dimanche 28 juin 2015




"Et si tu étais la femme de cette chanson Bob ?"
"Laquelle mon pote ?"
"Celle ci : https://www.youtube.com/watch?v=xcv0EN3TMZ0"
"..."
"Si t'étais cette femme, qu'est ce que tu lui répondrais ?"
"Ca, je lui répondrais ça mon pote ..."

J’te comprends pas
Ta haine de soi
Ta haine de toi
J’t’e comprends pas
Mais moi je suis là
Pourquoi tu cries ?
Pourquoi tu t’barres ?
Pourquoi t’aboies comme un clébard ?
J’suis pas une fille si bien non plus
J’ai plutôt fréquenté la rue
Derrière moi des souvenirs qui puent
Des claques dans la gueule comme on n’en veut plus
Mais pourquoi j’m’attache pas à un gars un peu sympa ?
Mais pourquoi j’craque toujours pour des mecs comme toi ?
J’me sens paumée
Je voudrais t’aider
Je voudrais surtout
Que tu puisses m’aimer
Parce que moi aussi
Je hurle la nuit
A cet abandon
Qui m’colle des frissons
A cette solitude
A ces peurs absurdes
Je sens qu’elle est là
La toute petite fille
Qu’elle murmure tout bas
Des formules magiques
Pour les éloigner
Les papas méchants
Les tontons pas clairs
Les claques des mamans
J’peux t’dire qu’elle a peur
Qu’elle a fui l’horreur
Cette vie de misère
Sans un souffle d’air
J’peux t’dire qu’aujourd’hui
J’ai surtout envie
De vivre ma vie
D’être avec celui
Qui pourra m’aimer
Qui m’regardera
Pour qui je s’rai pas
Un cul ou un toit
Pour qui j’pourrais être
Et non plus paraître
Alors relève toi
Moi j’ai besoin d’toi
Te laisse pas couler
Te laisse pas aller
Oui on est des cris
Ecorchés d’la vie
Oui dans nos mémoires
Y a tout ce temps noir
Mais on peut lutter
On peut avancer
On peut se promettre
On peut se permettre
D’être là pour nous
De rester debout
Je n’partirai pas
Je veux rester là
Je veux que tu m’voies
Qu’tu m’serres dans tes bras
Même faibles et même maigres
Fuir nos vies trop aigres
Refuser le tiède
Relève toi enfin
Tiens plus fort ma main
On peut y arriver
Crois moi s’il te plaît
Je suis là pour toi
Je suis là, aime moi !



Crédit photo : Bob

dimanche 14 juin 2015

O Juin, unique objet de mon ressentiment !



Tu ne m'en voudras pas pour mon silence, je ne suis pas venue ici depuis des lustres te raconter mille et une choses drôles ou tristes, mille et une choses en tous cas toujours vraies, mais j'avoue que je suis un poil fatiguée.
Comme je le dis tous les ans (et on est nombreux à le verbaliser !), je crois que ce putain de mois de Juin aura ma peau !
Et honnêtement, on peut dire que 2015 n'aura pas dérogé à la règle édictée (mes relents de juriste tu les sens bien là hein ?!).
Que je t'explique le contexte de ma dernière semaine pour que tu puisses visualiser (Et comprendre ce que cette photo pourrie fait sur ton écran un lundi matin où tu n'es pas encore bien réveillé. Où tu es les yeux en trous de ... Où tu es donc trèèèèèèès fatigué. Je sais. Je suis pareille. Je cherche l'intraveineuse pour le café. Je compatis).
Bref, tu te souviens qu'il y a quelques années j'ai décidé de faire de la danse pour laisser parler mon corps (ou plutôt mon esprit créatif parce qu'il s'est vite avéré que mon corps était globalement sourd muet) ?
Hé bien cette année, j'ai voulu tenter l'expérience dont je rêvais depuis mes 12 ans à peu près : le théâtre !
J'étais depuis 2 ans sur liste d'attente pour intégrer cette troupe dans le village d'à côté.
Quand j'ai su que je n'étais pas prise l'an dernier, j'en ai chialé (oui mais tu sais bien que je suis un peu émotive).
Quand j'ai su que j'étais prise cette année, j'en ai chialé (oui mais tu sais bien que je suis un peu émotive hahahaaa).
On a passé l'année à travailler, pour monter une pièce intitulée "La visite de la vielle dame" de Friedrich Dürrenmatt.
Bon moi je rêvais plutôt de Molière mais je me suis adaptée (juste pour rire, va voir le pitch et on en reparle après ;)).
