jeudi 23 avril 2015

Ouvrir les portes en grand, faire sauter les verrous ... et assumer les conséquences.



Une amie proche, une amie chère, m'a dit récemment que la lecture de mes textes était pour elle source d'inquiétude.
Que mes états d'âmes, en tous cas les plus sombres, lui faisaient un peu peur.
Qu'elle avait eu soudain le sentiment, en découvrant ce blog, que j'allais mal.
Elle était étonnée autant que perplexe.
Jusqu'alors, elle avait pensé que j'allais tout le temps bien.
Que j'étais toujours gaie.
Un vrai pinson c'est vrai, c'est ce que je montrais.
Un clown même.
En surface c'était vrai.
(En profondeur aussi quand j'y pense, car il est des clowns tristes qu'il fait bon éviter certains soirs de déprime où leur coeur pourrait déborder ...)
J'ai longtemps été cela.
Une surface rassurante, un sourire de façade, un rôle très bien rôdé.
Et puis un jour j'ai su.
Qu'il fallait s'échapper, de ce rôle, de ce masque trop serré.
Alors j'ai ouvert ma porte.
Mes yeux.
Mon coeur.
Et surtout, ma bouche.
J'ai ouvert ce lieu.
J'ai commencé à déverser.
Et déverser.
Et déverser.
Et si tu savais comme je me sens mieux !
Si tu savais combien ça m'a soulagée !
D'avoir cet espace là, un peu à l'abri, un peu secret ...
Mais ouvert quand même, pour pouvoir échanger ...
J'ai commencé à parler.
De mes souvenirs tristes ou gais.
De mes humeurs joyeuses ou sombres.
De mes angoisses cohérentes ou folles.
De mon histoire.
De moi.
Voyage au centre de ma terre.
Voyage au coeur de mes secrets.
Le lien du blog a fait son voyage.
Hors de mon contrôle.
Sans que je l'y ait poussé.
Certains ont lu ce qu'ils auraient préféré ignorer.
Certains ont même pris plaisir à me juger.
Tant mieux, tant pis, cela leur appartient, ça n'est pas de mon fait.
D'autres ont découvert une part de moi jusqu'alors cachée.
Une part qui les a interloqués, interrogés, intéressés.
Qui les a séduits parfois.
Qui leur a donné envie de mieux me rencontrer.
Qui les a émus, qui les a touchés.
Je ne sais pas qui vient me lire.
Je ne sais pas non plus pourquoi.
Je sais seulement ce que je fais.
Et que je viens, moi, écrire pour respirer.
Et que je ne pourrais plus revenir en arrière.
Ecrire est devenu une nourriture pour moi.
Un besoin quotidien.
Une drogue puissante je l'admets.
Mais je te rassure, une addiction qui me fait du bien.
Je me sens enfin vraie.
Je suis en route vers moi même.
Et je vais bien, ne t'en fais pas.

Ce texte est pour F., et C. et tous ceux et celles qui s'inquiètent pour moi et que j'embrasse, avec toute mon affection.

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