samedi 24 mai 2014

"Ce n'est pas le chemin qui est difficile, c'est le difficile qui est chemin ..."


Est ce que je t'ai déjà parlé de cette qualité géniale qu'est ... le sens de l'orientation ?
Est ce que je t'ai déjà expliqué que Dieu, dans sa grande bonté, n'avait pas daigné m'en doter le moins du monde ?
Et que, même, juste pour se marrer en me regardant faire sans doute, il avait carrément inversé mes neurones afin que je devienne ce que mon mec résume ainsi : "une boussole qui indique le sud" ?
Si je ne te l'ai pas dit, j'aurais dû, car cette non-qualité m'a valu quelques moments inoubliables ...
Les dernières vacances de Pâques, par exemple, j'avais décidé d'emmener mes mômes en road trip dans le sud de la France puis en Italie.
Je dois te préciser que je déteste conduire (j'ai du faire 2000 bornes en moins de 15 jours).
Et que je flippe dans les tunnels (on est allés dans la région italienne qui en comporte le plus).
Bref, j'étais au taquet !
Le premier morceau de trajet a été easy car mon mec nous a descendus jusqu'à Lyon.
Heureusement d'ailleurs, car lorsque j'ai ouvert les yeux après un petit somme sur l'autoroute, j'ai vu des trucs blancs arriver en trombe sur le pare brise.
"Putain Chou c'est quoi ce bordel ? Il pleut ???".
(On était en avril je te rappelle).
"Ah non il pleut pas rassure toi mon Bob".
"Non en fait, c'est de la neige !".
Sans déconner, les vacances commençaient trop bien ...
On a donc passé un week end à Lyon pire qu'un mois de novembre, et puis on a filé vers le Sud en espérant que ça nous changerait.
Pas de bol, il a plu des trombes, au Rayol personne n'avait jamais vu ça.
J'ai dû vider des caisses de rosé pour tenir le coup  c'est vous dire !
(Option jmenbaleque, copyright Opio)
En tous cas jusque là, pour en revenir à mon petit souci, je ne m'étais pas trop perdue.
Bon c'est vrai que sur certains trajets, le Tom Tom m'avait bien baladée (genre tu mets 4 heures pour faire un trajet qui en prend 2 normalement) mais après tout, c'étaient les vacances, j'avais tout mon temps, et mes mômes sont des amours en bagnole, tout roulait (niveau de la vanne !) ...
Mais après, j'ai tracé vers Cannes, embrasé ma pote Roca, puis filé en Italie.
Et c'est là que ça a commencé à être coton ...
Ce merveilleux Tom Tom, dont mon mec avait jugé bon de me doter pour éviter de me perdre pour toujours (je pense qu'il regrette amèrement aujourd'hui)(mais peut être qu'il voulait surtout revoir ses gosses)(on ne saura jamais c'est pas plus mal hein !), m'a abandonnée comme une merde en plein trajet.
Je me suis rabattue sur mon téléphone portable en espérant choper un itinéraire.
PDB (pas de bol) : il ne captait queud !
Et j'avais pas de carte.
Et j'avais pas, mais alors pas du tout, le sens de l'orientation.
J'ai pensé brièvement à Hannibal qui à chaque épisode nous gratifiait d'un "J'aime quand les plans se déroulent sans accroc" (pardon si t'aimais pas l'Agence tous risques).
J'ai traversé 252 tunnels environ.
(Je suis marseillaise je t'avais pas dit ? ;))
J'ai fini par trouver l'Hotel Riviera (si c'est un vrai nom !) et on a passé trois jours super à visiter les Cinq Terres.
Et puis il a fallu repartir.
Et faire un nouveau trajet.
J'ai décidé de rentrer par Annecy pour avoir un endroit où faire une pause pour la nuit.
J'ai donc quitté l'Italie avec mon Tom Tom (aka cette sale pute à deux balles).
Il m'a aidé 20 bornes quand même, et puis il a perdu le réseau (ce chien galeux, cette raclure de bidet, que le cul lui pèle).
J'ai à nouveau branché mon tel en 3G
Il a jamais trouvé le réseau (ce con).
A ce stade, pour être franche, j'aurais pu étrangler Steeve Jobs de mes propres mains.
(Enfin si il avait pas déjà été mort).
Non parce qu'il n'y a rien qui m'énerve plus que ces putains d'objets / gadgets sensés te faciliter la vie et qui, finalement, comme ils déconnent à plein tube, te filent juste l'ulcère du siècle !!
J'étais donc sur une autoroute italienne, avec aucune idée des embranchements à prendre, et mon pauvre minot de 11 ans qui tentait de me copiloter alors que je braillais comme une hystérique après mes ODNI (Objets Déconnants non Identifiés).
J'ai fini par m'arrêter sur une aire d'autoroute pour acheter une carte italienne.
Il valait mieux, sinon c'était le divorce assuré je pense.
Pourquoi ?
Ben parce qu'entre temps j'avais appelé mon mec, resté en France peinard, pour lui demander de me donner tout de suite le nom de la sortie à prendre car j'avais 20 bornes avant le prochain embranchement !!
Ben quand tu paniques tu paniques hein ...
Le pauvre a subi l'étendue de mon vocabulaire et a béni le ciel de ne pas être avec moi.
Encore aujourd'hui quand il y repense il me regarde avec un drôle d'air et je sens des questions en rafale dans sa tête (genre "mais qu'est ce qui m'a pris d'épouser cette gonzesse j'étais bourré c'est pas possible autrement").
Une fois la carte entre mes mains, il fallait déchiffrer, la prendre dans le bon sens, la lire et la retenir pour pouvoir suivre pendant que je roulais ...
Bref, on était un peu dans la mierda !
On a quand même trouvé un chemin.
