vendredi 24 janvier 2014

Jeudi 23 janvier 2014 : journée officielle de la LOOSE !


Hier, je pense que j'ai presque battu mon record.
Un bon petit record de connerie, de Pierre Richardise, de Portnawak, appelle ça comme ça te chante, perso j'ai pas de préférence.
Laisse moi te planter un peu le décor.
En ce jeudi 23 janvier, je devais donner une formation en droit de la famille, une réminiscence de mon ancien boulot de juriste et un engagement pris il y a à peu près 1000 ans ...
La veille, je chope donc la pochette de ma préparation habituelle.
Oui, parce que j'ai déjà donné cette formation un certain nombre de fois, pour plusieurs conseils généraux, dans le cadre de la formation d'élèves infirmières, ou puéricultrices, ou assistantes familiales, ou encore de familles d'accueil de l'aide sociale ...
En général, quand on me contacte pour ces boulots là, j'ai toujours affaire à des personnes qui bossent pour ces grosses administrations et qui ont un fonctionnement un peu ... spécial.
Par exemple, impossible de savoir combien tu seras payé exactement, ni quand ...
Pour les questions pratico-pratiques, on m'envoie aussi des mails, comment dire ... un peu vagues c'est à dire ne me donnant ni le contenu de la formation, ni le public que je vais avoir, ni les horaires, ni le lieu ... (ben oui pourquoi s'emmerder la vie avec ce genre de détails ?).
Hé bien cette fois, au lieu de m'inquiéter de tout ça, mercredi soir j'ai retrouvé une vieille convocation que j'avais reçue par miracle, et j'en ai déduit qu'il fallait a priori que je rejoigne le centre administratif de Bobigny.
J'ai pas cherché plus, je me suis collée devant un bon vieux Desperate Housewives avec une tablette de chocolat.
La grande classe.
Après moi le déluge toussa  toussa.
Le jeudi matin, dès 7h20, j'étais dans le train.
J'ai effectué mes 4 changements, mon 1h30 de trajet, tout était calculé pour arriver à l'heure, même en comptant les classiques 15 mn indispensables pour trouver le bâtiment dans ce dédale.
8h45, j'arrive donc devant le "centre administratif n° 2" de Bobigny.
Jusqu'ici tout va bien (aka mon mantra).
Cela dit, rien que le nom me faisait trembler, "Centre Administratif", déjà ...
Et si en plus si il y en 2 tu imagines la taille et l'ambiance de l'endroit !
En gros, une vingtaine de bâtiment des années 50, avec des détritus partout, des blocs entiers fermés, des allées désertes un peu comme dans les western quand tu vois rouler devant toi une petite boule de foin au moment du duel entre les 2 cow boys pas sympas ...
KL pied intégral.
Mais je ne me décourage pas pour ça, je parcours les allées et les bâtiments, et je finis par tomber sur le centre de formation des élèves infirmières.
Cool.
Petites élèves, me voilà !
J'essaie d'entrer.
Fermé.
Il faut un code.
(Que j'ai pas).
Ou une clé.
(Que j'ai pas non plus).
Merde.
Je finis pas trouver un interphone.
On m'envoie gentiment dans le bâtiment K.
J'en ressors quelques minutes plus tard car personne ne semblait y avoir besoin de moi.
Re-merde.
Je commence à sentir une légère sueur froide.
Est-ce le bon jour ? Le bon endroit ?? Le bon "moi" ???
Je retourne à l'interphone.
J'ai l'impression d'être dans la BD des Bidochons face à l'Administration.
On me renvoie vers le bâtiment P.
Qui me mène au même résultat.
Je commence à être totalement gelée, une petite bise s'étant chargée d'aggraver le fait que j'avais, très connement ma foi, oublié de mettre un bon gros pull ce jour là.
Un peu inquiète quand même, je reviens, pour la troisième fois, exposer mon problème à cet interphone de merde mystérieux en espérant qu'il y ait une vraie personne derrière tout ça quand même ...
Prise d'une crise de conscience subite, la femme derrière l'interphone me demande si ça ne serait pas plus simple que je monte et qu'on se parle de vive voix.
Oh mais ouiiiiiii, voilàààààà !
Je grimpe, elle me voit, et me dit immédiatement : "Mais Mme X, qu'est ce que vous faites là ???".
Donc elle me connaît.
Perso, je ne la remets pas du tout mais ça me rassure : si elle me reconnaît, c'est que je suis au bon endroit.
Mais très vite elle anéantit tous mes espoirs.
Elle : "Mais non, on ne vous a pas appelée pour une formation aujourd'hui".
Moi, blasée : "Ce n'est pas le bon jour c'est ça ?"
Elle, perplexe : "Non, mais cette année on ne vous a pas contactée DU TOUT, parce qu'on n'a pas fait la formation".
Moi, excédée : "Mais c'est pas possible, j'ai cette convocation, elle me renvoie chez vous quand même, regardez, je ne comprends pas !".
Elle regarde ma convocation, me demande le nom de la personne qui m'a contactée pour cette fois.
Ca ne colle pas.
Pas le même nom.
Bon, évidemment, pas de numéro de portable à joindre en cas de problème non plus.
Un bon vieux fixe des familles, qui te colle tout de suite sur une boîte vocale, qui te dit que la ligne est saturée, et blablabli et blablabla.
L'ADMINISTRATION je te dis.
Après un épluchage de mes mails en règle, on finit par apercevoir, tout en bas, tout en bas, une adresse ...
"Cité Administrative de .... VITRY SUR SEINE" !!!
Okkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkk !
Elle lève la tête avec un air affolé.
"Mais on est à Bobigny là, c'est à l'autre bout de Paris ça" ...
Oui, voilà, c'est ça.
C'est à l'autre bout de Paris, la formation commence à 9h, c'est moi qui la donne et il est déjà ... 9h15.
Par déduction, elle finit tout de même par comprendre à quelle administration il faut qu'elle me renvoie.
Ah ben oui, je suis conne, c'était pas l'IFAP c'était le CPPA, rien à voir hein !
