lundi 18 août 2014

N'est pas mouton qui veut, ou Bob Richard à la plage ...


Cet été, c'était pas franchement le délire pour les vacances ...
On était partis pour rester (high level de la vanne steuplé), et je commençais à sérieusement baver de jalousie devant les couchers de soleil des copines Facebook et Instagram ...
(Tu me diras j'avais qu'à pas regarder je sais je sais je sais)
Et puis, finalement, presque sur un malentendu comme dirait l'autre, on a eu une ouverture et on a donc pris la route pour 10 jours, dont une petite semaine à Marseille.
J'avais remarqué dans les sioublimes photos de couchers de soleil des copines que plusieurs d'entre elles (elles se reconnaîtront et je les embrasse !) parlaient de ce havre de paix qu'est la plage de l'Almanarre après 18h.
A ce stade tu l'auras sans doute compris, j 'ai pas pu résister, j'ai fini par vouloir moutonner.
J'ai commencé à travailler mon mec au corps parce que lui les photos FB ou IG ça lui en touche une sans faire bouger l'autre si tu vois ce que je veux dire !
On était à Marseille, l'Almanarre est près de Hyères, on devait donc faire 80 bornes pour parvenir au Graal ... Et 160 dans l'après midi pour aller tremper un pied alors que partout en ville les plages nous narguaient.
Mais il faut croire que je l 'ai suffisamment saoulé j'ai été assez convaincante car il a fini par accepter.
Vu le monde en journée, mon plan était simple : il fallait s'arranger pour se balader longtemps et arriver en fin d'après midi.
On a donc pris les chemins de traverse (ceux qui ne sont jamais les plus courts, merci Francis).
Très organisés que nous sommes, on a zoné pour trouver un endroit où acheter à manger (quand tu pars à 13h c'est bizarre non ?), zoné pour trouver un endroit où pique niquer (entre Marseille et Hyères si tu veux pas marcher 20 mn pour aller dans une calanque tu te retrouves face à une absence de choix aussi désespérante qu'un test WISC 4 sur une Nabila jeune), on a failli manger en face d'un supermarché tellement on trouvait rien dans la pinède, et puis on a fini par se poser dans un endroit sympa niveau vue, mais qui devait avoir servi de pipiroom il faut bien se l'avouer (vu qu'il y avait presque autant de mouchoirs au pied de certains arbres que de poils sur le torse de Demis Roussos).
Qu'à cela ne tienne, on s'est légèrement éloignés et on a quand même mangé notre pizza sur laquelle on bavait depuis presque une heure, le carton sur les genoux dans la bagnole.
La vue sur la mer, le bruit des cigales, le goût de la pizza au feu de bois, tout ça nous a fait oublier qu'on était posés comme des clochards avec des cailloux qui nous labouraient le cul.
On a fait un concours de tir (au caillou du coup), en trichant tous autant qu'on pouvait, on s'est bien marrés finalement, il nous en faut peu tu vois ...
Et puis on a fini par décoller parce qu'une famille de belges arrivait, et qu'on n'a rien contre les belges mais quand même on a nos limites hein (non je déconne !).
Le truc par contre c'est qu'on n'a pas croisé la moindre poubelle jusqu'au "parking" (un vieux bout de terre en fait), et qu'on a eu un fou rire quand mon mec a signalé que la fenêtre de la bagnole des belges était ouverte ...
C'aurait été pratique non ?
Je te rassure, on l'a pas fait, mais rien que d'y penser on était morts de rire comme deux sales gosses qu'on est ...
Enfin bref, l'Almanarre me diras tu ???
Hé bien quand on est arrivés sur cette plage tant convoitée, vers 17h, et on a vite compris qu'on n'était pas les seuls àl a convoiter.
Il y avait tant de monde qu'on aurait dit une colonie de morpions sur une planche de Reiser !
Horrible !
Stoïque, mon mec n'a rien dit et a tourné pour trouver à se garer pendant un bon 1/4 d'heure.
On a réussi par miracle à poser nos serviettes entre deux parasols, et là, les enfants ont découvert que la plage de sable fin que maman avait promis était en fait un mélange de gros sable et de galets (qu'ils détestent, comme tous les mômes qui se tuent les pieds en allant se baigner).
J'ai bien senti que mon plan de rêve commençait sérieusement à déconner, que ça ressemblait pas trop aux photos que j'avais vues (saletés de filtres ;)), et surtout que ça commençait à virer Pierre Richard style, mais j'ai décidé que tout allait bien se passer.
Nier la réalité, première étape vers le bonheur !
Ca a fonctionné un temps.
