lundi 20 octobre 2014

Le vent nous portera ...



Je te laisse.
Je n'ai pas dit que je te quitte.
Mais je te laisse.
Pour un moment.
Long ou cours je ne sais pas encore.
Le seul qui pourra nous le dire c'est le temps.
En partant, j'ai voulu laisser la lumière allumée.
Ici, maintenant, toujours.
Qu'elle soit avec toi.
Qu'elle soit en toi.
Qu'elle te porte, dans les peines comme dans les joies.
Qu'elle inonde ton visage, ton coeur, ton âme.
Moi, je rêve d'être la petite bulle de lumière sur la photo, légère, douce, aérienne.
Je rêve de cette habileté là, à être si flottante, si simple, si soi.
Je rêve, mais pour le moment je crois que je n'y arrive pas.
Pas tout à fait en tous cas.
Pas complètement.
Mais qui sait ?
Demain peut être ?
Ou le jour d'après ?
Tout au fond de moi, j'y crois.
Je crois à la vie.
Je crois à l'amour.
Je crois à l'envie.
Je crois à la force en nous, cette force qui nous pousse, encore, toujours.
Je ne te quitte pas, c'est promis.
Mais je te laisse.
Garde la lumière ancrée au fond de toi.
Je le ferai aussi.
La vie est si belle.
Embrassons la !

Crédit photo: Bob



jeudi 9 octobre 2014

L'élasticité des sentiments ...




Avec les autres, je me suis toujours sentie reliée comme par un élastique.
Le contact se fait, souvent très facilement.
Une connexion rapide.
Intense.
Profonde.
Un lien se noue assez rapidement.
Mais pas un lien souple et confortable, non.
Malheureusement.
Un peu comme un élastique trop tendu si je puis dire.
Je suis très vite très proche.
Trop vite trop proche.
Je (me) donne à 200%.
Je ne sais pas doser.
Peut être même que je suis envahissante ?
Et puis, sans que je comprenne, sans que je sache forcément pourquoi, l'élastique soudain se détend.
Mais trop vite aussi.
Trop fort encore.
Et j'ai l'impression alors d'être loin, très loin.
Et cette distance est, du coup, rendue plus grande encore ...
Ou en tous cas c'est ainsi que je le ressens.
Un problème d'élasticité du coeur ?
U problème de curseur du mental ?
Un problème de dosage des sentiments certainement ...
C'est douloureux.
C'est emmerdant.
Parce qu'après je ne sais plus quoi faire.
Je ne sais plus comment me comporter.
Je me doute bien qu'il faut que j'avance.
Mais dis-moi, dis-moi, pour avancer sans être ni trop proche ni trop loin des autres, dis moi, on fait comment ?

samedi 4 octobre 2014

Elle est là et elle gronde ...


Depuis quelques jours je la sens monter en moi.
Sournoise, elle se présente d'abord comme une légère irritation.
Puis elle augmente et devient une somme de petites contrariétés.
Elle enfle, et j'ai soudain l'impression que le monde entier me pousse à la laisser exploser.
Ceux qui te disent "j'ai pensé à toi pour ce projet" et dont tu n'entends plus parler.
Ceux qui te disent "bien sûr que je vais t'appeler" et ne le font jamais.
Ceux qui te disent "tu peux compter sur moi" et qui te plantent quand tu as besoin d'aide.
Ceux qui te disent "oh j'aimerais tant qu'on se voit" mais ne te proposent jamais de les retrouver.
Ceux qui te disent "non mais bien sûr tu as raison mais moi à ta place voilà ce que je ferais".
Et, surtout, par dessus tout, ceux qui te remettent entre les pattes tes difficultés.
Ils sont tous bien intentionnés.
Ils sont tous plein d'affection ou d'amitié.
Ils sont tous en train d'agir de bonne volonté.
Disent ils.
Et c'est peut être, et c'est sans doute, de leur point de vue, tout à fait vrai.
Mais moi, en face, je me prends tout de plein fouet.
Et ça réactive de façon terrifiante toutes les blessures de mon passé.
Et je voudrais crier.
Je voudrais rugir.
Je voudrais hurler.
Je voudrais qu'on me traite avec respect.
Je voudrais qu'on arrête de m'oublier.
Je voudrais ne pas être la cinquième roue du carrosse.
Je voudrais ne pas être la chaussette oubliée derrière un radiateur.
Mais il faut croire que quelque chose en moi autorise ça.
Ou l'attire.
Ou le laisse arriver.
Comme lorsque j'étais enfant.
Comme pour tout ce que j'ai dans ma vie subi et / ou accepté.
De ma mère.
De mon père.
Des marâtres.
Des employeurs.
Des amis plus ou moins vrais.
Des relations plus ou moins virtuelles.
Je crois que j'ai tant voulu qu'on m'aime que je me suis toujours présentée comme la fille gentille et toujours bienveillante à qui on peut tout dire, tout faire, qui peut tout accepter par amour ou par amitié.
Mais je ne veux plus de ça.
Je ne veux plus qu'on me marche sur les pieds.
Je ne veux plus me sentir abandonnée.
Je ne veux plus me sentir trahie.
Je ne veux plus me sentir humiliée.
Je ne veux plus me sentir manipulée.
Aujourd'hui, ça ne marche plus.
La colère est là, bien là.
Elle gronde en moi.
Et elle semble prête à me faire exploser.
Il va falloir la canaliser.
Et il va falloir travailler sur moi.
Parce que je ne sais, je ne le sais que trop bien.
Ce ne sont pas les autres qui vont changer.
Ce ne sont pas les autres qui doivent changer.
C'est à moi.
A moi de poser les limites.
A moi de formuler mes souhaits.
A moi de dire ce que je ressens, quitte à en être moins aimée.
Maintenant, aujourd'hui, à l'avenir, je l'ai compris et il va falloir l'appliquer.
Maintenant, aujourd'hui, à l'avenir, c'est à moi de jouer.

