lundi 30 septembre 2013

Youbi DJAMEL, vous avez un message ou l'adolescence de Pierre Richard ...


Tu te demandes peut être depuis quand je suis atteinte de cette espèce de maladie de la Pierre Richardise, qui me poursuit aujourd'hui mais qui me permet, aussi, de passer ici du bon temps avec toi ...
En fait, depuis trèèèèèès longtemps.
En fait, depuis toujours j'ai envie de te dire.
Parfois, j'ai tout simplement l'impression que l'univers tout entier se ligue contre moi !
Et il m'est revenu une délicieuse anecdote de ma jeunesse que j'ai eu envie de partager avec toi (pour faire passer la pilule du prof de philo !).
J'étais donc au lycée, et je sortais avec un type qui s'appelait Yorick A***EN.
Un  nom de consonnance plutôt germanique en fait.
Il était parti en vacances ou en colo ou en je ne sais quoi dans un centre, et j'avais pour le joindre en cas d'urgence un numéro de standard où je pouvais laisser un message.
Je connaissais sa date de retour, et, romantique que j'étais (à l"époque), je me suis dit que j'allais aller le chercher à la gare le jour de son retour.
J'ai donc dégoté la date et l'heure de son retour auprès de je ne sais plus qui, il arrivait vers 6 h du matin à Gare de Lyon, et pour être sûre de ne pas le rater, j'ai appelé le standard pour laisser un message à son nom, en indiquant qu'il fallait qu'il rappelle sa nana de toute urgence. Il ne savait pas que je venais, je voulais lui faire la surprise, mais il fallait quand même que je sois sûre de le trouver ...
Je ne pouvais pas prendre un train à 5 h du matin, j'ai donc appelé une copine sur Paris pour lui demander si elle pouvait m'héberger pour la nuit.
Elle ne pouvait pas, elle n'était pas chez elle ce soir là, mais, m'a-t-elle dit, elle allait me laisser les clés sous le pot de fleurs devant la fenêtre de l'appart du 4ème.
Je suis donc arrivée à paris la veille du retour de mon jules, toute heureuse, et je me suis dirigée en souriant vers l'immeuble de ma copine.
J'ai tapé le code.
Il ne s'est rien passé (tu t'en doutais hein).
J'ai cherché une cabine téléphonique (haaaaaannn comme ça fait dinosaure !!!), mais comme ma copine n'était pas chez elle j'ai appelé dans le vide (haaaaaannn comme ça fait cerveau de poulet mort !!!).
Je suis donc retournée devant l'immeuble pour attendre qu'une bonne âme entre et me laisse passer.
Une anglaise est arrivée, jeune fille au pair ou étudiante je sais plus trop, sympa en tous cas, et on a papoté jusqu'au 4ème.
Elle m'a laissée là et a continué sa marche jusqu'à sa chambre de bonne du 6ème.
J'ai soulevé le pot de fleurs et j'ai tout de suite trouvé ... le vide absolu.
Absence totale de clés, pas la moindre, queud de chez queud.
Ha.
Bon.
Merde.
Il commençait à être tard, et je commençait à flipper un peu de devoir dormir dehors ...
Je suis ressortie de l'immeuble pour marcher un peu et réfléchir, et je suis retombée sur l'anglaise, qui descendait faire une course.
Je commence à lui expliquer mon cas : pas d'endroit pour dormir, un mec qui arrive aux aurores le lendemain, les clés pas sous le pot, le manque de clés le manque de pot, donc (mouarf !).
Hyper gentiment, elle me propose alors de venir dormir chez elle.
Je réponds oui, trop heureuse de ne pas avoir à me refaire le trajet dans l'autre sens pour rentrer chez mon père.
On remonte donc les 6 étages, on papote, elle mange un bout et moi j'ingurgite la litre de lait et le paquet de spéculos que j'avais achetés chez le dépanneur avant de remonter.
Elle me file un coin de tapis et une couverture et je me roule en boule pour dormir au pied de son lit, car l'appart est minuscule et qu'elle n'a rien pour me dépanner en dehors de ça.
Jeune et fringuante, je m'en tamponne le coquillard et je m'endors en rêvant à la tête que va faire Y. quand il va me voir demain à la gare.
Au milieu de la nuit, hélas, j'ai été malade comme un chien.
Dans ses 7 m², nul doute qu'elle a dû apprécier de m'entendre dégueuler 5 fois de suite. Je pense que j'ai autant ruiné ses chiottes que son sens de l'hospitalité hélas ...
Vers 5h30, totalement défoncée de fatigue, je quitte les lieux en lui laissant un mot de remerciement et je me dirige vers le métro.
Les grilles ne sont qu'entrouvertes.
Le monsieur de la RATP m'annonce que le métro n'est pas encore en service.
Je dois donc aller à la gare de Lyon à pied.
Ma gueule déjà bien marqué par ma nuit de merde se décompose ...
Tout ça est vraiment génial !
Je cours donc, puisque je ne dois surtout pas être en retard : ben ouais, il ne va pas m'attendre puisqu'il ne sait pas que je viens le chercher !
Je cours, je me paume (évidemment), je fonce et je peste en même temps.
J'arrive enfin à la gare hors d'haleine, je regarde les tableaux d'affichage, son train vient d'arriver et les quais se vident peu à peu, mais je ne le vois pas, nulle part ...
Et merrrrrrrrde !!!!
Je suis en sueur et à moitié en larmes, je le cherche partout en lançant des prières à Sainte Rita, quand j'aperçois au loin son pote, je crie, il se retourne, et je retrouve enfin celui que j'étais venu chercher ...
OUF !
J'ai malgré tout réussi !!
Après quelques galoches et le départ - curieusement - de son pote écoeuré, j'ai quand même cherché à comprendre pourquoi il ne m'avait jamais rappelé, alors que j'avait laissé un message disant qu'il fallait qu'il me joigne d'urgence ...
C'est vrai quoi, mais qu'est ce qui s'était passé ??
En fait, il n'avait jamais eu de message !
Il ne comprenait pas ...
Mais en y réfléchissant bien, si, voilà, il s'est soudain souvenu.
Sur le tableau qui trônait au dessus du standard, il avait été assez étonné de voir un soir en passant le mot suivant : "YOUBI DJAMEL, vous avez un message !!!".
Youbi Djamel, quand même ...
Tu vois, quand je te dis que l'univers entier se ligue parfois contre moi, je crois qu'il faut VRAIMENT que tu me crois ;) !!


jeudi 26 septembre 2013

Rendez vous chez le Docteur G ...



