mercredi 27 août 2014

Et, un à un, tenter d'ôter les graviers dans mes chaussures ...


Est-ce que si tu les déposes sur une serviette de plage ils deviennent un jour plus légers ?
Est-ce que si tu les écris dans une fenêtre virtuelle ils deviennent un jour plus doux ?
Est-ce que si tu les regardes en face ils deviennent un jour moins dangereux ?
Est-ce que si tu les caches au fond d'une poche tu parviens un jour à les oublier ?
Est-ce que si tu mets ton énergie à les reconnaître, à les cerner, à les comprendre, ils deviennent un jour tes amis ?
Est-ce qu'un jour tu peux les regarder avec presque de la tendresse au fond des yeux ?
Est-ce qu'ils te définissent ?
Est-ce qu'ils te rendent heureuse ou malheureuse ?
Est-ce que la vie les jette dans l'oubli, pour mieux les rappeler de ses voeux ?
Est-ce que c'est la lumière, plus douce, qui te les fait accepter mieux ?
Est-ce que cette même lumière peut un jour les rendre âpres, coupants, acérés au point de te blesser, encore et encore ?
Est-ce qu'un jour on peut dire qu'ils ne sont plus là ?
Ou est-ce qu'ils sont là mais sans que la douleur ne les accompagne plus ?
Tous ces cailloux sur la route, tous ces graviers dans nos chaussures, toute notre vie au fond de nos bottes et de nos coeurs ...
Je ne sais pas.

5 commentaires:

  1. Bob, tant qu'ils sont dans ta chaussure, tes cailloux ne sont pas des rochers, t'arrives à endiguer l'évolution, t'arrives à ne pas te faire envahir.... Ils seront toujours là, mais plus tu grandis, plus ils rapetissent: un peu comme la maison de notre enfance ou l'oncle géantissime qui nous arrive à l'épaule avec le temps... C'est de la philosophie de moine shaolin à deux balles mon com, de la parole de samouraï de nanar, mais j'y crois vraiment....

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    1. J'aime bien cette philosophie là Viviane, et j'aime les moines Shaolin aussi en fait ;))
      Merci pour ton comm, merci de passer !

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  2. Mes cailloux sont moins tranchants que les tiens, il n'y a pas photo, mais je me pose ce genre de question alors que j'approche de la rémission* après une année vraiment hard ... peut-on/faut-il tourner la page comme si de rien n'était, et Est-ce seulement possible, d'ailleurs? Je crains qu'accepter et verbaliser ne soient indispensables, mais la colère et la rancune m'empêchent de passer cette étape et d'accepter tout ça.

    Bref, repose moi la question dans un an, je te ferai part de l'avancée de mes réflexions les plus profondes sur le sujet. Et peut-être que je serai alors suffisamment sereine pour répondre à tes questions plutôt que de parler de moi-moi-moi ;-)

    * c'est le terme correct pour la maladie auto-immune dont je suis atteinte mais tout le monde pense au cancer alors je précise

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    1. C'est étonnant les prismes, les kaléidoscopes qu'on se fait ... En te lisant Blandine, je dirais au contraire que tes cailloux sont des rochers que je n'aurais pas pu porter ...
      Mais la question n'est même pas là en fait.
      La question finalement, c'est ce que l'on en fait.
      Je partage ton sentiment, il faut verbaliser, même la colère et la rancune (et surtout elles à dire vrai).
      J'espère que tu auras / as envie d'en parler, à une oreille qui ne va pas te juger, ni te jauger, mais bien t'écouter dans ta vérité.
      Et surtout, surtout, j'espère que tu vas bien et je t'embrasse (je me permets)

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  3. Je te rassure (ou pas;-), je préfère mes cailloux à moi, pour le moment.
    Même si je ne suis pas près d'arrêter la psy, mais faut ce qu'il faut!
    Sur ce, bon WE !

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