jeudi 2 octobre 2014

Octobre rose ... et tempête rose !





Alors voilà.
C'est l'histoire d'une fille qui un jour ouvre un blog, pour parler de ce qu'elle a sur le coeur.
Pour soulever les tapis, sortir les cadavres du placard, crever les abcès, briser les non dits.
C'est l'histoire d'une fille, d'une femme, qui a eu peur, vraiment peur de faire tout ça au début.
Mais qui en a ressenti le besoin.
Le besoin de se mettre à nu.
Pour parler d'elle, sincèrement et profondément.
Pour être elle-même, tout aussi intensément.
Par les mots, par les souvenirs, par les photos quelquefois, cette femme-là s'est dévoilée plus qu'elle ne l'avait jamais fait.
Parce que c'était le moment, le bon moment.
Parce qu'il fallait le faire.
Et un jour cette femme là en a croisé une autre, en tous cas virtuellement, qui lui a lancé un superbe défi.
L'an dernier, dans le cadre de la campagne Octobre Rose visant à promouvoir le dépistage du cancer du sein, elle a proposé aux femmes qui le voulaient de montrer leurs seins.
Et de créer ainsi une mosaïque de seins, ceux épargnés comme ceux touchés par la maladie.
Pour inciter toutes les autres à montrer leurs seins, elles aussi, et à faire un dépistage ou une mammographie.
L'an dernier, j'ai trouvé le projet courageux, très courageux même, mais je n'ai pas osé.
Je suis restée là, à venir admirer tous les jours le nombre d'inscrites augmenter.
J'ai pensé aussi, j'ai pensé surtout, au courage de toutes les femmes, mères, filles, soeurs, touchées par cette terrible maladie.
J'ai eu honte un peu je dois l'avouer.
Honte de mon manque de courage à moi, alors qu'elles affrontaient le pire.
Mais c'était trop tard.
Je n'avais pas participé, je n'avais pas osé.
Alors, quand cette année Armelle a décidé de relancer son opération, j'y ai repensé.
J'ai pensé à celles qui, aujourd'hui, autour de moi, sont en lutte.
Des femmes que j'aime, des femmes que j'admire, des femmes pour qui j'ai peur même si je ne dois surtout pas leur dire ...
Et il ne m'a pas paru possible de refuser.
Alors cette année, j'ai agi.
J'ai fait comme 171 autres femmes.
J'ai pris en photo mes seins.
Pas ma (petite) poitrine dans une pose sexy.
Mes seins.
Ceux qui nourrissent les enfants.
Ceux qui me font femme aussi.
Oui je les ai pris en photo.
Ca n'a pas été facile.
J'étais gênée.
Je n'ai pas l'habitude je te rassure (ou pas).
Et puis je ne les trouve pas forcément très jolis.
Mais je les ai immortalisés.
Puis je les ai montrés.
A Armelle, et à tout le monde aujourd'hui.
Et maintenant, comme 171 autres, je vois mes seins sur cette affiche.
J'imagine les sourires plus ou moins bienveillants, j'imagine les remarques, les petites blagues en douce au café ou au dîner : "putain t'as vu elles ont montré leurs seins elles sont quand même un peu dingues / exhib / débiles / impudiques / sexuelles / connes / impudiques (rayer la mention inutile).
J'imagine tout cela et je suis presque sûre que tout ça sera dit.
Mais si quelque part, en voyant cette mosaïque, une femme, une seule femme au moins, se décide à prendre rendez-vous pour se faire examiner par son médecin et, au besoin, passer une mammographie ... alors on aura eu raison.
Toi qui me lis, je voudrais t'adresser ce message aujourd'hui.
Si tu es une femme, fais le.
Appelle ton gynéco, fais le point avec lui, vois ce qui doit être fait, et ... fais le !
Si tu es un homme, fais le aussi, à ta manière.
Parles-en à ta femme, à ta soeur, à ta mère, à tes amies.
Dis leur de faire le nécessaire.
Dis leur que ce n'est pas une fatalité.
Dis leur que plus on repousse le moment, plus on prend de risque.
Dis leur que la vie est trop belle, bien trop belle, pour prendre ce risque.
Dis leur, il faut leur dire, aujourd'hui.
Et puis, tant que tu y es, dis leur que tu les aimes.
Même si elles le savent déjà, ça leur fera du bien que tu leur dises ...

Crédit photo : Armelle http://www.blondeparesseuse.com
A toi qui a eu le courage de lancer ce défi, une nouvelle fois, bravo ... et merci !