Avant hier, j'avais un rendez vous important.
(Et je n'ai pas oublié de m'y rendre merci !)
La petite révision des 5 000, le rebootage annuel, le check up inévitable ...
Le rendez vous chez le Docteur G.
En principe je dois y aller tous les ans.
En réalité à chaque fois que j'y vais, elle ouvre la porte et met un petit temps à me remettre, et finit toujours la consultation en me disant : "Bon la prochaine fois n'attendez pas autant hein !".
Le Docteur G, au cas où tu ne l'aurais pas encore compris, est ma gynécologue.
On pourrait ricaner et se demander ce qui pousse une femme - apparemment - normalement constituée à vouloir passer ses journées à examiner des utérus et toucher des seins (on se demanderait beaucoup moins venant d'un homme !), mais je ne rentrerai pas dans ce débat ... J'ai trop d'admiration par ailleurs pour les proctologues mouhahahaaa !
Donc le Docteur G veut me voir régulièrement, me fout à poil, me fait écarter les cuisses - sans m'offrir le resto avant !- glisse son speculoos (ca va on peut rigoler) où tu sais et commence son travail.
Bon déjà c'est froid et ça ressemble pas du tout, au niveau du contact, à ce qui entre d'habitude par là ...
Ah oui excuse moi j'ai oublié de te prévenir qu'aujourd'hui c'est jeudi c'est cochonnerie !
Donc les mecs si ça vous tente pas fuyez ;) !
(Ou pas d'ailleurs, parce que vous pourriez peut être apprendre des trucs ...)
Une fois que le Docteur G s'est arrangée pour que tu sois ouverte comme une entrée d'autoroute, elle prend son petit ustensile pour te faire ... un frottis.
Pour les mecs, j'explique en deux mots : tu vois le goupillon pour nettoyer les biberons de tes mômes ?? Ben voilà, c'est pareil mais en plus petit quand même.
(Putain les mecs ne nettoyeront plus jamais un biberon hahahaaa !)
Donc elle frotte un peu - c'est sans doute pour ça, minute scientifique, que ça s'appelle un frottis, haaaaa !-.
Et puis elle te colle ce qu'elle a "pêché" sur une plaquette en verre, elle file un coup de laque, et elle envoie ça chez le coiffeur. Ou au labo d'analyse j'ai jamais su.
Et puis, pendant qu'elle officie (t'as vu comme c'est joliment dit) le Docteur G, elle te fait des remarques, te dit des petits mots, te fait même parfois des compliments.
Mais des compliments de Docteur G si tu vois ce que je veux dire ...
Tu vois pas ?
Tu vas m'obliger à te raconter ?
OK.
Hé ben, par exemple, avant hier, après avoir joué à Nicolas Hulot ("séqueeeeeence exploration") dans mon moi intime, elle a relevé la tête d'entre mes cuisses avec un sourire de gosse devant une glace à la vanille, et elle m'a dit, toute heureuse "Oh la la, mais vous avez une glaire superbe !".
Ah ouais.
Quand même.
(Les mecs vous auriez dû partir)
bon alors pour elle c'était génial, c'est signe de fertilité, c'est super cool, ton corps fonctionne, la nature c'est pas sale, tout ça tout ça ...
Mais quand même, elle a dû voir sur ma gueule que ça me plaisait moyen parce qu'elle a ajouté "Oui bon c'est vrai c'est le genre de qualité dont on ne peut pas facilement se vanter dans les dîners".
Sans déc ?
T'es sûre Docteur ?
Hé ben tu sais quoi ?
J'ai pas voulu lui faire de peine, elle est super gentille Docteur G je l'aime beaucoup.
Alors je me suis redressée et je lui ai dit que j'allais carrément l'écrire sur le net ce compliment !
T'aurais vu sa tronche !!
Dans trois ans six mois quand j'y retourne, on parlera mammographie elle m'a dit.
J'ai regardé mon plat pays, mon superbe 90 A, j'ai imaginé la scène ...
Bon ben je crois que je te raconterai hein, putain j'ai hâte !!!


Crédit photo : Bob

mardi 24 septembre 2013

Lettre à un vieux con ...


Cher enfoiré,
Si je farfouille profondément dans ma mémoire, j'arrive à me souvenir que tu t'appelais Mr PEL***EAU.
Tu étais prof de philo lorsque j'étais en terminale, dans ce lycée de Seine et Marne qui a abrité mes plus grands fous rires et mes plus profonds moments sombres.
Je pense que toi, en revanche, tu m'as oubliée.
Je n'étais qu'une élève parmi d'autres, un numéro, une pas grand chose.
Tu ne m'aimais pas beaucoup d'ailleurs et tu me foutais souvent dehors, en raison de cette tendance, que j'avais, je l'avoue, à parler et déconner avec mes potes au lieu d'écouter ton cours.
Enfin soyons honnêtes et disons nous les choses aujourd'hui, il était mortellement chiant ton cours aussi ...
Mais moi je ne t'oublierai pas.
Je n'ai jamais pu oublier cette journée.
J'étais venue en cours ce matin là en ayant dormi probablement à peine deux heures.
J'avais passé mon dimanche à l'hôpital, après que les urgentistes soient venus emporter dans leur ambulance hurlante ma mère, touchée par une violente crise d'épilepsie.
Je t'épargne la violence de la scène, tu ne voudras pas l'imaginer.
J'avais fini par rentrer chez moi avec mon père au petit matin, et les médecins nous avaient annoncé qu'elle était tombée dans le coma, qu'il fallait attendre, qu'on ne savait rien.
Ce lundi matin dont je veux te parler, j'étais entrée en cours avec une boule au ventre qui avait à peu près la taille de mon corps entier.
J'étais l'ombre de moi même.
J'étais un robot.
J'étais un vase d'angoisse prêt à déborder.
J'étais au bord de dégueuler pour tout te dire.
Pourtant, j'ai pris mon courage à deux mains.
En t'entendant faire l'appel et nous rappeler que nous avions une dissertation à rédiger pour toi, j'ai blêmi mais je me suis levée pour venir te parler discrètement.
Discrètement, oui, parce que mes potes de lycée, hormis un ou deux très proches, ignoraient tout de ma situation familiale.
Je tenais à ce que ça reste comme ça d'ailleurs.
Je suis donc venue à ton bureau, un autre élève m'avait devancée.
Il expliquait que, étant pompier volontaire, il avait fait un grosse fête avec ses formateurs durant le week end pour célébrer la fin de sa période de probation.
Il riait, expliquait qu'il avait trop picolé, ses yeux brillaient de cette insouciance que j'avais si souvent enviée à mes camarades de classe.
Tu lui avais répondu en souriant que ce n'était pas grave, que la philosophie n'en mourrait pas, que pour une fois ça n'avait pas trop d'importance.
Il s'est rassis, et tu m'as demandé ce que je voulais à mon tour.
J'ai fait mon possible pour ravaler le pavé que j'avais dans la gorge et pour ne pas éclater en sanglots devant toute ma classe, et j'ai murmuré :
"Je suis vraiment désolée mais je n'ai pas pu rédiger ma dissert ce week end, j'ai eu des problèmes familiaux assez graves".
J'attendais une petite remontrance et le même traitement que mon prédécesseur.
Mais ça n'a pas été le cas.
Mauvaise pioche.
Tu m'as toisée froidement.
"Quel genre de problèmes ? On peut savoir ?".
J'ai dégluti péniblement.
"En fait, ma mère a fait une crise d'épilepsie, et elle est actuellement dans le coma, on a passé la journée et une partie de la nuit à l'hôpital".
Si tu savais comme ça m'a coûté de te le dire, si tu savais comme je regrette aujourd'hui de ne pas t'avoir menti et de ne pas avoir dit que je m'étais défoncée ou envoyée en l'air tout le week end, pour ne pas te donner le plaisir sadique que tu as pris ensuite !
"Avez vous un mot du médecin de l'hôpital pour me prouver cette histoire à dormir debout ?".
C'est ça que tu m'as répondu.
Comme un coup de poing dans le ventre.
Comme une gifle dans la gueule.
Comme un crachat en plein visage.
Tu as fait ça, tu as osé.
Ma gueule de déterrée, mes cernes violettes et mon regard égaré, mon air au bord de la folie (folie de ne pas savoir comment elle allait et de venir assister à des cours dont je n'avais que faire), cela ne te suffisait pas comme indices.
Tu voulais un mot.
Tu voulais une preuve.
Au prix d'un énième effort, j'ai articulé péniblement que je n'aurais jamais inventé une histoire aussi atroce pour une misérable dissert de philo ...
Tu m'as souri d'un air narquois et tu m'as dit "Ohhhh, l'imagination c'est votre truc pourtant ...".
Cette goutte d'eau, dans le vase de ma détresse, c'était celle de trop, et je me suis enfuie de la salle en pleurant ...
En pleurant devant toute ma classe, tout ce que je voulais éviter, leurs regards ensuite, leurs questions, leur air compatissant ou intrigué, je ne voulais tellement pas devenir cette bête de foire !
Je me suis réfugiée dans l'internat du lycée, je me suis effondrée dans le couloir et j'ai dégueulé des sanglots pendant plusieurs heures ...
Lorsque mon pote Franz m'a retrouvée, il y avait de la violence dans son regard.
Il avait résisté à l'envie de te foutre son poing dans la gueule, il avait lutté contre lui même, vraiment.
Moi je n'étais plus qu'un tas, un petit tas humain posé au sol comme une flaque de boue, et les ruisseaux avaient ravagé mes joues et creusé encore plus mes yeux.
Je me suis relevée pourtant.
Je suis retournée dans tes cours pourtant.
Je t'ai haï, je t'ai maudit, je t'ai vomi mais je suis restée cette pauvre conne bien élevée, ce petit soldat qui continue à vivre et à se comporter "normalement" même face à un connard de ton espèce.
Je n'ai jamais rien dit, jamais dénoncé ta cruauté auprès de qui que ce soit.
Je me suis contentée de te détester.
Et puis, un jour, de nombreuses années plus tard, je t'ai croisé.
Sur un quai de métro parisien.
Tu m'as reconnue je pense, pas en tant que "moi" mais en tant qu'"ancienne élève" en tous cas.
Tu as ébauché un sourire.
J'ai fondu sur toi, je me suis approchée de ton visage, et tout ce qui est sorti de moi avant que je ne m'enfuie une fois de plus ce jour là, submergée par la colère et par la haine, c'est un grand "Noooooooooooooon !!!".
Tu as eu l'air plus que surpris, effrayé sans doute, désarmé sûrement.
Tu as dû te dire "cette fille est folle".
Peut être même que tu t'es dit que je l'avais toujours été ...
Alors aujourd'hui, aujourd'hui j'ai eu envie de t'écrire pour que tu saches.
Je t'ai maudit en rêves, je t'ai écartelé, je t'ai frappé, je t'ai mordu, je t'ai tué même parfois.
Mais aujourd'hui je ne le fais plus, je ne le veux plus.
Aujourd'hui j'ai compris.
Les gens comme toi ne méritent rien, absolument rien.
Pas même ma colère ou mon mépris.