Plutôt bien même, car "les gens" ont commencé doucement à se lever et à quitter la plage, donc on gagnait au moins de l'espace, à défaut du confort des pieds (ben oui ils partaient mais sans les galets tu comprends bien).
Et, au moment où j'ai vraiment commencé à me détendre, j'ai entendu un hurlement (non, j'exagère même pas pour une fois).
Mon fils.
Qui sortait de l'eau en traînant la jambe.
Au nombre de décibels, je te jure que j'ai cru qu'il s'était fait bouffer le mollet par un requin !
En fait, c'était quand même moins grave, mais il s'était fait choper par une méduse et avait trois grosses piqures / brûlures sur le corps.
On a frotté avec du sable, et, en bonne mère qui a regardé les bronzés, je lui ai dit qu'ils fallait pisser sur les brûlures.
Ben si.
La tête qu'il a faite !
Et pourtant c'est vrai, tous les gens du coin nous l'ont ensuite confirmé.
Mais bon, l'adolescent s'était suffisamment fait chier dans cette journée pour ne pas en plus vouloir être couvert d'urine.
Je le cite.
On a donc cherché un poste de secours, il a eu une petite pommade et un bisou magique (je déconne, la pommade a suffi), et on a pu se rassoir sur nos serviettes et constater que la plage s'était, ô miracle, quasiment vidée ...
On a enfin pu profiter de la vue magnifique, celle des photos sur lesquelles j'avais bavé, celle dont je rêvais depuis quelques jours sur un petit écran ...
Bon évidemment, il y avait malgré tout ce problème de bruit de fond.
"J'ai maaaaaaaal".
"J'ai maaaaaaaal".
"J'ai hyper maaaaaaaal".
Car l'ado est très expressif dans la douleur.
(comme dans la faim, dans la revendication et dans la joie aussi d'ailleurs).
(mais je m'égare).
Mais on a posé délicatement une barrière mentale sur ce bruit de fond.
Et on s'est employés à se détendre totalement.
Tous nos muscles.
Tous.
Quand soudain, j'ai eu un flash.
Je me suis souvenue que j'étais une femme.
Oui je sais ça paraît con.
Et dit comme ça, ça l'est.
Mais que j'étais une femme indisposée on va dire ...
Et que j'étais aussi une femme trèèèèèès étourdie.
Et qu'on était partis de l'appart depuis trèèèès longtemps.
Et si.
Les filles, elles, ont déjà compris mon désarroi.
Les mecs, franchement, cherchez pas, j'ai trop honte pour vous expliquer.
Je me suis donc dépêchée de chercher des toilettes.
Pas de toilettes.
Un cabanon ?
Pas de cabanon.
Des bosquets au moins ...
Pas de bosquets.
Fuck.
Il me fallait pourtant un lieu, pas trop à la vue, pour faire ce que j'avais à faire.
Tu veux la vérité ?
(La honte sur ma tête à jamais !)
J'ai fini par aller me planquer sur le chemin d'accès à la plage, entre la plage et la route donc, en priant pour que personne ne passe sur ce chemin et en utilisant le caleçon de mon mec comme "papier" ...
Je te passe les bagnoles qui ralentissaient en me voyant le cul à l'air accroupie dans le sable, un vrai bonheur.
Terrible ...
Il en pleure encore de rire quand il y pense.
Moi, moins je dois dire.
Mais bon, je me suis dit que, une fois ça fait, on allait ENFIN profiter vraiment de cette putain de plage de rêve hein nom de dieu de bordel de merde !!
J'ai pris mon réflex, commencé à mitrailler mes gosses, immortalisé la lumière du soleil couchant, tellement belle, tellement flatteuse aussi ...
Ils jouaient au bord de l'eau, mes deux amours, c'était adorable.
Je me suis approchée mais sans que mes pieds soient mouillés, je ne voulais pas prendre de risque tu comprends, j'étais au bord, juste au bord, je les shootais et je me régalais les pupilles ...
Et puis il y a eu ...
Tout à coup ...
Cette énorme vague !
Je te jure, j'étais loin, c'était absolument impossible !
Et pourtant elle m'a complètement trempée cette connasse !!!
Mon mec a tellement ri qu'il a failli faire un AVC.
Mon fils en a même oublié la douleur de la méduse.
Ma fille n'a rien capté, elle jouait comme d'habitude.
J'ai eu droit à la petite remarque qui m'a tuée : " Chérie je vois bien que ton short est trempé mais ... là je ne peux plus t'aider, tu m'as déjà piqué mon caleçon j'ai plus de cartouches mouhahahaaaa".
J'ai hésité à l'étrangler ... mais il y avait encore la route à faire pour rentrer à Marseille et enfin se coucher, pour oublier cette journée et mes idées à la con !
Et autant te dire que le lendemain, on est restés sur place et j'ai été privée de téléphone portable.
Avec moi, ils avaient trop peur de retenter le coup de "sous les galets, la plage ... et les emmerdes par poignées" !


