vendredi 31 mai 2013

Et c'est alors que le piège se referma sur elle ...


L'an dernier, en mère modèle (je fais un peu un complexe là dessus t'avais compris ou pas encore ?) j'ai inscrit ma fille à un cours de danse, et après avoir répété toute l'année, elle m'a annoncé toute heureuse qu'il y aurait un spectacle, le grand classique, jusqu'ici tout va bien comme dirait l'autre ...
Le jour J, fière comme un Bob, je suis allée admirer ma progéniture, et c'est là, ce soir précisément de juin 2012, que je suis tombée dans un piège !
Sur scène, durant ce spectacle, plusieurs chorégraphies, tous les groupes de danseuses de la prof (jeunes adultes, enfants, et puis je ne sais pas comment on dit : "vieilles adultes", ou "mamans", ou "folles qui font encore de la danse à 40 piges et qui ont sans doute beaucoup trop regardé Dirty Dancing" !
Et, à un moment donné, une chorégraphie qui réunissait les mamans avec leurs petites filles, un moment adorable, poétique, totalement craquant ... c'était le début de mes emmerdes.
Evidemment.
E-vi-de-mment !
A la fin du spectacle, je me suis précipitée sur ma fille en lui disant "haaaaan, ce serait tellement trop bien ma poulette si on dansait toutes les deux un jour sur scène comme ça !!!!".
Et elle (digne fille de sa mère) : "Haaaaaaaan, mais ouaiiiiiiiiiis !!!"
Je me suis donc inscrite à la rentrée suivante à ce cours de danse, et je suppose que je n'ai pas besoin de te dire dans quel groupe j'ai été "affectée" (non, bizarrement ça n'a pas été "jeunes adultes" mais je te remercie).
J'ai commencé à essayer de dérouiller mon corps, j'ai lutté pour tenter de mémoriser des chorégraphies (si tu me connais, tu imagines un peu ce que ça m'a coûté, si tu me découvres, je te refais la tête de poule-qui-a-trouvé-une-clé-à-molette et tu visualises un peu mieux peut-être).
J'ai passé des heures à me sentir nulle, grosse, balourde, pataude, à pleurnicher devant mon mec en lui disant, juste avant le cours "je veux pas y alleeeeeeeeeeeer je suis trop nuuuuuuuulle !!".
Bref, il a passé une année de merde, moi aussi, mais là, là où le piège est en train de se refermer sur moi, c'est que demain nous serons en juin.
Oui, en juin.
Et qu'est-ce qu'il y a en juin ???
Le spectacle !
Je vais donc devoir danser sur scène, devant des inconnus, mais surtout, devant des connus : les parents des copines de ma fille, les voisins, les gens de mon coin ...
Tout le monde va me voir, et je vais tenter d'oublier que l'an dernier, pendant le spectacle, l'une des "mamans" a ... perdu son pantalon sur scène !!!!
Je ne sais pas pourquoi mais j'ai une goutte de sueur à chaque fois que je revois la scène, tellement ça ressemble à ma vie, à mon œuvre, à mon karma ...
Je me souviens aussi de la remarque ô combien délicate de mon mec "Mais elle est à poil en plus ???"
(je te rassure, elle avait un justaucorps couleur chair, mais l'idée que quelqu'un se pose un jour ce genre de question à mon sujet me rend bizarrement un peu nerveuse !
Mais je n'ai plus le choix, maintenant il faut y aller, le piège est en train de se refermer, non ne me supplie pas, tu peux pas venir c'est con, y a plus de places déjà, et puis je ne mettrai pas non plus de vidéo, même pour de l'argent (enfin on peut éventuellement discuter si ça dépasse les 4 chiffres).
Cela dit, il faut juste que je te précise un petit détail, pour que tu passes une bonne journée, pour que tu kiffes, pour que tu te dises "Bon sang mais c'est bien sûr", pour que tu te foutes encore un peu plus de ma gueule quoi ...
En fait, figures-toi que cette année, la prof a décidé de changer un peu sa façon de faire.
De changer ses méthodes.
De modifier un peu le cours des choses.
Bref, cette année, il n'y aura PAS DE CHOREGRAPHIE FILLES-MERES !!!
Putain je me suis bien fait niquer quand même tu crois pas ???


jeudi 30 mai 2013

La sortie scolaire ou une journée en enfer ;) !