My name is Bob ou la loi de Murphy ...


Ce week end, tu sais quoi ?? Je me suis envolée du nid !
J'ai planté homme et enfants avec un plaisir non dissimulé (je te rassure ils l'ont très bien vécu) et je me suis pris un petit billet de TGV pour filer voir mes copines à Marseille ...
Le pied total !
Bon, pour éviter de laisser un bras dans mon billet, j'ai choisi de tester OUIGO, qui te propose l'aller retour à 60 euros, franchement imbattable.
Seul hic : départ (et retour) via Marne la Vallée, juste à côté de chez Mickeyville.
Tout s'annonçait pour le mieux : un départ le vendredi matin vers 10 h et retour le dimanche vers 17 h (pour avoir quand même une fin de journée avec ma ptite famille, ça va je ne suis pas un monstre !).
Pour éviter les catastrophes - dont je suis friande il faut l'avouer - je décide pour une fois de préparer mon voyage.
Waou ! Le truc dingue ...
Pour l'aller, une amie me propose de m'emmener en voiture (50 mn depuis chez moi) pour m'éviter les 1h15 en transports en commun.
Je suis tentée mais je réfléchis ...
Matinée = bouchons, bouchons = retard, retard = rater son train.
Je connais mon potentiel Pierre Richard.
Je décline, je prendrai le RER.
Je regarde les horaires et, pour une fois, je décide d'écouter mon mec qui me suggère de prendre au moins 30 à 40 mn de marge au cas où, sachant que je planifie d'arriver 30 mn avant le départ du train comme exigé par le joli Ebillet que j'ai commandé.
Je choisis donc de prendre le 8.07.
J'arrive à la gare.
Mon train est annoncé avec un retard de 10 mn environ.
Et le train précédent (7.52) n'est pas encore passé ...
Bon, j'embalecque comme dirait Opio, je monte dans le premier qui s'arrête, convaincue que je ne peux pas avoir de souci puisque j'ai plus de 40 mn de marge.
Mais ...
Au bout de 15 mn, notre train est arrêté.
Je regarde ma montre.
Pas grave, j'suis large ! (Florence F. you are my star).
Après 30 mn de retard, j'en suis un peu moins sûre.
Je me dis même que les bouchons ç'aurait été pas mal finalement !
Je réfléchis.
Je réalise que je n'ai pas pris de billet pour le RER et que je ne vais donc pas pouvoir passer les barrières.
Je SMS avec une amie, bloquée dans le même train. Elle propose de m'attendre (la classe !) et de me faire passer la borne. Pasque mon RER part dans 8 mn et que je risque sinon de rater "l'embarquement" Ouigo ...
On fait ça, je sors du train en courant, elle me chope, on court toujours jusqu'au RER, et me voilà en route pour Marne la Vallée.
Ouf !
Je vais arriver à l'heure pour embarquer.
Je pose mon cerveau en ébullition (je sais il m'en faut peu).
On pourrait entendre les rouages qui pédalent à fond la caisse ...
Je me rends compte que j'ai pu entrer, mais que je n'ai aucun billet pour me permettre de ressortir !
Je demande à un couple sympa si je peux passer derrière eux.
Finalement, lorsqu'on arrive à la gare TGV, il y a une queue de 15 mn (non aucune indication en cm seulement des minutes) et je me rends compte que je me suis mis la rate au court bouillon pour ... rien !
Je suis EN AVANCE !
Une petite Bobalandinderie rien de bien méchant.
Au retour, bien décidée à ne pas me stresser à nouveau, je prends encore une méga marge pour aller patienter à Saint Charles.
Je gère ça très bien, aucun souci, je monte dans le TGV, en avance encore, mais toute fière d'avoir réussi ce qui est normal pour tous, mais un exploit pour moi (Poule - Clé à mollette - Poisson rouge - Je te les refais pas tous tu vois bien le principe).
Il est 13.30, je suis bien installée, j'envoie un mot à mon mec pour qu'il n'oublie pas de venir me chercher à 17h.
Je suis ZEN.
Je suis une fleur qui s'ouvre au monde.
Je suis Bouddha.
Trente minutes plus tard, le TGV s'arrête.
Et ne repart pas.
Et ne repart pas.
ET NE REPART PAS.
On nous annonce gentiment un incident voyageur.
Bon.
On patiente.
Trente minutes, une heure, une heure trente ...
Et là, les langues commencent à se délier.
Les passagers de l'avant du train qui se balladent juqu'à notre wagon nous expliquent qu'ils ont entendu un drôle de bruit de choc.
Le contrôleur arrive et nous confirme : quelqu'un s'est jeté sous le train !
Tout sentiment sur l'horreur de ce constat mis à part, me vient tout de même une question toute simple : quelles sont, sur une échelle de 1 à 10, les probabilités pour qu'un mec décide de se jeter d'un pont pour atterrir sous MON TGV ???
La suite est d'une délicatesse sans nom ...
"On attend les pompiers".
"On attend la police".
"On attend qu'ils retrouvent le corps"
"Tout le corps".
Je cherche les sacs à vomis, sans succès ...
Finalement, on restera bloqués pendant plus de 3 heures.
Je dis à mon mec de laisser tomber le plan "on va chercher maman", que je vais prendre le RER.
Il insiste pour venir.
Mon train arrive à 19.45 à Marne la Vallée, je suis méga saoulée un peu moins zen, et j'entends alors ce petit message sur mon répondeur : "Maman, on est coincés dans les bouchons, papa me dit de te dire qu'on sera pas là avant au moins 30 minutes".
Haha, pas grave mon poulet, on n'est plus à 30 minutes près, ça fait déjà 6 heures hein ...
N'écoutant que mon courage (à défaut de mon intelligence aux abonnés absents), je prends mes sacs et je commence à marcher vers la route qu'ils prendront forcément, je me dis que ça fait toujours ça de moins pour eux puisque les derniers mètres sont bouchés, blindés des bagnoles de tous les gens qui vont chercher quelqu'un à la gare.
Je marche donc, sur un immense trottoir qui longe les hotels d'Eurodisney.
Je réalise que la nuit tombe.
Je réalise qu'il n'y a absolument PERSONNE d'assez barge pour se promener à pied par là.
Je suis une piétonne abandonnée.
Certaines voitures ralentissent, me regardent, repartent.
Non j'ai pas peur.
Nobody me fait peur.
Haaaaaa !!! Mais pourquoi ils ralentissent ?!
Je revois Shining en replay mental.
Je me vois dans un coffre de voiture.
J'appellerais les secours avec mon portable !
Oui mais il faut appeler qui ?
15 ? 16 ? 17 ?  18 ?
Rhhhhaaaaaa !!!
Pourquoi je suis pas restée au chaud peinard dans la gare ???
Je psychote encore une bonne demie heure, et je vois enfin la voiture de mon homme qui passe et OUF, qui me voit et me récupère.
Fin du film.
Pour rentrer à la maison, joie te bonheur, il y a encore plein de bouchons.
On prend une nationale paumée pour pas rester bloqués, et on arrive enfin à ... 21 h 30 à la maison !
Bilan : Marseille - chez moi en ... tout juste 7 heures hahaha ...
Et mon homme : "Ca t'a fait du bien ton week end ? T'es bien détendue ???"
Heu ...
Tu vois, j'ai finalement juste un conseil : si tu veux passer un bon week end, arrange toi pour pas prendre les mêmes transports que moi.
Pasque sincèrement je commence à croire qu'en plus d'être Pierre Richard, en fait je porte un peu la poisse !



