lundi 10 février 2014

"Tu seras bienvenue chez moi" (Florent, sors de ce corps !)


On aurait pu penser que mon bon petit choc sur l'arcade m'aurait remis un peu les idées en place, les points sur les I, les barres aux T, et les vis en face des trous.
On aurait pu l'espérer du moins.
Mais j'ai le regret de t'annoncer qu'en fait, je ne suis pas du tout guérie de ma légendaire Pierre Richardise, hélas.
Je suis même devenue une délicieuse porte poisse ...
Il y a quelques semaines, je papotais virtuellement avec une copine parisienne que je n'avais pas vue depuis trèèès (trooop) longtemps, et j'ai conclu notre échange par un "Mais viens déjeuner un dimanche à la campagne avec ton mec et tes poulets, on n'est pas si loin, tu verras ce sera sympa !!!"
Elle a accepté, et je lui ai proposé deux dates : le 2 ou le 9 février.
Entre temps, j'ai appris que mon mec avait invité un collègue le 2.
Je lui ai finalement proposé uniquement le 9.
C'était simple, clair net et précis.
En tous cas pour une personne "normale".
Bon, il faut que je te précise que le collègue a finalement dit qu'il préférerait venir en mars.
Mon mec me l'a dit.
Mon cerveau a fait ce qu'il sait faire le mieux : il a zappé.
La veille du 2 février, mon cerveau se souvenant seulement que quelqu'un devait venir déjeuner, et il avait plus envie de voir ma cops que le collègue de mon mec apparemment, car je me suis retrouvée à mettre un mot sur FB à ma copine.
Moi : "Coucou ! Trop cool de vous voir ce midi ! Vers quelle heure vous pensez arriver ?".
Elle : "Heu ... je comprends pas".
Moi : "Ben pour le déjeuner !".
Elle : "Ben c'est un peu tôt pour savoir".
Moi : "Mais ... Disons que je voudrais juste savoir vers quelle heure vous arrivez pour préparer le déjeuner quoi".
Elle : "Le déjeuner ? Tu veux dire celui de la semaine prochaine ?".
Moi : "..."
Elle : "Mouhahahaaaa ! Par hasard, tu te serais pas emmêlé les crayons as usual ?".
Moi : "Morue !" (Ah non en fait je l'ai pas dit, je l'ai juste pensé très fort).
Et j'ai donc gavé mes enfants étant donné que j'avais acheté à manger pour 8 alors qu'on était ... juste nous 4.
Une semaine plus tard, je la recontacte, pour être bien sûre qu'elle vient et que je n'ai pas encore buggé au niveau de la date ...
Elle me confirme.
Ouf !
Je lui donne le nom de la gare où descendre.
Elle me fait un sms une fois dans le train.
Il était 11h40 environ.
Jusqu'ici, tout allait plutôt bien.
15 minutes avant l'arrivée du train de 11h49, je me dirige vers la gare avec mes mômes en vélo et en trottinette.
Si, tu vas voir, chaque détail a son importance ;) !
On arrive donc à la gare.
Je suppose que ma copine et ses hommes sont sans doute à la gare d'avant.
pour m'en assurer, je lui mets un sms, lui demandant si ils sont sur le point d'arriver à la gare avant la nôtre, et en ajoutant, pensant les rassurer, un petit : "On est sur le quai".
Et, fière de mon organisation (il n'y a pas de petite victoire), je range mon téléphone.
Dans la minute, je le ressors, prise d'un doute affreux : mon mot ne prêterait-il pas à confusion ? Est ce qu'elle ne vas pas croire qu'on est sur le quai ... de la gare d'avant justement ??
Je m'apprête à préciser ma pensée, mais j'ai juste le temps de lire ces deux mots fatals : "Low batterie".
Puis tout s'éteint.
Merde.
Je ne panique pas néanmoins.
Après tout, elle a sûrement compris, je n'ai qu'à attendre l'arrivée du train.
Je verrai bien.
Mais à l'heure habituelle d'arrivée de ce train, rien.
Bon.
Perplexe, je traverse le quai pour aller me renseigner.
Les dialogues avec la SNCF, comme tu t'en doutes, sont toujours un grand moment.
Moi : "Bonjour Monsieur, à quelle heure arrive le train de Paris de 11h49 svp ?"
Le guichetier : "Y'en a pas".
Moi : "Pardon ? Je ne comprends pas, tous les jours il y a un train qui part de Paris à 11h49 et qui arrive chez nous vers 12h20 non ?".
(et par ailleurs ça te trouerait le cul un petit "bonjour madame" ???)
Lui : "Oui mais là non. Là y en a pas".
Moi : "Ah bon mais je ne comprends pas, j'ai une amie qui m'a dit qu'elle montait dans le train vers 11h40 à Paris, elle est dans quel train alors ?".
Lui : "Y a des travaux. C'est pas les trains habituels".
Moi : "Ah".
Lui : "...".
Moi : "Mais alors ..."
Lui : "..."
Tout à coup, je baisse les yeux, sans doute aveuglée par ce mélange de "gentillesse-serviabilité-intelligence" totalement hors du commun.
Et je vois ... une pile de planches d'horaires.
"Horaires valables le week end du 2 et du 9 février, pour cause de travaux".
Hé ben voilààààà !
Grâce à mon habitude de baisser les yeux devant un con la grande aide du monsieur de la SNCF, je découvre que le train est en fait parti un peu plus tard que d'habitude, et qu'il arrivera dans quelques minutes seulement.
Bon.
Ben comme je disais tout à l'heure, y a plus qu'à attendre alors.
Je retrouve les enfants sur le quai.
Ils me demandent à quoi ressemblent les copains qui viennent déjeuner, car le train arrive au loin.
Je réponds qu'ils sont 4 : deux adultes, deux enfants.
Le train entre en gare.
Les passagers commencent à descendre.
On regarde à gauche, personne qui ressemble à une bande de 4.
On regarde à droite, la petite foule passe devant nous, chaque groupe après l'autre, et là, il faut se rendre à l'évidence ...
Ils ne sont pas là.
Merde.
Mon fils se retourne vers moi et m'achève d'un "C'est quand même dommage que tu n'aies plus de batterie pour les appeler pour savoir où ils sont hein maman ?!".
Hin hin hin.
Sale gosse va !
Mais aussi je hais les téléphones portables.
C'est de la chienlit, de la saloperie, un truc à te rendre dingo.
C'est vrai : ils sonnent toujours quand tu voudrais être peinard, et te lâchent quand tu as vraiment besoin d'eux !
Sans déconner, c'est devenu pire qu'un oisillon maintenant un portable : ça réclame tout le temps la bécquée, c'est toujours affamé de batterie ...
Du coup, tu t'en sers paisiblement que quand tu es chez toi, branché à la prise, en mode "recharge".
Utile hein ???
Bref, je peste un temps puis je réagis : il faut filer à la maison pour les appeler d'urgence, parce qu'à tous les coups, ils sont descendus à la gare d'avant à cause de mon sms moisi !
Ma fille file sur son vélo, et je monte derrière mon fils à trottinette.
Si t'avais pu nous voir ...
Moi, entre morte de rire et morte de peur (pas de place pour mettre vraiment mes pieds, donc en équilibre instable, et avec une vieille trouille de me faire l'autre arcade en me gamellant).
Mon fils, tout rouge d'essayer de nous véhiculer tous les deux, en ricanant que je ressemble de plus en plus à Gloria dans Madagascar ...
(Les enfants sont formidables).
Ma fille, toute en rose bonbon sur un vélo rose bonbon (la théorie du genre ça lui parle pas vraiment, elle croit qu'elle est Barbie princesse et que les princesses ça pète des paillettes si tu vois ce que je veux dire), fonce à toute berzingue en braillant : "Mais dépêchez vous enfin !!!".
(En fait, c'est Barbie poissonnière au marché).
On finit quand même par arriver hors d'haleine à la maison.
Mon mec nous aperçoit.
Seuls.
Il nous demande : "Ben ils sont où les invités ???"
Mon fils lui répond : "Maman les a perdus probablement à la gare d'avant !".
Fou rire de mon mec.
Oui bon ben ça va hein !
Je branche mon Tamagoshi.
Je réussis à l'allumer, enfin.
J'ai des appels en absence, mais surtout, des petits sms qui achèvent mon délicieux conjoint (que le cul lui pèle !).
Dont celui-ci : "Bon je suppose que tu n'as plus de batterie sur ton portable, et que tu voulais pas vraiment nous dire de descendre à la gare de M."
Hum hum ...
Elle me connaît bien, merde.
Lorsque je l'appelle, elle est assez sympa pour se marrer encore, après tout ils n'attendaient mon appel que depuis 25 minutes dans le froid, c'est pas si grave hein ...
Je te passe sur la suite, j'ai finalement réussi à les récupérer assez rapidement, et on a passé un super bon moment à boire et à manger du bourguignon !
On était trop bien !
Et lorsque je les ai raccompagnés au train le soir, je me suis dit que ça allait être plus simple pour le retour.
En principe, 35 minutes.
Avec les travaux, maximum 1 heure.
Lorsqu'elle m'a écrit, 1h20 plus tard, qu'ils arrivaient enfin à Gare de Lyon, je n'ai pas pu m'empêcher de conclure : je crois en fait que, en plus de fille de Pierre Richard, je suis devenue un putain de chat noir !
Du coup, je n'ai qu'un conseil à te donner : si un jour je t'invite à passer chez moi, honnêtement tu devrais y réfléchir à deux fois !

