jeudi 22 janvier 2015

Tempête sous un crâne ...



On en est où ?
Quinze jours plus tard, on en est où monsieur le monde ?
C'est la tempête.
Partout.
Le feu, le sang, la folie qui semblent s'être emparés des hommes ...
Qui semblent seulement.
Car sans nul doute elle était là depuis longtemps cette folie, cette volonté de tout contrôler, de tout détruire ...
Je m'assieds.
J'écoute les informations.
Hors de question de regarder les images.
Les imaginer est bien assez violent pour mon petit coeur sans doute trop protégé jusque là.
Alors j'écoute.
J'entends.
Les femmes qu'on viole.
Les enfants qu'on fait sauter.
Ceux qu'on tue pour avoir regardé un match de foot.
Ceux qu'on exploite comme de la chair à canon.
Les femmes qui servent d'esclaves sexuelles, aussi.
Celles qui meurent sous les coups.
Celle qu'on achève pendant qu'elle accouche.
Tous ceux là, est ce qu'on peut dire aussi qu'ils l'avaient bien cherché ???
Ils n'ont même pas dessiné, eux.
Ils n'ont même pas commis cette "faute" là.
Alors pourquoi ?
Pourquoi toute cette violence ?
Pourquoi toute cette haine ?
Même les animaux n'ont pas cette bassesse.
Ils tuent et se battent, oui.
Mais pour manger.
Pour défendre une territoire.
Pas simplement pour des idées.
Surtout pas pour ces idées là ...
Des idées grégaires et arriérées.
Des idées fanatiques et fascistes.
Des idées qui veulent tout imposer, tout exploser.
C'est à pleurer.
Fou.
Le monde est (re)devenu fou.
Ils sont tous complètement fous.
Et je reste là, démunie.
Sous le choc des coups au coeur.
Tétanisée.
Que faire ?
J'entends "les mesures", "les recherches de responsables", "les tentatives de solution".
J'entends qu'on recommence à se lancer la patate chaude.
J'entends que si certains se reparlent, d'autres se retranchent.
Je voudrais vraiment faire quelque chose.
Je voudrais agir, être actrice d'un changement, d'un renouveau dont nous avons tant besoin.
Mais tout me paraît tellement partir en vrille.
Je ne sais pas.
Je ne sais plus.
J'oscille entre le désir (mal vécu) de vouloir faire l'autruche, de me couper du monde, de faire "comme si", et celui (trop fragile) de m'engager plus, d'essayer de tout lire, tout comprendre, tout apprendre ...
Je crois que j'ai mal au monde.
Mais je ne connais pas de remède pour ça.

Crédit photo : Bob, merveilleuse exposition Irving Penn.

10 commentaires:

  1. Tu écris si bien... Je partage chacun de tes mots. Malheureusement.
    Malheureusement, car j'y vois comme une lueur très faible et fragile au bout du tunnel. Malgré l'éclaircie du 11 janvier.

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    1. Merci Cécile !
      On va continuer d'espérer malgré tout ...

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  2. Je crois que de continuer à croire en l'amour & de distribuer des petites barres de douceur et de jolis mots c'est déjà faire un tout petit quelque chose.

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    1. Alors on va faire ça, ce tout petit quelque chose ...
      Ca au moins on sait un peu le faire, c'est déjà un pas ...

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  3. Moi aussi je partage tellement ton sentiment ...celui d'avoir le cul entre deux chaises....il n'est pas facile de vivre dans le monde d'aujourd'hui.....Alors ok c'est pas la guerre mais ça nous fait nous interroger sur nous mêmes, sur qui nous sommes face à tout ça....je fais un peu comme toi, je me cache parfois les yeux (j'écoute la radio mais ne regarde pas non plus les images...) mais je sais....je me révolte....je regarde mes enfants et j'ai envie.......Alors je fais à mon niveau, je gagne du terrain autour de moi sur toutes les formes d'obscurantismes possibles et existantes et puis voilà....en avoir conscience est déjà super....transmettre nos valeurs à nos enfants est primordial...(et difficile)...j'admire les gens qui s'engagent dans de grandes causes mais je pense aussi que les petits ruisseaux font les grandes rivières...ça me plait de le croire :o) <3

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    1. Oui Laetitia, essayons à notre petit niveau, chacun, chacune ...
      C'est toujours mieux que rien non ?

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  4. Moi non plus je ne sais pas quoi faire. Oui le monde est fou, même si la vie est si belle le monde est complètement fou. On fait comment maintenant ?
    Maëlle

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    1. On se blinde.
      Et on regarde les fous.
      Sans devenir fous.
      Si on y arrive ?

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  5. Je suis passé à côté de plein de choses ces dernières semaines, parce que, comme toi, je me demande vraiment vraiment ce que tout ça va donner. On passe à côté de notre avenir, j'en ai peur. Aimons nous, aimons nos enfants, créons, découvrons et espérons...
    La bise Bob

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    1. Oui, l'amour comme seul remède, ou du moins comme seul moyen de continuer à avancer ...
      D'accord avec toi à 100% Cécile !

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