lundi 16 septembre 2013

M'enfin t'inquiètes pas mon Bob, j'te dis que tu peux compter sur moi !


Caché incognito sous cette casquette, il y a un homme sur qui, c'est vrai, en général je peux compter !
Mais il m'est revenu ce week end une bonne petite anecdote à la Pierre Richard qui m'a rappelé que chaque principe avait ses exceptions, et que cette exception là valait son pesant d'or ...
J'étais alors enceinte de ma poulette, pas très enceinte encore, mais suffisamment pour avoir des douleurs préoccupantes dans le bas ventre, et des contractions, pour un bébé même pas à mi chemin de son parcours. J'étais donc un peu stressée tu t'en doutes (les hormones + mon caractère de chiottes, t'imagines bien les ravages).
On était invités au mariage d'une amie très chère, mais ce mariage avait lieu très loin, il fallait conduire au moins 7 heures, et je ne tenais quasiment pas assise tellement j'étais pas bien.
Mon homme a dit : "T'inquiètes pas, je conduirai tout le temps, tu restes allongée dans la voiture tout le trajet, tu te reposes, tu peux compter sur moi !".
Ouais.
Alors niveau repos, je dois avouer que les 7 heures de route c'était déjà moyennement reposant mais passons.
Je t'épargne aussi la chambre d'hotel réservée que le mec ne voulait plus nous donner quand on est arrivés à 22 h avec nos valises (y compris sous les yeux) et notre minot de 4 ans à l'époque ...
Je préfère te parler de la soirée du lendemain, celle du mariage.
Mon mec, pour tout te dire, est un peu sauvage, et il angoissait légèrement à l'idée de se retrouver entouré de gens qu'il ne connaissait pas (à part les mariés, il connaissait un couple seulement, c'est vrai que ça fait léger) ...
Bon, vers 23 h, il avait vidé plusieurs coupes de champagne et il angoissait déjà beaucoup moins, mais moi je commençais à comprendre que l'alcool franchement ça rend pas jojo, surtout quand t'as pas le droit d'en boire (traduis, j'étais totalement frustrée et donc ultra un peu chiante).
Je lui ai donc annoncé que j'allais rentrer à l'hôtel avec notre fils. Lui préférait rester encore un petit peu quand même. Mais pas longtemps. T'inquiètes pas mon Bob. Juste un peu. Mais oui je serai raisonnable, rhooo ça va, j'ai plus 18 ans quand même !
On est donc partis se coucher avec l'enfant.
Quand soudain, au milieu de la nuit, dans cette chambre d'hôtel pourrie magnifique (avec salle de bains préformée tu vois le genre), j'ai entendu un barouf du tonnerre et j'ai cru qu'il y avait un crash, genre une voiture qui vient de pénétrer dans la chambre ! Ou une bête ? Ou les deux.
J'entends un râle, et je réalise que cette chose là, qui rampe à moitié vers le lit, c'est mon mec.
Manifestement farci comme une carpe, beurré comme un p'tit Lu, cuit comme un oeuf dur, enfin bon t'as compris l'idée quoi.
Ma montre indique qu'il est plus de 4 heures du mat, je lui siffle rageusement demande gentiment de faire un peu moins de bruit rapport au fait qu'on est trois dans cette piaule et qu'on voudrait bien dormir ...
Il se couche, dépité, et je l'adresse à l'auberge du cul tourné.
A peine 10 minutes plus tard il se relève, malade comme un chien et file dans cette siouperbe salle de bains-boîte à chaussures pour agoniser !
Je t'épargne les détails, et le fait que donc aucun d'entre nous n'a pu beaucoup dormir après ça ...
Le lendemain matin, autant te dire que c'était soupe à la grimace pour le petit déj (alors qu'il rêvait plutôt d'un citrate de bétaïne je pense).
Moi : "Tu es sûr que tu vas pouvoir prendre le volant mon chéri sans déconner t'as vu ta gueule ?"
Lui : "Pas de souci, je gère !".
Moi : "Oui mais enfin tu es quand même encore très très vert"
Lui : "Fais moi confiance"
Moi : "Comment te dire ..."
Lui : "Nan mais c'est bon j'ai pas 18 ans !"
Moi : "Faudrait changer de phrase parce que celle-là tu me l'as déjà faite hier, avant d'aller piquer du champagne dans les caves en douce pour te bourrer la gueule avec de parfaits inconnus, qui ont dû te ramener ensuite tellement tu savais plus où tu étais ... Enfin j'dis ça j'dis rien hein !"
On part donc, il prend le volant - et ce qui lui reste de dignité - et s'engage sur l'autoroute, prêt à enquiller les 7 heures de bagnole qui nous attendent.
Mais au bout de quelques minutes, je vois une goutte perler le long de sa tempe, et surtout, je le vois jaunir, pâlir, verdir ...
On a dû s'arrêter à la première station d'autoroute, et devine qui est restée à pousser son minot sur la balançoire miteuse du parking pendant 2 heures afin que Môssieur récupère un semblant de face humaine ??? Ben oui c'est Bob !
Franchement, je dois l'avouer, ce mariage a failli nous conduire direct au divorce ...
Du coup, depuis, je refuse catégoriquement toute invitation où mon mec ne connaît personne !