La bonne blague c'est qu'il a fallu passer par un tunnel qui était en travaux, et que ça a pris 3 heures de plus que la normale.
Tout était donc sous contrôle, à part que je commençais à être flapie après 8 heures de route, et qu'il m'en restait encore 2 ou 3 avant Annecy où je devais dormir pour reprendre des forces.
Un petit arrêt à Aoste nous a permis de nous ravitailler en jambon et de souffler un peu.
J'ai quand même réussi à croiser là bas un des entrepreneurs véreux qui a bousillé ma maison, franchement c'était complètement dingue quand on pense que lui se planquait en Italie depuis des mois, et que nous n'avions aucune raison a priori de passer par là si je ne m'étais pas perdue !
Mais tu vas voir que moi, je suis un véritable défi aux lois de la probabilité.
Rien que ça, oui.
Certes la route jusqu'à Annecy a été longuette mais sans souci et je suis enfin arrivée.
Mais une fois sur place, je devais récupérer une enveloppe contenant les clés de l'appart de ma copine.
C'est alors que je me suis souvenue qu'elle devait les avoir déposées dans un bar.
Mais impossible de me souvenir du nom du bar !!
Sachant qu'elle était en Nouvelle Calédonie, qu'il était déjà presque 20h, que mes mômes avaient passé 10 heures dans la bagnole ... il fallait rapidement trouver un plan !
J'ai appelé un pote et on a réfléchi ensemble aux bars qu'elle fréquentait, et mon cerveau a accepté de se souvenir lequel c'était, ouf !
A 21h, armé de nos bagages pour la nuit, on a donc débarqué au bar tous les trois.
J'ai demandé s'il y avait une enveloppe au nom de Bob, déposée par une certaine M.
La serveuse habituelle n'était pas là, un pote la remplaçait exceptionnellement.
Il m'a répondu que oui, il y avait bien une enveloppe.
Mais pas au nom de Bob.
Ah merde ...
Mais qu'il y en avait une au nom de G.
Le prénom de mon mec.
Ouf !
Je prends l'enveloppe et je file manger un petit sushi avec les enfants avant de monter à l'appart pour nous coucher, enfin !
Il est déjà 22 h lorsque j'arrive devant l'immeuble de ma copine.
J'ouvre l'enveloppe.
Je ne trouve qu'une clé.
Ah.
Bizarre.
Elle a oublié de me mettre la clé de la porte de l'immeuble c'est moche.
(Intérieurement je me dis que les gens sont vraiment distraits. Si, je te jure, je l'ai pensé. Je ne vois pas la paille bla bla bla, tu as raison !).
Donc pas de clé pour entrer dans l'immeuble.
Ambiance "pas de bras pas de chocolat" tout d'un coup.
Je cherche une idée.
Je passe au café d'à côté pour demander s'ils ont une clé.
Coup de chance, oui !
Ils m'ouvrent, et je commence à monter les 4 étages à pied, et dans le noir parce l'ampoule était cassée dans la cage d'escalier, avec en prime tous les sacs sur le dos, plus ma fille dans les bras qui était explosée de fatigue.
Un grand moment.
Arrivée en haut, enfin, je mets la clé dans la serrure.
Enfin j'essaie.
Merde.
Ca rentre pas ...
Si j'étais Rocco Siffredi, cette phrase ne m'affolerait peut être pas, mais moi je suis juste une Bob exténuée sur un palier avec deux mômes et pas de plan B pour la nuit !!
J'essaie en vain tous les verrous pendant 15 minutes, je respire profondément pour pas affoler mes gosses qui me demandent déjà si on va devoir dormir dans la voiture, et je décide que je n'ai pas le choix : il faut redescendre, retourner au bar, et voir si un miracle ne se produit pas ...
On repart donc tous ensemble, les minots, les sacs et moi.
Me croyant maline, j'essaie de bloquer la porte de l'immeuble pour pouvoir rentrer à nouveau.
Je mets un bloc de papiers journaux, je lâche la porte.
Elle embarque tout dans un claquement sec.
Fuck, je ne suis pas du tout maline apparemment : elle s'est complètement refermée sous mes yeux désespérés !
Je tourne la tête pour pas péter un câble et je me dirige vers le bar, toujours avec mes deux loustics au bord du burn out.
Lorsque j'arrive là bas, j'ai déjà fait 15 prières à Sainte Rita, et promis à Bouddha de ne plus jamais boire de bière si il nous laisse aller nous pieuter au chaud.
J'entre. Je vois le serveur. Il me demande pourquoi je reviens.
"Ben, il n'y aurait pas une autre enveloppe ?" je demande d'une petite vois étranglée, en croisant les doigts ...
Il cherche.
Fouille.
Fronce les sourcils.
Dit que non.
"Ah mais siiiiiiiiiiiiiii !"
Il brandit une autre enveloppe comme un trophée et je pourrais presque l'embrasser !
"Putain c'est dingue il y avait 2 enveloppes et je t'ai donné celles avec la clé du cadenas du vélo d'un autre G. c'est con hein ?!?".
Non, c'est pas con.
C'est ma putain de vie !
Je suis une femme totalement paumée au niveau orientation ET affublée d'une propension à défier les lois de la probabilité.
C'est comme ça.
J'arrête pas de te le dire, il va falloir que tu me croies ...
Pierre Richard un jour, Pierre Richard toujours ;) !
Hé ben tu sais ce que j'ai fait du coup ?
J'ai remonté mes 4 étages, dans le noir, avec, tu te rappelles la litanie, les sacs les minots et ma gueule.
Je suis entrée, j'ai tout balancé par terre.
J'ai foncé vers la cuisine.
J'ai ouvert le frigo.
ET JE ME SUIS PAYE UNE BIERE !!!!
(May Bouddha forgive me)