8 commentaires:

  1. Tu es magique!
    La semaine dernière, j'ai fortement pensé à toi quand je me suis retrouvée en sens interdit, fonçant allègrement puisqu'en toute inconscience, sur 1 quatre voies et EVIDEMMENT j'ai compris mon erreur fatale (qui a entrainé la voiture qui me suivait en toute confiance) lorsque j'ai vu la voiture pleine à craquer de flics qui se dirigeait vers moi... J'ai jamais pris de sens interdit de ma vie. Je ne croise jamais de flics. Et là, BAM!
    Bref, ma première pensée (bon, après, mamma mia, comment je vais faire s'ils me retirent mon permis, ces c...] a été "Tiens, je fais une BoB là!".
    Bises

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    1. Oh mais que tu m'as fait rire Anne :))
      Et le "je fais une Bob" est la cerise sur mon gâteau ;)
      Merci !!

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  2. youuuuu maaake me feeeel, like a naaaaatural bouleeet...comment voulais-tu qu'on ne devienne pas copines...

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  3. Sinon, en venant juste te rendre visite sur ton blog, normalement, sur aucun malentendu, on ne risque RIEN????
    Christine.

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    1. Alors ...
      Normalement.
      A priori.
      Mais bon ...
      On n'est jamais très sûr dans la vie hein ;))

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  4. Merci pour ce moment de fou rire avant de commencer ma journée de travail. J'ai découvert ton blog tout récemment, avec un texte très émouvant sur la solitude, mais je vois que tu es dotée aussi d'un solide sens de l'humour !!! Merci encore, ça fait du bien de rire toute seule devant son écran.

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    1. Merci à toi Cat pour ton mot !
      Rire et pleurer, avancer ou faire du sur place, parler ou se taire, il faut tout ça pour être un Homme je trouve ;)
      A bientôt j'espère !

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