dimanche 15 septembre 2013

Maître Capello s'en retournerait dans sa tombe !



Parce que c'est toi et parce que c'est dimanche soir, et parce que j'ai les yeux en trous de pine (tu vas comprendre rapidement le rapport), dans la série "Bob fais nous rêver", je pense que tu es en droit de connaître la merveilleuse histoire de ... Monsieur Monméat ...
A l'époque où j'avais encore un travail sérieux, avec des gens sérieux, où bien entendu je passais pour une grosse maboule originale, je gérais les dossiers d'un tas de gens qui, parfois, me faisaient un peu rêver ou rire avec leurs noms.
Et il m'est donc arrivé d'avoir à traiter la réclamation de Monsieur Monméat.
Le dossier arrive sur mon bureau, j'éclate de rire, et je manque de me pisser dessus quand je réalise que, en plus, ce monsieur habite à ... Jouy en Josas !
Non, il ne m'en faut pas plus, et mon fou rire attire un collègue qui passait par la machine à café, située à côté de mon bureau.
Lui : "Ben alors Bob, qu'est ce qui te fait marrer comme ça ?"
Moi : "Ah la vache, nan mais regarde, j'ai reçu un dossier, le mec s'appelle Monméat, c'est trop drôle !!".
Lui : "Ah bon pourquoi ?"
Moi : "Ben ... Monméat quoi, comme un méat, ça te fait pas marrer toi ?".
Lui : "Non ... C'est quoi un méat ???"
Moi : "..."
(Voix intérieure : oh putain de merde sa race de morts un méat comme un méat mais il sait pas ce que c'est qu'un méat au secours !!)
Lui : "Ben oui, dis moi, c'est quoi un méat ?"
Et là, tu vois, à ce moment précis, je me suis dédoublée : ma voix intérieure m'a hurlé "tais toi connasse !!", et ma voix extérieure, au lieu de le renvoyer gentiment vers google ou vers un dictionnaire, a répondu très distinctement : "MAIS ENFIN LE MEAT QUOI, TU SAIS BIEN C'EST LE TROU QUE TU AS AU BOUT DE LA BITE !".
Si.
Je l'ai fait, je l'ai dit.
Tel quel.
Relax Max, à l'aise Blaise, à mon collègue, un peu coincé en plus.
Hé bien crois le ou non, après un long silence durant lequel on aurait pu entendre voler une mouche, il est sorti, et je crois bien qu'il ne m'a plus jamais proposé de boire avec lui un café ...
Ce jour là, je dois avouer que j'ai vécu un bon petit moment de solitude et que je me suis sentie, comment dire ? Voilà, c'est ça : con comme un bite !

Credit photo : http://www.agentsofcosplay.com/gallery/v/ama_002/meat.JPG.html

vendredi 13 septembre 2013

Ce chemin qui est le mien ...


