mardi 3 mars 2015

L'anatomie (foireuse) de Bob Richard ...




Bon ok, je l'avoue, je suis restée bien silencieuse après mon dernier post.
Je m'étais quand même dévoilée sous un aspect de ma personnalité assez méconnu (heureusement) et j'étais un peu gênée. Toi aussi peut être ...
Il n'y a longtemps eu qu'un seul commentaire, pragmatique, qui me demandait tout simplement : "Mais alors, les bougies, ça a marché ou pas ???".
J'ai hésité à répondre.
J'avais envie de dire que d'une certaine façon, j'avais vu la lumière au bout du tunnel (mouhahahaaa), j'ai même pensé à mettre une délicate petite photo d'escalopes de veau (si si, j'y ai vraiment pensé !) ... mais j'ai pas osé.
Pourtant oui, c'est vrai, il y a eu une suite après l'épisode lyonnais de la quenelle de cire.
Et même une vraie aventure en fait.
Du coup je me suis lancé un défi : si j'avais 2 commentaires sous cet article, je te racontais la suite.
Or depuis trois jours, c'est arrivé.
Je suis dos au mur, plus le choix dans la date (il fallait bien que je la place celle ci !).
Aujourd'hui je te raconte LA SUITE !
Si tu te souviens bien, j'avais refusé catégoriquement de me mettre des bougies dans la grotte magique.
Mais mon problème n'avait pas trouvé pour autant de solution.
En fait (mais je ne l'ai compris que tardivement), c'est surtout à Sainte Rita que j'aurais dû coller un cierge !
Mais comme je ne suis pas très croyante, j'ai choisi la voie traditionnelle : j'ai vu d'autres médecins.
Je te rappelle (pour une transparence et une précision absolues, ne me remercie pas) que j'avais une adorable petite déchirure juste à l'entrée du vagin. 
(Bon appétit si tu es à table).
Tu vois le principe ? 
Il est d'une simplicité à faire peur : à la moindre sollicitation, la peau se déchire. 
Donc tu attends gentiment que ça cicatrise en indiquant avec un immense sourire à ton partenaire ses oreilles, comme unique point de chute de tout désir naissant.
Parce que rien que l'idée qu'il te regarde te fait déjà grimper aux murs (mais pas comme il le voudrait !).
L'état de notre intimité se rapprochant du désert de Gobi, il devenait urgent de trouver une réponse, une issue, une solution.
J'ai pris RDV avec ma gynécologue.
A trois reprises, et en dépit de la moindre évolution positive, elle m'a répété que ça allait passer tout seul, à coup de crème à la con. 
Tu vois le style.
J'ai refusé le quatrième RDV.
Une copine m'a donné le numéro d'un type soi-disant génial.
J'ai appelé et j'ai expliqué mon problème, en insistant sur le fait que c'était douloureux et assez flippant quand même.
Le jour du RDV, il m'a demandé de me déshabiller et, sans autre explication, a saisi une sonde pour réaliser une échographie par voie interne.
(Honnêtement, démerde toi pour visualiser ou googlise, il est hors de question que je te fasse un dessin !).
Il m'a donc fait un mal de chien (ce gros con), et n'a absolument pas trouvé de solution à mon problème, lui non plus, à part un retour à la crème.
Le troisième gynéco, c'était celui des bougies.
Je commençais à désespérer.
Le quatrième m'a été chaudement recommandé.
A ce stade, je rêvais presque d'être amputée du  bas de mon corps.
J'arrive chez ce médecin et j'explique pour la énième fois mon souci.
Le gars me demande de me désaper (hé oui, encore).
Il m'indique gentiment les étriers (ce mot !), et allume sa lampe pour observer.
"Je ne vois rien" me dit-il.
En effet, après 3 semaines d'abstinence totale, ça avait fort heureusement cicatrisé.
Mais comme il ne voyait pas le problème, il a fait selon son bon sens (cet enfoiré !) : il a tout simplement écarté d'un coup sec.
Et là, tout content, il s'est écrié "Ah si ça y est, ça saigne, je vois !".
Moi je ne voyais rien mais je peux te dire que j'ai bien senti en revanche.
Exit gynéco numéro 4, et moi j'avais toujours mon problème sur les bras.
(Enfin un peu plus bas que les bras mais bon).
J'ai fini par trouver à l'hôpital un ponte de chirurgie gynécologique qui a bien voulu me donner RDV.
Un vieux roublard, qui te prend avec 2 heures de retard sinon c'est pas drôle.
Il m'a examinée et a immédiatement prononcé ces mots magiques : "Mais enfin, c'est l'évidence même ! Vous avez une petite malformation il faut juste opérer et vous n'aurez plus jamais de problème !".
Putain je l'aurais volontiers embrassé si j'avais pas eu les pieds coincés dans les étriers et la chatte à l'air (technically speaking).
Tu vois le méga happy end ?
Moi aussi j'y ai cru.
J'ai déchanté ensuite.
Il m'a dit qu'on allait faire une petite opération sous anesthésie locale, a mentionné vaguement une sorte de mini-épisiotomie.
A l'époque, je n'avais aucune idée de ce que ça pouvait bien être.
Le jour J, je suis arrivée telle une vierge innocente (enfin presque) pour le sacrifice.