Et puis c'était marqué nulle part, si on excepte la petite signature électronique tout en bas des mails, alors c'était super clair ou pas ?
Oui, peut être, en effet, sauf quand on a un cerveau de Bob qui n'assimile que les infos qui l'intéressent ...
(C'est à dire en gros les blagues de cul, ainsi que tout ce qui se mange ou se boit. Je te jure j'exagère à peine ...)
Enfin pour en revenir à ma petite journée de la loose, je te laisse te gausser en m'imaginant.
Je suis repartie avec la tête de Nabila devant un dictionnaire, et l'énergie d'un mollusque décédé. Je sais pas si tu vois.
Heureusement, la mystérieuse dame de l'interphone m'avait imprimé mon petit trajet RATP.
Joie.
4 changements, 1h30 de trajet, hahaha !!!
Lorsque j'arrive enfin devant la Cité Administrative de Vitry, persaudée de toucher à la fin de mon cauchemar (et au début de ma journée de travail), je manque hélas  de tomber dans les pommes.
Toutes les entrées sont fermées par des gigantesques tourniquets en métal munis d'un code ... que je n'ai pas !
Epuisée et un peu au bord du nervous break down, je lève les yeux au ciel pour insulter implorer le Très Haut !
"Mais putain de bordel de bite à couilles c'est quoi ce bordel comment je rentre là dedans moaaaa ???".
Et c'est alors que j'ai la révélation.
Dieu m'a en effet envoyé une réponse sous la forme d'un simple petit panneau.
Sur lequel il est inscrit en grosses lettres le mot : "L'OREAL" !
Super.
Merci pour cette réponse en tous cas.
Mais même si je le vaux bien, je sens bien que la solution n'est pas là.
Il faut, une fois de plus, que je reparte.
Après avoir erré encore 15 minutes dans les rues de la périphérie de Vitry (troooop sympas), j'ai trouvé le Graal : l'entrée de la Cité Administrative !!
Un môme à l'entrée de Disney n'aurait pas ressenti plus de joie (ou un mec à l'entrée de ... nan rien c'est bon ça va on peut rigoler ou quoi ??).
J'ai mis à peine beaucoup trop de temps à retrouver le bon bâtiment (!), et il n'était que 10h45 lorsque j'ai franchi la porte du centre qui m'attendait.
Alleluyaaaa !
J'ai réalisé en écoutant l'organisatrice (enfin c'est un grand mot pour quelqu'un qui te dit refuser d'envoyer aux intervenants des convocations en bonne et due forme, quelques jours avant l'intervention, sous prétexte que, tu comprends, ça prend beauuuuucoup trop de temps) qu'il s'agissait de 2 groupes de 21 élèves, que je devais prendre, théoriquement, en demi-groupes.
Vu l'heure, on a changé nos plans tu t'en doutes.
J'ai donc passé une grosse heure avec 42 nanas au taquet qui m'ont assaillie de questions.
J'ai eu droit à une pause d'une heure pour aller avaler un truc à la cafétéria.
Menu du jour : hamburger - frites - soda.
Trop bon, trop light, trop ambiance "Cafétéria de cité administrative paumée", je sais pas si tu vois ...
J'ai fermé les yeux sur l'hygiène des lieux et refusé de penser à toutes les saloperies que je pouvais attraper en mangeant là : de toutes façons, il n'y avait pas un troquet à moins d'une demie-heure de route, et j'avais rien mangé depuis la veille au soir ...
Les 3 heures suivantes ont été consacrées à me transformer en cible à questions, le plus souvent sur des cas persos, c'est l'intérêt et le drame du droit de la famille : tout le monde se sent concerné ...
Je leur ai exposé les règles de la filiation à grands coups d'Yves Montand (pour l'action en recherche de paternité), de Brad Pitt (pour la filiation hors mariage et adoptive), de Grey's anatomy (pour la famille homoparentale).
Je suis sortie rincée (mais elles contentes) en fin d'aprèm, et j'ai repris mon petit trajet pour rentrer chez moi.
Après 1h30 (donc on en était quand même à environ 4h30 depuis le matin, hahaha, huuuummm, "je sers la science et c'est ma joie" comme dirait Disciple dans Léonard), j'arrive enfin chez moi.
Epuisée.
Congelée.
Flapie comme un vieux flan.
Mais je vais avoir la soirée pour me remettre de tout ça.
Je décide de me faire un thé.
Qui ne me réchauffe pas.
Je décide de mettre un gros gilet.
Qui ne me réchauffe pas.
Je décide, enfin, de lever mon cul pour aller voir la chaudière.
Qui indique ... une panne !
Ahhhhhhhhhhh.
La journée a tout de suite pris un tour encore plus intéressant : il est 18.30, je dois aller chercher mes mômes, il fait 12 degrés dans la maison et je n'ai donc pas de chauffage.
Yeah !!
J'ai abreuvé tous mes potes de sms pour tenter de trouver des chauffages d'appoint, et j'ai fini, un peu au bord du désespoir, par aller choper 3 radiateurs sur le bon coin à 15 bornes de chez moi !
Lorsque mon mec est rentré, vers 21 h, les enfants passaient à table, il commençait à faire une température supportable, limite il s'est demandé pourquoi je m'étais affolée comme ça !
J'ai fini la soirée en répondant à ses questions par des onomatopées, et puis, claquée comme une vieille balle de tennis un soir de Roland Garros, je me suis quand même secouée pour aller prendre un pot chez les copines qui m'attendaient ce soir là.
J'avais pas de vin, pas de truc salé, pas de truc sucré.
C'est con j'avais justement dit "vous inquiétez pas les filles vous pouvez compter sur moi !".
Une bonne tête de championne la Bob ce soir là.
Mais je n'ai pas laissé la honte m'empêcher quoi que ce soit.
Déjà, j'avais toujours ma culotte donc j'étais assez fière de moi (si tu comprends pas il faut que tu te tapes les épisodes précédents désolée pour toi).
Et puis, surtout, il fallait que j'y aille.
Tu sais pourquoi ???
La copine qui nous attendait ...
Elle a DEUX CHEMINEES !
Ben ouais, l'amitié ça tient à peu de chose parfois ;)) !!!