Longtemps je me suis sentie toute seule dans cette allée, toute seule sur cette route de sable bordée, toute seule dans ma tête et dans mon coeur.
Les amis ne manquent pas, ni l'amour, ni les miens, mais je reste, toute seule, comme cette petite fille qui ne comprenait pas à quoi ressemblait sa vie, comme cette adolescente qui rugissait de sentir qu'on lui avait tout pris ...
Est-ce qu'on peut décrire le sentiment de solitude qui vous tombe dessus quand tout s'effondre, quand le château de cartes, déjà ô combien branlant, finit par s'aplatir autour de vous dans une absence totale de fracas extérieur ?
Mais à l'intérieur, ce cri, cette révolte, cette haine, cette angoisse, ce souffle qui meurt, qui meurt avec elle, je ne crois pas pouvoir un jour vraiment bien le décrire.
Je me souviens de cet appel, il était tôt, je dormais encore et une de mes amies avait passé la nuit avec moi.
Je me souviens que mon père, lui, était parti pour son boulot, à l'étranger, difficilement joignable.
On lui avait dit "vous pouvez y aller monsieur elle est stabilisée, il ne va rien se passer dans les prochaines journées".
Et il était parti.
Mais cette sonnerie qui m'a tirée du sommeil, je ne l'oublierai jamais je pense.
"Il faut venir madame (madame ! j'avais à peine 18 ans ...), votre mère est en train de mourir c'est la fin ...".
Je me souviens du trou noir qui s'est ouvert sous mes pieds, de la boule qui s'est immédiatement coincée dans ma gorge et de mon amie qui a tout de suite compris.
Je me souviens que j'ai sauté dans la voiture (je m'étais sans doute habillée ? peut être, sans doute, la mécanique avait fait ça pour moi je ne sais plus) et que j'ai foncé.
J'ai foncé comme si ma vie en dépendait, foncé comme si sa vie en dépendait.
J'ai doublé des voitures sans regarder où j'allais, j'ai pris des risques fous, à peine titulaire de mon permis j'ai conduit ce rallye dont par miracle sans accident je suis sortie !
J'ai couru vers la section neurologie, à en perdre haleine, comme si j'étais seule au monde, je ne voyais plus rien, je n'entendais plus personne.
Et je ne le savais pas, mais je l'étais déjà, seule au monde ...
Car quand j'ai franchi la porte de sa chambre, je l'ai vu.
Un corps.
Un corps allongé sans mouvement.
Un corps allongé sans vie.
Le corps de celle qui m'avait mise au monde.
Le corps de ma mère.
Son visage était entouré de bandages et l'infirmière a tenté de m'expliquer gentiment que c'était fini, qu'elle s'était éteinte paisiblement dans la nuit.
La veille, j'étais restée avec elle juste une heure ou deux et puis j'avais voulu partir, j'avais eu envie de voir du monde, de m'extraire de cet endroit ... A 18 ans tu ne peux pas rester plus de 2 heures par jour dans un hopital depuis des semaines je crois, au bout d'un temps la vie t'appelle, du moins c'est ce qu'il te semble ...
Mais j'ai mis plus de 20 ans à me le pardonner.
Durant des années, il m'arrivait de rêver qu'elle n'était pas morte, qu'elle m'appelait pour me dire :"Mais je ne suis pas morte, et toi, toi tu ne viens plus me voir !! Pourquoi ??".
Est-ce qu'on peut partager toute cette merde là ?
Est-ce qu'on ne se sent pas nécessairement seul avec cette souffrance là ?
De cette journée, il me reste des bribes, par moments des souvenirs très précis, et puis, au milieu, des trous noirs.
La mémoire, sélective, transformant à sa guise, torturant mon coeur et mon âme parfois ...
Je me souviens de ce cri de bête aux abois que j'ai poussé dans le couloir de l'hopital, je me souviens de mes larmes d'animal traqué, je me souviens d'une infirmière qui me disait "calmez vous, ça va aller". Mais qu'est ce qui va aller ???
Je me souviens sortir de là assommée, comme un boxeur qui vient de perdre le match le plus important de sa vie.
Sortir avec un sac contenant ses derniers vêtements, un sac poubelle, je m'en souviens, c'était tellement atroce, pourquoi ont-ils fait ça ???
Je me souviens que j'ai dû rentrer chez moi, et tenter de prévenir mon père qui était injoignable.
Et que, en son absence, en bon petit soldat bien dressé et apte à tout sur le papier, je me souviens que j'ai appelé toute ma famille pour les prévenir de la mort de ma mère.
Tous, les uns après les autres, en cochant ma petite liste de noms, je les ai appelés.
Je me souviens aussi d'un homme que j'ai rêvé de tuer, plusieurs nuits d'affilée.
Cet homme, c'était le responsable de l'internat dans lequel mon frère résidait, un lycée militaire, une ambiance rigide et froide.
Mais plus que je n'aurais pu l'imaginer.
Je me souviens avoir appelé cet homme et lui avoir demandé de parler d'urgence à mon frère. Je voulais qu'il me le passe. Je voulais être celle qui lui annoncerait. Je voulais que la peine et la douleur nous soient laissées, au moins cette toute petite intimité, je voulais juste un peu de dignité.
Mais lui ne voulait pas.
Il voulait savoir.
"Pourquoi voulez vous lui parler ???"
J'ai tenu ma gorge, j'ai retenu mes larmes, j'ai expliqué pourquoi, et pardessus tout j'ai expliqué que je voulais lui dire, moi, et personne d'autre. C'était déjà si dur.
J'ai attendu.
Et puis j'ai entendu.
"T*******t ! Votre soeur au téléphone ! Grouillez vous, elle veut vous parler. Votre mère est morte".
Le sol s'est dérobé sous mes pieds, j'ai découvert en une fraction de seconde la haine à l'état pur, je crois que mon frère aussi aurait pu le tuer si ses amis ne s'étaient pas interposés.
Est ce qu'on peut se sentir autre chose que seule quand l'enfer vous ouvre ses portes par une pourtant si belle journée ?
Je venais d'avoir 18 ans, et je pense que tu me croiras si je te dis que ce jour là, une immense partie de moi est morte avec elle, et que je me suis sentie seule, à tout jamais ...




Crédit photo : Bob

mercredi 11 septembre 2013

Quand vient la fin de l'été, sur la plage ...