On m'a recollé les pieds dans les étriers (j'en étais presque à hennir ou à réclamer une selle je te jure !), puis on m'a badigeonnée méthodiquement de Betadine.
Glamour total.
L'infirmière m'a fait les piqures d'anesthésie (et c'est un vrai régal de se faire piquer dans cette zone du corps comme tu peux l'imaginer) en me racontant sa vie, et, à peine un heure plus tard, le professeur Machin a daigné faire son entrée.
Sans m'avoir le moins du monde expliqué le déroulement de l'opération, ni même avoir pris la peine de me dire bonjour, il a saisi son scalpel et a commencé à me trancher dans le vif.
J'ai cru qu'il m'avait coupée en deux, comme un David Copperfield qui aurait foiré son spectacle ! J'AI TOUT SENTI !
L'anesthésie n'était pas assez forte, ou elle commençait déjà à se dissiper, en tous cas j'ai sursauté, et j'ai hurlé de douleur et de peur.
Hé bien figure toi que les médecins sont des gens merveilleux et incroyablement réactifs.
Et celui-ci a fait la seule chose qui lui paraissait appropriée ...
Il m'a littéralement hurlé dessus.
"Non mais ça va pas de bouger comme ça ! Vous êtes dingue ou quoi ? J'ai un scalpel dans la main voyons je risque de vous blesser !".
Comme ça.
Si si.
J'étais en larmes, de gros hoquets bouillonnants sur les joues et le coeur qui battait à tout rompre, et en plus, je devais culpabiliser.
Génial.
Décidément l'amputation aurait été une bonne option j'aurais au moins eu droit à l'anesthésie générale ...
A ce stade, j'ai bien pensé à me lever et à me casser mais franchement c'était un peu compliqué là tout de suite : j'étais à poil, la peau zébrée de marron, les pattes écartées et les babines en vrac !
Il fallait qu'il finisse sa boucherie chevaline le pépère.
Alors j'ai serré les dents, l'infirmière a refait une piqure, et j'ai tenu jusqu'à la fin de l'opération sans insulter ce gros connard.
Je suis sortie de là un peu hagarde il faut bien le dire, incapable de marcher, les pattes écartées comme si j'étais née assise sur un tonneau.
La grande classe !
Mon mec (un saint je te jure !) est venu me chercher et j'aurais pu me mettre à califourchon sur ses oreilles d'ailleurs mais j'ai pas osé (et puis ça aurait fait trop mal).
J'espérais entrevoir au moins la fin de ce cauchemar.
Le vieux boucheman m'avait vendu une guérison en 2 semaines.
Et quel bonheur, cette phase merveilleuse de cicatrisation où tu te trimballes comme un nouveau né, avec des couche Confiance, les pattes toujours en tonneau !
Mais c'était temporaire, je me le disais tous les matins.
(Et je le répétais tous les soirs à mon mec qui était à deux doigts de péter un câble).
Bon, évidemment, c'était mal recousu, il y a eu des complications, et ça a mis des semaines à cicatriser.
Evidemment.
Tu te dis peut être que cette histoire n'est pas croyable.
Mais si, la réalité dépasse souvent la fiction on le sait bien (surtout la mienne !).
La fin de cette belle et émouvante histoire d'escalopes s'est produite quelques semaines après l'opération, quand il a fallu retourner voir mon Bernie des hôpitaux pour la visite de contrôle post op.
Pervers Pépère avait encore une bonne heure de retard, normal.
Je suis entrée.
Il m'a demandé de me désaper (à ce stade j'aurais presque mieux fait de devenir nudiste non ?) et de mettre les pieds dans les étriers (ça sonne comme un mantra à force, c'est magique).
J'étais donc dans cette position qui te fait te sentir femme et forte à la fois, quand là j'ai l'ai vu, derrière lui.
Un grand beau gosse.
Un jeune interne d'une petite trentaine d'années, terriblement canon, qui me matait l'entrejambe avec un air entendu ...
Le vieux hibou m'a alors demandé si ça ne me gênait pas que son étudiant observe, car mon cas était vraiment très intéressant.
J'étais une fois de plus le dindon de la farce, ou le rôti, on se sait pas trop, et j'avais tellement hâte d'en finir que j'ai dit oui, juste pour sortir au plus vite de cet endroit.
Et là, il a enfin prononcé les mots que je rêvais d'entendre depuis des mois : "Bon ben c'est fini tout ça maintenant, vous êtes guérie tout va bien se passer à l'avenir !".
Soulagée, je suis rentrée chez moi, j'ai allumé des bougies en me marrant comme une baleine, et j'ai attendu mon mec pour tester avec lui la solidité du matériel !
Et je te rassure tout s'est bien passé ensuite, par pitié ne m'envoie pas Amanda Lear ou le docteur Cymes, JE VAIS BIEN TOUT VA BIEN.
J'ai juste conservé une petite pathologie sans gravité mais qui peut prêter à malaise il est vrai : dès que je vois une blouse blanche, comme par un réflexe pavlovien, je commence à enlever ma culotte et à réclamer les étriers, et honnêtement mon ophtalmo me l'a dit la dernière fois, il commence à en avoir assez !

