samedi 23 novembre 2013

Vos gueules les mouettes (la mer est basse) !



Aujourd'hui, moi qui déteeeeeste les galeries marchands des centres commerciaux, je m'y suis pourtant rendue, à la quête ... d'un jean !
Pour toutes celles qui sont pointues de la mode, je vais sans doute passer pour un dinnosaurus debilus, je le sais d'avance et d'avance, je leur demande grâce.
Mais moi, la dernière fois que j'ai acheté un jean, ça s'appelait encore ... un jean.
Pas un Skinny ni un slim ni un tregging ni je ne sais quoi d'autre encore ...
C'était alors relativement simple.
Mais ça, c'était avant comme dirait l'autre.
En fait, depuis que je ne m'achète plus des vieux Gap, il faut se l'avouer, je suis dans une merde noire à chaque fois que je tente de me relooker le cul.
Mais ce matin un lapin, je me suis dit qu'il fallait réagir !
J'ai suivi les conseils d'une copine et j'ai cherché le magasin qui aime les mouettes, la marque qui commence par HO et qui finit par ER (si tu vois pas demande à un ado autour de toi, lui il saura).
Je me suis donc mise à arpenter les allées avec mon ado, à la recherche de la boutique.
Y avait un plan, je l'ai suivi, j'étais pas seule donc c'était pas moi le problème, pourtant, impossible de trouver.
A l'emplacement où aurait dû se trouver le magasin, il y avait une sorte de musée-cimetière glauque et tout sombre.
Ca pouvait pas être ça.
On a regardé partout avec mon ado, bizarrement ça pouvait pas être ailleurs non plus.
Mais pas d'enseigne, et on n'y voyait que pouic dedans donc impossible de savoir ce qu'il se passait dans cette antre ...
Désespéré qu'on ne trouve pas, l'ado a baissé les yeux et là, il a vu ...
A ras du sol, en tout petit, la marque !
C'était là...
Je suis donc entrée, mis à part la musique à fond qui semblait surréaliste, ça m'a fait un peu l'effet du train fantôme dans les fêtes foraines : tu pénètres dans un endroit qui paraît presque enfumé tant il est sombre, tant tu vois quasiment rien, tant tu ... enfin bon t'as pigé le concept quoi.
Et moi, vraiment, je crois que j'ai pas DU TOUT adhéré au concept.
D'abord tu ne vois rien : ni les formes, ni les couleurs - ni les prix d'ailleurs - franchement c'est hyper pratique pour visualiser les fringgues !
Du coup tu prends chaque vêtement pour le porter à 5 cm de ton visage, ce qui te donne je pense un air très intelligent. Un singe avec une banane n'aurait pas l'air moins con (une poule devant une clé à mollette non plus).
Je ne me suis pas découragée pour autant et j'ai demandé à une jeune fille où se trouvait le rayon des jeans.
Elle m'a regardée.
Je l'ai regardée.
On s'est regardées.
Elle m'a trouvée bizarre : je demandais les "jeans" ! Comme si ça existait encore ??
Je l'ai trouvée bizarre aussi : elle bossait quand même en débardeur et en tongs ! (dehors il fait approximativement 1° si tu vois ce que je veux dire).
Elle a fini par m'expliquer les modèles, les tailles, les prix, et m'a laissée là, en grande souffrance je dois l'admettre.
20 minute plus tard, j'étais néanmoins parvenue à choisir 3 modèles et je me suis donc dirigée vers le fond du magasin, armée de ma canne blanche, pour tenter de localiser les cabines d'essayage.
Jamais je ne m'étais sentie aussi proche de Gilbert Montagné, j'avais presque envie d'attraper les gens pour leur crier "On va s'aimer !" (dans un avion, sur le pont d'un bateau, ou pourquoi pas dans un cimetière gothique qui vend des fringues hein ?)
Bref, j'entre dans un espèce de boudoir magique avec mes tenues.
Je me dessape, j'essaie d'enfiler le premier skinny (on dit plus jeans ok c'est bon j'ai compris).
Sans grand succès.
J'avais demandé une taille 38, mais je dois faire un énoooorme 38 alors, c'est con !
Dans le miroir en face de moi, j'apercevais, dans la pénombre (oui dans les cabines aussi ils éclairent comme dans un four, dès fois que tu cherches à distinguer un peu la silhouette que te font leurs fringues) une sorte de grand - et gras - ver de terre qui tentait d'entrer dans une mue manifestement trop petite pour lui ...
C'était bien moi, oui, mais sans chausse pied j'ai pas pu entrer dans leur putain de futal.
J'ai soufflé fort en levant les yeux, et j'ai alors vu que le papier peint était parfaitement assorti à mon sentiment du moment : partout, au milieu de motifs pseudo indiens, des éléphants ! Voilà voilà ...
Au moment où j'ai voulu ressortir pour aller choper la taille au dessus, la plagiste m'a stoppée net avec une amabilité douteuse : "Ca ne vous va pas madame, c'est trop petit ???"
"Mais je t'emmerde sylphide en tongs !" a beuglé ma voix intérieure, cette biatche.
Bon ben oui, oui, c'était trop petit, t'es contente ?? Alors donne moi la taille au dessus peste à monoï au lieu de respirer sans même rentrer le ventre dans ton rikikiskinnymini !
Après une recherche au carbone 14, on a fini par trouver une taille dans laquelle mon cul rentrait.
J'ai alors voulu faire ce que toutes les nanas du monde font au moins une fois dans leur journée (pour es moins névrosées) : vérifier que ce futal ne me grossissait pas le postérieur.
Mais, quand il y a autant de lumière qu'avec deux chandelles, bizarrement, tu peux pas checker.
Je n'ai donc rien vu : ni mon cul, ni celui de la fille dans le miroir, ni la couleur du fute d'ailleurs !
Pour ne pas m'avouer vaincue, je suis pourtant ressortie avec mon sac, mon ticket, mais surtout l'assurance que je pouvais autant échanger que rembourser - une fois que j'aurai vu la chose sur moi en fait.
Quand j'ai franchi le seuil de la boutique, j'étais soulagée, mais je n'étais plus que l'ombre de moi même et le constat a été sans pitié.
J'étais à moitié aveugle, au point que j'ai dû mettre ma main devant mes yeux tellement j'étais éblouie, j'étais à moitié sourde, à cause de la musique, j'étais à moitié folle de ne pas avoir vu ce que j'avais acheté.
Tu me diras ça fait trois moitiés. Je sais mais je fais ce que je veux c'est moi qui écris !
Au global en tous cas, je me suis surtout sentie complètement has been, vieille, décalée, con (raye la mention inutile ou complète avec ta propre liste d'adjectifs, c'est un blog interactif c'est trop dingo !).
Hé ben tu sais quoi ? Le bilan des opérations a été extrêmement simple : je suis actuellement à la recherche de collants bien chauds, parce que j'ai décidé de ne plus porter QUE DES JUPES bordel !!



