mercredi 29 mai 2013

Lolit'as rien bité poulette !


La mémoire est un phénomène merveilleux dont je n'ai jamais vraiment saisi le fonctionnement (C. tu es gentil tu remballes ton sourire illico) : autant tu peux te souvenir d'un truc sans aucun intérêt (par exemple la tête à coiffer que tu as reçue pour tes 8 ans à Vesoul chez tes grands parents - oui j'ai voulu voir Vesoul et j'ai vu Vesoul vas-y rigole maintenant !), autant certains évènements t'échappent totalement, se perdent dans les nimbes (et dans mon cas c'est souvent trèèèèès nimbeux) ...
Et puis, parfois, truc encore plus dingue, un souvenir remonte à la surface, comme une bulle d'air qui sort de l'eau (comme quand, petit, tu pétais dans ton bain, ah ben tu vois on y vient aux délicats souvenirs d'enfance !), comme par magie, comme un fou comme un soldat ... ok j'arrête !
Laisse moi te raconter comment, donc, m'est revenu un souvenir bien bien enfoui (tu vas comprendre pourquoi j'avais voulu oublier je pense), il n'y a pas si longtemps.
Pour que tu situes le contexte, il faut que je te dise que j'étais une adolescente pleine de paradoxes (mais il paraît qu'adulte, voire vieille, je suis toujours un peu comme ça) c'est à dire totalement complexée ET totalement décomplexée. Hé oui.
Du coup, avec les gens de mon âge, ça le faisait pas toujours, et avec les plus âges, c'était finalement guère plus simple. Enjoy !
A 13 ans, je suis tombée amoureuse d'un de mes voisins, Stéphane, qui avait 16 ans et pouvait donc être classé dans la catégorie "vieux", ou "mec avec des poils", ou "obsédé sexuel", tout ça on sait bien que c'est des synonymes de toutes façons ...
Donc Stéphane, grand beau et fort, me roulait des patins à m'arracher la langue, me caressait le dos, cherchais désespérément à me toucher les seins (le malheureux, il pouvait toujours chercher ça c'est sûr !), c'était le big love, le truc de ouf, l'explosion de bonheur, bref j'étais amoureuse et con.
Mais je n'avais rien de Lolita, j'étais plutôt du genre à réclamer le sous titrage Antiope Sourds et Malentendants, il me fallait souvent les points sur les I et les barres aux T pour capter, je n'avais jamais réalisé à quel point jusqu'à ce que la mémoire me revienne, justement ...
Ce souvenir là se situe au printemps de mes 13 ans, il faisait beau et l'air était doux (comme pour un VRAI printemps si tu vois ce que j'veux dire), et nous étions allongés dans l'herbe au bord du terrain de tennis du petit village de Normandie qui abritait notre amour (Mon coeur, mon amour, etc ...).
Plus précisément, j'étais allongée sur Stéphane qui m'embrassait le cou et les cheveux, mais aussi (je te rappelle qu'on était ados) me roulait des grosses gamelles on n'a pas de temps à perdre en fioritures à cet âge là bordel !
Et j'ai passé ce moment avec une espèce de malaise purement physique, j'étais bien, allongée sur lui, à respirer son odeur et sentir la chaleur de son corps contre le mien, et pourtant il y avait quelque chose qui me gênait, je me souviens avoir regardé d'ailleurs plusieurs fois en direction des poches de son jean Chevignon, à la recherche d'une raquette de tennis ou de quelque chose de ce genre.
Je ne comprenais pas.
Je n'avais pas compris.
Quand soudain.
Putain de merde.
Un jour, plus de 25 ans après, j'ai compris !
Je pense qu'il n'est pas utile que je t'explique dans quelles circonstances précises je me trouvais exactement lorsque l'EVIDENCE a enfin frappé mon esprit, lorsque tout est devenu limpide, lorsque la honte m'a envahie, aussitôt remplacée par le fou-rire du siècle ...
Ce truc qui me gênait ...
Evidemment.
EVIDEMMENT !
Hé bien, crois-le ou non, à ce moment-là, une blague m'a traversé l'esprit, un peu comme un témoignage de la fulgurance de ma connerie ...
"T'as un revolver dans la poche ou t'es seulement content de me voir ???"



6 commentaires:

  1. j'adore cette blague !

    la première fois que j'ai senti le revolver, j'étais au lycée et franchement, j'ai eu une réaction surprise, étonnée, après je me suis demandée si j'allais devoir passer à la casserole tout de suite... pétrifiée...

    et pis j'ai été fière et flattée aussi. cochonne un peu déjà.

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    1. C'est tout à fait ça ... Fière et flattée aussi ... Mais juste conne en ce qui me concerne sur ce coup là ;) !!

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  2. Mais c'est énorme ! Hiiiii c'est du vécu de chez vécu pour moi aussi même âge même jour même heure ( mais il s'appelait pas Patrick...) moi j'ai cru ue c'était sa ceinture qui me labourait le dos :-) rhhhhoooo
    PS : putain j'adore ton style ça fait du bien de te lire merci bob !

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    1. Rhoooo !!!
      1. J'ai rougi !! Merci merci !
      2. Je me sens bcp moins seule maintenant que je sais que d'autres filles se sont fait avoir comme moi hahaha ;) !

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  3. On ne pouvait même pas penser au portable, dans ce temps jadis....
    Quoique, un portable, c'est petit, c'est fin!!!

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    1. Haha le portable, j'y aurais jamais pensé !
      Et alors sur vibreur, huuuuuuuuummmmmmmmm ;) !

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