14 commentaires:

  1. Ben voilà, en allumant ma Dyptique ce soir, je penserai à toi. ��������
    Laet

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    1. Oh my god (tu la vois la vanne à deux balles ;)), tu ne pourras plus jamais regarder une Dyptique de la même façon désolée !

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  2. La vache Bob, si j'avais pas vécu du (presque) similaire (même esprit de la série de super gygy de mes 2 en tout cas... pardon...), j'y croirais pas. C'est pas possible de faire endurer tout ça !!!
    Mais finalement, c'est ton ophtalmo que je plains le pauvre (doit être trau-ma-ti-sé) ;-)))
    La bise Bob

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    1. Ben ouais Cécile quand même le pauvre c'est pas de bol ;))
      Bise aussi !

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  3. je ne verrai plus jamais les cierges de la même façon... ! Respect quand même !

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    1. Héhé Gaëlle voilà je brise toutes les belles images c'est honteux désolée ;)

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  4. Mouhahahahahahaahahaha !!!! Pardon hein mais là....ta façon de raconter les choses est hilarante même si je compatis quand même à fond pour toi...pour vous devrais je dire ! Merci pour cette bonne tranche de rigolade.....C'est juste énorme !! Je t'embrasse !
    Laeti N

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    1. Merci Laeti, j'avais très envie de faire rire en racontant cette histoire alors surtout ne te prive pas !

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  5. Et dire que moi je suis en plein dedans vu que c'est un peu ce que je suis en train de vivre pour un problème qui se situe dans la même région. Je ne compte plus les spécialistes, le cul à l'air, les trucs qu'on m'enfonce... affreux affreux affreux. Et je n'ai tjrs pas trouvé de solution !

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    1. Oh merde ! Je ne sais pas quoi te dire anonyme, pour le coup c'est pas drôle :(
      Je te souhaite une solution proche !

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