8 commentaires:

  1. Pétard, je ne vois même pas de quelle boutique tu parles, c'est te dire si je suis has been. J'ai vécu le même genre d'expérience "traumatisante" dans un Abercrombie&F, à Toronto. Evidemment, je ne connaissais pas. J'en suis ressortie en courant!
    En tout cas, je suis sûre que je ne pourrai jamais acheter quoi que ce soit dans la boutique dont tu parles : parce que si TOI tu ne rentrais pas dans le 38, je te laisse imaginer la taille qu'il faudrait trouver pour que je puisse loger MES fesses dans un de leurs jean's. (Ouais, je suis ringarde et j'assume, je dis jean's).
    Bises ma caille.

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    1. C'est horrible, on nous fait vivre de ces trucs franchement !
      Heureusement qu'on est plusieurs à lutter ;) !
      Bises aussi !

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  2. non mais ce qui me troue le cul c'est que tu l'as acheté ce futé qu tu ne voyais pas
    alors juste dis nous pourquoi? c'est l'aveuglement c'est ça?

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    1. Si "aveuglement" est un synonyme de "connerie", alors la réponse est oui ma poule !
      Parce qu'evidemment, EVIDEMMENT, il ne me va pas ... Mais alors pas du tout !
      Même mon fils a tordu la bouche et m'a dit qu'il me faisait un gros cul ...
      Connasses de mouettes tiens ;) !

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  3. Et sinon comment s'est passé le retour du "jean" à la boutique-grotte? Ah?? Tu ne l'as pas rapporté alors que tu ne vas JAMAIS le mettre??!!!
    Ma bébée douce de 20 ans et 8 mois me disait un jour d'un ton qui se voulait rassurant (en fait légèrement, très légèrement condescendant) : " oui maman le 501 est le jean intemporel, mais tu vois, là, maintenant, à l'heure actuelle, dans la vraie vie, plus PERSONNE n'en porte." J'aurais peut-être été moins meurtrie si elle m'avait annoncé la mort de Renaud le chanteur.
    Christine.

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    1. Tu as eu une belle prémonition Christine, oui je vais devoir retourner "là-bas" pour le rapporter, rien que d'y penser j'ai des sueurs froides ;) !
      Ah ... le bon vieux 501, ces gosses ne connaissent vraiment rien à la VRAIE mode (je veux dire la vieille donc la nôtre hahahaaaaa !!)
      Bises

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  4. je suis rentrée dans ce magasin pour voir. j'en suis sortie vite fait avec une grosse compassion pour les vendeurs qui bossent en tongs, dans le noir, avec une musique à avoir des acouphènes pour la vie.
    J'imagine les créatifs qui ont réussi à vendre le concept de vente de fringues dans le noir. La comparaison avec le train fantôme est pas mal ! :-)

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    1. Dire qu'il va falloir que j'y retourne pour leur rendre le "jeanquifaitungrosculmaman" !
      Rien que d'y penser j'ai envie d'aller me recoucher tiens ;) !
      Très heureuse de ton passage ici Ktl, des années que je suis ton blog (que j'adore), et que je trimballe dans mon sac deux petites pochettes "faitesavectesgrosdoigts" ;)

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