samedi 26 avril 2014

Happy forty ou Bob Richard à New York !


Et donc ... j'ai eu 40 ans !
Le soir de mon anniversaire, alors que nous dégustions de l'anguille grillée dans un restaurant japonais, mon homme, ce prince charmant bien que bourru en voie d'extinction, m'a suggéré d'aller faire un tour aux toilettes (oui, bourru je t'ai dit, bien que charmant ;)).
La surprise était posée sur ma table lorsque je suis revenue.
Moi j'ai vu : une paire de Converse grises toutes neuves et une casquette NY.
J'ai éclaté de rire, je n'en revenais pas : le matin même je me plaignais à mes amies que mes vieilles Converse commençaient à être vraiment flinguées et qu'il devenait urgent de les changer (mais les Converse Addict me comprendront, faire le deuil d'une paire c'est toujours un peu difficile !).
Bon, la casquette c'était sans doute pour que je me remette à courir.
J'ai trouvé le tout trop mignon, et je l'ai remercié avec mon plus beau sourire.
Lui, bizarrement, paraissait blasé pour ne pas dire déséspéré.
"Mais enfin, soulève moi tout ça banane !!!".
J'ai fait ma désormais célèbre tête-de-poule-qui-a-trouvé-une-clé-à-mollette, mais j'ai obtempéré..
Et, dessous, j'ai trouvé ... des billets d'avion.
Quatre. Pour New york donc.
Et pour les vacances d'avril.
Waou ! Le pied !
Attends ... pour les vacances d'avril ????
Waou !!! La flippe !
"Et t'as réservé un logement mon prince charmant ?"
"Nan nan, ça je te laisse gérer ma belle tu fais ça tellement bien ..."
Il est rusé le fourbe, mais moi j'avais donc d'urgence à trouver un pied à terre pour nous accueillir 6 semaines plus tard ! Dans une ville si peu touristique c'était finger in the nose hein mouhahahaaa ;) !
Le lendemain, je me suis donc ruée sur les sites et j'ai fini par trouver - assez difficilement pour tout te dire - un petit appart dans Harlem libre à nos dates et plutôt bien situé.
On a même réussi à faire faire nos 4 passeports dans les temps, à obtenir les Esta, tout se présentait donc sous les meilleurs auspices.
Et ... on n'avait plus qu'à partir !
La veille du départ, j'ai tout à coup visualisé les 8 h à passer enfermée dans l'avion et j'ai commencé à paniquer.
J'ai googelisé "claustrophobie - avion" et trouvé quelques astuces pour m'aider à gérer, mais franchement je n'en menais pas large (bref, j'avais la cagarelle).
On a attendu le dernier moment pour embraquer (conseil numéro 12), j'avais pleiiiin de trucs à lire pour penser à autre chose (conseil numéro 4), j'avais pris mon sédatif PC consciencieusement (conseil numéro 2), j'ai fait chier mon monde donc, mais ça allait à peu près.
Et puis je suis entrée dans cet avion, que j'imaginais petit, tassé, sombre, minuscule en terme d'espace vital.
Et c'était ... exactement le contraire en fait !
Blanc, spacieux (enfin raisonnablement quoi), frais et aéré.
J'ai souri de toutes mes dents et j'ai dit : "J'adore l'avion !" à mon mec médusé.
(pour tout te dire, je pense qu'il cherche un avocat pour divorcer tellement je le fatigue).
A part l'atterrissage, qui a failli me coûter mon déjeuner (j'ai verdi, blanchi, jauni, reverdi sous les yeux effarés de mon fils qui me demandait toutes les 15 secondes "ça va maman ???", mais j'ai tenu !), ce voyage commençait vraiment trop bien.
Trop bien ...
Oui, c'est le mot.
Parce que quand tu es Pierre Richard, c'est tout le temps, et partout.
Tu crois quand même pas que la malédiction s'arrête, comme ça par miracle, juste parce que tu as traversé un océan quand même ?
On atterrit donc, et c'est le passage à la douane.
Tout de suite, tu comprends que les douaniers américains ne sont pas du tout comme les douaniers français.
Ils ne mâchonnent pas un chewing gomme en regardant passer les touristes comme une vache regarderait passer les trains, non.
Eux, ils traquent !
Ils cherchent l'intrus.
Et tu te sens tout petit, tout fragile, tout con en somme, quand tu arrives devant leurs cahutes.
On a fait la queue sagement, on a même interdit les blagues à nos enfants (toujours très prompts à en faire, de préférence de mauvais goût ou insolentes, franchement c'était pas trop l'ambiance je t'assure), et on a attendu notre tour.
Devant nous, un mec passe.
Le douanier lui pose une question.
Puis deux.
Puis trois.
Lui demande de poser son index sur le scan.
Puis la main droite.
Puis la gauche.
Et il prononce alors cette phrase terrible : "Vos empreintes sont connues du système, veuillez me suivre monsieur".
Oh ben merde !
On est tombé derrière le seul mec de tout l'avion qui se fait embarquer dis donc !
