mercredi 12 février 2014

Il y a des gens ...


Il y a des gens que tu connais, qui sont des amis, des copains, et à qui tu sens pourtant, d'instinct, que tu ne peux pas vraiment te livrer.
Il y a des gens que tu ne connais pas, que tu n'as jamais vus, mais à qui  tu sais que tu peux tout déballer.
Il y a des gens que tu crois connaître et qui t'offrent autant de chagrin que d'amitié.
Il y a des gens qui te donnent ce qu'ils peuvent te donner. Et parfois ils tombent complètement à côté.
Il y a des gens que tu croises, à qui tu peux tout pardonner.
Il y a des gens qui te trahissent, à qui tu avais tout donné.
Il y a des gens qui te surprennent, qui t'éblouissent au moment où tu t'y attends le moins.
Il y a des gens qui te déçoivent, qui te font tomber de ton nuage.
Il y a des gens qui t'eblouissent, qui te propulsent dans les étoiles.
Et puis il y a des gens qui savent, qui n'ont pas besoin que tu parles pour tout piger.
Ceux là, précieux, rares, sont les perles qui traversent ma vie.
Avec le temps, j'ai appris à les reconnaître et je peux te dire ce que j'en sais.
Ils sont mes frères, mes soeurs, mes partenaires de gueules cassées.
Ils sont vivants, ou morts-vivants, heureux ou pas, perdus, sur pied, souvent tombés.
Ils sont écorchés vifs, hyper sensibles, fragiles à en pleurer.
Ils sont forts aussi, beaux dans leur souffrance, beaux dans leurs regrets.
Ils sont émouvants, souvent drôles à se tordre, mais parfois tristes à pleurer.
Ils sont humains.
Tellement humains.
Terriblement humains.
Pour ceux-là, aujourd'hui, demain, toujours, je suis et serai prête à plonger.
Parce que grâce à eux, je sais la seule chose que j'ai vraiment besoin de m'entendre répéter.
Je ne suis pas seule.

Crédit photo : Bob

lundi 10 février 2014

"Tu seras bienvenue chez moi" (Florent, sors de ce corps !)