Bref, on monte la pièce, le metteur en scène distribue les rôles, on répète, on répète, on travaille, on travaille, pendant des semaines, pendant presque toute l'année.
Et là, là, pour la première fois depuis la création des ateliers adultes, la machine comme à dérailler.
On avait déjà eu une petite alerte avec une jeune femme qui avait abandonné après deux mois de cours, obligeant à une redistribution des textes relativement soft et parfaitement contrôlée.
Mais c'est ensuite que ça a commencé à déconner ...
Deux mois avant la représentation, la femme qui tenait le rôle principal a un gros pépin de santé.
Si ce n'était pas grave, je crois qu'on ne pourrait pas s'empêcher d'en rire : elle est subitement devenue sourde.
Comme ça.
D'un coup.
C'est vrai que pour jouer une pièce de théâtre, la surdité est un handicap assez significatif ...
Il restait deux mois avant la représentation, la pièce dure environ 1h30, le rôle principal venait donc de sauter.
Voilà.
Un joli merdier.
Qu'à cela ne tienne, une femme de la troupe, dont je salue ici le mérite et la ténacité, décide de reprendre ce rôle !
Du coup, les personnages qu'elle devait jouer initialement sont redistribués.
Le metteur en scène, un saint homme vu ce qu'il a continué à supporter, refait des adaptations pour que tout passe malgré les modifications et les blocages liés au manque de personnes sur scène dans certains passages.
Un mois avant la représentation, on a bien avancé !
Il nous manque juste (oui juste, une paille, un rien, un insignifiant petit listing de quelques menues broutilles), il nous manque juste disais-je, à peu près l'intégralité des accessoires, une bonne partie des déplacements et des costumes ; et le texte, au demeurant, n'est pas encore parfaitement maîtrisé (en tous cas en ce qui me concerne).
"On est larges" comme dirait l'autre !
Mais on avait repris confiance, on y croyait, on s'y croyait.
Et puis deux drames sont arrivés.
Coup sur coup, le metteur en scène, et celle qui avait courageusement repris le flambeau, ont perdu une personne très proche de leur entourage.
Pas de quoi non plus rire, devant une telle succession de deuils, on était sincèrement tous effondrés.
Malgré ça, malgré tout, ils ont trouvé en eux la force de vouloir continuer.
Je dois avouer qu'ils m'ont littéralement bluffée.
En dépit de toute cette adversité, on avait donc décidé de jouer.
Jouer, coûte que coûte.
Show must go on comme on dit.
La semaine précédant la représentation, on a répété tous les soirs jusqu'à presque minuit, pour être prêts.
Ca ne m'aurait pas dérangée, si ce n'avait pas été également la semaine où je commençais à passer mes épreuves de CAP Métiers de la Mode pour valider la reconversion dont tu as déjà entendu parler.
Le vendredi matin, jour de la première (et unique d'ailleurs) représentation, j'avais une épreuve gentiment dénommée "Analyse et exploitation des données", qui se déroulait à Vitry sur Seine, de 14h à 17h.
Le soir, tout le monde devait se retrouver au théâtre, près de Melun, vers 19h pour tout préparer.
Représentation prévue vers 21h30, après un premier groupe d'ateliers.
Mon "épreuve" a bien porté son nom, j'ai intellectuellement et émotionnellement ramé, j'étais en stress, je perdais un peu mes moyens, je ne comprenais pas vraiment tout dans ce sujet.
Je suis sortie un peu groggy, mais bien décidée à me dépêcher de rentrer car j'avais au bas mot 1h30 de trajet à enquiller pour rejoindre mes camarades troupiers.
Sur le quai du RER C, je reçois un SMS d'une copine qui passait, dans un autre centre d'examen, le même CAP.
"Alors, tu as aimé l'alerte sujet 30 mn avant la fin de l'épreuve toi ?".
Blanc.
Je n'ai pas compris.
Je l'ai donc appelée.
Et j'ai découvert qu'il y avait des erreurs et des lacunes dans le sujet.
Que certains candidats avaient alerté les examinateurs.
Que tout cela était remonté très haut.
Et qu'une alerte avait donc été donnée pour apporter aux candidats des explications complémentaires, et du temps supplémentaire pour pouvoir répondre correctement à ce sujet mal ficelé.
Tous les centres d'examen.
Sauf le mien !
Evidemment.
"C'est ballot !" comme aurait dit Fabrice quand le montant de la valise RTL venait de t'échapper ...
Surtout, ne pas s'énerver, surtout ne pas y penser, il fallait se focaliser maintenant sur la soirée, la couture attendrait.
