mercredi 20 novembre 2013

Bob et la quête utile ...


Samedi dernier, j'ai décidé de me rendre un peu utile et je suis partie arpenter les rues du 12ème à Paris au profit de l'association du Rire Médecin. En deux mots, Le rire médecin finance des visites de clowns auprès des enfants hospitalisés (si tu ne connais pas cette assoc, je t'invite vivement à parcourir leur site : http://www.leriremedecin.org).
Comme toujours, je me suis montrée sous mon plus beau jour, c'est à dire brillante et super bien organisée.
Si.
Enfin je veux dire par là que, pour commencer, j'ai ricané en me disant qu'il valait mieux ne pas bégayer en annonçant à mon entourage que je partais à la recherche de la quête magique !! (pétard le niveau de la vanne, sorry ...).
Puis après cette blague du meilleur goût, je me suis inscrite et j'ai choisi ma date et mon lieu de quête.
(Non je pouvais pas choisir la taille si je bégayais (t'es sale !)).
Bien sûr, Bob étant Bob, je voulais quêter le samedi et je me suis donc inscrite ... pour le dimanche !
Je m'en suis heureusement rendue compte à temps pour modifier, et samedi midi je me suis tenue prête pour sauter dans mon train !
(C'est à dire que j'en ai donc raté deux de suite).
(Organisée je t'ai dit !)
J'avais rendez vous chez ma chef d'équipe, une femme dynamique et hyper sympa.
J'ai commencé  par m'excuser pour la bonne petite heure de retard.
Elle a été super cool, et m'a juste demandé où était mon binôme.
Ha.
Ca commençait bien.
Il était pas là mon binôme, son minot étant malheureusement était à l'hôpital, j'avais plus de binôme.
J'étais un monôme.
Ca elle a pas trop aimé ma chef d'équipe, elle m'a expliqué qu'en principe on était obligé d'être au moins deux pour faire la quête (ma voix intérieure, cette connasse, a immédiatement hurlé "pas bégayer" !!!).
Finalement un groupe venait de partir, elle m'a donc invitée à les rejoindre.
Mais avant ça, elle m'a confié mon accoutrement officiel : un immense Kway rouge, que j'ai enfilé par dessus mes fringues et mon sac à dos, une casquette rouge également, et mon urne, rouge toujours.
Splendide !
J'étais vraiment splendide.
En fait, j'étais un subtil mélange entre une mendiante roumaine et une tortue ninja atteinte de la rougeole ...
L'espace d'un moment je me suis dit que plutôt que, de quêter dans la froid, je pouvais tout simplement aller voir les mômes direct à l'hôpital ! Si ils riaient pas de moi avec cette gueule là, je ne vois pas de quoi ils pouvaient rire sans déconner ...
Mais bon j'étais pas là pour déconner, j'ai rangé mon humour de merde et j'ai couru pour rattraper mes co-llecteurs ...
Intérieurement, je réfléchissais à ce que m'avait dit ma chef d'équipe : "on n'a pas le droit de quêter seul".
Je ne voyais pas pourquoi.
Et puis j'ai enfin compris l'évidence même : tu manipules quand même du blé Bob !
Donc il faut quelqu'un pour vérifier que tu prends pas le blé pour toi, et accessoirement, pour éviter que quelqu'un dans la rue ne cède à l'envie de te piquer ton blé !
Pour répondre à la règle, je me suis rendue sur un grand boulevard du 12ème où un groupe quêtait déjà, et j'ai commencé à haranguer les passants pour tenter de leur soutirer un peu de thune pour ma bonne cause.
Et là, franchement, je me suis bien marrée.
Parce que les gens dans la rue, quand tu leur réclames de l'argent, développent rapidement d'habiles stratégies, la plupart du temps dans le but de t'éviter il faut bien se l'avouer.
D'abord, plusieurs techniques classiques consistant à recourir à la méthode Coué : "je te regarde pas donc tu me vois pas", ou "je fais trois pas vers la gauche quand tu es à droite donc je disparais de ton espace donc tu disparais de mon espace"(ambiance Dirty dancing) !