9 commentaires:

  1. J'adore toujours autant ton style barbe de charlemagne, heu, je veux dire fleuri ! Merci !

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    1. Et moi j'adore ton expression ;) !
      Vive le style "barbe de charlemagne" alors !

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  2. toi t'es pas encore passée à la cup ?
    et on n'a même pas de magnifiques clichés de soleil couchant la misère :-D

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    1. Non, pas encore ...
      Mais je suis déjà championne de conneries alors je mériterais une cup c'est sûr ..
      Et tu auras peut être un coucher de soleil si tu es sage ;) !

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  3. Bob mais pourquoi tu ne m as pas appelé ??? La plage de sable fin c est celle TOuT au fond de l Almanarre et il faut arriver a 6 heures Avant pour manger il faut s arrêter a la Vague a Six fours ou sur le port a Carqueiranne Bref je t envoie mon 06 ;-)) mais pour la cup et les méduses je ne peux RIEN faire même si je le sens TERRIBLEMENT responsable (avec Flo) de cette journée Pierre Richardesque !!! Bises bises Mu

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    1. Rhaaaa mais parce que je voulais y arriver toute seule Mu (et parce que j'avais pas ton 06 aussi ;))
      C'est bien que tu te sentes responsable car tout est évidemment entièrement de votre faute à toi et à Flo, honte sur vous ;)))
      La prochaine fois c'est toi qui me drive pour aller à la page, et tu me préviendras quand tu verras une grosse vague hein ?!Bises !

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  4. Oh ma Bob, comme tu m'as fait rire!! Faut aussi que je te donne mon 06 parce que je t'aurais dit tout comme Mu' (et d'autres astuces aussi si tu veux), faut pas oublier que tu étais chez moi! En même temps, cela nous aurait privés de ton récit homérique, c'eût été dommage... ;)
    Quant à la cup, ah la cup, c'est moi qui pourrais faire un billet PierreRichardesque avec cette invention, bref!
    (et du coup, je culpabilise un peu avec mes photos de couchers de soleil)

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    1. Bon la prochaine fois on fait un apéro alors les filles, et on debriefe sur nos histoires de "femmes femmes follement femmes" ok ?
      J'apporterai du rosé !
      ;)

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    2. Ouais, on fait comme ça, un apéro rosé, ça sera bien!

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