9 commentaires:

  1. tu es impayable ma bob! j'adore ta façon de raconter. mais j'imagine comme parfois tu dois juste espérer que ça se passe sans anicroche.

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    1. Oui Silo, parfois j'aimerais du caaaalme ;))
      Mais le tourbillon de la connerie Bobesque me rattrape toujours et au final, qu'est ce que j'en ris !

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  2. Mais attend ca t est deja arrive cette histoire d enveloppes, de clefs ? Mais sans tes minots non ? Non seulement t as pas le sens de l orientation, tu defies les lois de la proba et tu es une grande loveuse de comique de repetition !

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    1. Non c'est bien cette histoire d'enveloppe là, c'était avec mes minots hélas pour eux ;)

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  3. ahhhh quelle marade !!!
    PomPom

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  4. "Ça rentre pas. .. Si j'étais Rocco Siffredi cette phrase ne m'affolerait peut-être pas..."... J'en pleure encore de celle-là. Faut que j'arrive à la caser !!
    D.

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    1. Ok mais faisons un deal : quand tu y arrives tu me mets un mot pour me dire comment tu as fait ;) !

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  5. C'est con... Je voulais liker ta réponse mais j'peux point ! En tout cas promis si j'arrive à la caser je te raconte (avec certains de mes collègues ça devrait pouvoir le faire...) Bises

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