mercredi 28 janvier 2015

Janvier alambiqué ...



Il n'aura épargné personne ce foutu mois de janvier ...
Trop heureuse d'avoir réussi à zapper les fêtes cette année (en tous cas Noël, ma bête noire), je l'ai accueilli avec un immense sourire.
Et puis j'ai déchanté, comme nous tous, dès la première semaine.
J'ai remonté petit à petit la pente de mon moral en berne, en berne comme mon coeur, et comme nos drapeaux ...
Je suis même montée haut, très haut quand j'ai réussi un challenge important pour moi.
Ca m'a reboosté.
Ce n'est d'ailleurs pas rien quand on connaît la dose minime de confiance en moi que je possède.
J'étais fière.
J'étais sur mon nuage.
Et puis ... j'ai plongé.
Ou replongé devrais-je dire.
Dans les espoirs vains.
Dans les attentes stupides.
Dans les croyances toxiques.
Quelqu'un m'a écrit que le vécu abandonnique ne partait jamais, qu'il marquait au fer rouge, qu'il polluait à vie.
J'ai répondu, encore sur un pic de mes montagnes russes, que non, qu'il fallait y croire, que bien sûr on pouvait s'en sortir, qu'on le devait même, pour soi, pour les autres, pour nos enfants surtout !
J'ai répondu avec un putain d'optimisime et toute ma naïveté.
J'aurais mieux fait de me taire.
J'aurais mieux fait de ne pas me croire si forte.
Cette personne se disait - à juste titre - qu'elle était épuisée par les relations à sens unique.
Je pensais commencer à m'en sortir justement.
Quelle idée présomptueuse !
Tueuse tout court d'ailleurs ...
Car on peut en mourir de chagrin je pense, de cette sensation terrible de tout faire pour qu'on vous aime, et pourtant de constater qu'on échoue ...
Parce que oui, on échoue.
On échoue lamentablement.
Et on se sent comme un merde.
Une personne insignifiante.
Transparente.
Sans intérêt.
On te propose des projets, on te dit qu'on pense à toi, mais on ne te rappelle jamais.
Tu relances en te disant que peut-être il faut apprendre à aller vers les autres à ton tour.
Mais tu te heurtes à un silence encore plus mortel.
On te dit qu'on va passer te voir, ou que tu n'as qu'à venir.
Mais on ne trouve jamais de date.
Ou alors on t'en donne une et on ne vient pas.
On ne te le dit même pas, non.
On attend que tu demandes.
A tout le reste, à tout ton être, on oppose finalement la plus efficace des armes de pointe : le silence.
Le silence.
L'absence de réponse.
L'indifférence.
Le pire des poisons pour moi.
Le pire des poisons pour tous ceux qui, comme moi, se traînent ce putain de vécu abandonnique.
Parce qu'en plus, évidemment, personne ne le comprend ce venin.
Après tout c'est si ancien !
Comment, mais tu ne l'as toujours pas dépassé ?
Tu n'as toujours pas réglé ce problème ?
Tu te complais encore dans les blessures de ton passé ?
Tu veux nous faire pleurer là, juste parce que tu n'as plus de mère (qu'en fait tu n'as jamais vraiment eu ce qui s'appelle une mère d'ailleurs) et parce que ton père t'a reniée en LRAR ?
Mais tu sais qu'il y a des gens qui vivent sous les bombes ?
Tu sais qu'il y a des enfants qui crèvent de faim ?
Tu sais que tu nous fais chier avec tes problèmes qui n'en sont pas ?
Tu es vraiment une moins que rien.
Et c'est normal, du coup, qu'on t'oublie, qu'on ne t'appelle pas, que tu sois comme une vieille chaussette oubliée derrière un radiateur.
Tu es inutile.
Voilà la vérité.
C'est ça, c'est tout ça que j'entends quand le silence s'installe ...
C'est tout ça que je ressens lorsque les visage se détournent, lorsque les regards font semblant de ne pas me voir ...
Ce n'est pas ce qu'on me dit, non.
Mais c'est ce que moi je perçois, ce que moi je reçois.
"Que faisiez vous aux temps chauds ?"
"Je vous faisais rire ne vous déplaise ..."
"Hé bien dansez maintenant ! Car votre tristesse nous exaspère ...".
La voilà, la morale de cette fable pour moi ...
Alors je tente de reprendre une respiration.
Je tente de ne pas tomber dans l'abîme.
Je tente de me raisonner.
Je tente de ne plus dépendre du regard des autres.
De ne plus dépendre de l'intérêt que me portent les autres.
Je tente de travailler, encore, encore et encore, à balayer les fantômes du passé, à nettoyer les blessures gangrenées.
Mais janvier me crucifie ...
Et je sais pourtant que je vais remonter ces montagnes russes, retrouver cette belle énergie que j'aime tant !
Je trouve seulement ce mois de janvier terriblement long ...


Crédit photo : non connu

10 commentaires:

  1. ben Bob... pas facile en effet.
    plein de calins.
    Mila

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  2. Tiens bon Bob, beaucoup d'entre nous sont chahutés en ce moment, faisons le gros dos, carapatons nous, il faut tenir bon, bientôt nous reverrons la lumière, la confiance reviendra, les éléments seront plus fluides...
    En attendant, je t'envoie des bonnes ondes bien enveloppantes !

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    1. Merci Sanchone !
      Heureusement, oui l'énergie et l'envie reviennent toujours.
      Toujours.
      Il faut parfois savoir être patiente.
      Il fait savoir accepter de traverser tout ça.
      Il faut traverser les turbulences en gardant sa ceinture bien attachée et sans craindre le crash en plein vol.
      Et c'est ça qui est difficile.

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  3. Et heureusement qu'il y a ces montagnes russes, ces incessants aller-retour car sinon nous serions "grises" ou complètement à côté de la plaque... Il faut juste apprendre à le manipuler ce curseur...ce putain de curseur...
    Très souvent tes mots me touchent, tes textes me submergent...je suis simplement d'accord :) mais il y a une chose avec laquelle je ne suis absolument pas d'accord, mais pas du tout...
    tu es utile, très utile. Merci Bob

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    1. Ta conclusion, c'est juste les mots que j'avais besoin d'entendre ...
      Merci à toi de les avoir posés là pour moi.
      <3

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    1. Oui Betty.
      Et tu vas trouver ça dingue mais je revis ...
      Merci !

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  5. Ça me fend le coeur ce que tu as écris là... Mais je te comprends. Etre sensible, touchée. Prendre les choses à coeur. Considérer l'autre et ... rien.
    Mais je suis certaine qu'il y aussi autour de toi (et un peu aussi derrière l'écran ;-))les bonnes personnes pour te rassurer, t'apaiser et te consoler un peu.
    Parce que tu le mérites. Vraiment.
    Je t'embrasse, fort !!!

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    1. C'est tellement adorable de m'écrire ça Cécile que je ne sais même pas quoi répondre ...
      Merci.
      Pour ta bienveillance.
      Pour tes passages.
      Ils me font du bien sois-en certaine.
      Je t'embrasse aussi !

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