J'en étais donc là, à me sentir un peu chat noir sur les bords, quand mon RER est entré Gare de Lyon et que je suis sortie en speedant pour attraper le train de 18h08, qui me garantissait un retard raisonnable mais encore gérable il est vrai.
Lorsque je suis arrivée sur les voies à lettres, il y avait plusieurs trains pour ma destination.
Avec un retard annoncé de 20 minutes environ.
Je suis montée dans l'un d'eux en me concentrant sur mes textes, que je répétais dans ma tête pour essayer de ne pas trop flipper à l'idée de monter sur scène le soir même.
Parce que oui, j'ai oublié de te le préciser, j'avais plusieurs rôles moi en fait.
Que des petits rôles, mais plusieurs.
Un arbre qui parle, un mec qui fume des clopes en regardant passer les trains, un aveugle eunuque et une commère qui achète du lait et du chocolat.
Oui, tu peux rigoler, je sais que je ne suis pas encore rendue à Broadway ;) !
Anybref comme dirait Roca, j'étais donc dans le 18h08, et il était 18h02.
Il faisait une chaleur de gueux, le wagon était blindé et j'avais juste posé un demi-cul sur un bord de fenêtre, mais j'étais dedans, j'étais entrée.
Joie.
C'était à peu près parfait.
Jusqu'à ce que je commence à écouter les gens autour de moi.
"Il ne va pas partir".
"J'ai vu sur le site".
"Tout est bloqué".
"Non ça va jamais démarrer".
"Il y a 4 autres trains pour la même destination qui sont comme nous à quai".
Et puis, comme pour me crucifier : "Haaaaaan, le site annonce que rien ne pourra bouger avant 21h au plus tôt".
Ah.
Merde.
Bon évidemment, aucune info dans le train ou sur le quai hein, juste des infos qui circulaient tant bien que mal, de passager dans la merde à passager au bord de la crise de nerfs ...
Mais quand même, sans vouloir s'affoler, ça commençait à puer sérieusement.
J'appelle un voisin qui bosse pour la SNCF et je lui demande s'il peut se renseigner et m'en dire un peu plus.
Quelques minutes plus tard, il me confirme ce que je craignais : plus de trains pour la soirée.
Pas de train, pas de scène.
Je commence à me sentir, comment dirais-je, un peu fatiguée de cette journée.
Je reçois des sms de copines en galère aussi, je décide de les retrouver.
Peut être qu'elles auront une idée ?
Peut être qu'on pourrait prendre un taxi pour rentrer toutes chez nous ?
C'est seulement 50 kms depuis Paris, avec nos 4 PEL on devrait pouvoir le payer !
Je tente tout ça, mais l'une d'entre elle me ramène les pieds sur terre : l'A6, un vendredi soir à 19h ?? C'est évidemment complètement bouché ...
En voiture, taxi, ou n'importe quoi d'autre qui emprunte la route, c'est mort.
J'appelle le metteur en scène qui me dit que si je ne suis pas là, personne ne pourra jouer.
Evidemment.
Je le sais.
Mais que faire ...
Cette pièce est décidément maudite, ou alors c'est moi, je commence à me le demander !
Pendant une heure, au téléphone, j'ai tout tenté : les copains qui bossent sur Paris qui rentreraient en bagnole par un chemin secret et non embouteillé, les trajets parallèles en RER qui n'étaient pas fermés, tout.
J'ai fini par trouver une option un peu dingue : prendre un RER jusqu'à Combs la Ville et, là bas, me faire récupérer.
Je suis partie en courant vers le quai souterrain, laissant mes copines attablées à une terrasse avec une bonne bière fraîche (franchement il en fallait de la volonté !).
Dans ce RER, je tente de retrouver un autre pote du théâtre qui était comme moi coincé.
C'est son fils qui devait venir nous chercher à Combs la Ville pour espérer arriver avant 21h au théâtre dans lequel on jouait.
Dans le souterrain, deux quais, deux RER, pas d'indications évidemment.
Mon pote impossible à joindre.
Je monte dans l'un, les portes se ferment, plus rien à faire qu'à prier.
Si je ne suis pas dans le bon, c'est foutu.
Les gares défilent et me voilà rassurée : nous sommes dans la bonne direction.
On va y arriver !
Lorsque je sors à Combs la ville, pleine d'espoir, je déchante un peu il est vrai.
La photo.
Celle du départ de ce post.
Voilà en gros à quoi ça ressemblait, notre sortie de train.
2000 personnes sur un seul quai, en travaux qui plus est.
Comment retrouver mon pote ???
Qui ne répond pas au téléphone, évidemment.