Avant-hier, répondant à la pression sociale de la perfect-mother-attitude, j'ai fait un truc trop sympa : j'ai accompagné ma fille en sortie scolaire à la ferme !
Une fois noté le fait qu'il fallait que j'apporte notre pique nique (j'ai mis des post it dans toute la baraque avec ce gentil petit rappel "PENSER AU PIQUE NIQUE BORDEEEEL !!!") et que c'était le mardi (et donc pas un autre jour, ni une autre semaine, oui il m'arrive de mélanger un tout petit peu les dates mais le docteur a dit que ce n'était pas grave ...), il ne restait plus qu'à y aller ...
Première surprise qui te fait plaisir dès 8.30 le matin, tu découvres au pied du bus que parmi les personnes qui accompagnent, il y a la mère de l'école qui te déteste, celle qui ragote à mort sur ton dos et te fait suer depuis le début de l'année ... Tu déglutis mais tu te marres finalement, tu t'assieds dans le car et tu envoies un sms à tes copines pour leur raconter que tu vas passer ta journée avec la coinços relou de service, histoire de faire marrer celles qui bossent et que tu plains un peu de ne pas pouvoir profiter comme toi de ce moment de complicité avec les enfants (tu n'as pas encore réalisé en fait que tu serais beauuuuucoup mieux au taf !)(mais bon t'as pas de taf)(mais si t'avais un taf j'veux dire) (enfin bref t'as compris l'idée hein ...)
Donc échanges de conneries, relevage de tête, et que vois tu ? La fille avec son téléphone et un petit sourire en coin, haha, ben ouais elle aussi elle va passer une journée avec une conne qu'elle peut pas blairer, ironie tu es mon amie !
Bon ça c'est fait, tu relèves le nez et tu profites du paysage (La Seine et marne sous la pluie, trop beau !!).
Dix minutes de calme plus tard,ça braille à l'avant du car : "Machin il a voooomi !!!".
Horreur !!
Tu te fades, au-delà de l'odeur (t'as pas pris ton déj j'espère ?), les remarques des enfants, je ne sais pas ce qui est la pire en fait ("Oh t'as vu y a des morceaux c'est dégueu !" "oh regarde ça coule dans l'allée du car !" "oh ouais ça fait comme une rivière de vomis !"), bref, un bonheur !
45 interminables minutes d'apnée plus tard tu arrives enfin à la ferme, où tu trouves que même l'auge du cochon sent bon ! Là, tu accompagnes, tu discutes, tu expliques qu'"Il faut serrer moins fort ce petit poussin dans tes mains parce que là il bleuit" et que "Non tu peux pas non plus attraper le lapin et le serrer très fort contre toi je crois qu'il n'aime pas ça du tout" (je crois que les enfants ont une conception très personnelle de l'expression "l'aimer à l'en étouffer !").
Les animaux survivent, toi aussi, tout va bien ...
Vient enfin l'heure du déj, où chacun sort son pique nique ...
Et où tu vois à côté de toi un enfant sortir 2 sandwichs au nutella, une crêpe fourrée au nutella, des smarties, du jus de fruit, des bonbecs en tous genres ... Question de la maîtresse, très diplomatiquement : "Tu n'aurais pas un petit quelque chose qui contiendrait par exemple des protéines ?" 
Tête dégoûtée du minot !
Fin du déj, cri de joie de l'enfant : "Ah mais si maîtresse j'ai trouvé au fond de mon sac quelque chose de moins sucré et de plus "sain" comme tu m'as dit !!!"
"Formidable, qu'est ce que c'est ???"
L'enfant : "Un croque Monsieur à la béchamel !"
Mouais ...
Bon et je te passe les enfants qui ont des canettes de Coca, à 6 ans, pour un déj, je suis hyper rigide sur la bouffe mais je veux pas t'effrayer avec ça alors je me tais !
Après ce déjeuner varié, séquence éducation : le responsable de la ferme pédagogique s'est donné pour mission d'expliquer aux enfants comment on fait les bébés, les lapins en l'occurence.
Autant te dire que je pensais savoir en gros comment il fallait procéder - une fois que j'ai compris le truc du revolver j'ai été moins gourde je te rassure -, pourtant j'ai fait ma tête de poule-devant-une-clé-à-mollette quand il a commencé son topo ...
Prends des notes, peut être que tu ne sais pas tout toi non plus, attention je t'essssplique : pour faire les bébés lapins, maman lapin et papa lapin doivent d'abord faire ... LE GROS CALIN TRES SPECIAL QUI BOUGE !
Ah oui, ok, bon, l'explication en soi, voilà, je te laisse apprécier, mais "cerise sur le pompon", le gars te fait le geste, une main à plat frottée sur l'autre, dans un geste répétitif, non je ne te fais pas de dessin ...
Et de nous demander "Et les mamans elles veulent pas faire le geste du gros câlin très spécial qui bouge ?" "Heu non, elles veulent pas, voilà c'est ça ..."
Tu espères qu'il va enchaîner puis tu regrettes amèrement d'avoir eu cette pensée quand vient sa phrase suivante : "Et vous savez par quel trou il sort le bébé lapin qui est dans le ventre de la maman lapine ?"
OK, ça a le mérite d'être vrai, mais était-il obligé de nous montrer l'endroit avec son doigt, en répétant sa question magique : "Et les mamans, elles veulent pas écarter les cuisses et mettre leur doigt sur le trou par où sortent les enfants ?" "NON ELLES VEULENT PAS NON PLUS !!!"
Bref, 15 minutes de solitude plus tard, tu sors un peu groggie, et là le mec se penche vers toi pour te dire "En fait je ne suis pas allé assez loin, d'après Dolto à cet âge là - 6 ans donc - il me manque encore une explication ..."
Devant ton air ahuri, il ajoute à voix basse : "La pénétration !"
Et là tu pars en courant tellement tu flippes qu'il te repose la question magique à nouveau rhaaaaaaaaaaaaaaa barrière mentale putain !!!
La journée se finit enfin, tu remontes dans le car au milieu des gamins surexcités qui braillent à qui mieux mieux dans ton oreille, et tu remercies le ciel qd tu vois le nom de ton bled s'afficher sur un panneau .. Plus que 15 minutes et tu seras libre!
Tu te réjouis oui, mais un chouïa trop vite : un virage de trop sans doute, et à quelques rangs derrière toi à nouveau ce cri "Machin il a vomiiiiii" !!!
Je ne te refais pas les commentaires, il sont encore plus chouettes après le pique nique équilibré si tu vois ce que je veux dire ...
Sur ce je te laisse et je file, je vais refaire mon CV et me trouver un taf pour ne plus avoir à répondre "oui" quand on me propose de venir en sortie pour accompagner la classe de ma fille, pasque franchement, je dos l'avouer, la ferme pédagogique m'a tueR !

