si on était tous des étrangers ...
Ou plutôt comme si j'étais moi une étrangère dans un pays où tout le monde se comprenait.
Et cette tendance, atroce, pesante, envahissante mais irrépressible, à voir arriver les catastrophes, les merdes en tous genres, les ouragans qui nous foncent dessus et qui font trembler nos vies ...
Si seulement je pouvais garder pour moi tout ça, ces sentiments, ces impressions, ces intuitions peut être, le calme - en apparence - pourrait peut être encore se faire ?
Mais je parle.
Toujours.
Je dis.
C'est peut être ma plus belle qualité et c'est sans doute mon plus gros défaut.
Parce que certaines choses ne sont pas bonnes à dire.
Parce que certaines choses ne sont pas belles à entendre.
Parce que je ne trouve pas les mots.
Parce que je réveille les morts et les maux.
Oui, je suis l'empêcheuse de tourner en rond et ça m'a parfois empêché de dormir, parce que des cadavres, on en trouve dans TOUS les placards.
Chacun, chacune, les siens.
Gros, petits, moches, affreux, anciens ou récents, on en a tous.
J'en ai, vous en avez, nous en avons.
Tous.
Sans le vouloir, il y a quelque mois, j'en ai fait sortir un, réellement abominable.
Il était dans mon placard d'enfant, j'avais découvert qu'il était aussi dans celui d'une autre, et un jour, sans que je m'y attende, l'énorme monstre nous a finalement explosé à la gueule ...
Couvert de vermine, affreux à vomir, il était là, tapi dans l'ombre dans plusieurs placards bien fermés depuis toutes ces années, mais comment, comment avait-on pu ne pas s'en parler ???
Alors tout a éclaté, les cœurs, les sanglots, les secrets ...
Tout est sorti, et c'était d'un violence à peine supportable.
Alors je m'en suis voulu, terriblement.
Mais aujourd'hui je ne m'en veux plus.
Aujourd'hui nous allons affronter le monstre.
Aujourd'hui nous allons tuer le cauchemar.
Aujourd'hui nous sommes dans la lumière.
Aujourd'hui nous sommes dans la parole.
Aujourd'hui, malgré la lutte qu'il va falloir mener, malgré la peur qu'il va falloir gérer, malgré la honte qu'il va falloir dépasser, aujourd'hui je me sens fière.
De moi un peu, des autres surtout.
Parce qu''aujourd'hui, tous les non-dits sont morts.


Crédit photo : Bob