Après avoir piétiné tout mon saoul, j'atteins le bas d'un escalier.
Deux sorties.
Et meeerde.
J'en prends une, celle qui mène vers la gare centrale.
Et je sors, avec l'impression d'être au stade de France après un concert de Johnny Hallyday.
Des manchots empereurs.
Des sardines en boîte.
Enfin tu visualises quoi ...
Au bout de quelques minutes, je parviens enfin à localiser mon pote, qui bien sûr est de l'autre côté.
Il est 20h40.
Je me dis que son fils est arrivé et qu'on n'a plus que 40 minutes de bagnole avant d'arriver, ça va passer, ça va passer.
Lorsque je le rejoins, je crois que je pourrais en pleurer.
Non, son fils n'est pas là. Il est coincé dans les bouchons, pas encore arrivé, injoignable qui plus est, et d'ailleurs il doit aussi ramener d'autres potes qui ne sont pas encore géolocalisés.
C'est mort !
Enragée comme un pitbull affamé, je décide de nous faire avancer, pour sortir de la foule.
Il y a autant de voitures que de piétons, ils ont même envoyé les flics pour tenter de remettre la circulation en place, un merdier comme jamais.
On finit par courir au milieu des ronds points, par chercher, par trouver, on a la voiture, on a les potes, putain on va peut être arriver avant 21h30 j'y crois pas c'est pas vrai ?
On constate qu'on est 6 pour une bagnole de 5.
Tant pis.
On s'entasse.
On démarre.
J'ai envie de hurler au chauffeur d'écraser le champignon mais je me retiens (et de toutes façons on peut pas rouler à plus de 30 à l'heure pour le moment, tout le rond point est encombré).
Sur ce rond point d'ailleurs, deux flics.
Dont l'un constate que nous sommes un peu tassés.
Il fait tellement chaud qu'on roule les fenêtres ouvertes, et vu notre vitesse d'escargots, il a le temps de nous choper.
"Vous faites le tour du rond point et vous revenez me voir c'est pas réglementaire je ne vous laisse pas circuler !".
Honnêtement, j'ai cru que j'allais sortir pour le buter.
Au lieu de ça, j'ai crié à son collègue "Monsieur dites lui de nous laisser partir s'il vous plaît !".
Et on a pu passer, avec un gentil "Si vous crevez dans 10 kms faudra pas venir vous plaindre je vous aurai prévenus du danger !".
Oui, merci, merci beaucoup Monsieur l'Agent, on aura eu tes conseils faciles et tes bonnes ondes mais là ON DOIT ROULER BORDEL !!!!!
Le fils de mon pote a conduit à merveille, vite mais pas trop, on a foncé, gentiment mais sûrement, et contre toute attente, il nous a droppés à 21h27 devant le théâtre.
On est entrés comme des balles, juste le temps d'aller pisser.
(la réalité, la vraie, quand ça fait trois heures que tu es coincée dans différents transports et que tu sais qu'ensuite tu es bloquée 1h30 sur scène, c'est qu'il FAUT aller pisser).
Comme un miracle, comme une illumination, comme un jouet le soir de Noël, on a réalisé.
On était sur scène à 21h35.
On y était !
Bon, sachant que je changeais 7 fois de costume, et que je n'avais rien installé en coulisses.
Cours encore un peu Petit Scarabée, cours !
Histoire de nous achever, le metteur en scène a lancé la musique de départ sans nous faire signe, sans présenter la pièce.
Pour qu'on soit dans l'immédiat, dans la réalité.
Oh pute borgne on y était bien là dans la réalité : j'étais encore en train d'enfiler mes godasses quand j'ai vu une de mes copines entrer sur scène.
J'ai à peine eu le temps de comprendre, je me suis précipitée.
Il faut que je te précise peut être que la première réplique, c'est moi qui la lançait ...
Hé bien je ne sais pas par quel miracle on a réussi, mais on a joué, on a même plutôt bien joué !
On n'a pas merdé ni nos textes, ni nos changements de décors, ou de costumes.
Et j'en ai retenu cette leçon que la vie me renvoie depuis que je suis née, comme à nous tous, comme un cadeau parfois un peu empoisonné ...
IL NE FAUT JAMAIS, JAMAIS, JAMAIS RIEN LACHER !!
Parce que si tu t'accroches, si tu t'accroches vraiment, il reste toujours une petite chance que ça passe et que tu obtiennes ce que tu désirais ...
Sur ce je te laisse, je file réviser pour les dernières épreuves du CAP, pense à moi et envoie moi de bonnes ondes STP ;) !!!