... il faut alors se quitter ! disait la chanson.
Ce qu'elle ne disait pas, c'est que quand tu ne quittes pas le mec de la plage, et que tu finis même par faire des mômes avec lui, et que lesdits mômes commencent à grandir, tu pénètres à l'insu de ton plein gré dans le monde totalement dingo-bilisant de ... LA RENTREE !
Moi quand j'étais petite, j'adorais ça la rentrée : mon père m'emmenait dans une librairie et me disait "tu choisis tout ce que tu veux tant que ce sont des stylos et des cahiers".
J'étais comme une dingue, et honnêtement je peux encore entrer en transe aujourd'hui si tu m'offres un bon d'achat dans une papeterie, c'est ma madeleine de Proust sans déc !
Bon, après j'ai grandi, après mon père m'a renié pour partir vivre dans une secte en Inde, après il a changé de nom pour devenir Nemthen (je te jure !) et là probablement il bouffe du riz en priant dès 5 h du mat' pour sauver le monde ...
Mais quand même, moi j'aime toujours autant les cahiers et c'est ça qui compte, mais là tu vois on est le 11 septembre, et déjà, déjà, j'en ai plein le cul de la rentrée !
D'abord, pour la rentrée, tu te tapes la corvée des fournitures scolaires.
L'an dernier, mon poulet entrait au collège et j'ai fait la bonne élève : j'ai pris la liste qui était donnée sur le site et j'ai tout bien acheté ... Genre j'ai pris la blouse de chimiste, les 12 cahiers format 24x32 coloris taupe et vermillon, les protège-cahiers assortis, les stylos qui s'effacent et ceux qui s'effacent pas (tu crois qu'ils font des concours avec ?), les gommes, les tubes de colle, j'en passe et des meilleures, j'y ai laissé mon Codevi ou presque.
Et puis il est entré en classe.
Et puis chaque prof a donné sa propre liste.
Evidemment un peu différente de celle du site tu le devines.
J'avais les boules, j'avais les glandes, j'avais les crottes de nez qui pendent (high level ce soir mais y a rien à la télé reste s'il te plait !).
Il a même pas eu sciences et la blouse est maintenant devenue déguisement pour sa soeur à la maison.
Forte de ma petite expérience, cette année, j'ai décidé que je ne me ferai pas niquer !(Enfin pas par le collège. Mais je m'égare, et la vulgarité ambiante me râpe les noix alors passons).
J'ai donc rien acheté, sauf des cahiers 24x32 dans des coloris normaux (bleu rouge vert c'est bien aussi 'faut dire).
Mais le mieux étant l'ennemi du bien Petit Scarabée, figures toi qu'à vouloir faire ma maline, j'ai dû retourner tous les jours au supermarché acheter un nouveau truc pour un nouveau prof puisqu'il manquait des choses dans ... disons toutes les matières.
Donc anticiper c'est con, et pas anticiper c'est encore plus con, que celui qui détient la méthode me donne au moins un indice ou le droit d'appeler un ami franchement je tiendrai pas jusqu'au lycée à ce rythme là !
Parce qu'une fois que tu t'es tapé la corvée des fournitures scolaires (ce mot peut je pense donner un urticaire géant à toutes les femmes - et aux pères divorcés sorry - qui respirent encore entre septembre et octobre), tu dois ensuite inscrire tes petits anges aux ... activités péri-scolaires !
Alors pour nous cette année c'était assez simple : 2 activités max par personne (oui pasque l'an dernier mon fils en avait 4 à lui tout seul et j'ai fini en dépression du mercredi si tu vois c'que j'veux dire. Tu vois pas ? c'est pasque tu bosses le mercredi ou que t'as pas de mômes peut être, sinon toi aussi tu aurais un lampion "taxi" sur ta bagnole et le droit à deux verres de whisky minimum pour cette journée de la semaine).
Donc 2 activités maxi.
Reste la difficulté de choisir et de finaliser une inscription !
Alors mon fils voulait continuer la batterie et arrêter le rugby pour un autre sport, par exemple tennis au collège.
OK.
Ma fille qui est fan absolue de danse (tu te souviens peut être comment je me suis fait avoir d'ailleurs) ne voulait absolument pas continuer.
Ah bon.
Dommage !
Mais rien à faire non  non non elle voulait plus plus plus.
OK.
Dommage, je l'avais pré-inscrite en juin pour éviter le rush de septembre, tant pis, j'ai envoyé un mail début septembre pour la désinscrire.
Et il y a eu ... aujourd'hui.
Cette journée délicieuse qui m'a fait sauter les cervicales je pense.
Figure-toi qu'aujourd'hui je devais inscrire mon fils au club sportif du collège à 12h30, puis à la batterie à 18h, sachant que ma fille testait le cirque à 17 h dans une autre commune.
12h30 je suis au garde à vous.
Elle arrive pile à l'heure, à 13h15 donc.
Pas grave, j'ai juste deux gamines de 6 ans et un ado de 11 affamés, je gère.
Je demande à la prof de sport : "à quelle heure ferez vous le cours pour le tennis parce que je dois choisir ensuite le créneau batterie en fonction de votre horaire ...".
Elle : "oh ben je sais pas trop, entre 13 et 16h".
Moi : "haha mais c'est pas très précis vous savez, il faut que le cours de batterie soit après pour qu'il puisse vous quitter pour aller casser les oreilles de progresser avec son prof de batterie sans rester deux heures sous la pluie non plus".
Elle : "bon alors on va dire 13h-14h30".
Moi : "OK merci".
Elle : "ou 13h - 14 h, je sais pas trop en fait".
Moi : "..."
Elle : "je vous dirai ça la semaine prochaine".
Moi : "je dois choisir le créneau batterie à 18h. Aujourd'hui. Et on est 30 pour 15 creneaux. Sincèrement je veux pas vous brusquer. Mais PUTAIN TU PEUX PAS SAVOIR A QUELLE HEURE TU FAIS COURS CONNASSE ???!!!!"
On est resté gentiment sur une fin de cours aux alentours de 14-15h, j'ai ravalé min envie de lui faire bouffer la raquette (j'hésitais d'ailleurs sur l'orifice à choisir, Bob hésite) et je suis partie déposer la petite au cirque.
Oui, elle voulait tester le cirque avec sa copine.
Je reste un peu regarder les boules du clown qui voltigeaient magnifiquement dans les airs (!) puis je me sauve pour aller queuter devant le prof de batterie.
Pour toutes les cochonnes qui lisent ce blog (et j'ai un peu peur qu'elles soient nombreuses), c'est moi qui ai fait la queue, je n'ai pas touché au prof de batterie, il ne me mène pas à la baguette, on se détend, il ne touche pas à ma grosse caisse, et j'arrête là pour les conneries !
J'arrive donc à 17h50 (il avait dit rdv à 18h).
Devant moi, pas un chat 15 personnes ! Génial ! La loose !
J'attends en mettant gentiment un cierge à Sainte Rita pour qu'il reste un créneau (même minuit-minuit trente) quand mon tour arrivera.
Après à peine 3/4 d'heure d'attente, on entre, il décale deux trois trucs, et on obtient à peu près un truc cohérent.
Il sortira du sport vers 14h, ou 14h30, ou 15h, ou pas du tout on s'en fout, et il aura batterie à 15h15 ça c'est sûr de sûr. Enfin ... Sauf si le prof change les créneaux, il m'a dit que c'était possible quand même hein, 'faut pas rêver.
Bref, voilà, tu te dis, super, ça c'est réglé, et ça tombe pile poil avec l'emploi du temps du collège c'est par-fait.
Sauf que l'emploi du temps du collège est provisoire.
Et que tu sais pas quand on te donnera l'emploi du temps définitif.
Ben ouais c'est compliqué les emplois du temps, c'est comme les melons (melèche), il faut les choper à la bonne saison c'est pas n'importe quand s'il te plaît !
Bon ben on verras te dis tu, car le candidat suivant est une candidate, il faut y aller.
Il est en effet 18h30, tu files récupérer ta môme chez la copine qui a gentiment accepté de la récupérer au cirque.
Et là, les deux gamines te crucifient en 6 petits mots : "En-fait-on-veut-faire-danse !".
OK.
Tu revois mentalement ta préinscription, ta désinscription, le fait qu'on est le 12 et que les cours sont en général complets dès le 3 septembre, le fait que tu vas passer pour une dingo complètement velléitaire (ma fille ne veut plus - ma fille veut - ma fille ne veut plus) si tu rappelles.
Tu envoies quand même un sms à la prof de danse en croisant les doigts.
Sainte Rita se rappelle de ta gueule.
Miracle.
Elle te répond : "OK pour le cours du mercredi de 15 à 16h".
Tu sautes de joie.
Tu reposes le téléphone.
Tu te sens bien pour la première fois de la journée.
Et puis ton cerveau est de nouveau irrigué.
Ta lèvre supérieure se met à trembler.
Tu réalises que tu pars probablement en formation.
Et que tu n'auras donc plus tes mercredis.
Pour emmener ta fille à la danse.
Donc.
Voilà, tu as compris, c'est tout con, mais en moins de 15 jours ça me l'a fait : je déteste la rentrée !!
Et toi, comment ça c'est passé ???


lundi 2 septembre 2013

Joue la comme Poulidor !