J'ai eu aussi plein de belles petites mamies en fourrure (il faisait un froid de gueux, c'est le cas de le dire), qui me disaient en souriant de toutes les - fausses - dents : "j'ai pas de monnaie mais promis je reviens après les courses". Mais oui bien sûr. J'attends toujours autant te le dire ...
Des jeunes, des mômes tout heureux de mettre une pièce dans la fente (arrêêêête !!!), des vieux grincheux mais généreux, des indécis qui se laissaient convaincre, des concernés qui venaient avant que j'ouvre la bouche ...
J'avais commencé à quêter à côté d'un groupe de filles barbouillées de rouge, comme moi, et puis j'ai vu que deux petites jeunettes  s'apprêtaient à tenter de rejoindre une autre zone.
J'ai eu envie de les suivre pour bouger un peu sans me retrouver seule, tu te souviens j'avais pas le droit.
Manque de bol, après une demie heure elles sont parties alors qu'un couple me tenait la jambe en dénonçant les retraités qui pourraient aider mais qui foutent rien (j'ai eu envie de leur filer le numéro de ma belle mère mais j'ai pas osé !).
Je me suis donc retrouvée toute seule, again.
J'avais déjà un peu rempli mon urne, j'ai vite rejoint un autre groupe.
Je suis restée à un carrefour et j'ai répété mille fois ma petite rengaine.
J'ai eu droit à des soupirs énormes, à des sourires magnifiques, à des billets et même à un seau de petite monnaie (je te jure), la diversité dans toute sa splendeur, c'était magique !
Après quelques heures, je dois avouer que mes pieds étaient gelés, mais mon urne étant de plus en plus lourde, je me sentais invincible !
Enfin jusqu'à ce que je réalise que j'étais de nouveau seule, le petit groupe étant rentré au bercail sans moi hélas ...
J'ai donc été obligée de marcher 20 minutes toute seule avec mon urne remplie à dégueuler, et c'est là que j'ai e plus regretté de ne pas avoir de binôme ! 
Parce que franchement, j'avais exactement la gueule de la fille à qui on va arracher son urne, moi et ma bonne tête de gland bien rouge !
J'ai rejoint l'appartement mère sans encombre néanmoins, tout le monde était assis en train de papo-thé, ambiance coolos on a bien bossé.
Ma chef d'équipe a pris mon urne et m'a gratifiée de cette petite phrase magique : "Oh dis donc, mais j'ai l'impression que tu as la plus grosse de tout le groupe !".
J'avais presque envie d'être un mec pour pouvoir me marrer encore plus fort !
Je me suis retenue, pour une première rencontre j'avais envie qu'elle me trouve normale tu comprends ...
Ben je crois qu'elle m'a trouvée bien, et je dois t'avouer en tout cas que moi je me suis sentie super fière !
C'était évidemment une toute petite goutte d'eau dans l'océan des besoins des enfants, c'était évidemment futile bien qu'utile, mais c'était une façon d'être un humai parmi les humains, de prendre ma place dans la chaîne de la solidarité, de me sentir agir, même à mon tout petit niveau ...
Je ne sais pas quand aura lieu la prochaine quête, mais si t'as un peu de temps, je t'invite, viens, je te jure qu'on va bien se marrer, c'est vraiment le fun une après midi avec la qué-quête magique (pardon j'ai craqué ;)) !
 


 


 


2 commentaires:

  1. Quand le sujet est grave et que je me sens un peu telle une éponge, Bob, j'aime la lecture à différents degrés. Là j'ai opté, une fois n'est pas coutume, pour un angle de lecture un tantinet grivois...Et j'avoue que j'ai aimé que tu aies la quête la plus grosse.Suis bien fière de toi!!! Suis sûre aussi que tu pourrais faire rire les enfants, en direct live...mais non, bécassou, pas avec des histoires de bites énormes et magiques. Un peu de tenue, fichtre!!
    Des bises.
    Christine

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  2. Ne me parle pas de tenue Christine, avec celle que j'avais je ressemblais à un gros gland (pas de la forêt) donc je ne pouvais pas avoir beaucoup ;) !!!

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