mercredi 29 mai 2013

Lolit'as rien bité poulette !


La mémoire est un phénomène merveilleux dont je n'ai jamais vraiment saisi le fonctionnement (C. tu es gentil tu remballes ton sourire illico) : autant tu peux te souvenir d'un truc sans aucun intérêt (par exemple la tête à coiffer que tu as reçue pour tes 8 ans à Vesoul chez tes grands parents - oui j'ai voulu voir Vesoul et j'ai vu Vesoul vas-y rigole maintenant !), autant certains évènements t'échappent totalement, se perdent dans les nimbes (et dans mon cas c'est souvent trèèèèès nimbeux) ...
Et puis, parfois, truc encore plus dingue, un souvenir remonte à la surface, comme une bulle d'air qui sort de l'eau (comme quand, petit, tu pétais dans ton bain, ah ben tu vois on y vient aux délicats souvenirs d'enfance !), comme par magie, comme un fou comme un soldat ... ok j'arrête !
Laisse moi te raconter comment, donc, m'est revenu un souvenir bien bien enfoui (tu vas comprendre pourquoi j'avais voulu oublier je pense), il n'y a pas si longtemps.
Pour que tu situes le contexte, il faut que je te dise que j'étais une adolescente pleine de paradoxes (mais il paraît qu'adulte, voire vieille, je suis toujours un peu comme ça) c'est à dire totalement complexée ET totalement décomplexée. Hé oui.
Du coup, avec les gens de mon âge, ça le faisait pas toujours, et avec les plus âges, c'était finalement guère plus simple. Enjoy !
A 13 ans, je suis tombée amoureuse d'un de mes voisins, Stéphane, qui avait 16 ans et pouvait donc être classé dans la catégorie "vieux", ou "mec avec des poils", ou "obsédé sexuel", tout ça on sait bien que c'est des synonymes de toutes façons ...
Donc Stéphane, grand beau et fort, me roulait des patins à m'arracher la langue, me caressait le dos, cherchais désespérément à me toucher les seins (le malheureux, il pouvait toujours chercher ça c'est sûr !), c'était le big love, le truc de ouf, l'explosion de bonheur, bref j'étais amoureuse et con.
Mais je n'avais rien de Lolita, j'étais plutôt du genre à réclamer le sous titrage Antiope Sourds et Malentendants, il me fallait souvent les points sur les I et les barres aux T pour capter, je n'avais jamais réalisé à quel point jusqu'à ce que la mémoire me revienne, justement ...
Ce souvenir là se situe au printemps de mes 13 ans, il faisait beau et l'air était doux (comme pour un VRAI printemps si tu vois ce que j'veux dire), et nous étions allongés dans l'herbe au bord du terrain de tennis du petit village de Normandie qui abritait notre amour (Mon coeur, mon amour, etc ...).
Plus précisément, j'étais allongée sur Stéphane qui m'embrassait le cou et les cheveux, mais aussi (je te rappelle qu'on était ados) me roulait des grosses gamelles on n'a pas de temps à perdre en fioritures à cet âge là bordel !
Et j'ai passé ce moment avec une espèce de malaise purement physique, j'étais bien, allongée sur lui, à respirer son odeur et sentir la chaleur de son corps contre le mien, et pourtant il y avait quelque chose qui me gênait, je me souviens avoir regardé d'ailleurs plusieurs fois en direction des poches de son jean Chevignon, à la recherche d'une raquette de tennis ou de quelque chose de ce genre.
Je ne comprenais pas.
Je n'avais pas compris.
Quand soudain.
Putain de merde.
Un jour, plus de 25 ans après, j'ai compris !
Je pense qu'il n'est pas utile que je t'explique dans quelles circonstances précises je me trouvais exactement lorsque l'EVIDENCE a enfin frappé mon esprit, lorsque tout est devenu limpide, lorsque la honte m'a envahie, aussitôt remplacée par le fou-rire du siècle ...
Ce truc qui me gênait ...
Evidemment.
EVIDEMMENT !
Hé bien, crois-le ou non, à ce moment-là, une blague m'a traversé l'esprit, un peu comme un témoignage de la fulgurance de ma connerie ...
"T'as un revolver dans la poche ou t'es seulement content de me voir ???"