Je me suis découvert ces dernières semaines une nouvelle passion : pas Poulidor, je te rassure (il est mort non ?) - mais le VELO !
Le vélo, c'est un truc de dingue, on n'en profite vraiment pas assez : c'est vrai, tu as tout de suite l'impression d'être en vacances quand tu enfourches ton biclou, tu n'as plus aucun problème pour te garer, tu peux papoter avec les gens qui circulent avec toi, tu regardes le paysage et c'est magnifique (enfin ça dépend un peu où tu pédales mais bon) ...
Bref, je fais chier motive tout mon entourage en ce moment pour circuler à vélo, et j'ai eu vendredi dernier une idée absolument fabuleuse.
Si.
Je devais dîner au resto japonais avec une copine et mes deux minots, je lui dis "Viens on y va à vélo depuis chez moi, ça fait seulement 8 kms et c'est tout plat, ça va être trop chouette !".
Elle, super enthousiaste, me répond OK tout de suite, il faudra juste que je lui prête un vélo. Pas de souci.
On se donne rendez vous vers 18h, a priori on met une trentaine de minutes pour rouler de chez moi au resto, ça nous permet de dîner au jap' - toujours rapide le jap, c'est pas plus mal avec les gosses ! - et de rentrer avant la nuit, un plan PAR-FAIT je te dis !
Et puis, dans la journée, j'invite une petite copine de ma fille.
Plus on est de fous, plus on rit hein ?!
Et puis la fin d'après midi arrive.
Comme dirait Hannibal Smith (quoi tu regardais pas l'Agence tous risques ??), "J'aime quand un plan se déroule sans accroc !".
Mais avec moi ça marche jamais ...
C'est con.
Premier souci, ma copine, avec qui on s'était donné RDV vers 18 h, arrive vers 19 h ...
Vu le trajet, les gosses, le retour, je me demande si c'est bien raisonnable de le faire quand même.
Evidemment, la réponse est non. Il vaudrait mieux reporter.
Evidemment, je réponds donc oui. Et on y va !
Bon, je te passe le prêt de vélo un peu trop grand à ma cops -qui mesure juste 20 cms de moins que moi est-ce que c'est ma faute peut être ??? - qui m'a répété 15 fois que "putain il fallait pas qu'elle freine sinon elle allait s'exploser la miquette sur le selle !" (non, les enfants n'entendent jamais ce genre de choses, on est des femmes classe, on murmure rassure toi !), sur le fait qu'il faut juste traverser une voie ferrée pour arriver au petit chemin sympa en bord de seine (et traverser une voie ferrée avec 5 vélos dont 3 d'enfants c'est pas du tout stressant non non non), sur le fait que la copine de ma fille est rapidement fatiguée et n'arrive pas vraiment à avancer ...
On y va, on y croit, on avance bon gré mal gré !
On fait des échanges de vélo entre les gosses, on pousse ceux qui pédalent un peu dans la choucroute (niveau de la vanne s'te plaît), et on finit par arrive.
Presque une heure plus tard ...
Merde.
Mon super planning en prend un coup, on devait mettre seulement 30 minutes, ça se présente mal pour repartir avant 19h30 même si on saute l'apéro, la soupe et les desserts (toujours un peu dégueus chez le jap à vrai dire).
On mange donc au lance pierre, et on ressort à 20h15.
Belle perf !
Entre temps, on a bien discuté, on a compris - mode Platoon on : "laissez moi les gars je peux plus avancer je vais vous retarder" - que la copine de ma fille préférait rentrer en voiture et que ce serait plutôt pas mal si sa maman venait la chercher parce qu'elle nous aime bien mais vraiment là, elle en peut plus la pauvre gosse (je pense qu'en fait elle nous déteste, moi et mes idées à la con !).
La maman vient hyper gentiment récupérer sa poulette, et nous repartons donc à 4 vers les bords de Seine pour le retour (toujours 8 kms) direction la casa.
On regarde un peu le ciel et c'est marrant, il y a de moins en moins de soleil, de lumière, de quoi que ce soit, bref la nuit tombe qu'est ce que tu crois Bob, M**** c'est pas les Caraïbes il fait pas jour jusqu'à 23 h !
On arrive en bordure de forêt, et en bonne mère prévoyante que je suis, je dis aux enfants qu'il faut qu'on mette tous bien nos petites lumières, même si on est sur une piste cyclable, déjà parce que comme ça on aura une chance de voir où on roule, et puis au cas où d'autres barges gens circuleraient comme nous ce soir à cet endroit là ...
Moi j'ai pris le vélo de mon mec, et je découvre que dessus, il n'y a aucune lumière (ni avant, ni arrière, comme ça t'es peinard).
Ma copine enclenche la dynamo de mon vélo, et constate que ça éclaire un peu avec la vivacité d'Eve Angeli ou de Nabila si tu vois ce que je veux dire (nan mais allô quoi, t'es une fille et t'es pas une t'as pas de lumière ???" ...).
Ma fille me regarde d'un drôle d'air : son vélo, bien que tout neuf, a une lumière qui ne l'aura éclairée que ... 18 secondes (on a compté).
Mon fils me rassure : la sienne fonctionne.
Ah non.
Ah si.
Ah non.
Bon ben il  y a donc un faux contact, super !
En même temps, on est à l'entrée de la forêt, il est 20h30 passées, il va bien falloir y aller là ...
Ma copine, heureusement, a l'idée brillante (brillante mouarf !) de mettre l'appli "lampe de poche" de son Iphone.
Le prochain qui me dit que ce genre d'appli c'est des conneries qui servent à rien, je l'envoie de nuit en bords de seine sur un vélo !
Pasque sans déconner, si on n'avait pas eu ça, on aurait moins bien vu que dans un four !!!
Là, on a quand même avancé tout doucement, un peu sans voir où on posait nos roues oui, ce qui n'était pas si dangereux si on considère qu'à notre gauche il y avait juste la Seine et pas de barrière hein ...
Je te passe les dos d'âne qu'on voyait un coup oui un coup non, et les risques de blessure de foufoune sur la selle ...
Je te passe les "oh putain j'ai plus de batterie ça s'éteint !!!" et où on se retrouve effectivement dans le noir total au milieu de nulle part ...
Je te passe mon fils qui donne des baffes à sa lumière pour qu'elle replugge et "ah oui ! " "ah non !" "ah oui" rhaaaaa !!!
Je te passe les fous rires parce qu'en plus moi ce genre de plan ça me fait marrer et ma copine ne vaut pas mieux, deux barges n'ont jamais fait une femme sensée je te ferai dire !
Hé ben tu sais quoi, on a réussi ! Mes mômes ont été hyper courageux, n'ont pas bronché, ont pédalé comme des dieux, et on est finalement rentrés tous sains et saufs à tout juste 22 h 30, comme prévu hein !!!
Y a juste un détail, qui restera je pense de cette extra-ordinaire aventure ...
Un petit traumatisme, léger, mineur ...
Je l'ai découvert le surlendemain en invitant à nouveau la petite copine de ma fille.
Elle a immédiatement répondu à son père "moi je veux bien aller chez Nina, mais pas si on va à vélo à M**** Papa !!!".



dimanche 1 septembre 2013

One, two, three ... BLOW !



Chaque fois que je vois un enfant devant son gâteau d'anniversaire, que je perçois toute l'émotion et l'affection réunies autour d'un féérique gâteau, chaque fois que j'entends cette toute petite phrase "Souffle ! Mais d'abord fais un voeu !", je repense à mon enfance ...
A vrai dire, tous les gosses sont comme des dingues devant leurs gâteaux, tellement heureux, tellement fiers, tellement les stars du jour, je trouve ça vraiment émouvant ...
Mais moi, petite fille, devant mon gâteau, j'étais surtout happée par un autre sentiment ...
Un sentiment très fort, mais qui parfois peut agir comme un poison.
L'espoir.
"Souffle ! Mais d'abord fais un voeu !"
Mes parents me le disaient toujours.
J'y croyais sans y croire, j'avais déjà compris pour le père Noël, et puis pour la petite souris, alors le voeu c'était peut être tout aussi impossible non ?
Et pourtant, chaque année, toute mon enfance, et même après comme un putain de réflexe pavlovien qui me donnait la nausée, chaque année j'ai fait le même voeu.
Jusqu'à mes 18 ans en fait ...
"Seigneur, faites que ma maman guérisse !".
Je l'ai redit dans ma tête en y croyant de tout mon coeur et de toute mon âme, tous les ans, même si je savais d'année en année que ce voeu avait de moins en moins de chance de se réaliser ...
J'ai continué, comme une gosse, comme une folle, comme une conne, chaque année.
J'ai fêté mes 18 ans avec elle, et puis elle est morte dans les mois qui ont suivi.
Je n'ai plus jamais fait de voeu en soufflant mes bougies, mais malgré tout, je me fais cueillir à tous les coups dès qu'un môme approche son visage du merveilleux gâteau, et je me surprends à le dire, moi aussi, comme pour l'exorciser : "Allez ma chérie, vas-y, souffle ! Mais d'abord ... fais un voeu !".