On aurait pu penser que mon bon petit choc sur l'arcade m'aurait remis un peu les idées en place, les points sur les I, les barres aux T, et les vis en face des trous.
On aurait pu l'espérer du moins.
Mais j'ai le regret de t'annoncer qu'en fait, je ne suis pas du tout guérie de ma légendaire Pierre Richardise, hélas.
Je suis même devenue une délicieuse porte poisse ...
Il y a quelques semaines, je papotais virtuellement avec une copine parisienne que je n'avais pas vue depuis trèèès (trooop) longtemps, et j'ai conclu notre échange par un "Mais viens déjeuner un dimanche à la campagne avec ton mec et tes poulets, on n'est pas si loin, tu verras ce sera sympa !!!"
Elle a accepté, et je lui ai proposé deux dates : le 2 ou le 9 février.
Entre temps, j'ai appris que mon mec avait invité un collègue le 2.
Je lui ai finalement proposé uniquement le 9.
C'était simple, clair net et précis.
En tous cas pour une personne "normale".
Bon, il faut que je te précise que le collègue a finalement dit qu'il préférerait venir en mars.
Mon mec me l'a dit.
Mon cerveau a fait ce qu'il sait faire le mieux : il a zappé.
La veille du 2 février, mon cerveau se souvenant seulement que quelqu'un devait venir déjeuner, et il avait plus envie de voir ma cops que le collègue de mon mec apparemment, car je me suis retrouvée à mettre un mot sur FB à ma copine.
Moi : "Coucou ! Trop cool de vous voir ce midi ! Vers quelle heure vous pensez arriver ?".
Elle : "Heu ... je comprends pas".
Moi : "Ben pour le déjeuner !".
Elle : "Ben c'est un peu tôt pour savoir".
Moi : "Mais ... Disons que je voudrais juste savoir vers quelle heure vous arrivez pour préparer le déjeuner quoi".
Elle : "Le déjeuner ? Tu veux dire celui de la semaine prochaine ?".
Moi : "..."
Elle : "Mouhahahaaaa ! Par hasard, tu te serais pas emmêlé les crayons as usual ?".
Moi : "Morue !" (Ah non en fait je l'ai pas dit, je l'ai juste pensé très fort).
Et j'ai donc gavé mes enfants étant donné que j'avais acheté à manger pour 8 alors qu'on était ... juste nous 4.
Une semaine plus tard, je la recontacte, pour être bien sûre qu'elle vient et que je n'ai pas encore buggé au niveau de la date ...
Elle me confirme.
Ouf !
Je lui donne le nom de la gare où descendre.
Elle me fait un sms une fois dans le train.
Il était 11h40 environ.
Jusqu'ici, tout allait plutôt bien.
15 minutes avant l'arrivée du train de 11h49, je me dirige vers la gare avec mes mômes en vélo et en trottinette.
Si, tu vas voir, chaque détail a son importance ;) !
On arrive donc à la gare.
Je suppose que ma copine et ses hommes sont sans doute à la gare d'avant.
pour m'en assurer, je lui mets un sms, lui demandant si ils sont sur le point d'arriver à la gare avant la nôtre, et en ajoutant, pensant les rassurer, un petit : "On est sur le quai".
Et, fière de mon organisation (il n'y a pas de petite victoire), je range mon téléphone.
Dans la minute, je le ressors, prise d'un doute affreux : mon mot ne prêterait-il pas à confusion ? Est ce qu'elle ne vas pas croire qu'on est sur le quai ... de la gare d'avant justement ??
Je m'apprête à préciser ma pensée, mais j'ai juste le temps de lire ces deux mots fatals : "Low batterie".
Puis tout s'éteint.
Merde.
Je ne panique pas néanmoins.
Après tout, elle a sûrement compris, je n'ai qu'à attendre l'arrivée du train.
Je verrai bien.
Mais à l'heure habituelle d'arrivée de ce train, rien.
Bon.
Perplexe, je traverse le quai pour aller me renseigner.
Les dialogues avec la SNCF, comme tu t'en doutes, sont toujours un grand moment.
Moi : "Bonjour Monsieur, à quelle heure arrive le train de Paris de 11h49 svp ?"
Le guichetier : "Y'en a pas".
Moi : "Pardon ? Je ne comprends pas, tous les jours il y a un train qui part de Paris à 11h49 et qui arrive chez nous vers 12h20 non ?".
(et par ailleurs ça te trouerait le cul un petit "bonjour madame" ???)
Lui : "Oui mais là non. Là y en a pas".
Moi : "Ah bon mais je ne comprends pas, j'ai une amie qui m'a dit qu'elle montait dans le train vers 11h40 à Paris, elle est dans quel train alors ?".
Lui : "Y a des travaux. C'est pas les trains habituels".
Moi : "Ah".
Lui : "...".
Moi : "Mais alors ..."
Lui : "..."