lundi 27 mai 2013

Les poux ou la Loi de Murphy ...


Ils reviennent chez moi trèèèèès (trop !) régulièrement, je pense qu'ils se sentent un peu chez eux dans la tête de mes gosses, y a le gîte et le couvert, tu comprends c'est plutôt sympa ...
Surtout quand tu sais que mon grand dadais passe son temps, dans ce genre de circonstances, à me demander pourquoi je m'obstine à les tuer alors qu'ils ne m'ont rien fait ! (protecteur des animaux petits ou grands, des insectes en tous genres, et donc, même des poux, Alain Bougrain Dubourg tu as un fils spirituel je te l'annonce !)
Bref, cette semaine, ils ont fait leur grand retour, façon Gérard Majax (oui tu constates avec effroi que j'ai des références un peu ... datées on va dire, en fait je n'ai pas eu la télé pendant plus de 10 ans et ça laisse des séquelles c'est moche !) : du genre "j'ai des lentes mais j'ai pas de poux !" ... Va donc comprendre ma bonne dame ???
Mais bon, ici c'est PRL, Pierre Richard Land, si tu me connais un peu tu te doutes qu'on n'a pas juste eu quelques gentilles petites lentinounettes et puis c'est tout ...
Non, évidemment, on a eu droit, juste la veille du jour où la poulette devait aller dormir chez sa marraine - pour que moi j'aille me mettre la tête à l'envers chez des potes mais je crois que je te raconterais un jour cette soirée mythique - à la découverte d'une tête blonde pleine de lentes, avec un petit point noir sur le front.
Tu n'as pas encore pris ton petit déj peut être ? Sorry mucho !
Tu t'imagines dégoûté que je vais t'expliquer que cette petite bête pleine de pattes rampait gentiment pour se carapater dans les racines de ma progéniture ...
Mais non.
Non penses tu.
Non voyons.
Non ... Bon Ok j'arrête !
Bref, non pas de ça chez nous ...
Chez nous, tu grattes le front, la mini-bestiole ne bouge pas, pas d'un pouce même, tellement pas que ça en devient bizarre, puis de bizarre à inquiétant ...
Donc tu te penches mieux (tu réalises que peut être ces lunettes demi-lunes ridicules vont un jour te servir car tu ne vois rien avec tes lunettes de myope, mais tu ne vois pas mieux sans tes lunettes de myope, bref tu ne vois queud quoi !), tu te penches donc et qu'est ce que tu comprends ???
Que ce n'est pas un pou.
Mais une PUTAIN DE TIQUE SA MERE !!!!!!
Je te passe le coup de fil hystéro à la copine véto trèèèès patiente avec moi, je te passe comment tu l'enlèves, comment tu la brûles, enfin si t'avais pris ton petit déj là logiquement tu as vomis ...
Donc tu mérites que je te laisse sur une petite note sympa pour la journée : hier soir, mon fils ... se gratte la tête ... Tu as le droit de nous imaginer donc tous les trois avec notre espèce d'huile dégueulasse sur la tête, parce que les poux c'est Pavlovien, tu en parles et déjà tu te grattes, donc j'ai craqué je me suis fait un traitement aussi !!
Je ne mets pas de photo 'faut pas pousser quand même, mais je te laisse te gratter la tête à ma santé parce que ce qu'il y a de bien avec les poux, c'est que c'est comme les chansons pourries (genre le petit bonhomme en mousse ou autre horreur) : quand tu les as dans la tête, c'est hyper dur de se les enlever !!