15 commentaires:

  1. Glups :-( j'espère que ton vendredi a été plus doux !

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    1. Mon vendredi a été un peu comateux du coup ...
      Il fallait bien que je me remettre de tout ça ;)) !

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  2. Ben pourquoi "journée officielle de la loose"??? La dite journée se termine pas trop mal, tu as TOUT fait super bien ( étudiantes contentes, maison chauffée, pas une once de stress...puisque rien qu'à te lire, je l'ai chopé: il est en dedans de moi!!!!) et SURTOUT tu as gardé ta culotte!!!
    Des bises chaleureuses ( rapport à la chaudière).
    Christine.

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    1. Yeah ! Merci Christine t'as raison, en fait j'ai assuré grave (pour un boulet ;)) !!!
      L'atmosphère s'est réchauffée à la casa je vais de nouveau pouvoir faire disparaître mes culottes hahahaaaa ;) !

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    2. Contrairement à ce que dit le proverbe ( ou le bons sens près de chez moi, mais c'est un peu pareil...), ce n'est par par les pieds qu'on attrape froid!
      A méditer.
      Christine.

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  3. j'applaudis, je rigole, j'imagine, je me cache derrière mes mains... Mais oui, finalement, tout va bien... Et vive la copine à la cheminée !
    (tout à l'heure, j'ai eu un moment de solitude en voulant entrer dans le commissariat, je n'arrivais pas à ouvrir la porte, ça vaut son pesant de cacahouète aussi...)
    des bises !

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    1. Une bonne petite journée à la Bob Aladinde ouais ;) !
      Biz à toi Sanchone !

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  4. J'espère qu'elle paye bien au moins l'administration ?! PomPom

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    1. Hé bien Pom Pom, c'est ce que nous verrons ... en juin probablement ;) !
      En même temps, j'espère qu'ils ne me paieront pas à l'heure effectuée sinon je suis mal hahahaaaa !

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  5. Réponses
    1. "Je sers la science et c'est ma joie ! "
      Tu me gardes ?
      ;)

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  6. T'exagères quand même parce que c'était même pas un vendredi 13 !....

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    1. T'as raison, et puis j'avais même pas croisé de chat noir ;) !

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