Tout à coup, je baisse les yeux, sans doute aveuglée par ce mélange de "gentillesse-serviabilité-intelligence" totalement hors du commun.
Et je vois ... une pile de planches d'horaires.
"Horaires valables le week end du 2 et du 9 février, pour cause de travaux".
Hé ben voilààààà !
Grâce à mon habitude de baisser les yeux devant un con la grande aide du monsieur de la SNCF, je découvre que le train est en fait parti un peu plus tard que d'habitude, et qu'il arrivera dans quelques minutes seulement.
Bon.
Ben comme je disais tout à l'heure, y a plus qu'à attendre alors.
Je retrouve les enfants sur le quai.
Ils me demandent à quoi ressemblent les copains qui viennent déjeuner, car le train arrive au loin.
Je réponds qu'ils sont 4 : deux adultes, deux enfants.
Le train entre en gare.
Les passagers commencent à descendre.
On regarde à gauche, personne qui ressemble à une bande de 4.
On regarde à droite, la petite foule passe devant nous, chaque groupe après l'autre, et là, il faut se rendre à l'évidence ...
Ils ne sont pas là.
Merde.
Mon fils se retourne vers moi et m'achève d'un "C'est quand même dommage que tu n'aies plus de batterie pour les appeler pour savoir où ils sont hein maman ?!".
Hin hin hin.
Sale gosse va !
Mais aussi je hais les téléphones portables.
C'est de la chienlit, de la saloperie, un truc à te rendre dingo.
C'est vrai : ils sonnent toujours quand tu voudrais être peinard, et te lâchent quand tu as vraiment besoin d'eux !
Sans déconner, c'est devenu pire qu'un oisillon maintenant un portable : ça réclame tout le temps la bécquée, c'est toujours affamé de batterie ...
Du coup, tu t'en sers paisiblement que quand tu es chez toi, branché à la prise, en mode "recharge".
Utile hein ???
Bref, je peste un temps puis je réagis : il faut filer à la maison pour les appeler d'urgence, parce qu'à tous les coups, ils sont descendus à la gare d'avant à cause de mon sms moisi !
Ma fille file sur son vélo, et je monte derrière mon fils à trottinette.
Si t'avais pu nous voir ...
Moi, entre morte de rire et morte de peur (pas de place pour mettre vraiment mes pieds, donc en équilibre instable, et avec une vieille trouille de me faire l'autre arcade en me gamellant).
Mon fils, tout rouge d'essayer de nous véhiculer tous les deux, en ricanant que je ressemble de plus en plus à Gloria dans Madagascar ...
(Les enfants sont formidables).
Ma fille, toute en rose bonbon sur un vélo rose bonbon (la théorie du genre ça lui parle pas vraiment, elle croit qu'elle est Barbie princesse et que les princesses ça pète des paillettes si tu vois ce que je veux dire), fonce à toute berzingue en braillant : "Mais dépêchez vous enfin !!!".
(En fait, c'est Barbie poissonnière au marché).
On finit quand même par arriver hors d'haleine à la maison.
Mon mec nous aperçoit.
Seuls.
Il nous demande : "Ben ils sont où les invités ???"
Mon fils lui répond : "Maman les a perdus probablement à la gare d'avant !".
Fou rire de mon mec.
Oui bon ben ça va hein !
Je branche mon Tamagoshi.
Je réussis à l'allumer, enfin.
J'ai des appels en absence, mais surtout, des petits sms qui achèvent mon délicieux conjoint (que le cul lui pèle !).
Dont celui-ci : "Bon je suppose que tu n'as plus de batterie sur ton portable, et que tu voulais pas vraiment nous dire de descendre à la gare de M."
Hum hum ...
Elle me connaît bien, merde.
Lorsque je l'appelle, elle est assez sympa pour se marrer encore, après tout ils n'attendaient mon appel que depuis 25 minutes dans le froid, c'est pas si grave hein ...
Je te passe sur la suite, j'ai finalement réussi à les récupérer assez rapidement, et on a passé un super bon moment à boire et à manger du bourguignon !
On était trop bien !
Et lorsque je les ai raccompagnés au train le soir, je me suis dit que ça allait être plus simple pour le retour.
En principe, 35 minutes.
Avec les travaux, maximum 1 heure.
Lorsqu'elle m'a écrit, 1h20 plus tard, qu'ils arrivaient enfin à Gare de Lyon, je n'ai pas pu m'empêcher de conclure : je crois en fait que, en plus de fille de Pierre Richard, je suis devenue un putain de chat noir !
Du coup, je n'ai qu'un conseil à te donner : si un jour je t'invite à passer chez moi, honnêtement tu devrais y réfléchir à deux fois !