Let the sun shine !!



Je ne l'avais pas vue depuis des semaines, toutes ces longues journées à errer dans du gris clair ou du gris foncé, ça fait sans doute plaisir à Goldman mais moi, ça m'avait minée ...
Et puis surtout, j'avais fini par ne plus penser à elle, j'avais renoncé !
Quand tout à coup, ce matin, je l'ai croisée, j'ai réalisé qu'elle était là, juste devant moi, elle que j'avais presque oubliée !
Je l'ai observée, et c'est fou comme quand on la regarde elle se "replace" : elle avait les épaules un peu voûtées, la tête baissée, l'air fantomatique. Et au moment précis où j'ai posé les yeux sur elle, elle s'est transformée, comme par magie : elle s'est redressée, a relevé la tête, bombé le torse, je distinguais ses mèches folles (jamais coiffée, c'est un principe pour elle), ses jambes nues, comme une prière pour faire durer ce petit morceau de printemps, sa jupe boule (tu verras peut être une photo si tu es sage !) ...
Celui qui fait briller des paillettes sur le sol du Rayol, celui qui transforme trois bouts de cailloux en pépites, celui qui change la poussière en or l'avait faite  revenir et j'étais si heureuse de la retrouver ce matin ...
Elle était là, grâce à ce merveilleux et tant attendu rayon de soleil !
Mon ombre ...

dimanche 26 mai 2013

Au commencement était la fin ...

Ca fait des semaines, des mois, allez pas des années quand même mais presque, que je me tâte et que j'ai envie de me lancer ...
A chaque fois, je ne sais pas ce qui me retiens ("La trouille peut être ?" "Ouais c'est ça la trouille !") mais je reste bloquée !
Et puis tu comprends, je cherchais l'Anecdote, le truc hilarant, LE gag de Pierre Richard auquel tu avais droit pour une première, quelque chose qui ne te décevrait pas et qui te collerait la banane pour la journée au moins ...
Et puis j'ai jamais trouvé ...
Ou alors j'ai jamais voulu trouver ?
Et puis aujourd'hui, comme un trop plein, comme une évidence, comme un morceau de moi à dégueuler de toute urgence, il fallait que j'écrive, il fallait que je t'écrive ...
Manque de bol pour toi, je suis dans un jour "down" !
Aujourd'hui c'est la fête des mères, et aujourd'hui j'ai eu comme plein de mamans des câlins à m'en faire péter le coeur, des poèmes qui t'envoient le lovomètre au plafond, des bisous à en étouffer. 
Et pourtant.
Pourtant aujourd'hui j'ai juste une énorme envie de chialer, de me rouler en boule, de vomir mon mal-être et de dormir pour oublier le manque ...
1992.
Ma mère à moi est partie (t'as remarqué comme on a du mal à dire "morte" ?) en 1992.
Je te laisse donc calculer que j'ai passé dans ma - relativement courte - vie plus de temps sans elle qu'avec elle ...
Je te laisse imaginer les dégâts, directs et collatéraux ...
Se construire sans repères, sans un oeil bienveillant de mère, de femme, devenir mère à mon tour et être dans l'impro, avoir toujours l'impression de mal faire, traverser des jours où ça roule et des jours où je coule ...
Ils me comprendront, elles me comprendront, tous les éclopés, toutes les gueules cassées, ceux et celles qui ,comme moi, ont des "membres fantômes" qui viennent les rappeler à l'ordre - au désordre ? - parfois ...
Aujourd'hui pour moi, c'est la fête des mères, c'est aussi la fête de l'"a-mère", mais je ne veux pas que ça devienne la fête de l'amère alors j'ai pensé que t'écrire tout ça me soulagerait ...
C'est un peu le cas je dois l'avouer !
Il ne me reste donc qu'une seule chose à te dire si tu as tenu jusque là, malgré l'absence de blague ou de scénario catastrophe dont j'ai le secret, juste une toute petite chose mais que je tiens à t'écrire aujourd'hui particulièrement ...
Bienvenue chez moi !