On a donc attendu quelques plombes que notre douanier revienne, trop terrorisés pour oser changer de file (je te jure qu'ils font trop peur ces douaniers, même mon mec n'a pas bronché !).
On a finalement réussi à passer sans problème, et on a pris le taxi qui nous a conduits à notre appartement.
Et on a pris possession des lieux.
C'était super mignon, très "new yorkais", tout à fait comme sur les photos du site, j'étais ravie.
Mais rapidement, en entrant dans la salle de bains, j'ai constaté que le ménage laissait franchement à désirer ...
Dans tous les angles, des troupeaux entiers de moutons (et de poils donc, beuuurk !) probablement de différentes nationalités mais ça ne me rendait pas la chose plus attrayante.
Sous les chiottes, diverses traces jaunâtres, qui ne devaient pas être de l'eau if you see what I mean.
Et dans le reste de l'appart, c'était kif kif : chaussettes sous les lits, vaisselle collante, filtre à café encore plein des précédents voyageurs, sol qui noircissait les pieds si t'osait enlever tes chaussettes ...
J'ai donc passé une bonne heure à cleaner tout ça, c'était pas super agréable mais une fois ça fait, j'étais soulagée : on allait pouvoir toucher à tout sans rester scotchés ou sans attraper une mycose ... Joie !
On est partis se chercher un dîner, et puis on s'est couchés, bien crevés après une bonne journée de presque 24 heures.
Les mômes dormaient sur un super géant matelas gonflable, nous dans la petite chambre.
Rapidement on a tous sombré.
Mais, au bout de deux heures à peine, mon fils se lève et m'appelle.
"Maman ..."
Moi j'étais en train de rêver que j'embrassais James Dean, bercée par les bruits de la ville qui ne dort jamais.
J'ai mis du temps à comprendre pourquoi il m'appelait maman !
"Mamaaaaan !!"
Quand j'ai ouvert les yeux, j'avais ceux de mon fils à 3 cm du visage.
J'ai sursauté.
"Quoi ???!!!".
Lui, dépité : "Maman je crois qu'il y a un souci avec les toilettes ...".
Moi, mère poule adorable : "Mais quel problème bordel ? J'ai sommeil je dois dormir et embrasser James Dean moi !"
Je me lève tant bien que mal, je ne prends pas le temps de mettre mes lunettes, et je tâtonne donc vers la salle de bains.
Je regarde les toilettes à travers mes paupières trèèèès lourdes et mes yeux de taupe, mais je ne peux que voir le problème : la cuvette est pleine d'eau presque à ras bord, et au milieu, triomphal, trône ce que je ne peux nommer que ... "L'étron flotteur".
Rapidement, mon cerveau m'envoie un signal fort : "Ton fils de 11 ans ne comprend rien, toi tu sais, fais-toi confiance".
Non mais franchement quel connard ce cerveau pourri !
Je fais donc connement confiance à mon instinct et je dis à mon pauvre enfant, sur un ton péremptoire : "Mais enfin c'est pas compliqué, il suffit de re-tirer la chasse d'eau pour que ça coule à nouveau et que ça avale tout ce merdier voyons !".
Lui, pétrifié : "Ben j'ai pas osé le faire j'avais peur que ça déborde en fait".
Moi : "Mais laisse donc faire ta mère".
J'étais à deux doigts de lui dire "Admire et observe !".
J'ai bien fait de me retenir.
Car la suite, tu t'en doutes, a été très peu à la hauteur de mes espérances.
La chasse d'eau a continué de se remplir après que je l'ai tirée, et le niveau, déjà très haut, est monté, monté, monté ...
Jusqu'à déborder bien sûr, mon minot l'avait bien capté lui !
Et voilà donc l'eau des chiottes qui commence à me dégouliner sur les pieds, et moi qui, hagarde, cherchait comment arrêter le massacre ... mais aucune solution : il fallait attendre que le réservoir se soit complètement vidé hélas.
J'ai attrapé tout ce qui m'est tombé sous la main : papier Q, serviettes de toilettes, mon fils, pour éponger ce désastre tant bien que mal.
J'ai épongé, essoré, avec toujours sous les yeux ce monstre fécal qui flottait et n'avait donc pas daigné bouger, celui qui me narguait, franchement c'était l'horreur !
Il a fallu se résoudre, après avoir géré le problème de la flotte qui couvrait le sol, à trouver un moyen pour écoper et vider un peu la cuvette qui était toujours prête à déborder.
Ben oui, mon mec dormait comme une bûche, ma fille aussi, si l'un d'eux avait la bonne idée d'aller aux toilettes dans ce qu'il nous restait de nuit, il n'était pas question pour moi d'avoir à recommencer à éponger ! (et de toutes façons j'avais plus de serviettes disponibles).
J'ai donc fait le tour de la cuisine rapidement, dans le noir, et toujours myope, pour tenter de trouver un ustensile "adapté".
Un bol ?
Oh my god non !
Un verre ?
No way !