lundi 3 février 2014

Et paf le ... poteau !


Si tu n'as pas le délicieux privilège (je déconne) de lire mes conneries aussi sur FB, l'Evènement de la semaine dernière t'aura malheureusement échappé ...
J'ai franchi un cap, une fois de plus, dans ma technique de dévotion à Pierre Richard.
Je t'explique en deux mots, tu vas voir c'est tout con (c'est le moins que l'on puisse dire).
C'était mercredi.
Donc jour des enfants.
Donc joie.
Si.
En début d'après midi, j'avais récupéré trois petites minettes qui, bien que très sages au demeurant, avaient décidé qu'écouter une adulte était vraiment la dernière des dernières des choses qui leur faisait envie.
En gros, elles jouaient super gentiment, mais tout ce que je pouvais leur demander, il faut le reconnaître, elles s'en cognaient carrément (ce choix de mots, énormité du gag, tu vas voir tu vas comprendre !).
Je devais les conduire au cinéma pour retrouver une copine sur place, et aller voir avec nos tribus respectives le dernier Mizayaki.
J'ai commencé à les harceler pour qu'elles rangent un peu leur bazar.
M'est alors revenue en tête l'expression fétiche de ma grand mère : "C'est pisser dans un violon pour jouer la marseillaise !".
Au vu des résultats que j'obtenais avec mes 3 cocottes, j'entendais carrément les fausses notes et la chasse d'eau si tu vois ce que je veux dire ...
Il a fallu ensuite les convaincre de s'habiller (drame !), de mettre leurs chaussures (re-drame !), avant de monter dans la bagnole.
On avait RDV à 16.20 sur place, j'ai quitté la maison après 16.15, et j'avais 15 minutes de trajet minimum.
Bref, comme dirait Foresti, j'étais large !
Et passablement sur les nerfs, donc.
Malgré tout on arrive enfin devant le cinéma, et je leur dis de se sortir et de se dépêcher d'entrer dans le hall.
Mon autorité naturelle, autant te le dire, fait son effet max.
Je te refais les dialogues en exagérant à peine.
La première poulette : "Oh regardez il y a une voiture rouge, moi quand j'étais petite j'ai déjà vu une voiture rouge".
La deuxième poulette : "Oui mais moi j'avais même conduit la voiture que les genoux de mon parrain enfin pas mon parrain mais le parrain de mon frère alors c'est presque pareil même si c'est pas pareil hein !".
La troisième poulette : "Vous êtes bêêêêtes !".
Et moi, un coup derrière un coup devant : "Mais dépêchez vous les filles enfiiiiin, on va rater le début de la séaaaaance !!".
Bon, une fois traversé le parking en ayant l'impression d'être une muette au pays des sourds, on arrive enfin au cinéma et ma copine, super efficace, elle, avait déjà pris les places.
Il fallait juste aller dans la salle.
Cool.
On appelle les filles, qui s'étaient encore sauvées, direction les jeux d'arcade (là aussi tu vas voir le niveau de la vanne !!!).
Et c'est là que la petite accumulation de non écoute de mes petites crapules m'a conduite à une démarche pas très finaude : tout en me dirigeant vers la salle, je me suis tournée vers elles pour leur crier de venir parce que "Attention on allait partir sans elle hein si ça continuait !!".
Poids intense de la menace.
Tremblements (dans mes rêves).
Et puis, toujours en avançant, je me suis retournée brusquement pour voir si il n'y avait pas un obstacle sur mon chemin.
Mes radars en action.
Mon cerveau est trop bien.
Manque de bol, au moment où j'ai tourné la tête, j'étais déjà sur un poteau, dont je me suis violemment bouffé l'angle !
Mes radars en déroute.
Mon cerveau est trop con.
Sous l'effet du choc, je me suis retrouvée accroupie, avec à côté de moi ma copine morte de rire - normal - et les poulettes qui, du coup, pour voir, avaient finalement accouru (les chameaux !).
Lorsque je me suis relevée, tout le monde a fait une drôle de tronche, et j'ai frotté mon arcade en râlant que quand même ça faisait méchamment mal.
Le sang sur mes mains m'a averti que c'était probablement normal, et arrivée aux toilettes, j'ai découvert que je m'étais ouvert l'arcade sur un bon cm de large ...
J'ai épongé au PQ pour enlever un peu le sang de mon visage, et j'ai abandonné ma copine avec les trolls pour qu'elle puisse les emmener voir le film, qui commençait évidemment avec tout ça !
J'ai décidé de régler mon problème.
J'ai commencé par appeler mon mec, rugbyman, pour lui demander réconfort et conseils.
Pour le réconfort, j'avoue je suis mal tombée.
Il a rarement autant rit depuis 20 ans que je le connais ...
Pour les conseils, c'était également un peu limite : "Mais tu vas pas encombrer les urgences avec ton arcade voyons ! Pharmacie, strips, et on y va !".
Bon.
Soit.
Je me suis donc dirigée vers ma bagnole, encore un peu sonnée à vrai dire.
J'ai conduit comme un automate jusqu'à la pharmacie la plus proche.
J'ai demandé à la pharmacienne des strips, et puis si elle pouvait me les poser tu vois.
Parce que moi, justement, vu l'emplacement, ben je ne voyais pas.
"Ah non madame, on n'a plus le droit de faire des actes médicaux".
Putain mais merde espèce de connasse !!!
Ca va pas non de m'appeler "Madame" ??!!
Oui t'as raison je m'égare.
Elle en était donc à me donner l'adresse d'un cabinet d'infirmière alors que je râlais sur le fait que quand même c'était pas bien sympa, quand j'ai eu le plaisir immense d'entendre une petite voix familière : "Ben alors mon Bob, qu'est ce que tu fais là ?".
Ma copine Lolo !
Ma poulette sauveuse !
Je me suis retournée vers elle, et elle a fait spontanément "Aïe" !
Mais elle a accepté de me poser mes strips, et j'ai même eu un thé et un Michoko.
Franchement, c'était carrément mieux qu'à l'hopital !
Au final, lorsque je suis enfin revenue au cinéma, le film touchait à sa fin.
Je fais un grand sourire à mes gosses et je leur demande comment ça va.
Tu me crois si je te dis qu'ils n'ont même pas aimé ?
Putain quand je pense qu'on va m'appeler toute ma vie Albator pour rien, t'avoueras que c'est à se taper la tête contre les poteaux murs mouhahahaaaaa ;) !!!