Finalement, j'ai attrapé dans la poubelle (dans la merde jusqu'au bout au point où j'en étais hein) le bocal en plastique qui contenait la soupe de notre petit dîner de la veille.
Je t'épargne les détails de ma pêche miraculeuse, je te dirai juste que mon fils avait bien mangé (tu peux vomir, moi-même j'en étais pas loin !).
Epuisée, j'ai passé quand même 10 minutes à me javeliser les mains sans parvenir à me sentir moins dégoûtée pour autant.
Mais après toutes ces émotions je suis finalement retournée me coucher et essayer de dormir, à côté de mon mec qui ronflait joyeusement.
Deux heures plus tard, j'étais à nouveau réveillée par mon fils.
(Dieu sait que je l'aime mais j'ai songé à lui coudre la bouche !)
"Maman".
"Mamaaaan !"
"Maman, le matelas sur lequel on dort, il se dégonfle!".
Ma voix intérieure me conseillait d'envoyer cet enfant sur les roses, mais ma conscience heureusement m'a rattrapée à temps avant que je ne le morde.
"Bon ben écoute mon poulet on n'y peut rien là hein, alors tu dors comme tu peux et on verra tout ça demain matin".
Le lendemain de très bonne heure, tout le monde a ouvert des yeux un peu collés.
Mon mec m'a gratifié d'un "Putain j'ai bien dormi moi en fait !!" et je suis parvenue à prendre sur moi pour ne pas l'étrangler.
Lorsque je lui ai annoncé que les toilettes étaient HS, il a tout de suite moins rigolé.
Mon fils a blêmi en ajoutant qu'il n'avait pas pu se retenir et qu'il y était retourné, mais n'avait pas tiré la chasse cette fois !
Bref, il fallait fuir de toute urgence, c'était le premier matin à New York, ma légende personnelle n'avait donc pas flanché ...
J'ai fait la seule chose à faire : j'ai pris mon téléphone, envoyé un SMS rapide et lapidaire au propriétaire.
Tout gentil qu'il était, Cheney (car c'était son nom) avait intérêt à nous trouver rapidement des solutions !
Une semaine avec un lit pourri et des chiottes bouchées, ça pouvait pas être possible !
Il a tout réparé dans la journée, s'est confondu en excuses.
Quand on est rentrés à l'appartement, j'étais un peu sceptique et beaucoup stressée ...
J'ai testé les toilettes en serrant les fesses (niveau de la vanne !), mais tout s'est bien passé !
Les enfants se sont allongés sur le matelas, et Nina a juste, de sa petite voix, dit "Oh maman c'est rigolo je sens de l'air !".
Super.
Donc un matelas toujours mollasse.
Et percé, manifestement.
J'ai rappelé.
Le gentil proprio est donc revenu, avec des rustines, et on a réparé la bestiole dans la bonne humeur malgré tout, après tout ça servait à rien de s'énerver.
Tout a, enfin, fini par être réglé et Cheney s'est levé pour partir, en s'excusant une nouvelle fois pour tous ces problèmes, et en ajoutant que jamais mais alors vraiment jamais, depuis des années qu'il louait son appartement, il n'avait eu autant de galères en aussi peu de temps.
Avec mon mec, on s'est regardés, mais c'est mon fils qui a eu la réplique finale : "Ben ouais mais c'est normal Cheney, t'avais jamais loué ton appart à la fille de Pierre Richard !".
Véridique.
CQFD.
Je te l'avais bien dit ...
Que tu traverses un océan ou pas, ta légende toujours te rattrapera Petit Scarabée ...
C'est comme ça : Pierre Richard un jour, Pierre Richard toujours !!!








9 commentaires:

  1. Euh, sans vouloir te flatter pour ton joyeuxanniversaire, ton fils (surtout lui à son corps défendant, certes) et ta fille sont les dignes descendants de la fille de Pierre Richard...
    Ton Prince vraiment charmant ne se sent pas un peu seul au milieu de votre joyeuse bande????
    Des bises.
    Christine.

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    1. Hahaha Christine !
      En effet, il se sent souvent seul au milieu de cette famille de dingues ;) !
      Bises à toi !

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  2. rhaaaan mais non ! tu lui a foutu une éval pourrie à Cheney j'espère ! RHAAAA ! bon et la suite ? la suite la suite la suite ?

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    1. Mais même pas ma pauvre ! J'étais tellement contente que ça se résolve vite que j'ai rien dit ! Le boulet ...
      Mais heureusement, la suite a été beaucoup plus calme, et on a pu profiter à fond de notre semaine c'était canonissime !!

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  3. Joyeux anniversaire vachement en retard, chère Bob! J'espère que la suite du séjour a été moins pierre-richardesque ;-)

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    1. Merci Blandine :))
      La suite a été nickel, heureusement !
      A part une ou deux gaffes tout était impec ;) !

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